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Retrouvailles avec Clarika au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Danse Encore » !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec Clarika au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Danse Encore » !

« Ce Soir Je Sors » a-t-il été un premier extrait évident pour annoncer votre neuvième album ?

Oui, ça s’est imposé assez vite. « Ce Soir Je Sors » représentait l’état d’esprit au moment de l’écriture de l’album et ce titre engageait bien la suite d’après nous.

Ce morceau représente-t-il la direction musicale de votre nouveau disque ?

Pour la première fois, j’ai composé l’essentiel des morceaux de ce nouvel album et effectivement, ce titre qui me ressemble beaucoup a sans doute donné une couleur à l’ensemble de ce disque. Par rapport aux autres productions, l’idée était d’aller vers quelque chose d’un peu plus épuré au niveau des orchestrations, d’un peu moins organique et d’un peu plus proche des claviers car les compositions se sont faites à partir des claviers. Avec Fred Pallem, nous avons décidé d’aller franchement dans cette direction plutôt que de la contourner.

Quel a été le déclic pour oser composer sur ce nouvel album ?

La composition n’est absolument pas quelque chose qui m’apparaissait comme une évidence. Je n’en avais jamais éprouvé le besoin auparavant car j’avais toujours eu de supers compositeurs à ma disposition ; ça marchait très bien comme cela et c’était peut-être même devenu une forme de confort. C’est venu un peu accidentellement ou pas puisque même si au fond de ma tête, je me disais que ça serait pas mal de composer, c’était vraiment très lointain. Pendant les quelques mois ; voire années ; d’errance que nous avons eus et qui étaient dus aux événements, je me suis mise aux claviers, j’avais envie d’apprendre mes morceaux et ceux des autres de manière ludique mais je ne m’étais pas dit que j’allais composer mon prochain album. J’ai commencé en m’achetant des petits manuels d’harmonie et en regardant des tutos sur Internet. Un jour, j’ai fait une petite mélodie pour moi sur l’un des premiers textes que j’ai écrit pour ce nouveau disque, je me suis dit que c’était quand même pas mal mais je n’avais pas suffisamment confiance pour me dire que c’était bon. J’ai pensé que je pourrais éventuellement collaborer avec d’autres avec cette base-là. J’ai fait écouter cela à Jean-Jacques Nyssen avec qui j’ai travaillé longtemps et en qui j’ai une grande confiance. Jean-Jacques est cash, il me dit les choses, il a trouvé ça super et il m’a conseillé de continuer. Pour le coup, j’ai pensé que ça serait génial car j’aurais au moins une chanson composée par mes soins sur l’album mais de fil en aiguille, j’en ai fait deux, trois, quatre… puis dix.

(c) Alexandre Le Mouroux

(c) Alexandre Le Mouroux

Pouvez-vous nous en dire plus quant à la mise en images du premier extrait ?

Le réalisateur Tom Pope nous a proposé un synopsis qui m’a plu. Il faut vraiment aller jusqu’au bout du clip et je pense que beaucoup de gens n’y vont pas car maintenant, on ne regarde beaucoup qu'une partie sur les réseaux et ensuite, on zappe. J’aimais bien l’idée de cette fausse piste. Dans ce clip, on voit un mouvement énorme, de l’énergie, de la danse et cette personne qui se fait maquiller…La chute est assez inattendue !

« Danse Encore » renvoie-t-il à un acte de résistance post-COVID ou ce titre a-t-il une signification plus personnelle ?

Non, ça ne renvoie pas au COVID. Parfois, il y a des titres qui s’imposent tout de suite. Quand nous en avons cherché un pour cet album, j’ai réécouté tous mes chansons et parallèlement, j’ai demandé à l’une de mes filles si elle avait une idée et il se trouve que nous avons dégagé ce titre toutes les deux en N°1. Le mouvement et la danse sont très présents sur cet album, ils sont évoqués dans plusieurs chansons notamment dans « Isadora », « Salut Luc »…Cela m’est donc apparu assez évident. Par ailleurs, il y avait aussi cette envie de dire encore, danse encore, le mouvement est toujours là.

La mort et la vie sont-ils les deux thèmes principaux de « Danse Encore » ?

La vie, c’est sûr car elle est partout et qui dit vie dit mort. La mort est toujours un peu derrière mais là, je l’ai affrontée frontalement sur une chanson en essayant d’en jouer aussi et de m’en amuser d’une certaine manière. L’angoisse de la mort est omniprésente pour moi comme pour la plupart des gens ; après, on la transforme soit en énergie du désespoir soit on oublie qu’elle est là mais pour moi, elle est toujours un peu quelque part.

(c) Alexandre Le Mouroux

(c) Alexandre Le Mouroux

Comment synthétiseriez-vous l’univers de ce nouvel album ?

Cet album est raccord et sincère avec un moment de ma vie ; si tant est que les chansons ne sont pas des journaux intimes uniquement tournés vers soi, elles doivent aussi résonner chez les autres. Les titres de ce disque sont dans l’air de mon temps car je n’ai pas de chansons d’avance. Ces morceaux ressemblent à ce que nous vivons aujourd’hui, ils sont une forme d’énergie du désespoir car nous sommes dans un monde chaotique, compliqué, très anxiogène mais malgré ça, nous avons envie de vivre, d’avoir des moments de bonheur, d’oublier et de danser encore d’où le titre qui résonne comme cela.

Pour celles et ceux qui ne savent pas à quel événement renvoie la date du 17 octobre 1961, pouvez-vous l’expliciter et nous dire pourquoi vous avez choisi d’écrire un texte sur ce massacre ?

Le 17 octobre 1961, à l’appel du FLN, des Algériens ont manifesté pacifiquement pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé et il se trouve que la préfecture de police de Paris ; à l’époque, Maurice Papon en était à la tête ; a ordonné une charge contre des gens qui étaient désarmés et qui n’avaient absolument rien demandé. Entre 100 et 200 personnes ont été jetées du pont Saint-Michel. Pendant très longtemps, cette histoire a été enfouie car c’était une honte pour la France mais depuis quelques années, on commence à en parler ; ça a commencé avec Hollande puis Macron. Depuis peu, c’est rentré dans la constitution et maintenant, on voudrait que cela soit reconnu comme un crime d’état. Je connaissais cette histoire depuis des années car j’ai un ami qui est d’origine Algérienne et c’est un sujet qui l’a marqué personnellement. Tous les ans, le 17 octobre, il va commémorer avec les personnes qui se réunissent symboliquement sur ce pont. Pour écrire cette chanson, j’ai lu beaucoup de choses et j’ai regardé des documentaires afin de me nourrir de cette histoire.

Dans « Adieu Salope », vous dites au revoir à la cigarette, cela a-t-il joué sur votre voix ?

Ça a joué un petit peu sur mon porte-monnaie et sur l’endurance de ma voix ; pas tellement sur le timbre. Notamment durant les périodes de tournées, on fume beaucoup avant les concerts car on est dans le stress et beaucoup après car on est dans la décompression. Pour le coup, après deux concerts d’affilée, je pouvais vite avoir la voix très cassée si je ne faisais pas attention. A ce niveau-là, j’ai senti que l’arrêt de la cigarette avait été bénéfique.

(c) Alexandre Le Mouroux

(c) Alexandre Le Mouroux

Avec ce nouvel album, vous célébrez vos 30 ans de carrière, va-t-il y avoir d’autres sorties notamment des rééditions et un best of ?

Pas de best of mais il y a le projet de ressortir d’anciennes chansons réarrangées et avec des invités…

Que retenez-vous de ces trente années dans la musique ?

Quand on dit trente ans, ça paraît immense mais je n’ai pas vu passer le temps même si j’ai fait neuf albums. Nous faisons cette interview au Studio Luna Rossa, il y a trente ans, je répétais ici et j’ai l’impression que c’était hier même si ça me téléporte un peu dans le temps. Durant ces trente années, il y a eu une mutation énorme dans le monde de la musique et moi, je suis un peu passée entre les gouttes. Ce que je retiens, c’est que depuis trente ans, j’ai la chance de faire ce métier que j’aime beaucoup et de vivre de son métier ; quel qu’il soit ; c’est quand même un luxe incroyable. Je ne regarde jamais en arrière mais là, je suis amenée à le faire car c’est symboliquement mes trente dans de carrière et je me dis que j’ai beaucoup de chance d’être là encore puisque le monde de la musique n’est pas simple, c’est difficile de fidéliser un public car aujourd’hui, il y a beaucoup de premiers albums mais la suite est plus compliquée ; il faut pouvoir tenir car il y a énormément de propositions. Ça a toujours été compliqué mais j’ai eu la chance de pouvoir m’installer et de créer un vrai lien avec un public qui quoi qu’il arrive est présent.  

Quels sont vos prochains projets ?

La tournée est vraiment la perspective première pour moi tout comme la promo ; bien évidemment ; car cela fait partie d’une sortie d’album. La date à La Nouvelle Eve le 05 juin est complète, ce sera un concert de la nouvelle tournée mais aussi une sorte de fête autour des 30 ans ; j’envisage cela comme quelque chose d’un peu ludique. Une seconde date parisienne se fera à La Cigale le 26 novembre. Le reste de la tournée est en construction. Il y aura d’autres extraits de l’album. Un second clip arrivera bientôt.

Retrouvailles avec Clarika au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Danse Encore » !
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