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Rencontre avec Haus Of Bobbi au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son second EP !

Publié le par Steph Musicnation

(c) STUDIOS707

(c) STUDIOS707

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète mais je me définirai plutôt comme mélodiste en premier lieu car c’est avant tout le travail sur la mélodie qui m’a amené à la musique que je fais. Je produis toutes mes chansons dans mon home studio jusqu’à l’étape du mixage que je commence mais que je confie ensuite à quelqu’un de plus qualifié que moi. Parallèlement à cela, j’habille une bonne partie de mes chansons de vidéoclips qui sont même parfois des mini films dont je conçois le scénario, le storyboard et que je réalise, très souvent avec K Sensei qui est artiste également et qui m’épaule sur une partie du projet ; il est co-auteur de certains titres à ma demande et en général, il co-réalise avec moi la majorité des clips notamment ceux de l’EP « Je t’aime trop ».

D’où vient ton nom de scène ?

Bobby est le surnom que me donne mon compagnon depuis que nous nous connaissons mais il l’emploie surtout pour parler de moi avec d’autres personnes. Quand j’ai cherché un nom d’artiste, c’est ce qui m’est venu de façon assez naturelle. J’ai choisi de remplacer le y par un i pour faire moins Américain et aussi en solidarité avec l’une de mes filles qui s’appelle Romy car un jour, sa maîtresse avait écrit son prénom avec un i au lieu d’un y et ça l’avait vexée. Comme je n’avais pas envie d’avoir uniquement un prénom comme nom d’artiste, j’ai ajouté le Haus Of qui fait référence au House Of très utilisé dans le milieu des Drags car je suis assez friand de RuPaul’s Drag Race. Ce terme désigne les familles d’appartenance des différentes drag queens. J’ai orthographié Haus Of ainsi en clin d’œil à la Haus of Gaga. Ce Haus of Bobbi représente aussi tout ce qui gravite autour de moi, c’est mon univers qui est autant dans le son que dans l’image.

Quel a été le déclic pour te lancer musicalement parlant avec « Quand On Danse » en 2021 ?               

« Quand On Danse » est la première chanson que j’ai sortie mais ce n’est pas la première que j’ai écrite. J’ai toujours fait de la musique depuis très jeune, j’avais composé un tout petit peu durant mon adolescence mais j’avais laissé tomber cela pour une vie beaucoup plus rangée. Aux alentours de mes 40 ans, après avoir traversé différentes expériences qui m’ont un peu remué de l’intérieur, sans le savoir, j’ai eu besoin d’extérioriser plein de choses que j’avais dans la tête et cela a donné naissance - de manière assez hasardeuse - à ma première chanson intitulée « Lui ». Ce morceau né en juillet 2020 m’a mis le pied à l’étrier dans tout ce projet. Pendant le confinement, je regardais l’émission Culturebox qui accueillait énormément d’artistes qui n’avaient plus de scènes pour jouer et « Quand On Danse » m’a été partiellement inspirée par cette vie complètement arrêtée notamment pour ces artistes. Cette chanson parle de la frustration de ne pas pouvoir exprimer ce que l’on a au fond de soi, exprimer qui on est soi-même et par extension, elle parle du coming out dans le sens qu’on lui connaît. Pour moi, c’était aussi un coming out musical.

(c) Alain Lechardeur

(c) Alain Lechardeur

Comment vois-tu ton évolution ces trois dernières années ?

Au début, j’avais très peu de matériel et très peu de connaissances techniques. J’ai passé plusieurs mois à m’autoformer afin d’essayer de mettre en musique du mieux possible les chansons que j’avais composées sur mon piano. Cela s’est un peu entremêlé avec la période du COVID et sans que je m’y consacre à 100%, ça m’a laissé le temps de fouiller et d’écrire des chansons. Les titres du premier EP sont sortis au compte goutte car je ne savais pas si j’étais capable de les mettre en musique de manière assez professionnelle ; il faut savoir que je suis quelqu’un qui doute beaucoup de lui-même même si aujourd’hui je me sens beaucoup plus assuré dans ma démarche. Ensuite, j’ai pris le temps de bien fignoler ces chansons afin de sortir un premier EP en mai 2022. Ce premier disque m’a donné envie d’explorer encore plus de choses. A la suite de la parution de « Dernière Fois », j’ai fait ma première scène et j’avais aussi beaucoup d’interrogations quant à ce domaine-là car je ne savais pas du tout ce que j’étais capable de faire devant un public ; à la maison, c’est plus facile. J’ai passé beaucoup de temps à trouver ce que j’avais à proposer en live pour me sentir confortable et légitime et aussi pour offrir aux gens en face de moi quelque chose qui me semblait intéressant et qui pouvait peut-être les interpeller. L’année dernière, j’ai vraiment axé le travail sur cette proposition scénique afin qu’elle tienne la route et qu’elle ne soit pas trop monotone à écouter et à regarder. J’ai cherché à construire un vrai spectacle. Dans ce chemin vers la scène est arrivée l’envie d’avoir plus de chansons et c’est ainsi que sont nés les titres de l’EP « Je t’aime trop » qui est sorti début mars. Ces dernières années, le projet s’est étoffé en termes de répertoire et de proposition scénique et il s’est professionnalisé car aujourd’hui, je suis vraiment dans une démarche de vouloir toucher un public à grande échelle avec tous les moyens dont on peut disposer et aussi de présenter ces chansons en concert afin de les faire voir aux gens sous un autre angle et amener l’auditoire avec moi dans ce que ça raconte.

Quels thèmes abordes-tu sur ton second EP baptisé « Je t’aime trop » ?

Comme son nom l’indique, je parle beaucoup et même exclusivement d’amour (rires). Comme pour le premier EP, je me suis rendu compte de manière un peu inconsciente que je parlais de l’amour en général mais sous différentes formes ; c’est souvent l’amour contrarié, l’amour trompé, l’amour qui peine à trouver sa place… Sur ce second EP, je parle également de l’amour charnel ; de désir ; et de l’amour que l’on interdit. La chanson « Je t’aime trop » parle de la déportation des homosexuels pendant la seconde guerre mondiale avec un anachronisme quand je mentionne le rainbow flag pour marquer le fait que cette chasse aux LGBT existe encore de nos jours. Avec ce second EP, j’avais à cœur de toucher à des problématiques qui sont d’actualité.

(c) STUDIOS707

(c) STUDIOS707

L’aspect visuel est très important dans ton projet, d’où cela te vient-il ? Y avait-il un clin d’œil à Mylène Farmer dans le clip d’« Emmène-Moi » ?

Oui ! (Rires) J’ai grandi dans les années 80 durant lesquelles c’était vraiment l’avènement du clip sous la forme de mini-film. Avant ces années-là, ça n’existait quasiment pas et puis des artistes, notamment Michael Jackson ; ont commencé à faire des courts-métrages afin de raconter des histoires autour de chansons. En France, Mylène Farmer et Laurent Boutonnat ont marqué le genre de façon indélébile. Ayant grandi avec tout cela, j’ai été habitué à ce qu’une chanson n’en soit pas qu’une et qu’elle raconte une histoire sous un format qui n’est pas forcément celui de la chanson avec des choses avant et des choses après et peut-être même des choses au milieu. Par ailleurs, je trouvais ça cool que le clip raconte parfois un petit peu autre chose que la chanson où que ce soit exprimé d’une manière dont on ne s’attend pas. Quand j’ai écrit mes premières chansons et que j’ai commencé à réfléchir à ce que j’allais en faire, j’ai pris en compte tout cela et le fait qu’aujourd’hui, une chanson ça s’écoute mais ça se regarde aussi beaucoup car les gens sont souvent en premier lieu dans une dynamique d’aller regarder quelque chose plutôt que d’écouter et d’ailleurs si je prends mes statiques, j’ai beaucoup plus de vues sur Youtube que de streams, c’est donc une réalité. Très vite, j’ai eu envie de raconter des histoires au travers de ces chansons mais en soi, cela demande beaucoup de moyens et il a fallu trouver les meilleurs compromis possibles pour arriver à faire ces petits courts-métrages. Concernant « Emmène-Moi » qui est le premier extrait du deuxième EP, quand j’ai écrit cette chanson avec ce violoncelle qui est un peu anachronique dans cette prod qui est beaucoup plus contemporaine, j’ai eu l’image d’une cellule de monastère ; de quelque chose de très froid. Comme cette chanson parle de deux personnages qui auraient une relation d’attraction et de répulsion parce qu’ils n’ont pas le droit de se rapprocher et qu'ils luttent donc contre ce désir, cela m’a ramené au clip de « Je te rends ton amour » de Mylène Farmer. J’ai voulu assumer ce clin d’œil sans pour autant refaire la même chose mais je tenais absolument que le plan d’intro commence de la même façon avec ce moine rendu aveugle pour le coup par un bandeau qui déambule jusqu’à sa cellule.

Comment sont nées tes collaborations avec Karen Lano et Michal ?     

Karen Lano est une artiste qui a énormément de talent et qui habite dans la même région que moi. Elle possède un univers très posé et très poétique. Son esthétique est beaucoup plus Folk que la mienne. Sur la chanson « Les pyromanes » ; que j’ai écrite en pensant à Mylène Farmer mais elle n’était pas dispo (rires) ; j’avais besoin d’une voix féminine pour me donner la réplique. Nous nous connaissions déjà un petit peu, j’étais entré en contact avec Karen afin d’avoir des conseils d’artiste à artiste, je lui ai proposé ce petit featuring et elle a accepté avec plaisir. Cette collaboration m’a donné l’occasion de rencontrer son compagnon qui a ensuite travaillé avec moi sur les chansons de ce second EP. Quant à Michal, ça a été un peu la surprise. Bien évidemment, j’avais suivi le début de son parcours comme beaucoup de monde. Fin décembre 2023, il est repassé à la Star Academy et je l’ai revu à travers l’écran à cette occasion-là même si j’avais écouté ce qu’il avait fait dernièrement ; j’avais trouvé que son évolution était chouette, j’aimais bien son esthétique plus mature et plus masculine. A ce moment-là, je finalisais les chansons du second EP et il y en avait une que j’avais écrite dans l’idée de la chanter avec une deuxième voix ; pas forcément sous la forme d’un duo où on se donne la réplique mais où les deux voix chantent la même chose en continu tout le long de la chanson ; mais j’avais un peu abandonné ce projet car je n’avais pas trouvé quelqu’un de pertinent pour le faire avec moi. A l’époque, je faisais moi-même la seconde voix en chantant à l’octave au-dessus. Quand j’ai revu Michal, je me suis dit que ça serait cool de faire ce titre avec lui, je suis allé le suivre sur ses réseaux, je lui ai envoyé un petit message et le 25 décembre au matin, j’ai eu un beau cadeau de Noël, il m’avait répondu en me remerciant et en me disant qu’il trouvait très chouette ce que je faisais. Suite à cela, nous avons discuté assez ponctuellement et je lui ai soumis l’idée de cette collaboration. Michal est venu jusqu’à moi en janvier, nous avons regardé un peu le calendrier et il a enregistré sa voix chez lui car nous n’avions pas la possibilité de nous voir dans le timing imparti. J’ai pu remplacer la voix que j’avais faite par celle de Michal et nous avons aussi fait  évoluer un petit peu sa partie. En revanche, depuis que cette chanson a pu intégrer l’EP, nous nous sommes réellement rencontrés plusieurs fois.

(c) K Sensei

(c) K Sensei

Comment décrirais-tu ton univers ?

Sensible, contrasté, sincère et torturé.

A quoi ressemblent tes concerts ?

Pour mon premier concert, j’ai eu la chance de travailler avec un lycée qui préparait les étudiants au diplôme de technicien des métiers du spectacle. J’avais eu une équipe de douze personnes, un théâtre avec deux écrans, nous avions beaucoup travaillé sur la vidéo et nous avions préparé un show à l'américaine mais avec des petits moyens. Nous avions capitalisé sur tous les clips que j’avais faits pour habiller les chansons et ma prestation. Cette belle première expérience a été vraiment très cool mais je me suis rendu compte après que ce n’était pas viable car en tant qu’« artiste émergent », je ne peux pas aller payer une équipe de techniciens pour transporter ce spectacle partout. J’ai dû réinventer toute la proposition pour me retrouver en capacité de tout gérer seul. Comme la musique que je fais n’est pas reproductible en live à 100%, je voulais qu’il se passe quand même des choses car je ne me voyais pas chanter pendant 45 minutes sur une bande. L’idée était de trouver un juste milieu entre ce qui est enregistré, ce qui est joué en live et ce que je fais sur scène.

(c) Alamano Production

(c) Alamano Production

Proposes-tu plus que de la musique lors de tes prestations en live ?

En live, j’arrive en costume dans une certaine ambiance pour une chanson très spécifique au concert et au fil de ce spectacle, en même temps que je dévoile ces chansons, je me dévoile aussi de plus en plus. A la fin du concert, je ne suis pas dans la même tenue et ce changement vestimentaire intervient à un moment très précis.  En live, il y a des moments dansants, d’autres très calmes et très posés, d’autres où il se passe quelque chose visuellement, d’autres où ça joue et des moments où le public est vraiment en immersion car c’est un vrai spectacle vivant.

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip de la chanson « Je t’aime trop » sort le 28 avril. Avant l’été, je vais ressortir une cover avec K Sensei sur un mood assez dark mais très Deep House. Le samedi 22 juin, je jouerai pour clôturer La Marche des Fiertés à Rouen ; c’est un grand bonheur qu’ils aient été sensibles à ma proposition et qu’ils m’aient demandé de venir chanter. Une date est prévue le 21 décembre au Silo à Verneuil d’Avre et d’Iton. Je vais également sortir une live session de mon premier titre « Quand on danse » que je joue un peu différemment sur scène. J’aimerais beaucoup mettre en images la chanson « Danser ce soir » que j’ai fait avec Michal. Je suis également sur la composition du premier EP de K Sensei que nous espérons sortir sur le dernier trimestre de l’année et de manière assez naturelle, cela m’amènera aux chansons qui constitueront mon troisième EP que j’espère présenter courant 2025.

Rencontre avec Haus Of Bobbi au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son second EP !
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