Rencontre avec Jesa au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Jesa est mon nom d’artiste. Dans ce projet qui existe depuis à peu près trois ans, je suis chanteuse, auteure et compositrice. J’ai coproduit mon premier EP « Faces » avec Johnny Longlegs. Je joue également dans d’autres projets notamment dans Motel Club en tant que guitariste et chanteuse. Mon principal projet est évidemment le mien ; j’y mets toute mon énergie.
Avant de publier ton premier EP intitulé « Faces », t’es-tu principalement exprimée dans le Jazz ?
Oui, j’ai étudié au CIM Paris qui est une école de Jazz et de Musiques Actuelles, j’y ai vraiment commencé la musique sérieusement et ensuite, je suis allée au conservatoire durant cinq ans où je n’ai fait quasiment que du Jazz. A côté de mes études, j’ai participé à quelques projets un peu plus Funk ou Indé avec des copains.
Ce style te permettrait-il plus de liberté que les autres ? Je pense notamment au fait d’improviser et de pouvoir faire des morceaux plus longs ?
Complètement et je pense que c’est pour cela que j’ai voulu faire du Jazz. Cette musique me parle beaucoup dans les couleurs, les rythmes, dans ce que cela raconte, dans son histoire, tout ce que cela représente…C’est une musique très intense, très vraie et très honnête. Dans le Jazz, on peut s’autoriser une liberté totale si on sait où l’on veut aller et même si on ne le sait pas (rires). Pouvoir faire la forme et la longueur que je veux sont des choses auxquelles je tiens vraiment. Le plus important est de trouver la forme qui colle avec le message même si cela dure dix minutes.
Quel a été déclic pour composer et sortir ton premier disque ?
Le déclic a été le premier confinement. Je me suis retrouvée chez mes grands-parents avec ma mère et mon frère, je ne savais pas trop quoi faire mais comme j’avais mon ordi et ma guitare, j’ai travaillé sur des mémos vocaux que j’ai réécoutés, des bribes de morceaux, des idées de grilles, de paroles, de mélodies…et j’ai écrit des morceaux. En sortant du confinement, je me suis dit que je voulais faire un EP. En août 2020, j’ai contacté des musiciens, nous avons commencé à travailler des morceaux, à répéter, à arranger tout cela ensemble et ensuite, nous avons enregistré l’EP. Ça a été très long du fait des divers confinements.
Le titre « Faces » renverrait-il au fait que tu présentes plusieurs de tes facettes sur ce disque ?
Oui, on peut l’entendre comme cela. Cet EP parle beaucoup d’amour et j’ai essayé d’aborder cela sous différents angles. Sur ce disque, j’ai cherché à creuser ce que j’ai vécu dans différents contextes.
Pourquoi te retrouve-t-on totalement immergée sous l’eau sur la pochette de ton EP ?
Bonne question ! J’ai toujours eu une attirance énorme pour l’eau et le monde sous-marin. Quand je suis sous l’eau, je me sens hyper bien ; au bon endroit ; et ça faisait sens pour moi de rattacher cela à ce premier EP car je l’ai écrit toute seule dans mon coin ; c’est vraiment de l’introspection ; et quand on est sous l’eau, on est vraiment seul avec soi-même ; c’est très intime.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Je parle notamment de solitude, d’amour, de ma façon de ressentir, de vivre et de dire les choses, de traumas que j’ai pu vivre plus jeune…Tout est lié.
Pourquoi t’y exprimes-tu en anglais mais aussi en français ?
Auparavant, j’écrivais spontanément en anglais car depuis mon enfance, j’écoute majoritairement de la musique anglophone, je n’avais donc pas trop la culture du français chanté. Je pense qu’il y a une facilité à écrire dans une langue qui n’est pas la sienne car c’est moins frontal et on peut peut-être s’autoriser à dire des choses qui sonneraient un peu cucul dans notre langue. L’anglais est une langue que j’adore et qui a beaucoup de sens pour moi par rapport à ma culture musicale mais avec les années, j’ai commencé à grattouiller un peu en français et à écouter un peu plus d’artistes francophones et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser d’autant que le français est ma langue maternelle et que j’ai toujours aimé écrire.
Présentes-tu plus que ces cinq premières chansons en live ?
Pas encore. Jusqu’à présent, je me suis produite soit en solo en guitare-voix, soit en duo deux guitares/deux voix ou clavier, guitare et voix mais c’était toujours des petits sets de trente minutes. En revanche, j’ai plein de demos sur mon ordi et je compte les approfondir prochainement. Je pense que nous pourrons commencer à étoffer le set avec des nouveaux morceaux à partir de la rentrée.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
C’est très éclectique car j’ai écouté beaucoup de Jazz, de Soul, de Funk, de Disco, de musique latine, de musique Brésilienne, de musique Africaine, du flamenco…Des artistes tels que Prince, Esperanza Spalding, Lianne La Havas, Stevie Wonder, Jill Scott, Aretha Franklin, Hiatus Kaiyote, Michael Jackson dont j’étais ultra fan quand j’étais petite et beaucoup plus récemment Joni Mitchell que je trouve incroyable.
Quels sont tes prochains projets ?
Je vais continuer la promotion de « Faces ». J’aimerais organiser une release party à Paris à la rentrée. Il y aura une live session qui sortira à l’automne ; nous avons vraiment réarrangé « Oh So Blue » qui est le dernier morceau de l’EP. Je vais travailler les maquettes qu’il y a sur mon ordinateur afin de proposer un nouveau disque en 2025 car il y a énormément de matière et je ne sais pas encore dans quelle direction je vais aller ; il y a notamment plein de gens avec qui j’aimerais travailler. J’ai envie de voyager un peu avant ce second disque.