Rencontre avec Belle Vedhere au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution du titre « I’ll Make A Place Called Home For You One Day » !

Pouvez-vous présenter Belle Vedhere à nos lecteurs ?

Benjamin : Charlotte et moi, nous sommes l’image du groupe ; nous sommes frère et sœur ; mais nous nous entourons de musiciens pour le live.

Charlotte : C’est surtout Benjamin qui compose et qui écrit nos chansons et nous les interprétons toujours en anglais. Pour ma part, je travaille surtout sur les arrangements vocaux. En live, nous sommes rejoins par Antonin Rubatat à la basse, Vincent Pedretti à la batterie ; sur l’EP à paraître, elle a été jouée par Simon Lemonnier ; et David Ferreira aux claviers, au chant et à la guitare. Le projet à évolué depuis ses débuts puisque nous ne sommes plus trop sur de la Folk pure et dure mais plutôt sur de l’Indie Folk avec des consonances plus Pop et électriques.

B : Nous sommes en autoproduction d’où la campagne de financement participatif pour l’EP et le clip de notre nouveau morceau.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix de nom de scène ?

B : Ce nom représente plusieurs choses mais en particulier la scène que nous imageons comme un belvédère qui permet de voir au loin et un peu plus haut. Par ailleurs, nous aimions la notion de quitter la ville que permet ce nom qui se rapporte à un endroit d’où l’on peut voir le panorama ; on peut vraiment s’y projeter au loin, généralement dans un espace naturel.

Qui ou qu’est-ce qui est à l’origine de votre projet commun ?

C : Durant des années, nous avons eu des projets chacun de notre côté et c’est Benjamin qui m’a demandé de faire de la musique avec lui. J’ai appris le chant à l’âge de 15 ans et pendant une dizaine d’années, j’ai plutôt évolué dans des groupes de reprises. En 2018, Benjamin m’a proposé de former un projet tous les deux et à partir de 2019-2020, nous avons cherché d’autres musiciens afin d’agrémenter le duo qui était très Folk au départ.

Belle Vedhere s’inscrit-il musicalement dans la lignée de ce que chacun de vous a pu faire auparavant de son côté ?

C : De mon côté, Belle Vedhere a été une nouvelle phase dans ma vie musicale ; contrairement à Benjamin, je n’avais pas trop de culture Folk. Auparavant, je faisais plutôt de la Pop/Variété Internationale. Par contre, je chantais déjà essentiellement en anglais.

B : De mon côté, ça a été une rupture totale mais heureuse par rapport à mes précédents projets. J’ai fait dix ans de chanson française au sein d’un groupe, nous avions créé un style que nous appelions la néo guinguette exotique ; c’était quelque chose de très dansant et nos textes étaient assez poussés et profonds ; nous étions sept musiciens, c’était une grosse machine. Par contre, dès que je rentrais chez moi, je n’écoutais pas de la chanson française mais de l’Indie Folk et je me suis dit qu’il fallait quand même que je joue ce que j’écoute ; ce que j’aime. Je suis allé voir Charlotte car au-delà de créer un projet familial, je savais qu’elle avait fait dix ans de studio en anglais et qu’elle avait la technique, les placements, les harmonies, j’avais donc déjà « tout sous la main ».

C : Belle Vedhere a été une évolution logique.

Quels ont été les retours les plus fréquents sur votre premier EP « Foolish Hunt » paru en 2020 ?

B : Ce sont les sonorités Américaines et certaines influences telles qu’Angus and Julia Stone et Cocoon qui ont été mises en avant ; notamment au niveau des médias ; c’était hyper flatteur mais ce n’était pas voulu. Au-delà de cela, on nous a parlé des ambiances aériennes et des harmonies de voix assez dynamiques.

C : Les gens affectionnent aussi notre lien fraternel car il renvoie à la leur propre histoire familiale ; on nous a beaucoup demandé comment ça se passait de faire de la musique entre frère et sœur, est-ce que c’est plus facile ou non...C’est aspect fraternel est très précieux pour nous.

B : On nous a aussi souvent posé la question de la langue car le public Français aime entendre le français en chant mais j’en ai trop fait (rires). Nous voulions surtout mettre l’effort sur les harmonies de voix et c’est plus fluide pour nous d’harmoniser en anglais.

Avez-vous œuvré de la même manière pour le second qui sortira prochainement ?

C : Sur la méthode de composition, ça a été à peu près similaire dans le sens où c’est benjamin qui a composé et écrit les premières lignes que nous avons très rapidement travaillées à deux avec des propositions vocales, d’arrangements…En revanche, la méthode d’enregistrement a été un peu différente car nous avons eu la chance d’enregistrer quasiment en full analogique sur bandes au Studio Audioscope dans le 15^ème ; c’est une autre dimension car il faut jouer les morceaux en live, il faut être efficace et productif. Au-delà de tout cela, nous étions sur une autre esthétique avec de nouveaux musiciens. Ce second EP marque une évolution dans le projet.

B : Notre premier EP dont nous sommes très contents a été fait par différentes strates, nous sommes partis du duo de chansons en guitare-voix et nous avons rajouté de la batterie et de la basse, nous avons un peu superposé les choses. Alors que pour le second, nous avons tout de suite réfléchi à cinq, c’était vraiment différent, plus dynamique, ça « envoie » un peu plus, ça joue un peu plus fort, nous avons intégré les guitares et les claviers.

C : Pour ce second EP, nous avons vraiment choisi de faire les arrangements avec les autres musiciens au moment de l’enregistrement ; ça a été un autre challenge pour nous car nous n’avions pas forcément fait cela auparavant. Cinq jours de studio pour faire cinq morceaux avec tous les instruments, il fallait être efficace et avec de très bons musiciens, ça a été très efficace.

B : Nous étions très bien entourés.

De quoi parle votre nouveau single intitulé « I’ll Make A Place Called Home For You One Day » ?

C : Benjamin a écrit cette chanson au moment où il attendait ses filles et elle me parle aussi car je suis jeune maman depuis trois ans. Ce morceau parle du fait de préparer un petit nid douillet pour ses enfants à venir ; l’attente, le fait que la vie change à ce moment-là, le fait que l’on est dans une autre vision de la vie.

Pouvez-vous nous parler de sa mise en images ?

B : A l’image, nous voulions rendre une certaine douceur par des lieux naturels un peu grandioses. Nous avons cherché un parc naturel avec encore une fois cette idée de belvédère et c’est d’ailleurs pour cela que sur la pochette, nous sommes sur un rocher, c’est notre belvédère, là où nous voyons au loin. Nous avons souhaité un clip plutôt théâtral avec des images assez langoureuses avec des cigognes qui amènent les bébés.

C : Ce clip a été tourné dans le Nord de Madrid dans un parc protégé juste à côté de Manzanares el Real. Ce décor a beaucoup été utilisé pour tourner des westerns dans les années 60.

B : Nous voulions un lieu que l’on ne puise pas reconnaître très facilement ; on pourrait croire que nous avons tourné ce clip au Canada ou dans l’Ouest Américain.

Imaginez-vous une série de clips qui se suivront comme cela a été le cas précédemment ?

B : C’est une bonne question mais nous n’avons pas imaginé cela pour ce second EP. La mise en place de ce genre de production demande tellement d’énergie que nous n’avons même pas osé penser refaire un clip en trois volets.

C : Nous avons des idées de clips mais qui seront indépendants les uns des autres.

Comment décrirez-vous votre univers ?

C : Planant, doux, voluptueux, chaleureux, esthétique…

B : …brillant dans le sens lumineux du terme, harmonieux, aérien.

Quels sont vos prochains projets ?

C : L’EP sortira à l’automne et une release party à Paris est en cours de calage. Actuellement, nous travaillons beaucoup sur de la résidence scénique afin de mettre l’accent sur le live dans les prochains mois. Il y aura du teasing d’ici la parution de l’EP notamment avec des live sessions.