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Retrouvailles avec June The Girl au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Welcome To My Terreurs » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Elisa Grosman

(c) Elisa Grosman

Quel a été le déclic à ce nouvel EP conceptuel ?

Tout d’abord, l’envie de sortir du neuf car j’avais besoin de continuer mon chemin. Nous avons commencé à travailler sur cet EP avec un rework du titre « Les Reasons Why » et je pense que c’est ce qui a servi de fil conducteur. La thématique, les choses que j’avais à cœur de mettre en avant étaient déjà bien présentes dans ce morceau et nous sommes allés encore plus loin avec « Hello Mr. Slender Man » qui est sorti cet été et d’autres chansons comme « Tinder Terreur » qui permettra aux gens de mieux comprendre les mentions que je faisais.

Peux-tu nous en dire plus sur le titre de ce nouveau disque ?

C’est une manière de dire bienvenue dans mon monde. A travers mes chansons, je trouvais intéressant de parler de mes angoisses, du monde qui m’effraie et de tous ces monstres qu’il y a autour de la réalité. J’ai pensé que c’était original ; différent ; de symboliser ces angoisses ; ces douleurs ; par des monstres. L’idée est de se démarquer et comme j’aime les films d’horreur, je me dis que je pourrais parler de mes monstres à moi. D’une certaine manière, je fais un peu tomber le masque mais mes terreurs sont aussi les vôtres car il y a des choses qui sont universelles. J’espère que les auditeurs comprendront que je donne des symboles à travers ces monstres mais tout cela est tiré de la réalité.

Peux-tu nous raconter brièvement la légende urbaine du Slender Man ?

Cela dépend si on se réfère à ce que l’on trouve sur Internet ou si on regarde le film ; je vais raconter cette légende en faisant un peu un mix des deux. Le Slender Man serait un monstre humanoïde ; on ne sait pas trop si c’est un monstre ou un humain ; il a l’allure d’un homme géant et élancé, il a de très longues mains et pas vraiment de traits définis au niveau du visage. On dit que ce Slender Man vient chercher les enfants ; les jeunes âmes ; mais on ne sait ni quand ni pourquoi, simplement que ce n’est jamais très prudent de rester seul dans un bois. Surtout dans le film, il est montré que de jeunes enfants se sont amusés avec leurs ainés à faire venir le Slender Man, cela illustre bien le fait que notre génération aime bien se faire peur, c’est devenu un jeu et je pense que ce personnage est né de cela ; c’est une légende. Il y a un petit côté croque-mitaine.

(c) Elisa Grosman

(c) Elisa Grosman

Quelle thématique t’a permis d’aborder ce morceau ?

J’ai écrit « Hello Mr Slender Man » durant l’été 2021, le monde était devenu très anxiogène ; nous étions en plein COVID avec l’arrivée des passes sanitaires ; et moi, je vivais un peu entre ma bulle et cette réalité. Je me posais des questions, j’avais l’impression qu’il n’y avait plus de rationalité et que je vivais chez les fous. On nous imposait de faire ci ou ça, on nous disait qu’il ne fallait pas douter mais comme je ne suis pas quelqu’un qui avance en obéissant, j’ai fait ce qu’il fallait faire mais on ne pouvait pas m’enlever mes doutes et mes questions et j’ai apporté cela dans cette chanson. Je crois que j’étais pleine de désespoir, j’étais complètement paumée et ce titre a été comme une lettre envoyée dans un autre univers. Je me sentais prisonnière d’un monde où je ne trouvais absolument plus ma place et j’aurais préféré que le Slender Man vienne me chercher.

Vois-tu un peu sa mise en images comme une suite au clip de « Les Reasons Why » ?

Ces deux clips ont été réalisés par Elisa Grosman qui a été un très gros coup de cœur artistique. J’ai très vite su que nous allions faire un bon bout de chemin ensemble en termes d’images. Je trouvais cela logique de faire une continuité par rapport au précédent clip car l’EP est conceptuel et il fallait que l’image suive. J’avais à cœur que tout se qui a trait à cette « ère » soit cohérente tout en surprenant quand même un peu les spectateurs. C’est une manière de me positionner, d’affirmer l’univers et de ne pas vraiment en avoir peur. C’est peut-être audacieux mais c’est important. Dans le milieu de la musique, surtout en France, c’est bien qu’il y ait un peu plus de diversité même au niveau de la Pop et de l’image. Et c’est évidemment Elisa qui est en train de faire mon prochain clip qui sortira pour Halloween !

Sur « Welcome To My Terreurs », on retrouve le titre « Tinder Terreur », cette appli serait-elle, selon toi, aussi attirante qu’effrayante ?

Personnellement, je n’ai jamais été inscrite sur Tinder mais j’ai énormément d’amies qui y sont. J’avoue que les sites de rencontres m’effraient même si je pense qu’y rencontrer l’amour est tout à fait possible. L’idée dans cette chanson était de me placer en tant que personnage victime des relations toxiques des applications comme Tinder et de réussir à surmonter ce statut victimaire et devenir une femme badass forte et libre. Il était donc intéressant de faire appel au monstre célèbre Freddy Krueger car il est une référence populaire de l’horreur, et j’aimais bien l’idée de symboliser les hommes à travers lui. Les rôles peuvent alors s’inverser et je deviens alors la justicière qui éloigne le vilain Freddy de la ville et des applis !

(c) Elisa Grosman

(c) Elisa Grosman

Dans la vie de tous les jours, quelles seraient tes principales terreurs ?

L’avenir est une chose qui me fait extrêmement peur d’autant plus quand je vois l’évolution de notre monde ces dernières années. Depuis quelques mois, j’ai l’habitude de dire que je vais là où le vent me porte car le futur est totalement flou pour moi. Au-delà de cela, même si je ne le prends plus depuis quelques années, je suis une grande flippée de l’avion et bien évidemment, « Lost : Les Disparus » est ma série préférée ! Et sinon, avant de monter sur scène, je me demande toujours ce que je suis en train de faire là pendant quelques secondes.

Toi qui affectionne les films d’horreur, es-tu du genre à sursauter facilement ou dirais-tu plutôt qu’on ne te la fait plus ?

Je ne suis pas une fille très peureuse. Pendant les films d’horreur, je ne sursaute pas ou sinon, il faut que ce soit un moment calme et que d’un coup, la porte s’ouvre alors qu’on ne s’y attendait pas. Il faut vraiment que ce soit subtil car je trouve que l’on voit de plus en plus les choses arriver dans les films d’horreur. Je crois me souvenir que j’ai sursauté deux ou trois fois dans « Ça » et d’ailleurs, j’ai hâte que la série « Welcome To Derry » sorte. Par contre, dans la vie de tous les jours, comme je suis très souvent dans mon monde, ça peut m’arriver de sursauter quand quelqu’un arrive.

L’univers que tu développes maintenant est-il en quelque sorte un pied de nez à tes terreurs d’enfantines ? Qui n’a jamais eu peur du croque-mitaine…

Quand j’ai commencé mon tout premier EP, il m’a semblé que je disais au revoir à toute mon enfance, j’étais pleine de désillusion et je devenais adulte ; j’avais vraiment besoin de sortir le côté naïf de l’enfant en moi ; et finalement, j’ai retrouvé un peu mon esprit d’enfant en continuant ma route, j’ai fait la paix avec mon enfant intérieur. Avec ce travail de films d’horreur sur ce nouvel EP, j’ai reconnecté avec ce côté jeune fille  qui ne m’a jamais vraiment quittée et c’est assez rassurant d’une certaine manière. Tous les films d’horreur des années 90 et du début des années 2000 que je revois aujourd’hui me baignent de nouveau dans cette époque que j’ai connue et qui me rassure. Du coup, je pense qu’il y a eu un vrai travail dans l’horreur pour me ramener à cet enfant que j’avais peut-être laissé de côté sur mon précédent projet, en prendre la bonne distance pour faire émerger aussi la femme plus confiante que je deviens peu à peu.

(c) Elisa Grosman

(c) Elisa Grosman

Vas-tu proposer une scénographie en lien direct avec l’esthétique visuel de ton projet ?

C’est une évidence qu’il y aura une continuité sur scène au niveau de la scénographie par rapport au visuel ; photo ou vidéo. J’ai le souhait de créer de vraies ambiances en live. Je veux que les gens se rendent compte que ce qui est présenté sur scène est vraiment différent des enregistrements en studio. J’ai une manière d’être qui peut être très théâtrale sur scène et j’ai envie de lier tout cela même si je ne compte pas faire une pièce de théâtre. J’ai envie que les gens se disent que c’est plus qu’un concert ; qu’ils assistent à une véritable performance. 

Quels sont tes prochains projets ?

« Tinder Terreur » sera le prochain extrait de l’EP et son clip sera donc dispo le 31 octobre. Nous sommes aussi en train de confirmer une date aux 3 Baudets pour début décembre et j’ai vraiment hâte ! Et pour continuer, bien sûr un album qui sortira en 2024.

Retrouvailles avec June The Girl au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Welcome To My Terreurs » !
https://www.facebook.com/JuneTheGirlOff
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