Rencontre avec Lionel Langlais au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album !
Pourquoi as-tu choisi d’interpréter les mots de Quentin Lamotta qui est l’auteur de tes textes plutôt que de les écrire toi-même ?
C’est un choix qui n’a pas été facile à faire mais que j’ai fait il y a pas mal de temps car ce nouvel album est mon quatrième et nous travaillons ensemble depuis un peu plus de dix ans maintenant. J’ai commencé ; comme beaucoup ; en étant auteur, compositeur et interprète ; je faisais tout ; mais Quentin a été une rencontre fondamentale aussi bien humainement qu’artistiquement parlant. Quand j’ai commencé à travailler avec Quentin, je me suis rendu compte qu’il était capable d’écrire des textes que je ne saurai écrire moi-même. Quentin a trente ans de métier en termes d’écriture, il a donc une maturité et une expérience que je ne peux pas avoir. J’ai renoncé à écrire mes textes avec une petite difficulté car ce n’est pas si simple quand on a quelques velléités d’auteur mais je n’ai aucun regret aujourd’hui et si c’était à refaire, je le referai les yeux fermés et sans problème. L’énergie que je n’ai pas mise dans les textes, je l’ai mise dans les compositions et au final, nous nous y retrouvons tous les deux. Pour ma part, je fais des musiques que je n’aurais sûrement pas pu faire si je n’avais pas eu ses mots et Quentin écrit des textes qu’il n’aurait pas rédigés de son côté. Nous faisons des chansons qui sont plus abouties, qui vont plus loin et qui nous dépassent un petit peu plus que ce que nous aurions fait tout seuls chacun de notre côté.
Comment se déroule la création des morceaux avec Quentin ?
L’inspiration peut venir de quelques mots de Quentin, d’une idée qui lui traverse l’esprit, d’une proposition de ma part…il n’y a aucune règle mais à un moment, nous allons simplement tirer sur un petit fil qui pointe le bout de son nez et au bout, nous allons nous rendre compte qu’il y a une chanson qui va souvent nous surprendre tous les deux ; et quand c’est le cas, c’est très bon signe.
Cette rencontre qui a été déterminante pour ta carrière musicale a-t-elle dessiné ton univers artistique ou l’avais-tu déjà esquissé ?
Je crois que c’est les deux à la fois. Je ne pourrai pas prétendre que je savais exactement où j’allais car quand je suis arrivé à Paris, je savais que j’y venais pour faire de la musique mais je n’en savais pas plus. J’avais commencé à écrire quelques chansons mais elles étaient beaucoup moins abouties que le travail que je peux proposer maintenant. La rencontre avec Quentin a été plus que déterminante et elle participe activement au projet que je découvre au fur et à mesure que j’avance. Je pense que l’artiste qui est en moi y est depuis longtemps mais ce n’est qu’actuellement qu’il est en train de venir au monde.
Comment synthétiserais-tu cet univers artistique en quelques adjectifs ?
Sincère, honnête, profond, contrasté et bienveillant.
Quelles thématiques abordes-tu sur ton nouvel album ?
Il y en a beaucoup car pour moi, on doit pouvoir traiter tous les thèmes en chanson ; cela va de l’histoire d’amour la plus simple comme la rencontre qui est racontée dans « Rue Vieille du Temple » jusqu’à des chansons beaucoup plus profondes voire spirituelles comme peut l’être notamment « Amour et Moi ». Le spectre est assez large et cela aussi bien sur les thèmes que sur la façon dont ils sont traités en termes d’arrangements que de production.
L’amour figure parmi les thèmes de ce nouvel opus mais comment est-il abordé ?
Je crois profondément que la création artistique est un acte d’amour. Comme une émotion, l’amour est sous-jacent à chacune des chansons que nous faisons et il est décliné de toutes les façons possibles ; d’une rencontre amoureuse toute simple dans « Rue Vieille du Temple » à l’amour universel dans « Amour et Moi » ; celui que chaque être humain reçoit normalement dès sa naissance.
Comment est née l’idée de faire une tournée des kiosques à Paris durant la période estivale ? Que te permet cette expérience que tu renouvelles depuis quelques années ?
J’ai vu un artiste le faire, tout simplement. Je me suis renseigné, j’ai fait une proposition à la Mairie de Paris qui a validé le projet et depuis ce moment-là, cette tournée des kiosques est devenue un vrai rendez-vous avec le public. Mine de rien, j’ai beaucoup grandi grâce à ces tournées qui m’ont permis d’apprendre énormément de choses et notamment mon métier de scène. Il faut savoir que c’est un public qui n’est pas captif, il peut partir quand il veut notamment s’il s’ennuie et ce n’est pas si simple. Quand j’ai débuté ces tournées, j’étais tout seul au micro et à la guitare avec un tout petit ampli ; très peu de moyens techniques ; et depuis, j’ai investi dans une sono un peu plus performante. Je crois que c’est l’une des expériences qui m’a enseigné le plus de choses, j’ai appris à bâtir un tour de chant de A à Z, à bien choisir les chansons ainsi que leur ordre, mais aussi à avoir l’attitude qui fait que le public va avoir envie de rester du début jusqu’à la fin dans un endroit où il peut partir quand il veut. Maintenant, il y a des gens qui reviennent d’année en année voire même de kiosque en kiosque durant le même été ; ça fidélise vraiment le public et c’est un vrai rendez-vous que j’aime beaucoup et qui est attendu.
Peux-tu nous en dire plus sur ton concert exceptionnel aux 3 Baudets qui aura lieu le 02 novembre ? Il me semble que tu as œuvré avec un chorégraphe…
Depuis mon précédent album, mes clips sont réalisés par Yohann Hebi Daher et comme il est danseur professionnel et chorégraphe, il y a apporté de la danse et du mouvement ; chose que je n’avais pas jusqu’à présent dans mon univers visuel. Quand nous avons décidé de faire la présentation du nouvel album aux 3 Baudets le 02 novembre, il a été très vite évident que nous allions confier la mise en scène à Yohann. Nous allons « marcher sur un fil » car ça sera un tour de chant mais il y aura aussi de la chorégraphie et de la mise en lumière afin de proposer un spectacle qui soit vraiment complet, original et unique. Il n’y aura donc pas que de la musique. Sur scène, nous voudrions retrouver l’originalité que Yohann peut amener dans les clips.
Qu’aimerais-tu apporter aux auditeurs avec ce nouvel album ?
L’émotion est au centre de notre travail. Il faut qu’une chanson provoque une émotion, c’est même la base. En aucun cas, je me revendiquerai comme un chanteur à message, ce n’est pas du tout le propos. Ce qui m’intéresse profondément, lorsque quelqu’un entend l’une de nos chansons, c’est que pendant ces quelques minutes, elle lui fasse un peu de bien et il en va de même d’un concert ; j’ai à cœur que les gens se sentent un peu mieux en ressortant que lorsqu’ils sont arrivés.
De qui te sentirais-tu proche dans la chanson française ?
Je ne peux pas dire que je me sente proche d’eux aujourd’hui mais dans mon enfance, des chanteurs tels que Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou et Yves Duteil ont fait partie de mon univers. Je sais que j’aime l’exigence d’un Georges Brassens, la folie et la profondeur presque invisible d’un Charles Trenet et le professionnalisme et l’exigence d’un Charles Aznavour. J’aime ces gens qui ont des carrières ; la chanson est au centre de leur vie et ils ont tout fait autour d’une manière ou d’une autre.
Quels sont tes prochains projets ?
Le nouvel album sortira le 02 novembre et le soir même, nous présenterons le spectacle aux 3 Baudets. Afin de promouvoir ce spectacle auprès des professionnels, nous avons pour projet d’en filmer au moins une partie avec du public ; ce serait une belle captation d’un sorte de concert privé. J’aimerais trouver un tourneur/booker. D’autres clips sont prévus et nous allons commencer à écrire des chansons pour le prochain album…
Lionel Langlais : Rue Vieille du Temple ( Clip officiel HD )
En concert le 2 novembre 2023 à 20h30 Aux Trois Baudets à Paris. Pour réserver : https://lestroisbaudets.com/l-agenda/loc-lionel-langlais Le clip du single " Rue Vieille du Temple ", disponible sur