Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Fabien Martin au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

© Yann Orhan

© Yann Orhan

Ton nouvel album s’intitule « Je Ne Fais Que Marcher Dans La Montagne », est-ce que cela a été une réalité ou était-ce un fantasme durant sa conception peut-être pendant les confinements ?

C’est une réalité mais c’est aussi une métaphore. COVID ou pas, je passe vraiment du temps entre Paris et les montagnes Pyrénéennes. Pour être honnête, ce titre m’a été soufflé par un ami car une fois, j’ai publié des photos ou une vidéo de montagnes sur mes réseaux sociaux en disant que je ne faisais pas que marcher dans les montagnes et il m’a dit que c’était un super titre d’album. J’en ai d’abord fait une chanson et ensuite, c’est devenu un titre d’album mais ce titre a une histoire particulière car en fait, je devais l’appeler « Je Ne Fais Pas Que Marcher Dans La Montagne » mais le graphiste ; Yann Orhan ; a oublié le pas dans la première version qu’il m’a envoyée et en fait, j’ai préféré laisser tel quel car je trouvais ce titre plus sympa. Son oubli m’a été salutaire. Ce titre est aussi métaphorique dans le sens où j’ai l’impression que nous sommes tout le temps en train d’essayer de gravir des sommets sans savoir ce que l’on va ni ce que l’on veut atteindre ; d’ailleurs, l’important n’est peut-être pas ce que l’on veut atteindre mais juste la beauté de la grimpe.

Musicalement, ce disque s’inscrit-il dans la continuité de tes précédents albums ou as-tu emprunté d’autres chemins ?

Ce disque s’inscrit un peu dans la continuité du précédent mais plus je recule dans ma discographie, moins on peut y trouver des similitudes et c’est normal. Je n’ai franchement pas l’impression de me répéter car à chaque fois, je m’impose quelques nouveaux challenges. Comme entre chaque album, il s’est passé du temps entre les deux derniers et forcément, j’ai écouté d’autres choses. Mes envies changent, je rencontre d’autres instruments, d’autres musiciens, le monde bouge tout comme ma vie. C’est une lente évolution. Entre mon premier album et celui-là, ce n’est clairement pas la même chose. Si entre« .aMour(s) » et « Je Ne Fais Que Marcher Dans La Montagne », il y a des recoupements, cet album est quand même un nouveau chemin car j’ai plus fait un travail sur la boucle, la répétition, les ambiances sonores puisque j’ai enregistré plein de choses sur mon Smartphone avant de les mettre sur des musiques. Sur ce nouvel album, il y a des choses beaucoup plus brutes mais aussi plus travaillées en même temps.

Comment est née l’idée de mettre en musique les mémos vocaux qui ouvrent ton nouvel album ?

Ca n’a pas été une idée à proprement parler car j’avais une musique et j’étais coincé, je ne savais pas quoi en faire et comme je note toujours des idées de mélodies ou de phrases pour faire des chansons dans mes mémos vocaux ; comme le font plein de gens aujourd’hui ; j’ai écouté un mémo pendant que la musique défilait et je me suis dit que c’était marrant car ça fonctionnait bien. Entendre ma voix dire des choses d’un moment présent avec ce son un peu crade avec le bus qui passe derrière, le bruit de la machine à laver ou le chat qui miaule, j’ai trouvé que ça avait un charme ; c’était sur une ligne entre la réalité du moment et la musique qui est un fantasme ; c’est comme un rêve. Mélanger ces deux choses-là à créer quelque chose que j’avais envie d’entendre et je l’ai développé sur d’autres morceaux.

© Yann Orhan

© Yann Orhan

Quelles thématiques abordes-tu dans tes nouvelles chansons ?

Il y est question de confrontation à la réalité, de lucidité, de chemins ; pourquoi nous les empruntons, vers quoi cela nous mène, qu’est-ce que nous avons envie de faire de nous dans ce monde-là à travers l’amour de notre famille et de nos amis, les déceptions et les nouvelles envies. L’une des chansons s’intitule « Honnête Avec Moi » et c’est ce que j’ai essayé de faire en me confrontant plus à ma propre vérité. J’espère que les gens se retrouveront dans ce disque car je pense que nous vivons tous à peu près les mêmes histoires et que nous sommes tous traversés par les mêmes préoccupations.

Si ce disque portait en lui « un concept », quel serait-il ?

Le précédent était un vrai album concept sur une histoire d’amour. Dans celui-ci, il y a quand même une histoire et l’envie plutôt que le concept serait de savoir comment être au plus proche de soi et en accord avec le monde dans lequel nous vivons.

« I Want A Lover » illustrerait-il ton souhait de réaliser tout un disque en anglais ?

J’ai vraiment un attrait pour la musique Américaine plus qu’Anglaise d’ailleurs. Enfant, j’ai été bercé par des artistes tels que Stevie Wonder, Marvin Gaye et Randy Newman et aujourd’hui, c’est Bon Iver et Sufjan Stevens. Je suis vraiment ému par ces musiques-là. Récemment, je suis allé à New York durant quelques jours et j’ai eu le choc de ma vie dans une église à Harlem un dimanche matin. L’émotion a été très forte. J’ai quelques amis Américains soit qui vivent en France et qui font de la musique avec moi soit qui sont repartis vivre aux Etats-Unis mais je ne me vois pas faire tout un album en anglais car c’est une langue que je ne maîtrise pas assez. Sur cet album, j’ai eu envie de faire un titre en anglais et j’en ferai certainement un deuxième et un troisième dans mes disques à venir. « I Want A Lover » est apparu comme cela, il est resté ainsi et ça lui va bien d’être en anglais mais faire tout un album dans cette langue, non car j’aime trop le français pour me refuser ce plaisir.

© Yann Orhan

© Yann Orhan

Peux-tu nous en dire plus sur le véritable duo présent sur ton nouvel opus ?

Sur cet album, on retrouve Jeff Hallam sur « I Want A Lover » et Ours sur « Dans Ma Boîte Noire », quant à la chanson « Je Ne Fais Pas Que Marcher Dans Les Montagnes », elle est interprétée en duo avec Jil Caplan. Nous nous sommes rencontrés lorsque Jil est venue enregistrer une voix dans mon studio pour un projet et je l’ai trouvée très sympa. J’ai toujours aimé ce qu’elle faisait. Dès ses débuts, j’ai trouvé qu’elle avait une voix hors norme, elle n’a jamais été dans la surenchère ou dans la démonstration. J’ai pensé à elle pour ce duo mais je n’ai pas osé lui proposer tout de suite, j’ai attendu un peu et quand je lui ai envoyé le morceau, elle m’a dit oui immédiatement et j’ai été très heureux qu’elle accepte. Quand elle est venue au studio et qu’elle a commencé à fredonner, j’ai tout de suite eu des frissons. Nous avons beaucoup bossé, nous avons plusieurs versions et nous en avons gardé une.

Comment synthétiserais-tu « Je Ne Fais Que Marcher Dans La Montagne » en quelques adjectifs ?

Aventureux, honnête et espiègle.

As-tu prévu quelque chose de spécial en 2024 pour les 20 ans de ton premier album « Ever Everest » ?

Peut-être…mais en tout cas, j’ai prévu quelque chose pour les 10 ans de mon EP « Littoral » qui marquait les débuts de mon indépendance discographique. En ce qui concerne mon premier album, il y a toujours deux ou trois chansons que j’aime beaucoup mais c’est un peu loin de moi maintenant même si je chanterai quand même des morceaux de ce disque lors de mon concert au Café de la Danse en 2024.

© Yann Orhan

© Yann Orhan

Peux-tu nous présenter le Studio Little ?

C’est le studio que je partage avec mon ami Mike Ibrahim. J’ai monté ce studio en 2016 d’abord pour faire mes albums à moi car j’avais envie d’avoir mon propre lieu de travail afin de pouvoir y passer du temps même si cette indépendance-là a eu un coût puisqu’il a fallu notamment acheter du matériel. Petit à petit, j’ai accueilli des copains chanteurs pour faire des prises de son, les aider à réaliser, mixer et puis des copains des copains et des gens que je ne connaissais pas. Au fil des années, le studio s’est étoffé, j’ai eu à cœur d’en faire un salon de musique où les gens se sentent bien, où ils puisent être en toute décontraction mais avec du très bon matériel. Il y a tout ce qu’il faut pour faire un album, nous avons même une batterie maintenant. On peut tout faire au studio mais comme si on était à la maison. Je suis toujours très heureux d’accueillir les artistes dans le 20ème arrondissement. Les gens ont l’air très heureux d’y venir. C’est une autre partie de ma vie que je ne considère pas du tout comme alimentaire. J’ai toujours aimé la musique, le son, faire des réalisations pour d’autres artistes et là, j’en fais de plus en plus et ça me fait grandir et sortir de ma petite bulle d’auteur-compositeur-interprète.

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip d’ « I Want A Lover » qui a été tourné à New York devrait sortir d’ici la fin de l’année. Il se pourrait qu’il y ait encore au moins un autre clip en 2024. Je pense qu’il y aura des live sessions. Le 09 janvier, je serai en concert au Café de la Danse. J’aimerais présenter ce nouvel album le plus possible sur scène, que ce soit en région parisienne, en province et même à l’étranger…Je me suis occupé de l’enregistrement et du mixage du premier EP de la chanteuse Grain ; disque qui a été réalisé par Bertrand Louis et qui sortira au printemps 2024. Nous commençons à travailler sur le second album de Casagrande et nous aimerions bien faire une version anglophone de son premier album « Villes Sauvages » qui est sorti en juin dernier.

Rencontre avec Fabien Martin au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son nouvel album !
https://www.facebook.com/fabienmartinfrenchchanteur
Commenter cet article