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Retrouvailles avec Louisadonna au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité et ses projets à venir !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec Louisadonna au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité et ses projets à venir !

Quels ont été les retours les plus fréquents sur ton premier EP baptisé « Fatigué » sorti en juin 2021 ?

La plupart du temps, ce sont des remerciements qui m’ont été adressés ; merci pour ce que tu fais, merci de m’accompagner. Je pense notamment au titre « Trottoir » qui parle du harcèlement, les meufs aimaient écouter ce titre dans la rue car il les empouvoirait quand elles étaient dans l’espace public. J’ai eu pas mal de retours également de personnes Queer ; j’ai récemment fait un concert et une femme de 30 ans qui a compris qu’elle était lesbienne est venue me voir pour me dire que mon EP avait accompagné la découverte de sa sexualité et j’ai trouvé ça trop mignon. Avant cela, elle était hétérosexuelle et maman d’un enfant et à ce concert, elle était là avec sa nouvelle copine.

Ce premier pas discographique t’a-t-il confortée dans tes choix artistiques et musicaux ?

Oui, clairement. Au niveau artistique, j’avais toujours eu envie de faire cela et je pense que le second EP est dans la même veine. Je suis très adepte d’Hyperpop, j’en écoute beaucoup et même si je n’en fais pas, je pense que l’on retrouve certaines de ces sonorités dans ma musique. J’ai toujours à cœur de faire des titres assez mainstreams qui rentrent à fond dans la tête des gens et des mélodies qui marquent. Sur mon second EP, je suis restée dans les mêmes thématiques même s’il y a des textes plus personnels qui ne sont pas forcément aussi engagés. Quand on a ; comme moi ; une « position politique » dans son discours, on se prend beaucoup de portes fermées et même si c’est difficile, je dois admettre que je n’aime pas dire les choses à moitié. On retrouve cette espèce d’ambivalence dans « Punchline ». Sur ce deuxième EP, il y a des morceaux encore plus engagés qu’auparavant et d’autres qui sont plus intimistes.

Tu as dévoilé « Vrai Bonhomme » il y a quelques mois, que dénonçais-tu dans ce titre ?

Dans ce titre, je dénonçais le sexisme dans le monde de la musique. Je suis hyper rodée car je suis intervenue récemment sur ce sujet lors d’une table ronde. Je connais par cœur tous les dossiers du CNM. A l’époque, je parlais des artistes hommes qui me donnent l’impression de toujours raconter la même chose ; ils sont dans l’affirmation d’une hyper virilité même si bien sûr, il y a plein d’hommes qui ne sont pas là-dedans, je pense notamment à Eddy de Pretto et à Spider ZED qui parlent de façon très sensible ; c’est un autre discours qui n’est pas hyper viriliste. Dans « Vrai Bonhomme », je me moquais un peu de cela mais aussi de la façon dont l’industrie de la musique est occupée par des hommes et là, même le rapport du CNM le montre. Les hommes sont largement plus présents en termes de pouvoir dans l’industrie de la musique même si les derniers rapports semblent montrer qu’il y a presque une égalité hommes-femmes dans tout ce qui est backstage de la musique, les tournées, l’édition, les labels…Le fait qu’il y ait plus d’hommes à des postes de pouvoir va faire qu’ils vont avoir envie d’écouter et de produire plus d’hommes et il va y en avoir vachement plus sur scène. Les chiffres sont assez terribles et même au niveau des récompenses, c’est complètement éclaté au sol. On se fait écraser et j’avais envie de parler de cela dans « Vrai Bonhomme ».

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« Hiver » a pris le relais quelques temps après, dans cette chanson, tu dis que pour la première de ta vie, l’hiver était joli…à quoi cela était dû ?

« Hiver » est un titre hyper personnel. Depuis mon enfance, les hivers ont toujours été très difficiles pour moi, cela était en rapport avec ma santé et j’ai commencé à aller mieux à partir du moment où la musique a pris plus de place dans ma vie.

De quoi parles-tu dans « Humide » ?          

Je parle d’une nuit intense de câlins avec une femme. Sur mon premier EP, la chanson « A Deux » abordait les coups d’un soir avec des hommes peu préoccupés par le plaisir de leurs partenaires alors qu’« Humide » traite de la préoccupation intense et mutuelle du plaisir de chacune. Le titre est assez explicite.

Peux-tu nous parler de sa mise en images ?

 Nous avons tourné ce clip dans les calanques aux Goudes à Marseille. La danseuse présente dans cette vidéo est une amie et le tournage a été intense car nous sommes très proches et toutes les deux bisexuelles. C’était très drôle de tourner ça ensemble car nous avons eu des centaines de discussions sur la bisexualité et sur ce qui nous attire chez les femmes. Ce clip qui a été réalisé par la photographe Marion Moulin a été un moment de fusion. Je voulais vraiment que ce soit Marion qui réalise ce clip car elle a un regard très très doux. J’avais envie d’un clip très sensuel, assez lourd en libido tout en restant pudique ; je souhaitais qu’il y ait un contrepoids. Il y a quelque chose de très pur dans cette vidéo, nous sommes habillées en blanc, il y a des petits nœuds, de la nacre.

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L’amour au féminin que tu as exprimé à l’image que ce soit dans « Elle Est Taureau » ou dans « Humide » ne t’a-t-il pas exposée aux haters qui se lâchent souvent derrière leurs écrans ?

Je sais ce qui arrive notamment à Hoshi mais pour ma part, j’ai eu de la chance car je n’ai pas été confrontée à cela. Par contre, le clip qui illustre « Humide » a été interdit à la sponsorisation alors que l’on y voit des femmes en culottes qui sont très proches mais si ça avait été fait par un homme et dans le but d’un clip pour un rappeur, je pense qu’il n’y aurait eu aucun problème. C’est assez perturbant même si l’on s’y attend, c’est toujours surprenant quand ça nous arrive. J’ai essayé de sponsoriser plein de moments différents du clip et à chaque fois, la sponsorisation saute. C’est assez frustrant, décourageant, fatiguant et c’est là aussi où j’ai vraiment l’impression de devoir faire de la militance avec ma musique car je ne peux pas m’exprimer au même titre qu’un homme.

Dirais-tu que tu es allée encore loin à tous les niveaux sur ton second EP à paraître ?

 Oui, certains textes sont beaucoup plus trashs d’où le fait que ce second EP s’appelle « Punchline ». Je pense que sur mon premier EP, j’avais presque une approche sociologique de dénonciation et d’état des lieux alors que sur ce second disque, je m’énerve un peu plus ; certains titres sont plus rentre-dedans alors que d’autres sont beaucoup plus personnels ; je m’y livre beaucoup plus, je suis allée plus loin dans l’intime.

De quelle manière aimerais-tu développer tes valeurs/tes combats au-delà de la musique ?

Je suis psychologue et je fais déjà des tables rondes. Récemment, Keychange m’a fait venir à Bruxelles afin de parler de santé mentale chez les artistes. Il y a quelques semaines, j’ai été invitée par Diva Management à m’exprimer sur la violence au sein de la musique. La question du sexisme au sein de la musique est ce qui me motive le plus aujourd’hui ; aussi parce que ça me touche directement en tant qu’artiste et que je ne peux pas créer exactement comme je le voudrais. Par ailleurs, j’ai lancé des ateliers que je fais auprès de jeunes et je trouve ça cool d’aller directement leur parler dans des collèges et des lycées ; je leur montre notamment que la MAO est accessible à tout le monde et je les initie un peu à tout cela, je leur parle également du consentement, de violences, de LGBTphobies…Même si c’est à plus petite échelle puisque cela se fait avec des classes de trente élèves, je continue à militer sur les réseaux sociaux. Au fur et à mesure, ça portera ses fruits. L’éducation aujourd’hui est essentielle pour demain.

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Toi qui les retourne en chanson ; à ton avis, quel est le pire stéréotype à notre époque ?

C’est une grande question ! Il y en a plein…La binarité des genres. Le fait que le genre ne soit pas encore compris et entendu comme un spectre alors qu’on le sait depuis très longtemps dans plein d’autres cultures. Dans la société occidentale, on a vraiment du mal à combattre ce stéréotype parce qu’il remet en question l’hégémonie masculine et le patriarcat. C’est étrange car on a tous les faits devant les yeux. Le genre est beaucoup plus complexe que deux choses. On sait bien que les choses ne sont pas si noires ou blanches et cela créé beaucoup d’inégalités et de violences contre les minorités.

Quels sont tes prochains projets ?

L’EP « Punchline » sortira avant l’été. Un prochain single intitulé « Click » sortira au printemps tout comme son clip. Pas mal de dates en live sont prévues et une release party parisienne se fera au moment de la sortie de l’EP.

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