Rencontre avec Daniel Jea au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur sa trilogie d’albums !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis musicien-auteur-compositeur-interprète ; je suis guitariste et sideman. Je sors des albums de chansons Rock sous mon nom depuis une dizaine d’années et j’accompagne d’autres artistes de la scène Française plutôt Rock mais aussi Electro depuis une vingtaine d’années.
Comment est née l’idée de te lancer dans une trilogie d’albums ? Serait-ce l’un des bienfaits des confinements de 2020 ?
C’est sûr qu’il y a un lien. En fait, cette trilogie est née de l’impossibilité de faire de la scène. J’ai eu envie de créer dans l’instant présent et on retrouve cette idée-là dans le titre du premier volet baptisé « A L’Instinct A L’Instant ».
Comment as-tu vécu le fait de dévoiler les deux premiers albums de ce projet à des périodes peu propices au live ?
Le premier volet de cette trilogie est sorti en 2020, il n’était alors pas possible de faire des concerts et je me suis vite rendu compte que ça ne reprendrait pas en 2021, ça a été hyper frustrant de ne pas les défendre sur scène mais comme ces albums sont comme des photographies du temps que je traverse, j’étais plus dans une dynamique d’instant présent et c’est pour cela que je n’ai pas bloqué les sorties d’albums comme ont pu le faire d’autres artistes.
Y-a-t-il une progression tout au long de cette trilogie ?
A vrai dire, le fil conducteur de cette trilogie est l’équipe car j’ai œuvré avec la même pour ces trois albums ; j’ai travaillé avec les mêmes musiciens dans le même studio et avec le même ingénieur du son. En 2020, je n’avais pas écrit ces trois albums, mes envies étaient plus liées à la musique, au son, à la couleur et à l’instant présent.
A qui s’adresse le titre du troisième album baptisé « Se Taire Et Écouter » ?
Au départ, ça s’adresse surtout à moi-même ! C’est une phrase que j’ai souvent entendue quand les femmes dénoncent le système de domination masculine dans la société et je trouve cela assez pertinent en tant qu’homme. Il faut savoir rester vigilant face à tous ces signes de domination que l’on peut voir au quotidien. Après, ce titre s’adresse aussi aux autres mais c’est à prendre au premier degré afin qu’ils prennent le temps d’écouter cet album.
Le morceau qui donne son nom à ce disque est instrumental, pourquoi as-tu fait ce choix ?
Cela rejoint cette prise de parole des femmes que j’évoquais précédemment car cela m’a interpellé depuis #MeToo en 2017. J’avais à cœur de soutenir la cause féminine sans que cela ne soit déplacé en tant qu’homme. Je n’avais pas de paroles à proprement parler qui me venaient et j’avais envie d’une plage instrumentale ; il y en a d’ailleurs sur chacun des trois albums et cela pour des raisons différentes.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Parmi les thèmes abordés sur ce disque, on retrouve la prise de parole des femmes, la violence dans la société actuelle, les réseaux sociaux et aussi l’amour dans les dernières chansons. L’idée était de faire le lien avec le premier volet de cette trilogie qui était plutôt axé sur les rencontres et l’amour ; comme si la boucle était bouclée.
A quoi renvoie le rouge de la pochette qui illustre « Se Taire Et Ecouter » ?
Bonne question ! J’avais envie de cette couleur que j’adore…le rouge sang, le rouge de l’amour…Cette photo a été prise début 2022 après un showcase dans le cadre d’une expo du photographe Christophe Crénel. J’ai recadré cette photo shootée par Christophe, je lui ai donné un effet un peu pixélisé et cette couleur qui attire l’attention aussi pour le côté sexy. J’avais envie de piquant pour cette pochette.
Qu’aimerais-tu que le public retienne de cet album ?
En premier lieu, j’ai envie de dire l’énergie car c’est souvent la première chose que je retiens en tant qu’auditeur. Par ailleurs, comme j’écris mes textes, je suis assez sensible quand les gens écoutent les paroles et en cherchent le sens. Pour les hommes autour de moi ; par exemple ; si cela peut faire réfléchir, ouvrir la parole, poser des questions, je trouverai cela pas mal.
Selon toi, dans quels cas, mieux vaut-il se taire et écouter ?
Quand il y a des témoignages de femmes qui libèrent leur parole afin de s’exprimer sur la violence qu’elles vivent au quotidien. Je pense que c’est un cas typique où il faut se taire et écouter au sens premier du terme. Il y a des hommes et même des femmes qui n’écoutent pas et remettent un peu ces témoignages en question ; même sans s’en rendre compte. Quand on ne connaît pas un sujet, c’est une bonne chose de se taire et d’écouter la parole de l’autre. Au-delà de cela, c’est valable aussi quand on écoute un bon disque.
Quels sont tes prochains projets ?
Le prochain concert aura lieu le 10 juin au Point Ephémère ; j’ai invité le musicien Sammy Decoster à partager le plateau avec moi. Un inédit sortira à l’automne et il sera accompagné d’un clip. J’ai déjà en tête mon prochain album qui paraîtrait idéalement fin 2024. Entre temps, des concerts autant que possible !
Daniel Jea - En suspens - Nouvel album
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