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Rencontre avec Yilian Cañizares au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album intitulé « Habana-Bahia » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Franck Socha

(c) Franck Socha

As-tu pensé ton nouvel album comme un voyage musical entre La Havane et Bahia ?

Effectivement, ce nouvel album est un voyage musical entre La Havane et Bahia mais pas seulement car dans ce disque, l’Afrique est présente et c’est vraiment la source ; la matrice ; qui relie la culture Cubaine et la culture Brésilienne.

Peux-tu nous en dire plus sur Oshun qui me semble-t-il a joué un rôle important dans ce nouveau disque ?

Oshun est un orisha de la spiritualité Afro-Cubaine. C’est la déesse qui me protège. Pour moi, c’est un archétype très beau, un symbole de féminité, elle représente l’abondance, la sensualité, l’amour, la beauté…toutes ces énergies qui sont présentes chez les femmes mais également chez les hommes. Quand j’ai commencé à composer mon nouvel album, je me suis dit naturellement qu’Oshun serait un bon point de départ. Oshun a été comme une bénédiction pour ce disque.

La couleur de la pochette qui illustre « Habana-Bahia » en synthétise-t-elle l’esprit ?

Oui, tout à fait. Il y a eu une grande réflexion autour de cette couleur jaune-dorée-orangée avec des traces d’ocre qui est très solaire et qui célèbre la vie. C’est une couleur qui m’attire, que j’adore et que je porte souvent. Nous souhaitions que les gens puisent savoir d’emblée quel type de musique ils vont entendre ne serait-ce qu’en voyant la couleur de la pochette de cet album.

(c) Franck Socha

(c) Franck Socha

Comment qualifierais-tu l’univers de cet album ?

Solaire, joyeux, ouvert, spirituel, fluide et vivant car pour moi, cet album est vraiment une célébration de la vie.

Quelles thématiques y abordes-tu ?

La femme est au centre de cet album et j’aborde cette thématique sous différents angles ; la femme dans sa féminité, son abondance, sa douceur mais aussi la femme dans sa force, dans son pouvoir de relever des défis ; les petits comme les grands…Je parle notamment d’égalité et des violences faites aux femmes. On retrouve également la déesse Oshun sur ce disque. Par ailleurs, tout au long de cet album, il y a un message social qui est important pour moi. Je suis allée enregistrer ce disque à Bahia ; qui est la plus grande ville noire en dehors de l’Afrique ; avec des musiciens qui représentent cet héritage Africain et qui n’ont que l’art comme moyen de résistance en quelque sorte. Pour moi, c’était important et c’est presque un acte militant de faire mon « nouveau bébé » avec ces personnes-là.

Quel serait le message principal véhiculé par ce nouveau disque ?

Je dirai que c’est celui de ne laisser rien ni personne nous arrêter dans notre mission de vie, dans la poursuite de nos rêves.

(c) Franck Socha

(c) Franck Socha

Te verrais-tu adapter tes textes en anglais et/ou en français afin qu’encore plus de personnes puissent accéder directement au propos ?

Je chante dans des langues que je parle couramment dans ma vie. Je parle bien anglais mais ce n’est pas une langue que j’utilise au quotidien ; en revanche, c’est le cas du français ; avec un fort accent (rires) ; c’est une langue que j’adore et que j’ai apprise toute seule quand je suis arrivée en Europe. J’ai chanté à quelques reprises en français notamment « Non, Je Ne Regrette Rien » d’Edith Piaf et « A Tes Souhaits » avec Ibrahim Maalouf et à chaque fois, j’ai ressenti que le public Français ou francophone était très touché. Les réactions ont toujours été très bienveillantes. C’est quelque chose que j’aimerais faire plus à l’avenir. Sans avoir à traduire, j’aimerais pouvoir venir chanter directement en français afin de dire au public voici mon message dans votre langue.

Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images de la chanson « Habana-Bahia » ?

C’est un projet dans lequel je me suis beaucoup investie. J’ai créé et dirigé cette histoire pour laquelle j’ai été très inspirée par la sapologie au Congo. Jusqu’à maintenant, mon public a été habitué au fait que je sois très féminine dans ma façon de m’habiller mais dans cette vidéo, j’ai voulu que toutes les femmes soient en pantalon comme synonyme de pouvoir. Nous sommes dans notre pouvoir aussi avec des hauts talons. Je voulais utiliser des codes afin que le public puisse comprendre immédiatement de quoi il s’agit. A côté de cela, ces mêmes femmes sont représentées comme des esprits, ceux des ancêtres qui ont rendu possible le moment présent même si nous devons encore avancer pour les générations futures. Je voulais que le message véhiculé par ce clip soit profond tout en étant léger également. J’aimerais que les femmes mais également les hommes qui se sentent un peu down regardent ce clip et qu’il leur donne de l’énergie.

Tu célèbres tes 10 ans de carrière solo avec cet opus, quel regard as-tu sur ton parcours artistique ces dix dernières années ?

Très honnêtement, je regarde rarement en arrière. Je suis une fonceuse (rires). Je me projette toujours sur l’après mais là, pour ces 10 ans de carrière, je voulais marquer le coup surtout pour remercier aux gens qui m’ont faire confiance. Sur le plan professionnel, j’aimerais dire merci à Chucho Valdés qui est mon maestro de Cuba, Ibraham Maalouf avec qui j’ai collaboré, Omar Sosa, Michael League…Il y a énormément de gens ! Et bien sûr, le public qui me permet de pouvoir faire ce que j’aime et c’est merveilleux ; je fais quelque chose qui remplit mon âme mais aussi celles des gens. Plutôt que de dire que j’ai fait ci ou ça durant ces 10 ans, j’avais envie de célébrer le fait que nous avons rendu cela possible ensemble et le meilleur reste à venir !

(c) Franck Socha

(c) Franck Socha

Quel serait ton premier souvenir lié au violon ? Peux-tu nous dire également quel serait le plus beau ?

Je me rappelle ; comme si c’était aujourd’hui ; le jour où j’ai touché un violon pour la première fois. J’ai eu un coup de foudre pour cet instrument qui se met très proche du corps et du cœur aussi. Quand je suis en contact avec un violon, il y a quelque chose qui s’éveille au niveau vibratoire. Je me souviens qu’au sortir de mon premier cours à Cuba, je ne souhaitais pas que quelqu’un d’autre tienne la boîte en bois qui contenait mon violon ; pas même ma maman. Encore aujourd’hui, je ne laisse personne tenir mon violon ! Et à l’époque, je dormais même avec (rires). Dès le début, il y a eu une relation très forte entre le violon et moi. Pour moi, cet instrument a été mon passeport dans la vie. Chaque fois, il m’amène à me dépasser. Grâce à lui, je suis venue en Europe et j’ai rencontré des personnes à travers le monde. Je suis très reconnaissante de cela !

Quels sont tes prochains projets ?

L’album va sortir le 06 octobre et une release party se fera le 08 novembre au Café de la Danse ; c’est une date très importante pour moi. Je suis très concentrée sur la tournée ; j’espère que cet album va évoluer sur scène. D’ici la fin de l’année, il y aura d’autres surprises audio-visuelles…Il y aura notamment un challenge sur la chanson « Habana-Bahia » car le clip a reçu un très bel accueil et beaucoup de femmes m’ont envoyé des messages. Des femmes à travers le globe vont pouvoir se réapproprier le visuel de cette chanson afin de l’interpréter à leur façon. Après avoir présenté ce nouvel opus sur scène en France, en Suisse, en Grèce et en  Espagne, nous partirons sur les routes en dehors de l’Europe en 2024. J’aimerais beaucoup emmener ce projet là où il est né à savoir à Salvador de Bahia pour le jouer sur place ; c’est quelque chose qui me réjouirait énormément.

Rencontre avec Yilian Cañizares au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album intitulé « Habana-Bahia » !
https://www.facebook.com/yiliancanizares
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