Retrouvailles avec 21 Juin Le Duo au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie du titre « C’Est Quoi Ma Place ? » !

De quoi parle « C’Est Quoi Ma Place ? » votre nouveau single ?

Manon : « C’Est Quoi Ma Place ? » est une chanson qui est venue de ces années COVID, Gilets Jaunes, grèves SNCF, élections…Nous nous sommes rendu compte que les gens nous demandaient toujours de prendre parti afin d’être pour ou contre quelque chose, qu’il fallait toujours avoir une communauté ou un avis super tranché et nous nous sommes dit que c’était dommage de ne plus faire de place du tout à la nuance, au débat et aux échanges entre humains. Nous avions à cœur d’écrire une chanson sur les gens qui sont heureux avec ce qu’ils ont…

Julien : …et c’est notre cas à nous. Sortir d’une société trop clivante est le message que nous voulions porter. Cela faisait deux ans que nous n’avions pas sorti de compo et nous souhaitions revenir avec une chanson vraiment incarnée, plus personnelle que ce que nous faisions auparavant et ce titre s’est un peu imposé naturellement.

Avez-vous ; vous-mêmes ; trouvé facilement trouvé votre place ou la chercheriez-vous encore ?

J : C’est une bien bonne question pleine de philosophie et sous-entendus ! Pour ma part, je pense avoir trouvé ma place dans le sens où je fais un métier que j’aime aujourd’hui. La musique est mon deuxième métier car avant, je travaillais dans la finance, un métier très sérieux où j’étais bien payé mais où je n’étais pas heureux. Aujourd’hui, je suis moins bien payé mais je suis beaucoup plus heureux d’autant que j’ai la chance de faire cela avec ma chérie Manon.

M : Pour ma part, je pense que l’on cherche sa place durant toute sa vie mais à certains moments, on ressent vibratoirement que l’on est à notre place et c’est le cas pour moi en ce moment après avoir eu quelques gros downs durant lesquels, je remettais un peu tout en question. Le fait de revoir des gens, de refaire un concert et de la promo, je sens que je vibre différemment qu’il y a quelques semaines. Je pense que nous avons des cycles et que nous oscillons entre eux durant toute notre vie mais ce qui est bien, c’est de sentir quand on n’est pas à sa place.

J : Il faut trouver sa place mais surtout être sur la bonne trajectoire. Nous sommes sur le chemin de notre place. Nous ne sommes pas encore arrivés là où nous voudrions être mais nous y travaillons.

Quelle serait la place de chacun au sein de votre duo mais aussi dans votre couple ?

M : Question difficile ! Dans le duo, Julien, c’est la caution musicien-cartésien-scientifique-théorie-rigoureux-accords/notes qui vont ensemble ou non alors que moi, je suis plus le ressenti/le feeling.

J : En ce sens-là, nous nous complétons bien tout comme pour la partie couple. Nous sommes très similaires et très différents en même temps. Nous nous soutenons beaucoup l’un l’autre et c’est important car même s’il est épanouissant, c’est un métier qui est très dur par moments et en ce qui nous concerne, tout se mélange, le couple, le duo, le perso, le pro, nous sommes complètement liés dans tout cela. C’est à la fois une chance et un challenge de tous les jours.

Pouvez-vous nous parler de la mise en images de votre nouvelle chanson ?

M : C’est une idée de synopsis que nous avons eue avec Julien quand nous réfléchissions au clip de cette chanson. Nous nous sommes dit que ça serait marrant de mettre en images un rendez-vous chez le psy. Nous avons imaginé un couple qui se rendrait chez ce thérapeute qui représenterait tout ce qui est bien pensant ; cette société moralisatrice ; et notre première idée était de le pousser dans ses retranchements et à la fin du clip, il aurait été avec nous dans des délires pas possibles. Ensuite, nous avons rencontré la réalisatrice Laura Lardeux qui a affiné tout cela et qui a rendu les choses plus symboliques et plus artistiques.

Comment est née l’idée de faire appel à Michel Cymes pour incarner votre thérapeute de couple ?

M : Nous nous sommes demandé qui nous aimerions avoir dans le rôle du psy et nous nous sommes dit que ça serait bien d’avoir quelqu’un d’assez connu.

J : Quelqu’un qui incarnerait cette autorité et nous avons pensé à Michel Cymes qui est un médecin connu. Nous ne le connaissions pas personnellement mais en discutant avec la réalisatrice du clip, nous avons appris qu’il venait tous les ans en vacances à La Clusaz où nous vivons depuis le confinement. Laura a réussi à nous trouver son mail et nous lui avons écrit au culot en lui proposant de tourner dans notre clip.

M : Nous lui avons envoyé le synopsis et il nous a répondu par un grand OUI quatre heures après. Il nous a demandé de lui laisser quelques jours pour faire du ski et il nous dit qu’après, il était à nous. Vraiment trop sympa !

Pourquoi n’aviez-vous rien sorti depuis deux ans et demi à l’exception de la reprise de « Voyage En Italie » ?

J : Nous avons eu des soucis avec nos anciens producteurs ; comme pour beaucoup d’artistes, il y a des moments où l’on peut avoir un entourage un peu nocif ; et nous avons dû nous battre pour retrouver notre indépendance et être enfin en mesure de ressortir des chansons. Cela a pris du temps ; tout ce qui est juridique prend toujours du temps ; mais nous sommes très heureux aujourd’hui d’avoir enfin pu reprendre la main sur notre projet et arriver avec de nouvelles chansons encore plus personnelles qu’auparavant. Ces nouveaux titres nous ressemblent vraiment ; ils ne sont plus formatés par tels ou tels avis. Maintenant, nous faisons vraiment la musique que nous avons envie de chanter.

Votre EP à paraître à la rentrée sera-t-il une version courte de l’album que vous étiez en train d’enregistrer lors de notre dernière rencontre durant l’été 2020 ?

M : Non car depuis, nous avons fait beaucoup de chansons et nous avons tellement évolué qu’il est possible que quelques unes sombrent dans l’oubli.

J : Il y en a une ou deux qui étaient prévues pour l’album qui restent mais nous les avons retravaillées.

Vous êtes-vous permis de nouvelles choses sur ce disque ?

J : Nous avons beaucoup évolué dans le propos et musicalement, il y a moins de guitare acoustique, de ukulélé et plus de synthé, il y a même un côté un plus Rock sur certains titres. Je pense que nous avons mûris. Par ailleurs, sur « C’Est Quoi Ma Place ? », nous rappons les couplets et nous chantons sur les refrains, c’est quelque chose que nous n’avions pas fait jusqu’alors et nous avons pris beaucoup de plaisir à cela. Il y aura aussi d’autres titres avec du parlé-chanté.

M : A vrai dire, nous étions dans une phase de création où nous nous sommes dit faisons des chansons que nous ne sortirions pas.

J : On s’est permis d’explorer de nouvelles choses.

M : En termes de prod, nous prenions l’ordi et nous utilisions des instruments auxquels nous n’étions pas habitués juste pour satisfaire un besoin de création. Comme nous n’avions plus trop d’enjeux et d’objectifs, nous en avons profité pour faire la musique qui nous inspirait à l’instant T et cela a donné des choses différentes.

Commencez-vous à œuvrer pour d’autres artistes ?

J : Oui et c’est quelque chose que nous aimons énormément. Nous sommes beaucoup dans la transmission et le partage de la musique. Depuis longtemps, je donne des cours de piano et de chant. Nous allons intervenir tous les deux dans une école de musique afin de donner des masterclasses d’auteur-compositeur. En dehors de cela, nous travaillons de plus en plus avec d’autres artistes pour créer à plusieurs.

M : Nous avons découvert le plaisir d’écrire pour les autres tout en rentrant dans leur univers. Nous avons œuvré avec Adeline Toniutti qui avait extrêmement envie d’être chanteuse et de chanter ses propres chansons au-delà du fait d’être prof. Adeline avait tout a créer car elle n’avait pas encore défini son univers et nous avons beaucoup échangé ensemble sur les thèmes qu’elle souhaitait aborder mais aussi sur la direction musicale de son projet. On transmet de soi mais on prend aussi beaucoup de l’autre, c’est au-delà de la musique et c’est génial.

J : Cela crée des liens très forts. Des choses sont en cours avec Adeline mais aussi avec d’autres artistes. Nous sommes en train de caler pas mal de sessions à la maison notamment avec Antoine Delie, Nade… Nous sommes en train d’agrandir la famille.

Avec le recul, quels enseignements avez-vous tiré de votre parcours et que conseilleriez-vous à un artiste qui serait au début du sien ?

M : Il faut encourager les artistes à sortir des chansons sans forcément attendre que ce soit le « bon moment ». Quand on commence à rentrer dans un circuit plus industriel ; en maison de disque ou en label un peu plus indépendant ; il y a toute une stratégie radio qui s’opère, ils choisissent un single et ils le travaillent pendant des mois et des mois…

J : …et toi, pendant ce temps-là, tu attends encore et encore et durant cette attente, tu fais beaucoup de chansons qui ne sortent pas.

M : En termes de conseil, je donne toujours le même car c’est celui qui est le plus parlant et le plus puissant : ne rien lâcher mais sur des années. Il ne faut pas être impatient car dans la musique, c’est lent ; c’est comme cela.

J : Ça peut aller très vite mais tu peux disparaître tout aussi rapidement. Il y a plusieurs chemins ; plusieurs trajectoires ; mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut être patient et surtout garder un cap. Dans ce milieu, on rencontre beaucoup de gens, on reçoit beaucoup d’avis, beaucoup de personnes se mêlent de ton projet artistique mais pour moi, chaque artiste a son identité, sa trajectoire, il sait où il veut aller et il ne peut pas écouter les avis de tout le monde.

M : Ça ne sera jamais aussi bien défendu que si l’on garde son propre cap. Au-delà de cela, il faut être absolument fier ; à 100%, entièrement ; de ce que l’on sort en tant qu’artiste car la moindre petite chose que l’on n’aime pas ; que ce soit dans le titre ou dans l’image ; va faire que tout sera un peu biaisé.

Quels sont vos prochains projets ?

J : A court-moyen terme, le projet va être de réparer l’épaule de Manon car elle en a pour trois à six mois quand même. Il va y avoir de beaux festivals cet été. L’EP de six titres ; « En Thérapie » ; sortira à la rentrée. « Galère » qui sera le second single sera accompagné d’un clip.

M : Pendant l’été, il y aura des petites surprises car nous avons travaillé avec d’autres artistes afin de présenter des reworks de « C’Est Quoi Ma Place ? ».