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Rencontre avec Jake Shears à l’occasion de la parution de son second album solo !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Damon Baker

(c) Damon Baker

Quand on regarde les pochettes de tes deux premiers albums en solo, on devine que le second est moins calme que le premier. Comment mettrais-tu en parallèle ces deux disques ?

Ces disques sont très différents l’un de l’autre. Ils représentent deux types distincts de mon style d’écriture que j’essayais de réunir au sein de Scissor Sisters. Si on combine le son de ces deux albums, on obtient du Scissor Sisters d’une certaine façon. J’ai pris des éléments d’écriture et de production de Scissor et je les ai fait bouillir afin d’en extraire une essence. Mon premier album solo était dans le style Classic Rock, très AM radios Américaines, très années 70, très analogique et homemade. Ce premier disque a été enregistré sur bandes avec des musiciens. Alors que « Last Man Dancing » est complètement à l’opposé, c’est un disque très électronique, il est plus contemporain, c’est un album Dance, il montre une autre facette. Je suis très fier de ce second album qui a demandé beaucoup de travail et de temps et dans lequel j’ai mis beaucoup d’amour. Chacun de ces deux albums représente la musique que je voulais écouter à ce moment-là. J’aime vraiment de manière égale le son de ces deux disques.

« Last Man Dancing » regarde-t-il dans le passé, est-il ancré dans le présent ou est-il tourné vers le futur ?

 Je pense qu’il y a un peu des trois. Je ne suis pas quelqu’un de super nostalgique bien que j’aime écouter des morceaux plutôt anciens mais au sens philosophique du terme, non, je ne regarde pas tant que cela en arrière. Je vais avoir 45 ans cette année et j’ai le sentiment que je vais entrer dans un autre chapitre de ma vie. On ne peut pas être éternellement un fêtard. La pochette de ce nouvel album illustre une fête à la maison et non dans un club et c’est quelque chose de pertinent car je crois que je n’ai plus très envie de sortir nécessairement en boîte pour faire la fête mais plutôt de la faire chez moi avec des amis. Cela reflète bien le présent et c’est une façon de dire un peu au revoir au passé. Quant à ce qui concerne le futur, je suis de ceux qui regardent vers l’avant. J’espère que dans vingt ans, je serai toujours en train de faire de la musique. Cela fait déjà vingt ans que j’en fais et je suis prêt pour les vingt prochaines années !

Es-tu toi-même le dernier à rester sur la piste de danse quand il y a une fête ou avec le temps, rentres-tu chez toi avant qu’elle ne se termine ?

Je suis notoirement le dernier sur la piste car j’adore passer du bon temps et je n’ai jamais envie que cela prenne fin. Si j’organise une fête chez moi, je ne peux pas décemment aller me coucher et laisser tout le monde en plan. L’idée de cette chanson qui donne son nom à l’album est née de ce constat sur moi-même.

(c) Damon Baker

(c) Damon Baker

Quelles seraient les chansons auxquelles tu ne pourrais résister et qui feraient que tu sois the last man dancing sur la piste ?

Il y en aurait plein ! Une chanson épique comme « The Visitors » d’ABBA serait quelque chose que j’aimerais écouter à cinq heures du matin. Ca pourrait être aussi de l’Italo Disco ou des grands hymnes Deep Dance…J’adore le titre « As I Ran » de Yame qui a remixé l’une de mes nouvelles chansons ; c’est un morceau très long et très cool que j’aime jouer. N’importe quel titre de Soulwax, de Tiga ou de Boys Noize qui a coproduit l’album avec moi.

Pourquoi ton nouvel album sort-il deux ans après « Do The Television » ?

A l’époque, j’avais envie de sortir du neuf car mon premier album solo avait déjà trois ans ; je voulais que les gens sachent que j’étais toujours vivant (rires).  On était en plein milieu de la pandémie et je trouvais que c’était important à ce moment-là de présenter quelque chose car les gens avaient besoin d’écouter de la nouveauté et les artistes avaient besoin de partager leur art. J’étais fier de cette chanson que j’aime énormément ; quelques morceaux de l’album étaient déjà écrits mais à vrai dire, j’ai terminé l’écriture l’été dernier entre l’Islande et Lisbonne.

Tu partages la chanson « Voices » avec Kylie Minogue, votre première rencontre remonte-t-elle à votre collaboration avec NERVO ? As-tu grandi en écoutant sa musique ?

Nous nous sommes rencontrés bien avant la collaboration avec NERVO car Babydaddy des Scissor Sisters et moi-même avons écrit « I Believe In You » avec Kylie en 2004 ainsi que la chanson « (Everything) I Know » puis « White Diamond » pour son « Showgirl Tour ». Nous avons pas mal collaboré ensemble au cours des années et Kylie a toujours été une bonne amie. Je n’ai pas vraiment découvert sa musique tout de suite car j’ai grandi aux Etats-Unis et ce n’est qu’en venant en Angleterre en 2000 que j’ai réalisé à quel point Kylie est une immense star de la Pop.

(c) Edward Cooke

(c) Edward Cooke

Quelles thématiques abordes-tu sur ton nouvel album ?

Cet album couvre pas mal de thèmes différents,  j’y parle notamment d’invasion d’aliens, de contrôle, de réinvention du langage, de pensée de groupe, de recommencement, de retrouver de la joie, d’abandon, de décadence…

Comme ce disque est très dansant, as-tu dans l’idée que des DJS et des producteurs repensent tes chansons dans l’optique de proposer des versions destinées aux clubs mais aussi pourquoi pas afin de sortir une version alternative de cet album ?

Plusieurs remixes sont déjà disponibles sur la « Devilishly Delicious Deluxe Dance Floor Edition » de l’album mais je vois ce que tu veux dire et effectivement, c’est quelque chose qui m’a effleuré l’esprit. Róisín Murphy est l’une de mes artistes favorites et c’est ce qu’elle a fait avec « Crooked Machine » qui était une version alternative de son album « Róisín Machine » qui a été une grande inspiration pour « Last Man Dancing ». Peut-être que je ne ferai pas tout à fait la même chose mais j’aimerais proposer des reworks et présenter quelques nouvelles chansons supplémentaires écrites durant cette même période. Je sens qu’il y aura un autre projet en lien avec cet album…

Comment as-tu pensé le live pour défendre cet album ? Vas-tu convier le public à bouger sur un dancefloor géant ?

Effectivement, en live, ça va être une grande fête. Du début jusqu’à la fin, ça va être un vrai show avec des costumes, des danseurs occasionnellement, d’autres chanteurs parfois…Le groupe de musiciens qui m’accompagne est vraiment génial. Pour moi, un bon spectacle vient avec la bonne énergie ; c’est la chose la plus importante pour moi. Quant à la setlist des concerts, elle est constituée de blocs, il y a des chansons de mon premier album, des chansons du second mais aussi des chansons du répertoire de Scissor Sisters. L’ensemble a du sens. 

(c) Damon Baker

(c) Damon Baker

« 8 Ball » et « Doses » sont un peu comme des respirations dans ton album mais aussi peut-être sur scène…

C’est exactement cela. Au sein de Scissor Sisters, Ana Matronic et moi chantions tous les deux et en live, elle pouvait prendre la voix lead pendant que je m’asseyais quelques secondes afin de reprendre mon souffle mais quand on est en solo, c’est très dur de chanter autant que je le fais et c’est pour cela qu’il faut avoir quelques petites pauses durant le show.

Actuellement, la mode étant aux biopics, qui verrais-tu t’incarner à l’écran si ton autobiographie ; « Boys Keep Swinging » parue en 2018 ; était mise en images ?

Il y a un incroyable acteur non binaire Canadien du nom de Mae Martin et j’ai l’impression que nous partageons la même sorte d’énergie. Quand vous regarderez Mae, je pense que vous comprendrez pourquoi ! Mae est plus jeune que moi et je me revois dans ma vingtaine.

Si je te dis Unicorn, que me réponds-tu ? Revêtirais-tu de nouveau un déguisement en tant que guest dans un autre pays ou pars-tu du principe que ce qui a déjà été fait n’a pas besoin d’être refait ?

J’ai adoré participer à la première saison de The Masked Singer en Angleterre dans le costume de la licorne, c’était très amusant mais aussi très très très très très difficile ! C’est l’une des choses les plus dures que j’ai pu faire de toute ma vie. J’ai aimé le challenge, je me suis vraiment éclaté mais je ne le referai pas.

Si je ne me trompe pas, il me semble que tu as emménagé à Londres, qu’est-ce qui te séduit le plus dans cette ville ?

J’ai toujours une maison à La Nouvelle-Orléans que j’adore mais maintenant, j’y vais pour me reposer, être créatif, voir mes amis…Londres, c’est vraiment le boulot, les choses peuvent se faire plus rapidement, mon management y est, je n’ai pas à faire des allers-retours aussi souvent qu’auparavant ; le jet lag est terrible pour moi. Au-delà du travail, j’ai de très bons amis à Londres ; ça fait du bien d’être dans une nouvelle ville ; j’adore cela.

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