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Retrouvailles avec Trois Vagues lors de la finale du Prix Georges Moustaki !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Stevens Fievet

(c) Stevens Fievet

Quand nous nous sommes rencontrés à La Maroquinerie en juin 2022, vous étiez trois ; comment avez-vous pallié le départ de Manu ?

Jérôme : Manu a décidé d’arrêter Trois Vagues pour faire un autre projet et quand nous l’avons annoncé aux fans, ils ont totalement compris l’histoire. Finalement, cela s’est fait assez simplement car au départ, ce projet était porté par Perrine et moi. Bien évidemment, cela nous a fait un pincement au cœur ; car avec Manu, nous étions devenus un trio et un départ est toujours déstabilisant ; mais cela a ouvert autre chose et le projet est revenu aux sources de notre rencontre.

Perrine : Sur scène, nous sommes toujours accompagnés de Nico notre batteur et Fabien nous a rejoints à la guitare. Nous faisons également les prises de guitare avec lui en studio et ça se passe hyper bien.

J : Nous avons travaillé notre son dès le départ, je l’ai créé en studio, je sais comment sonne le groupe et quand nous avons rencontré Fabien, je lui ai tout de suite expliqué ces trois sons de guitare alliés à nos voix, il a immédiatement compris cela et je trouve qu’il a même amené quelque chose en plus. Ce changement a été enrichissant.

Le fait de ne plus être que deux et d’être un couple a-t-il eu une incidence sur vos nouveaux textes ? Vous y livrez-vous plus encore ?

P : Il est vrai que nous sentions que ce n’était pas évident parfois de nous placer tous les trois alors que c’est plus simple maintenant que nous ne sommes plus que tous les deux.

J : Dans nos textes, nous parlons de la vie et de l’humain, ça ne change pas car c’est vraiment ce qui nous touche plus.  

P : J’ai quand même l’impression que nous nous sommes plus rapprochés et qu’il y a quelque chose de plus intense à présent.

: Artistiquement, nous nous sommes rapprochés car nous ne sommes plus que deux et nous sommes donc confrontés qu’à nous-mêmes. Quand nous sommes en studio tous les deux, nous pouvons tout nous permettre car personne d’extérieur à notre couple ne va être « dérangé » par une phrase ou par une position. Tu as donc complètement raison, ça a amené cette petite chose en plus aussi !

« La Drache » est sorti début septembre, quels ont été les retours les plus fréquents sur ce disque ?

: Nous avons eu beaucoup de retour sur le clip car nous avons fait un gros travail sur l’image ; nous nous sommes entourés d’une équipe de cinéma  et ça a été l’un de nos plus gros tournages.

P : Par ailleurs, les gens ont été contents de découvrir des chansons qu’ils n’avaient jamais entendues comme « Frederick » et « Na Zdrowie ». Cet EP a renforcé l’intérêt du public mais aussi le lien que nous avons avec ces personnes.

J : Avec ce disque, on nous a regardés comme un vrai étendard de la région car on la défend dans nos chansons.

(c) Stevens Fievet

(c) Stevens Fievet

Ce disque étant composé de huit chansons, on ne peut pas dire que c’est un EP mais ce n’est pas non plus un album entier… « La Drache » est-il le premier versant d’un disque en deux parties ? La seconde pourrait être son antonyme…

P : Ce n’est pas bête ; merci pour l’idée ! Nous l’avons appelé EP mais c’est vrai que c’est un mini-album.

J : Au départ, nous ne devions mettre que six chansons sur ce disque mais nous nous sommes dit que ce serait quand même dommage de ne pas inclure les deux autres.

P : Nous avions envie de partager le plus de choses possible. « Un Ch’ti Peu Beaucoup » nous tenait vraiment à cœur et nous nous sommes dit que c’était le moment ou jamais de la mettre car cette chanson avait toute sa place sur ce disque par rapport à l’ensemble des autres titres qui ont un son commun. Nous avons rajouté « Champagne » qui a été le single qui marquait la sortie de l’EP.

: « Champagne » fait le lien avec ce qui va arriver après. Nous avons écrit cette chanson quelques semaines seulement avant la parution de ce disque. Nous avons décidé de laisser ce morceau en guitare-voix car le texte parle de lui-même. Nous avons choisi d’inclure « Champagne » à « La Drache » car il manquait ce genre de chanson sur ce disque.

Comment s’est fait le choix des titres pour ce premier disque ? Avez-vous cherché à ce qu’il y ait une cohérence ; un fil rouge ?

P : Il fallait que ces morceaux soient cohérents avec le son global de ce disque. Nous ne pouvions pas mettre certains titres qui sont sortis il y a quelques années car depuis, nous avons évolué dans le son et dans les prods.

J : Nous avons choisi des chansons qui étaient historiques pour nous ; « Les Plages de Dunkerque » est notamment le morceau qui a révélé le groupe. Nous avons mis en avant les titres que les gens connaissaient déjà et sur lesquels nous avions des retours car nous fonctionnons beaucoup à l’affect. Après ce premier choix logique et évident de chansons, nous avons eu à cœur de présenter au public un titre comme « Champagne » où il y a juste nos voix, un texte et une guitare car c’est ainsi que nous composons nos morceaux ; nous voulions montrer aux gens ce qu’est Trois Vagues à l’origine. Au-delà de tout cela, nous voulions également mettre l’accent sur les textes et nous avons donc choisi ces chansons par rapport aux histoires qu’elles racontent. On retrouvera cela sur l’album que nous sommes en train de préparer ; l’écriture s’affirme de plus en plus avec toujours des références à notre région et il y aura une petite évolution dans le son.

Quelles thématiques abordez-vous sur « La Drache » ?

: Nous parlons du cancer avec « Lion », du harcèlement avec « Frederick » qui est une chanson directement tirée de l’histoire de Jonathan Destin qui avait écrit le livre « Condamné à me Tuer », de la mort imminente mais aussi d’un couple qui se sépare dans « La Drache », d’un couple qui construit quelque chose ensemble dans « Des Gens Heureux », « Un Ch’ti Peu Beaucoup » parle de notre région, de nos parents et de nos grands-parents, nous abordons le thème des réseaux sociaux sur « Na Zdrowie »…Ce disque parle beaucoup de l’humain.

(c) Stevens Fievet

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Dans « Des Gens Heureux », vous chantez que vous êtes des amoureux du Nord, que mettriez-vous en avant dans cette région qui vous est chère ?

J : Nous sommes tellement imprégnés de la région que ça serait très difficile de choisir…il y aurait plein de choses !

P : Si nous devions quitter la région, je pense que ce qui nous manquerait plus, ce serait des lieux comme les grandes places d’Arras, Lille ; la ville Lilloise, la culture ; mais aussi la chaleur humaine que l’on retrouve un peu partout dans la région.

J : Le côté familial. Nous habitons dans un quartier populaire à Roubaix et il y a toujours quelqu’un qui est prêt à t’aider si tu as besoin de quelque chose.

P : On vient t’aider ou te parler sans jugement.

J : C’est quelque chose que j’avais perdu quand j’ai vécu à Paris et que j’ai retrouvé quand je suis revenu vivre dans le Nord. On est bien à la maison !

P : La nourriture également et je dirai que ce sont des plats réconfortants. Quand tu vas manger dans un estaminet, les quantités sont généreuses.

J : C’est généreux mais de façon globale. 

Pour reprendre le titre de l’une de vos chansons, vous arrive-t-il de chanter en ch’ti un ch’ti peu, beaucoup en live ?

P : Non, nous ne l’avons pas encore fait mais pour une prochaine fois…

J : …nous le parlons très bien, en tout cas. On pourrait chanter en ch’ti, ça marcherait !

Dans la vie de tous les jours, êtes-vous plutôt du genre à surfer sur les vagues, à faire ou ne pas faire de vagues ou à avoir du vague à l’âme ?

: Surfer sur les vagues, non car nous sommes toujours un peu à contre-courant ou en tout cas, nous essayons d’être sur notre vague à nous sans faire comme tout le monde pour être comme tout le monde car ce n’est pas très palpitant. L’idée est d’amener quelque chose de nouveau à chaque fois tout en étant en accord avec ce que nous sommes. En ce qui concerne le vague à l’âme, à fond pour moi. Quant au fait de faire des vagues, oui car je n’aime pas quand c’est immobile, j’aime bousculer les choses. La vie est trop courte pour ne pas faire de vagues ; tout en respectant les autres.

P : Pour ma part, j’essaie de moins faire de vagues, je le tempère et du coup, nous faisons des petites vaguelettes.

J : Par contre, elle surfe sur mes vagues !

(c) Stevens Fievet

(c) Stevens Fievet

A l’heure où nous faisons cette interview, vous figurez parmi les finalistes du Prix Georges Moustaki 2023, pouvez-vous nous en dire plus sur la sélection notamment et sur ce que le Prix apporte aux artistes ?

: Tout d’abord, le concours est fait pour les artistes indépendants et c’est ce qui nous a plu.

J : La sélection est large et c’est très cool.

P : Les styles sont très différents et c’est ce qui fait la richesse du concours. Il n’y a pas de cases ni de choses imposées, ce sont des coups de cœur des personnes qui ont fait les sélections, du public et du jury.

: Nous sommes déjà très contents de nous retrouver dans la même pièce que Jean Fauque qui est un Monsieur important dans la musique.

P : Nous allons pouvoir lui présenter nos textes et nous espérons qu’ils lui plairont.

J : Dans cette sélection, nous sommes certainement le groupe qui fait de la Pop très grand public et cela permet de démontrer que l’on peut tout à fait faire des chansons Pop avec des textes profonds et se retrouver au Prix Georges Moustaki avec des artistes qui sont très chanson française et en fait, tout le monde se marie très bien ensemble. La musique, c’est essayer de mélanger plein de styles. Se retrouver ici, ça met aussi une petite valeur ajoutée à ce que nous faisons car cela montre que la Pop n’est pas réservée qu’à un public qui en écoute mais aussi à un public un peu plus pointilleux sur les textes. Pour nous, c’est une belle vitrine pour cela.

Quels sont vos prochains projets ?

J : L’album est en cours…De nouveaux singles inédits sortiront prochainement ; le plus dur sera de les choisir. Nous n’allons rien précipiter, nous allons prendre notre temps afin que ces chansons représentent vraiment l’instant dans lequel nous serons et qu’elles soient un pont vers la suite. Nous avons signé avec un tourneur en Belgique et beaucoup de dates de live sont en préparation.

P : Nous devrions mettre en images prochainement la chanson « Que Nos Yeux Pour Pleurer » avec les personnes qui ont participé à notre campagne Ulule.

: Nous avons écrit cette chanson avec Enzo Gabert le batteur du groupe Skip The Use ; c’est une chanson très dynamique que nous avons pu tester cet été sur scène, nous l’aimons beaucoup et nous avons eu de bons retours dessus.

https://www.facebook.com/troisvagues
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