Retrouvailles avec Dalva au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Les Grandes Houles » !
Nous nous étions rencontrés en janvier 2021 pour la parution de ton second album, comment a été accueilli « Lumen » ? As-tu fait vivre ce disque comme tu le souhaitais ?
« Lumen » a été assez bien accueilli. Je peux clairement dire que j’ai été plutôt satisfait des retours faits sur cet album. Des médias qui jusqu’alors n’avaient pas trop relayé ce que je faisais se sont intéressés à ce disque. Ensuite, j’ai pu faire vivre « Lumen » comme je le souhaitais mais en partie seulement. J’ai monté un set solo qui m’a permis d’être autonome avec quelques pédales d’effets, une guitare, des boîtes à rythmes et grâce à cela, j’ai pu pas mal jouer. Je me suis produit notamment du côté de Toulouse, dans l’Est, en Bretagne…en essayant à chaque fois d’organiser des mini tournées.
« Les Grandes Houles » s’inscrit-il dans la lignée de son prédécesseur ? T’en es-tu éloigné ou as-tu affiné les choses ?
« Lumen » était un vrai travail en collaboration avec Alexandre Varlet ; un artiste avant tout qui est devenu réalisateur. Il y a eu vraiment un jeu de prise en main de mes chansons par Alexandre et du coup, nous avons formé « Lumen » de cette façon-là ; un peu main dans la main ; sur un assez long terme. La trajectoire a donc été assez singulière. Pour « Les Grandes Houles », l’esthétique est vraiment venue de moi ; ça a été une impulsion artistique. Après la parution de « Lumen », j’ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais faire et j’ai eu envie de faire un disque plus Pop dans le sens où j’ai souhaité mettre des boîtes à rythmes et un peu plus de synthé tout en gardant mon écriture et mon jeu de guitare. Je suis allé voir Yann Arnaud qui avait mixé « Lumen » et dont j’avais beaucoup aimé le travail, je savais qu’il réalisait aussi des disques et chemin faisant, ayant déjà œuvré ensemble et ayant la même culture musicale, nous avons été au diapason pour concevoir les arrangements de ces nouvelles chansons.
A quoi fait référence cette houle qui baptise ton troisième album ? A la mer ? A une houle humaine ?
Les grandes houles représentent l’onde qui traverse les mers mais aussi l’onde de la vie car on oscille en permanence entre des creux et des hauts, des risques d’avarie et des moments de calme plat. Les grandes houles, c’est un peu ce que l’on voit arriver au loin. Au-delà de cela, la symbolique de la mer est inépuisable.
Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre « Les Grandes Houles » ? Nages-tu à contre-courant ? Quel est ton rapport à la natation ?
Je suis un petit gars du bord de mer, j’ai grandi à La Rochelle et j’ai pas mal de famille entre la Charente-Maritime et la Bretagne ; je suis un peu « né » dans cet élément. Je nage depuis longtemps et pour moi, c’est plus qu’un sport, c’est presque un besoin ; que ce soit dans la mer, dans un lac ou dans une piscine. Il y a une symbolique dans la pochette de cet album qui prend appui sur la chanson « Des Courants » qui évoque la fuite en avant d’une certaine partie de notre espèce humaine qui va de plus en plus vite, jouit de plus en plus de son cadre de vie et de ce que la Terre lui apporte et elle en oublie l’essentiel à savoir qu’elle va dans le mur à vive allure. La pochette a été réalisée par LANTIL qui a reconstitué une mer de bouteilles en plastique thermocollées.
Quels thèmes abordes-tu dans ton nouveau disque ?
Sans trop me forcer, je me suis rendu compte que mes chansons parlaient de trajectoires de vie, d’interrogations, de doutes et un petit peu de quiétude ; c’est une nouveauté sur cet album.
Comment décrirais-tu l’univers de cet album en quelques adjectifs ?
Marin, Pop, climatique et aventureux.
Dirais-tu que l’écriture de ce nouvel opus est encore plus poétique que par le passé ?
Non, je ne dirai pas forcément cela. En revanche, ce qui est vrai, c’est que la forme influe souvent sur le fond et dans le présent, elle est un peu moins étirée que sur « Lumen ». Sur « Les Grandes Houles », les formats de chansons sont plus Pop et plus resserrés. Cela demeure mon écriture ; c’est plutôt l’école non réaliste que l’on retrouve chez Jean Fauque, Boris Bergman, Jean-Louis Murat ; mais de ce que l’on m’a dit jusqu’à présent, j’ai l’impression que les textes de ce nouvel album sont plus accessibles que les précédents.
Pourquoi as-tu choisi « De Gare En Gare » comme premier extrait ?
Choisir le premier extrait d’un album est toujours très compliqué ; c’est un arbitrage qui est hyper dur car on vient de passer un an le nez dans le guidon, on a quarante versions différentes des chansons, on a fait dix allers-retours de mixage, quelques uns en mastering…on n’a plus du tout de clairvoyance sur le choix qui s’imposerait peut-être naturellement pour quelqu’un de l’extérieur. On fait écouter aux personnes de notre entourage et on leur demande ce qu’elles en pensent. Après, il faut aussi que cela corrobore un peu avec ce que l’on pressent.
Qu’as-tu voulu montrer à l’image dans le clip qui illustre ce morceau ?
Le pitch est venu de Jean-Baptiste Garcia qui a déjà réalisé plusieurs de mes clips. J’aime beaucoup son travail. Spontanément, il m’a proposé de mettre en images cette chanson qui lui avait évoqué cette espèce de course pour rattraper le temps perdu ou pour fuir quelque chose. Comme dans les paroles de cette chanson, à un moment, je dis que la mort se marre dans le miroir, nous avons ajouté un peu de second degré avec ce squelette comme on en voit au Mexique durant la Fête des Morts.
Où se trouve cette vieille masure que tu chantes ? Est-ce là que tu puises tes racines ?
Je sais qu’il y a des artistes qui écrivent par rapport à leur ancrage personnel très fort mais pour ma part, souvent, j’aime bien parlé d’un thème sans être impliqué dedans ; je puise l’inspiration dans ce que je vois ou dans ce que je lis. Forcément, cela renvoie à des choses personnelles mais le point de départ n’est pas obligatoirement mon expérience. Cette chanson est partie d’un arpège de guitare et d’un picking très Folk Américaine. Comme j’aime beaucoup Townes Van Zandt, je voulais que cette Folk-là existe dans l’album. Je pense que dans le cheminement, il y a eu cette notion d’origine et d’ancrage dans la nature. Cette vieille masure est le petit refuge que nous avons tous eu ou que nous aimerions tous avoir.
Quels sont tes prochains projets ?
« Des Courants » qui est le second extrait a été mis en images et le clip sera en ligne le 07 septembre. L’album « Les Grandes Houles » sortira le 29 septembre. Le live est entrain de se programmer. Une release party est prévue d’ici la fin de l’année. Deux morceaux enregistrés en sessions live cet été avec mes amis musiciens Thomas Chalindar à la batterie et au synthé et Erwan Karren à la guitare baryton sortiront très bientôt. J’aimerais beaucoup faire un troisième clip et le gros projet sera de trouver un tourneur.
DALVA - Chansons folk orageuses
DALVA est un musicien et chanteur français. Il est l'auteur de deux albums, Printemps brûlant (2018) et Lumen (2021).