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Rencontre avec Julien Shelter au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Island » !

Publié le par Steph Musicnation

©Matthieu Dortomb

©Matthieu Dortomb

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Julien Shelter est un pseudo ; à la ville, je m'appelle Julien Girbig ; je suis auteur, compositeur mais également comédien. Je suis originaire de Strasbourg et il y a vingt ans, je suis venu faire une école internationale de théâtre à Paris où j’ai beaucoup joué en anglais ; mon lien à cette langue et à la composition est né à ce moment-là car j’y ai rencontré pas mal d’anglophones, à l’époque, j’écoutais déjà beaucoup de musique anglo-saxonne et comme il y avait vingt-sept nationalités différentes dans cette école, je me suis vachement ouvert à la musique du monde. La guitare est mon instrument principal et chanter est vraiment ce qui m’excite le plus.

Pourquoi as-tu attendu quinze ans pour présenter un premier album solo ?

En quinze ans, il s’est passé pas mal de choses…Je suis devenu papa ; ça met la vie en pause ; ça permet de se décentrer un peu et c’est pas mal en ce qui me concerne. Je n’ai pas arrêté d’écrire de la musique car j’en ai écrit pour la télé et le théâtre mais je n’en écrivais plus pour moi ; c’était difficile de m’y remettre car mon précédent projet ; Girbig ; s’était terminé de manière assez frustrante, ça ne s’est pas très bien passé avec le label sur lequel j’étais signé, j’ai travaillé durant un an et demi sur un second album qui n’est jamais sorti. Après cela, revenir à la musique, c’était revenir vers les emmerdes, la difficulté, le labeur…Et puis, d’un seul coup, en 2018, il y a eu un tilt et écrire des chansons est devenu une nécessité.

Quelles étaient tes pensées au moment d’amorcer ce retour  car le monde de la musique avait changé, t’es-tu dit que tu allais presque devoir repartir de zéro, as-tu douté ?

Je ne me suis pas posé toutes ces questions. Au début, j’ai vraiment fait ces chansons pour moi et je n’ai pensé à la réception, à l’objectif ou au fruit de ce travail-là. J’ai pensé au voyage et c’était plutôt pas mal. Ce disque a été un peu cathartique. Girbig est devenu Shelter, c’était un peu comme une nouvelle famille pour moi ; je me suis un peu défait d’oripeaux ; de vielles choses.

©Matthieu Dortomb

©Matthieu Dortomb

« Island » s’inscrit-il dans la lignée musicale de ce que tu as pu faire auparavant ?

 En termes d’écriture, cela reste du songwriting dans le sens où c’est de la chanson mais le point de départ de ce disque a été l’enregistrement de sons dans la nature et dans la ville afin de faire un album instrumental. Au début, je ne voulais pas chanter. D’ailleurs, il y a un peu de reste de cela puisqu’il y a deux morceaux instrumentaux sur « Island ». Par rapport à ce que je faisais précédemment, il reste peut-être l’envie de travailler des mélodies que l’on puise retenir ; quelque chose d’accessible. Ecrire des choses simples a toujours été une obsession. Avant, il n’y avait pas d’électronique dans ma musique mais on y retrouvait déjà une certaine douceur sophistiquée ; la douceur étant ce que j’ai envie de mettre en avant.

A-t-il été très vite évident que tu partagerais cette nouvelle aventure musicale de « façon collective » ?

Je sais écrire des chansons, les interpréter, imaginer des mondes mais je ne sais pas du tout les enregistrer ; je n’aime pas les machines ; et partant de ce principe, il fallait que je fasse appel à des gens. J’ai eu envie de m’entourer de personnes avec lesquelles je rêvais de travailler ; j’ai réussi et je suis assez fier de moi. Je rêvais de travailler avec Yann Arnaud qui a œuvré notamment pour Air, Olivier Marguerit et Syd Matters, j’ai eu son contact grâce à Emma Broughton alias Blumi maintenant qui chante sur mon disque et pendant le confinement, j’ai fait un mail à Yann, je lui ai envoyé la maquette d’ « Old Man Island » et il m’a appelé le lendemain. Nous avons eu un lien régulier durant cette période-là, nous n’avions rien d’autre à faire et au sortir du confinement, il m’a un peu bousculé car j’étais assez timide dans ma grotte avec mes chansons, il m’a invité au studio, nous avons écouté les morceaux, il m’a dit ce qu’il en pensait et il m’a demandé avec qui je souhaiterais bosser. Tout est devenu simple grâce à Yann. Il m’a donné les contacts d’Olivier Maguerit qui a joué la basse, il m’a présenté Sylvain Joasson qui a joué la batterie et Sylvain Barzilay que l’on retrouve aux claviers. En septembre 2020, nous sommes rentrés en studio pour enregistrer « Island ».

A quelle île fait référence le titre de ton album ?

Le point de départ a été le Japon ; ça a été une sorte de tremplin ; c’était un fantasme. Ensuite, il y a eu le côté métaphorique de cette île qui est plus un territoire à soi ; un territoire de l’intime ; c’est devenu mon land mais je ne l’ai compris qu’à la fin. C’est en allant ailleurs que j’ai compris qui j’étais. Ce disque a été une grande quête personnelle et spirituelle ; dans le sens de revenir à soi, à nos besoins, à nos émotions et cela a été nécessaire pour moi en 2018. 

©Matthieu Dortomb

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Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

L’amour au sens large du terme, l’enfance qui était un thème assez présent dans mon précédent disque, la nature qui est présente même au niveau des sons que j’ai enregistrés, l’intimité, la quête identitaire.

L’anglais est-il un moyen de jeter un voile pudique sur des textes peut-être très personnels ?

Non car la plupart de ces textes ont d’abord été des poèmes en français qui sont souvent nés après des rêves. Depuis des années, je numérote mes rêves et j’en fais des petits poèmes un peu à la manière des haïkus. C’est mon ami Joel qui est Américain et que j’ai rencontré à l’Ecole Jacques Lecoq qui a traduit mes poèmes et ensuite, je les organisais afin de faire des chansons.

Comment qualifierais-tu ton nouvel opus en quelques adjectifs ?

Mélancolique ; une mélancolie douce, pas dans le sens de la tristesse ; épique parfois, romanesque, flottant et intime.

©Matthieu Dortomb

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Qu’aimerais-tu transmettre/véhiculer avec « Island » ?

En tout cas, pas de messages car c’est vraiment quelque chose que je ne supporte pas. J’aimerais bien que cet album accompagne, qu’il puisse faire du bien voire même soigner. J’ai fait ce disque pour aller mieux et le fantasme serait qu’il contamine les autres tout simplement.

Comme tu as commencé l’écriture de ce disque en 2018, as-tu déjà la suite dans un coin de ta tête ?

J’ai un peu du mal à me dire que quelque chose est terminé. Pour moi, ce disque progresse, il ne s’est jamais arrêté, il y a déjà plein de choses qui sont là mais je ne sais pas encore comment je vais les organiser…Je me suis mis à beaucoup réécrire après l’enregistrement mais j’ai mis ça de côté afin de me concentrer sur le présent notamment les concerts à venir. Il est encore trop tôt pour penser à « Island 2 » !

Rencontre avec Julien Shelter au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Island » !
https://www.facebook.com/julien.girbig
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