Retrouvailles avec Claes au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Alenvers » !
« Alenvers » est-il dans la continuité de « Message Vocal » paru en mars 2023 ou as-tu eu d’autres envies musicales pour ton nouveau disque ?
A vrai dire, « Alenvers » est même plus que dans la continuité de « Message Vocal », cette mixtape en est le résultat car c’est tout ce que j’ai vécu pendant la création et durant toute la durée de vie de « Message Vocal » qui m’a fondamentalement amené à faire « Alenvers ». Ce disque-là a vraiment été une nécessité pour moi ; j’ai ressenti un besoin viscéral de le faire.
Quels « enseignements » aurais-tu retenu de ce premier format plus long ; toi qui avais uniquement sorti des singles jusqu’alors ?
Dans la production, « Message Vocal » m’a conforté dans l’idée que la rigueur était indispensable dans le travail ; c’est quelque chose que j’ai toujours pensé mais quand j’ai fait ce disque, je me suis rendu compte qu’il fallait passer du temps et être en amour avec ce que l’on créé pour faire quelque chose que l’on aime. D’un point de vue promo et entourage, « Message Vocal » m’a appris à écouter essentiellement mon instinct dorénavant. Maintenant, j’écoute mon ventre, je me fais vraiment plus confiance.
Tu as annoncé ta mixtape avec « Oh », est-ce parce que ce titre en donne le ton ?
Oui d’autant plus que les premières phrases de cette chanson sont « plus je rap, plus j’ai envie de chanter et plus je chante, plus j’ai envie de rapper » et pour moi, toute cette mixtape est né de ce questionnement-là et même de cette douleur-là car avec mes précédents projets, certains médias me disaient que c’était trop rap pour eux ou que c’était trop chanson. Tous ces retours-là ; tout ce bordel ambiant ; m’ont amené à me poser des questions que je ne m’étais pas posées avant et finalement, ça m’a fait du mal car j’avais toujours écouté cette voix intérieure qui me dictait de faire les choses quand je les sentais et cette mixtape a été une conclusion qui illustre le fait que maintenant, j’en ai plus rien à foutre. J’en ai marre que l’on me pose cette question et même qu’elle se pose dans le milieu de la musique en règle générale en France. C’est même problématique. Moi, ça me cringe. Ce n’est pas du Rap ou de la chanson, c’est de la musique. Je trouve qu’il faut séparer maintenant la chanson de la variété Française parce que ce sont deux choses différentes et vraiment en termes de chanson Française, il n’y a pas plus Français que le Rap pour moi. Le digne héritage de la chanson Française, c’est le Rap ; en termes d’énergie, de fond, d’écriture et même de musicalité. Comme je le dis dans ce morceau, je voyais tout en noir, j’étais noyé sous un bordel de réseaux sociaux où on nous parle que de cela. J’ai commencé à chanter avant de rapper, j’écoute du Rap, j’ai grandi avec cette musique qui fait partie de ma génération et je ne vois pas pourquoi je devrais choisir car pour moi, c’est la même chose.
Sur « Alenvers », retrouve-t-on du concret ; du vécu ; ou du romancé dans le sens plus imaginé ?
Sur cette mixtape, on est vraiment dans le full concret. Quand j’ai écrit ces chansons, je n’étais franchement pas bien, j’avais un environnement de travail qui ne me convenait pas et j’étais presque arrivé à un point où j’avais envie d’arrêter, je n’arrivais plus à trouver de sens ni de nécessité à le faire. Quand j’ai commencé à faire ces morceaux, je me suis dit que j’allais faire un baroud d’honneur. J’avais besoin de rendre un peu les coups et de lâcher toutes les colères et les questions que j’avais avant de me casser. Je voyais cette mixtape comme un dernier cri et je voulais y raconter tout ce que je n’avais pas pu auparavant afin de partir sans regret. J’avais à cœur de sortir des morceaux qui représentaient ce que je suis.
Quelles thématiques abordes-tu sur cette mixtape ?
Le rapport à un certain passage de maturité et toutes les questions qui vont avec, tout ce qui m’entoure ; le poids de ce que je vois au quotidien ; la névrose des réseaux sociaux, les autres notamment les personnes âgées…Pour moi, cette mixtape illustre un peu le rêve fatigué. Je suis un peu usé mais j’ai envie de rêver encore.
Chez qui te retrouverais-tu le plus parmi les personnes à qui tu t’adresses dans « Ceux-là » ?
Cette chanson a été un sacré challenge dans l’écriture. Je voulais parler des gens qui me touchent, ceux qui oublient leurs clés, les gens maladroits, ceux qui se tâchent, ceux qui essaient, qui font mal, qui se trompent et qui recommencent…et en même temps, je voulais que les gens de mon entourage puisent se reconnaître dans chaque phrase. Finalement, je me retrouve dans toutes ces personnes dont je parle. Dans ce titre, il y a quelque chose de général et une semi private joke avec quelqu’un de mon entourage. « Alenvers » commence avec « Ceux-là » car il y avait une vraie volonté de parler du populaire, des gens qui galèrent, de la vraie vie dans ce disque.
En référence à « Group Whats-App », qu’est-ce qui te fait généralement péter les câbles ?
Plein de trucs et c’est pour cela que je fais des morceaux afin de ne pas péter les câbles ! En règle générale, ce sont les gens qui ne sont pas gentils qui me font péter les câbles. En même temps, c’est dur de rester gentil. Dans sa chanson « La Beauté Du Cœur », Damien Saez dit qu’« il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil » et je trouve que c’est fondamental.
Quel état synthétiserait le mieux ta mixtape ?
La rage de vie ! Quand j’ai fait cette mixtape alors que je n’étais pas vraiment au top, j’ai réécouté Mano Solo ; qui est l’artiste qui m’a donné envie de chanter, de gueuler fort et de raconter des vraies choses ; il y avait cela chez lui. On disait souvent que sa musique était trop triste mais s’il y a bien un artiste qui ne me rend pas triste, c’est Mano Solo. Sa musique me donne envie de me lever et de tout recommencer et on retrouve cette rage de vie dans cette mixtape.
As-tu prévu de présenter un autre versant à cette mixtape que tu pourrais baptiser « A L’Endroit » ?
Il y a une partie II de cette mixtape qui devrait sortir à la rentrée mais elle ne s’appellera pas « A L’Endroit ».
Tes titres évoluent-ils de manière plus « acoustique » en live ?
Certains, oui, mais je dirai plus de manière organique qu’acoustique. Sur scène, je suis accompagné de mon ami d’enfance Quentin à la basse qui est un instrument très important dans le Rap. En général, quand on va voir un concert de Rap, il y a rarement de vraies basses car ce sont des grosses basses synthétiques qui sont utilisées. Le fait d’avoir une vraie basse sur scène, cela ramène un côté hyper organique aux instrus et ça donne un côté plus Rock d’autant que nous avons grandi en écoutant du Rock Progressif avec Quentin. La rage de vie que j’évoquais un peu plus tôt est beaucoup plus présente en live. Actuellement, je suis en train de mettre en place un espace pour quelques morceaux en guitare-voix durant le live afin de montrer que l’on peut chanter et faire du Rap.
Quels sont tes prochains projets ?
Je jouerai aux Disquaires le 30 mai. Il devrait y avoir au moins deux autres clips sur des chansons de la mixtape. La partie II de ce projet sortira idéalement à l’automne.