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Rencontre avec Mustii à l’occasion de sa participation à l’Eurovision !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Lennert Madou

(c) Lennert Madou

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Thomas Mustin, mon nom de scène est Mustii, j’ai 33 ans et je vis à Bruxelles. Mon premier métier est d’être acteur car j’ai commencé par le théâtre ; mes parents m’y ont inscrit quand j’étais enfant et ça a été un gros déclic car jusqu’alors, j’étais très timide. Quand j’étais petit, je n’ai jamais eu envie d’être pompier ou pilote d’avion, j’avais déjà cette envie de devenir acteur. J’ai fait mes hautes études en théâtre à l’IAD qui est une école artistique en Belgique. Je suis également musicien, auteur, compositeur et interprète. Je compose au piano et au synthé mais je ne connais pas le solfège ; j’ai un rapport très instinctif à la musique et je me vois plus comme un bricoleur. J’ai fait aussi un peu de mise en scène et mon prochain rêve serait d’être réalisateur. Si je suis un touche-à-tout et que j’ai de multiples facettes, je me considère d’abord comme un acteur.

As-tu eu un déclic en ce qui concerne la musique ?

La musique est arrivée un peu plus tard dans mon parcours en parallèle de mes études de théâtre. J’ai toujours été passionné par la musique, j’en écoute depuis mon plus jeune âge car j’ai baigné dans les vinyles grâce à mes parents mais même si je chantais depuis tout petit, ça n’a pas été une évidence d’en faire. Durant mes études, je vivais dans un kot ; c’est un appartement étudiant en Belgique ; et comme mon colocataire avait plein de synthés, je me suis pris au jeu de construire des démos sur ses instruments.

De quoi parle ton nouveau titre intitulé « Before the Party’s Over » ?

Il y a plusieurs grilles de lectures possibles dans cette chanson mais s’il y a un mot clé pour synthétiser ce dont parle « Before the Party’s Over », c’est résilience. Ce titre est construit en deux parties : la première est plus un constat sur le fait que la vie peut être une lutte ou quelque chose de fragile, de sensible, de délicat et de dangereux parfois. Ensuite, il y a un switch et on rentre beaucoup plus dans l’aspect résilience dans la seconde partie de la chanson qui illustre le fait que malgré que l’on puisse vivre des moments difficiles, il faut trouver le feu à l’intérieur ; ce qui nous maintient en vie. L’idée véhiculée par ce morceau est de vivre le plus intensément possible, le plus librement possible en s’assumant complètement. Il y a vraiment comme un cri, une urgence de vivre dans ce titre. Pendant les sessions d’écriture de « Before the Party’s Over », je me suis rappelé « Les Trois Sœurs » de Tchekhov qui était ma pièce de fin d’études car l’une des trois sœurs fait le constat que la vie est compliquée, que l’on ne comprend pas toujours les tenants et aboutissants mais malgré cela, il faut vivre et elle le répète. Il y a un constat de tristesse mais en même temps, il faut transformer cela en énergie et on retrouve ce contraste-là dans la chanson notamment avec la chorale qui apporte quelque chose de plus épique.

(c) Lennert Madou

(c) Lennert Madou

As-tu composé ce titre spécialement pour l’Eurovision ?

Non, à la base, ce titre n’a pas été composé pour l’Eurovision mais pour mon prochain album. Ce n’est que plus tard que nous avons choisi « Before the Party’s Over » avec la RTBF. Par ailleurs, je trouvais ça fort d’emmener symboliquement cette chorale composée de plein de voix différentes venant du monde entier que nous évoquions auparavant à Malmö. J’ai mis des heures à trier toutes ces voix que j’ai reçues et ça a été hyper émouvant de les entendre chanter ces mots qui sont les positifs et porteurs d’espoir dans la chanson. Ca n’a pas du tout été une stratégie ou une opération marketing, je ne l’aurai pas fait pour une autre chanson, « Before the Party’s Over » nécessitait une vraie chorale massive pour porter toute l’émotion de la fin.

Cette chanson s’inscrit-elle dans la continuité de ton second album « It’s Happening Now » ou as-tu pris une autre direction ?

Tout mon deuxième album était centré sur mon oncle qui était schizophrène, c’était comme si j’avais fait son journal intime en écrivant à sa place alors que dans le cas présent, c’est la première fois que je ne mets pas vraiment d’intermédiaire entre moi et l’auditeur. « Before the Party’s Over » est une chanson très personnelle qui reflète un peu mes dernières années. Ce titre représente bien l’album qui arrive. Ce disque sera beaucoup plus personnel. Au niveau des sonorités, mon second album était un peu plus Rock, le prochain sera très organique et je considère ce premier extrait comme étant plus de la Dark Pop.

Représenter la Belgique à ce concours t’avait-il déjà effleuré l’esprit auparavant ?

C’est en voyant la prestation de Måneskin que je me suis dit que ça pourrait être chouette d’être sur cette scène afin de performer. J’ai vu la liberté que le groupe avait sur scène et le plaisir qu’il prenait à jouer et là, ça m’a effleuré l’esprit. Mais, je n’osais pas trop rêver à ce genre de scène-là car c’est tellement énorme que ça m’a très vite effleuré l’esprit. Maintenant, je commence à réaliser vu l’intensité de la chose ! La demande a été faite lors du tournage de Drag Race Belgique saison 1. L’une des boss de la RTBF est venue me voir un matin pendant que j’étais au maquillage et elle m’a proposé de représenter la Belgique à l’Eurovision mais c’était il y a un an et demi. Maintenant que je suis dans le dur, je prends bien conscience de l’enjeu.

(c) Lennert Madou

(c) Lennert Madou

Quels souvenirs gardes-tu de l’Eurovision en tant que spectateur ?

J’ai regardé un peu l’Eurovision en famille quand j’étais petit mais j’en ai un vague souvenir…Je me rappelle plus des longues soirées dans le salon que de ce qui se passait à la télévision. Ensuite, j’ai perdu le fil de l’Eurovision avant de le reprendre il y a cinq ou six ans. Le concours a beaucoup changé en termes de crédit et de production. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui a l’air de switcher un petit peu notamment en ce qui concerne la vision qu’ont les pays par rapport au concours mais aussi les artistes qui y vont. Ce n’est pas pour être chauvin mais j’ai vraiment beaucoup aimé « City Lights » de Blanche ; cette chanson reste dans mes tops. Plus récemment, les victoires de Måneskin et Loreen dont je suis fan des chansons. Même si je n’étais né, ABBA, évidemment ; ce groupe est hyper important dans la Pop Culture.

As-tu rencontré ta compatriote Sandra Kim qui avait gagné le concours en 1986 avec son titre « J’Aime La Vie » ?

J’ai rencontré Sandra Kim sur le tournage de Drag Race Belgique saison 1 où elle est venue en guest juge mais à ce moment-là, je ne savais pas encore que j’allais faire l’Eurovision. Nous nous sommes rencontrés mais nous n’avons pas trop parler de cela car ce n’était pas du tout sur la table. Ça a été très rapide et nous ne nous sommes pas revus depuis. En revanche, je sais qu’elle a validé la chanson par médias interposés et j’en étais très heureux.

Qu’as-tu voulu exprimer dans le clip de « Before the Party’s Over » ?

Tout le contraste qu’il y a dans la chanson. C’est plus un clip qui est de l’ordre de la sensation et de l’émotion car je ne voulais pas en faire quelque chose de trop narratif. Je voulais retranscrire à l’image l’idée de libération mais aussi de tristesse et de mélancolie et c’est pour cela qu’il y a un contraste entre l’aspect très Glam et très physique qui est de l’ordre du lâcher-prise et une inquiétude sous-jacente permanente notamment avec les plans du miroir qui illustre une sorte de monologue intérieur. Toute la fin du clip est plus basée sur mon lâcher-prise corporel, il y a quelque chose de très instinctif, c’est très Glam, il y a des paillettes mais il y a aussi une forme de douleur car les émotions s’entrechoquent. Je voulais absolument retrouver ce contraste dans le clip car cette chanson contient une dose de vulnérabilité mais aussi une dose de puissance. Tout l’enjeu de cette chanson et du clip était de faire cohabiter cela.

Qu’aimerais-tu faire avant la fin de la fête ?

Avec moi, la fête n’est jamais terminée ! (Rires) Je vais te répondre que j’aimerais ne jamais m’ennuyer et c’est aussi pour cela que j’accepte ce genre de challenge. J’ai à cœur de toujours sortir de ma zone de confort afin de ne pas rester dans une certaine routine. C’est vraiment mon leitmotiv.

(c) Lennert Madou

(c) Lennert Madou

Tu es également comédien, penses-tu continuer à mener tes deux carrières de front ?

Pour moi, c’est indispensable. Être acteur est mon premier métier et je sais que je reviendrai au cinéma et au théâtre. C’est mon moteur, c’est là où la rigueur revient, où j’apprends tout, où je me recentre et c’est là où le plaisir enfantin revient aussi. Mustii est une forme d’alter ego, il y a de la théâtralité dans ma musique et dans l’interprétation mais revenir en tant qu’acteur pur, c’est obligé car c’est vraiment ce que j’aime par-dessus tout.

Quitterais-tu la Belgique pour développer encore plus ta musique à Londres ou à Paris ?

J’ai vraiment envie de développer ma musique ; et je trouve que l’Eurovision est une belle plateforme pour cela ; mais j’aime tellement vivre à Bruxelles qui est comme un grand village où je me sens bien que je ne sais pas si ça serait envisageable…Voyager afin de diffuser ma musique, évidemment, mais j’aurai toujours un pied-à-terre à Bruxelles car je me sens profondément connecté à cette ville.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Indirectement par mes parents, The Rolling Stones, Black Sabbath, Deep Purple, Bob Dylan…ça m’a ouvert à la culture Anglo-Saxonne et à la musique des années 60 et 70. David Bowie est un pilier ; ça a été mon premier vrai choc musical ; et il m’a donné envie de découvrir d’autres artistes. Chacun de ses albums est un bouillon de cultures différentes ; c’est une vraie encyclopédie pour moi. Madonna a été très fondatrice durant mon adolescence en termes d’expression et d’affirmation de soi ; elle m’a inspiré et aidé à fond même thérapeutiquement parlant. J’ai creusé le sillon des années 80 avec des groupes tels que The Joy Division, Depeche Mode, Talking Heads, Orchestral Manœuvre In The Dark, Echo and the Bunnymen, Talk Talk…C’est un peu old school mais j’écoute aussi beaucoup de choses récentes (rires). Je reviens souvent à ces fondamentaux-là. Je suis fan d’Alain Bashung qui est pour moi le plus anglophone des francophones. J’aime vraiment beaucoup aussi Etienne Daho.

Quels sont tes prochains projets ?

La seconde demi-finale à laquelle je vais participer se tiendra le 09 mai et après, je croise les doigts pour passer en finale qui aura lieu le 11 mai ; mais cela dépend de plein de choses que l’on ne contrôle pas. Après l’Eurovision, je vais me remettre tout de suite sur l’album qui est déjà bien avancé afin qu’il puisse sortir idéalement à la fin de l’année. Je travaille sur des versions alternatives de « Before the Party’s Over » et avant la sortie de l’album, il y a aura au moins un voire deux autres extraits. La date du 19 octobre à L’Ancienne Belgique durant laquelle je présenterai quelques nouveaux titres de l’album à paraître est déjà complète. Le 1er février 2025, je me produirai au Forest National qui est une salle mythique à Bruxelles ; ce concert très important pour moi sera un peu la release party de l’album. Ensuite, l’idée sera de faire voyager l’album en Europe dans les mois qui suivront cette date-là. Fin août/début septembre sortira le thriller Franco-belge « La Nuit Se Traîne » avec Romain Duris, j’incarnerai une vraie enflure dans ce film réalisé par Michiel Blanchart qui est un jeune surdoué ; on sera clairement à l’opposé de Drag Race Belgique et de l’Eurovision mais j’adore faire ce grand écart-là.

https://www.facebook.com/mustiimusic
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