Rencontre avec MHUD au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Post Parade » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis un artiste indépendant et je tiens à le rester car l’autoproduction me permet de faire ce que je veux artistiquement parlant. Je joue un peu de tout sauf de la batterie mais sur mes disques, je fais appel à des musiciens. Je suis originaire d’Alsace et je vis à Paris depuis une quinzaine d’années.
Es-tu venu tôt ou tard à la musique ?
Je me suis mis tard à faire de la musique ; j’ai acheté ma première guitare avec mon premier salaire après avoir fait des études un peu longues. En revanche, si je suis venu tardivement à la musique, j’en ai toujours beaucoup écouté. J’ai sorti mon premier disque entre deux confinements en 2020 ; c’était un peu compliqué. Avant cet EP éponyme, j’ai fait plusieurs autres formats courts qui étaient plus confidentiels.
« Post Parade » s’inscrit-il dans la lignée musicale de ton premier EP éponyme paru en juin 2020 ?
Il faut savoir que j’ai trois ou quatre albums qui sont déjà écrits. Ensuite, tout est une question de direction artistique. Mon premier disque a été en quelque sorte une introduction à ce que je peux faire. Pour moi, le terme Post Punk regroupe différents genres de musiques ; ce n’est pas que du Rock dit classique. « Post Parade » est plus teinté New Wave et le prochain sera plus Industriel et expérimental.
Quels « enseignements » as-tu retenu de ce premier disque ?
De plus prévoir les choses à l’avance. Pour mon premier disque, certaines choses se sont rajoutées mais elles étaient indépendantes de moi. En revanche, pour « Post Parade », ça a été plus facile de ne réfléchir qu’à l’artistique car plus de choses étaient déjà en place. J’ai notamment continué à travailler avec des personnes avec qui j’avais des atomes crochus ; nous avions déjà une sorte de méthode de travail, une connaissance les uns des autres. J’ai œuvré avec le même réalisateur pour mon disque, il en a été de même en ce qui concerne le clip du premier extrait, j’ai retravaillé avec des musiciens… Ca s’est fait plus naturellement et en même temps, nous avons poussé le bouchon un peu plus loin.
Comment mettrais-tu en parallèle la musique et le propos sur « Post Parade » ?
C’est une question intéressante. Je fais très attention aux textes, j’y consacre beaucoup de temps. Je choisis chaque mot, j’en enlève beaucoup car je préfère qu’il y ait peu de texte mais avec de bonnes phrases. J’aime que ces phrases soient en mouvement afin que l’auditeur puisse les interpréter avec sa propre imagination tout en cadrant cela. Il y a également un gros travail qui est fait sur la musique. Souvent, dans ce que l’on peut attendre, soit le texte est trop mis en avant, soit c’est la voix alors que dans MHUD, l’un des objectifs est de faire des bons textes sur une musique recherchée. J’aime bien que la musique réponde au texte qui est un peu une piste de décollage et à un moment donné, il y a une nappe de synthé ou une texture qui vient raconter la fin. Par ailleurs, j’aime bien contrebalancer les choses, un texte qui peut paraître noir, si on lui met une musique avec une autre couleur, cela change l’interprétation.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce second disque ?
Ce disque parle notamment du fait d’essayer être réaliste tout en gardant une part de féerie sans être à côté de la plaque. Certaines chansons sont un peu plus dures mais j’espère que les auditeurs y verront le côté lumineux car j’y mets de la poésie.
Comment synthétiserais-tu « Post Parade » en quelques mots/adjectifs ?
Liberté, réalisme, analogique, poétique et humain.
Qu’est-ce qu’il y aurait après cette parade ?
C’est un peu le propos de ce disque, qu’est-ce qu’il reste après une belle histoire ? Quand ça s’arrête, il faut continuer quand même. Il peut y avoir une sorte de nostalgie mais elle peut être positive. Il faut apprendre à laisser faire le temps tout en continuant son chemin car on n’est jamais à l’abri d’une bonne chose.
Peux-tu nous parler de la mise en images de la chanson « Les Lumières Aveugles » ?
Ce clip illustre ce que la chanson raconte un peu. Je trouve que c’est dommage de se rencontrer via des applications, j’aime l’idée que des gens qui n’ont peut être rien à faire ensemble se croisent sans demander un CV auparavant et qu’ils laissent faire les aléas de la vie. Ce n’est pas une question de faire n’importe quoi, c’est donner une chance au hasard.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Il y a énormément d’artistes car j’écoute beaucoup de musique ; je peux citer notamment Rodolphe Burger, Marillion, Einstürzende Neubauten, Depeche Mode, David Bowie, Alain Bashung, Funkadelic, Lightin’ Hopkins…
Quels sont tes prochains projets ?
Un second extrait de « Post Parade » est en réflexion. Pour l’instant, je me concentre sur le studio. L’enregistrement de mon troisième disque commencera en mai pour une sortie idéalement à la rentrée 2024.