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Rencontre avec Mélanie Pain au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de l’album « All That Matters » du regretté Olivier Libaux !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Jon Shard

(c) Jon Shard

Peux-tu partager avec nous ta première rencontre avec Olivier Libaux ?

Notre première rencontre remonte à 2004. A la base, je n’étais pas du tout chanteuse mais j’avais enregistré une démo pour Villeneuve qui était mon copain à l’époque afin qu’il puise trouver une interprète et il a envoyé cela à Marc Colin et à Olivier Libaux qui cherchaient des chanteuses pour Nouvelle Vague à ce moment-là. Ils ont appelé mon copain en lui disant qu’ils aimaient bien ma voix sur la démo et qu’ils souhaitaient avoir mes coordonnées. Il leur avait bien précisé que je n’étais pas chanteuse. Ils m’ont appelée et je les ai rencontrés en studio. Marc et Olivier m’ont parlé du projet de reprises de Nouvelle Vague, Olivier a pris sa guitare, il m’a présenté la chanson « This Is Not A Love Song », l’enregistrement s’est fait en une heure environ et il en a été de même pour « Teenage Kicks ». Je suis repartie en ayant enregistré deux titres mais dans ma tête, je me suis dit que ça n’allait sûrement pas le faire. Quelques temps après, ils m’ont recontactée, ils avaient signé un contrat et l’album allait sortir. Nous nous sommes revus autour d’un café et au fur et à mesure de la conversation, ils m’ont proposé de faire le premier concert au Café de la Danse ; Olivier m’a dit qu’il fallait que je quitte mon boulot car j’étais chanteuse…j’étais en CDI, j’étais très bien mais voilà, ça c’est fait comme cela. Marc et Olivier ont changé ma vie ; ils m’ont donné cette chance. Je pense qu’Olivier est tombé amoureux de ma voix assez rapidement, il m’a toujours soutenue, aidée, c’était le musicien qui me connaissait le plus ; nous avons tourné ensemble jusqu’à ce qu’il meurt en 2021.

Qu’appréciais-tu le plus chez lui ; musicalement et humainement parlant ?

C’était un musicien avant tout. Toute sa vie était vraiment centrée autour de la musique. C’était comme un gosse, il était hyper excité à chaque concert, il y avait toujours de la lumière dans ses yeux même pour un tout petit concert devant dix personnes. Il avait gardé cette fraîcheur-là en lui. Olivier n’avait aucun doute sur le fait que la musique était sa vie et ce qu’il faisait lui procurait du bien ainsi qu’aux gens. J’admirais cette confiance qu’il avait en ce qu’il faisait et cela m’a toujours aidée. Humainement et musicalement, c’était indissociable. Olivier était un pilier pour moi.

(c) Rod Maurice

(c) Rod Maurice

Quand Olivier est décédé en septembre 2021, cela a-t-il été évident pour toi et Raphaël Chassin de terminer l’album « All That Matters » ?

Oui, ça a été assez évident. Quand Olivier est décédé, nous étions en plein enregistrement et sa disparition a été un très gros choc. Nous nous sommes revus en pleurs à l’enterrement et avec Raphaël, nous nous sommes demandé ce que nous allions faire de ces morceaux. Nous avions commencé ce projet durant le confinement et c’était ce que nous avait donné un petit truc à faire pendant cette période-là ; ce disque avait été une petite lumière au bout du tunnel. Nous avions déjà fait 80% du boulot, nous nous sommes dit que ce n’était pas possible de ne pas terminer ce projet pour Olivier et nous en avons parlé à sa sœur.

Comment s’est fait le choix des chansons qui composent ce disque ? Ont-elles un lien entre elles ?

Il y a deux chansons originales composées par Olivier dont une où j’ai écrit le texte. En ce qui concerne les covers, je pense que ce sont des titres qu’Olivier a toujours voulu reprendre avec Nouvelle Vague mais qui n’avaient jamais passé l’étape de la validation à deux. Il avait notamment toujours voulu reprendre « No More Heroes » de The Stranglers. Les titres présents sur « All That Matters » sont les petits favoris d’Olivier, il les avait en tête depuis des années. Toutes ces chansons sont assez positives et lumineuses. Je pense qu’Olivier avait à cœur de sortir de cette période super dark avec ce disque. Lui, il avait besoin de se raccrocher à ses morceaux favoris des années 80 et moi, à ces nouvelles versions hyper ensoleillées.

Que recherches-tu dans l’exercice de la reprise ?

En fait, ça m’est tombé dessus. Comme j’ai commencé en chantant des reprises, je n’ai jamais vraiment fait la différence avec des morceaux originaux. Que ce soit un morceau déjà existant, que quelqu’un m’a écrit ou que j’ai écrit moi-même, c’est un morceau qui existe avec des notes, un arrangement et des paroles et pour moi, c’est le même travail, j’essaie de l’interpréter de la manière la plus personnelle possible par rapport à ma voix et à mes émotions.

(c) Gregory Legay

(c) Gregory Legay

De quoi parlent les deux compositions inédites sur « All That Matters » ?

La chanson « All That Matters » exprime le fait qu’il n’y a qu’une seule chose importante dans la vie à savoir les mots que l’on dit ; la musique que l’on chante. Quant à « Prends Ma Main », elle exprime le fait de sortir de ce moment très difficile qu’a été le confinement grâce à la musique.

Le choix du premier extrait d’« All That Matters » a-t-il été simple pour vous ? Peut-être était-ce la chanson préférée d’Olivier ?

Je ne pense pas que « (I Can’t Get No) Satisfaction » était sa chanson préférée mais en tout cas, elle reflète le ton qu’il voulait donner au projet ; quelque chose de libéré, d’hyper positif, d’ensoleillé. Sur cette chanson-là, Olivier avait retrouvé les émotions qu’ils avaient en commençant Nouvelle Vague avec Marc. A chaque fois, Olivier disait que ce n’était pas une reprise de The Rolling Stones mais de Devo, c’était donc une reprise d’une reprise. Olivier adorait le feeling de cette reprise. Nous savions déjà que c’était le premier titre qu’il voulait sortir.

A quelle chanson de ce disque serais-tu la plus attachée et pourquoi celle-ci en particulier ?

« The Bed’s Too Big Without You » est la première chanson que nous avons chantée en studio pour ce projet et je suis assez fan de Sting et de The Police. Au-delà de cela, nous avons gardé la première prise. Il y a eu quelque chose de magique. Le trio a hyper bien fonctionné. Cette chanson me met les poils dès que l’écoute ; j’y suis très attachée.

(c) Thorsten Samesch

(c) Thorsten Samesch

En référence au titre de cet album, peux-tu nous dire ce qui compte pour toi au quotidien ?

Faire de la musique et en écouter beaucoup. Quand je mets mon casque et que je suis seule avec ce que j’écoute, je ressens une sensation de plénitude qui est assez intense. Ce qui compte pour moi est d’essayer de faire partie de ce truc un peu magique qui relie des inconnus entre eux. J’ai beaucoup tourné et j’adore ce moment de communion unique et super éphémère avec les gens présents. Cette émotion-là compte beaucoup pour moi.

Allez-vous défendre « All That Matters » sur scène à deux ?

C’est une question très difficile à laquelle nous n’avons pas encore répondu. Nous ne voyons pas très bien comment car Olivier était le pilier et c’était un projet à trois…Nous avions fait un concert hommage au Café de la Danse fin 2021, il y avait plein de guests, ça a été un très beau moment…peut-être que nous referons quelque chose mais je ne nous vois pas partir en tournée. Rien que tourner avec Nouvelle Vague sans Olivier, ce n’est pas facile.

En parallèle à ce projet, travailles-tu sur ton quatrième album solo ?

Effectivement, je travaille sur mon quatrième album solo mais pour l’instant, je n’en suis qu’au tout début, j’écris des chansons et je collabore avec un guitariste de Calexico…En revanche, avec ma complice Phoebe Killdeer, nous venons de sortir un premier album commun sous le nom de Kill The Pain. Nous avons une attitude assez Punk et nous nous éclatons bien. Nous sommes très libres dans ce projet. Nous jouerons le 08 juin au Backstage Btm At O'sullivans By The Mill.

Rencontre avec Mélanie Pain au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de l’album « All That Matters » du regretté Olivier Libaux !
https://www.facebook.com/MFML.LIBAUX/
https://www.facebook.com/melaniepainmusic
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