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Retrouvailles avec Tiphanie Doucet au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution d’ « Ocean Blue » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Lucas Jerez

(c) Lucas Jerez

« Painted Blue » ; ton précédent disque ; est sorti en pleine année chaotique due au COVID, as-tu quand même réussi à le faire vivre ?

La sortie de « Painted Blue » a correspondu ; c’est vrai ; au COVID mais également à mon retour en France. Les chansons ont été faites aux Etats-Unis mais c’est en France qu’elles ont pu vivre. J’ai tourné un clip avec un ami, j’ai créé du visuel par rapport à ce disque et j’ai fait quelques concerts en France. Par ailleurs, j’ai commencé à créer des liens avec la presse Web en France grâce à ce disque ; j’ai eu de jolis articles. A défaut de le faire vivre pleinement sur scène comme je l’aurais espéré, j’ai fait vivre ce disque en ligne. De manière générale, je n’ai pas mal vécu le COVID car pour moi, cette période de pandémie a été synonyme de développement personnel et artistique ; j’ai fait une pause, je me suis reposée de ma vie très intense à New York et je me suis remise au piano et à la harpe.

Pourquoi as-tu choisi d’officialiser ton retour avec des reprises de Lenny Kravitz et de Vanessa Paradis ?

Je n’ai pas décidé d’officialiser mon retour avec ces reprises, ça s’est fait un peu dans l’autre sens. J’avais déjà enregistré la reprise de Lenny Kravitz avec David Baron avec qui j’ai fait mon premier album et l’EP « Painted Blue » ; il faut savoir que David est arrangeur-claviériste pour Lenny Kravitz. A l’époque, nous avions enregistré beaucoup de covers et « It Ain’t Over ’til It’s Over » a été fait un peu au dernier moment, comme David travaillait avec Kravitz, je trouvais ça drôle. Pendant le COVID, j’ai regardé tous les titres que j’avais et qui n’étaient pas sortis et j’ai eu envie de sortir cette chanson ; c’était le bon moment. Quant à « Joe Le Taxi », ça a été un concours de circonstances. Quand je me suis allée m’installer dans le Sud de la France, je me suis acheté du matériel et j’ai pu me créer mon petit home studio. Je me suis amusée avec un clavier maître qui avait de super sons. Je chantais à Saint-Tropez et des certains établissements, la tradition veut qu’il faut faire danser les gens et durant le premier été, j’avais la réputation d’être trop douce, ce qui sous-entendait que je n’y arriverai pas. Comme je jouais déjà beaucoup « Joe Le Taxi », j’ai décidé de relever le défi, je me suis mise à bidouiller des sonorités et j’ai trouvé que le résultat était vachement cool.

Ta relecture de « Joe Le Taxi » a-t-elle été un test ou un déclic pour aller vers une musique plus électronique ?

Cela enchaîne bien avec ta précédente question car « Joe Le Taxi » annonçait mon changement de son. Je suis allée enregistrer cette reprise au Coxinhell Studio à Saint-Aygulf avec Bill Cox que j’avais rencontré par le biais d’un autre projet. Ca faisait un moment que je voulais aller voir Bill mais je ne trouvais pas le projet adéquat pour le « tester » ; le fait est que nous nous sommes super bien entendus et que le titre a été terminé en une journée.

(c) Lucas Jerez

(c) Lucas Jerez

Tu as récemment dévoilé le titre « Daddy » dédié à ton père, que t’a permis l’écriture de cette chanson très personnelle ?

Cette chanson a été le résultat d’un déclic. Durant toute ma carrière, mon père a toujours été assez dur dans le sens où il n’avait pas forcément des mots de soutien ; il a plus ou moins encouragé dans l’autre sens à chaque fois. J’ai fait des études d’art et de photographie et en même temps, je faisais de la danse et je me souviens que si je décrochais un job de danse, il préférait me parler de photographie et inversement. S’il n’a jamais été un père qui interdisait, il avait toujours des critiques à formuler ensuite. Je ne suis jamais sentie soutenue dans mon parcours artistique. Avec le recul, maintenant, je me rends compte qu’il n’avait pas tort à propos de certaines choses mais il ne savait pas les dire. Quand je suis rentrée des Etats-Unis, j’avais des choses à régler avec mon père car cette rupture qui ne passait pas. J’ai pris le temps de la réflexion, je me suis posée des questions et ce jour-là, j’ai écrit « Daddy ». Depuis l’écriture de cette chanson, j’ai beaucoup vu mon père et cela m’a permis de découvrir vraiment l’homme qui l’est. Quand je chante ce titre en live, je vois qu’il parle vraiment aux gens ; mes paroles trouvent un écho chez pas mal de jeunes filles notamment.

De quoi parle « Ocean Blue » ton nouveau single ?

Ce titre me tient vraiment à cœur car c’est le premier que j’ai vraiment arrangé toute seule chez moi pendant le COVID ; j’ai œuvré à distance avec David Baron qui était à Woodstock. Cette chanson évoque les questions que l’on se posait pendant cette période trouble ; qu’est-ce que l’on fait ? Où est-ce que l’on va ? Est-ce que quelqu’un nous entend ? Cette chanson parle aussi du fait que nous rêvons tous d’avoir une vie parfaite et pendant le COVID, nous rêvions tous de bleu, d’air et de nature car nous étions enfermés. « Ocean Blue » est un peu comme un cri au secours.

Si on se réfère au titre de ton prochain disque à paraître ; « Letters » ; on pourrait penser que tu as écrit les chansons qui le composent comme des lettres adressées à d’autres personnes…serait-ce le cas ?

Effectivement, chaque chanson est adressée à quelqu’un et c’est venu naturellement. Quand j’écris, j’ai l’impression d’avoir toujours besoin de dire quelque chose à quelqu’un en particulier. Dans cet album, tous les destinataires de ces lettres ne sont pas forcément des personnes existantes car « Love Song » ; par exemple ; est née simplement d’une envie d’écrire une lettre d’amour.

(c) Lucas Jerez

(c) Lucas Jerez

Que peux-tu nous révéler sur ce prochain disque ?

Au niveau des sonorités, ce disque sera assez différent de ce que j’ai pu faire auparavant. Il y aura clairement des choses plus électroniques. Il y aura plus de chansons up tempo par rapport à d’habitude mais ça reste quand même très cosy et très chill. Il va y avoir beaucoup de français, du bilingue et de la harpe. Je suis très fière de ce disque car j’ai arrangé moi-même toutes les chansons même si j’ai terminé le travail avec Bill.

Au-delà des titres originaux que tu composes, tu sors régulièrement des covers, les vois-tu comme un exercice de style ?

Oui, tout à fait et au-delà de cela, c’est aussi ce qui me permet de gagner ma vie mais je n’ai jamais vécu cela comme quelque chose d’ennuyeux car ma passion est d’arranger les chansons des autres à ma façon. Comme maintenant, je fais de la production musicale, je m’amuse encore plus. Une reprise, c’est moins de pression. Faire des covers, ça aide aussi pour sa propre musique ; ça nourrit notre langage musical pour nos propres chansons. Je vis de la reprise et même s’il y en a partout sur les réseaux sociaux maintenant, je n’ai pas envie de dénigrer cela.

(c) Lucas Jerez

(c) Lucas Jerez

Toi qui t’y rends très régulièrement, peux-tu nous dire ce que les Etats-Unis t’apportent musicalement ? Y trouverais-tu une plus grande liberté qu’en France ?

Aux Etats-Unis, il y a un vrai champ des possibles qui est ancré dans la culture du pays. Beaucoup de gens venus d’ailleurs y ont réussi en partant de rien. Là-bas, on peut tout avoir et il n’y a aucun problème à voir quelqu’un réussir car on sait qu’il y a de la place. Aux Etats-Unis, on est tous là avec le même but à savoir y arriver. Quand j’y suis, je sens qu’il y a un vrai enthousiasme par rapport à plein de choses me concernant notamment le fait que je sois Française. Ça fait du bien ; c’est vraiment motivant. J’ai plus confiance en moi là-bas. Ensuite, il y a la réalité, en France, il y a moins de place, moins de salles de concert, tout est plus petit et je peux comprendre que les gens soient très protecteurs ici. En France, il y a un certain confort par rapport aux intermittents du spectacle ; et c’est extraordinaire ; mais parfois, cela peut ôter la niaque.

Qui seraient tes modèles que ce soit d’un point de vue musical ou vocal ?

J’ai toujours aimé Norah Jones, j’ai beaucoup écouté Kylie Minogue, j’ai toujours admiré Vanessa Paradis par rapport à sa carrière aussi bien musicale que cinématographique, Jennifer Lopez, Taylor Swift qui se renouvelle sans cesse, Angus & Julia Stone et aussi Francis Cabrel dont je chante beaucoup les chansons ; j’aime sa façon d’écrire ; son imagerie.

Quels sont tes prochains projets ?

Une surprise devrait voir le jour en début d’année…L’album sortira cet hiver et un prochain extrait sera mis en avant au même moment. Il y aura du live en France. Je travaille intensément sur un set up qui me permettrait d’avoir sur scène ma harpe, ma guitare, mon clavier et un peu de sons électroniques. Il y aura encore des voyages aux Etats-Unis. De beaux projets arrivent en 2023 !

Retrouvailles avec Tiphanie Doucet au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution d’ « Ocean Blue » !
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