Rencontre avec Maxiim au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album à paraître prochainement !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteur, compositeur, interprète et pianiste. J’ai démarré mon apprentissage de la musique assez jeune, j’ai été initié au piano par ma grand-mère vers l’âge de 8-9 ans avant de prendre quelques cours de piano classique au début de l’adolescence. Ensuite, j’ai poursuivi en autodidacte et finalement, c’est vraiment quand je me suis mis au piano Jazz que j’ai eu envie d’en faire mon métier. Quand j’ai découvert ce monde d’improvisation, de composition et d’ouverture à la créativité, j’ai pu m’exprimer librement et cela m’a plu car auparavant, je ne jouais que des partitions déjà écrites.
La voix a-t-elle été une évidence sur ce projet solo ou as-tu d’abord pensé les morceaux de ton premier album à paraître comme des instrumentaux ?
A la base, je n’étais que pianiste, j’ai accompagné beaucoup d’artistes dans le Jazz, j’ai joué aussi pour le théâtre et la voix est venue pendant le COVID. Alors que j’étais dans une salle de sport, j’ai rencontré un chanteur lyrique, nous avons discuté de musique et par la suite il m’a donné des cours de chant et moi, je lui ai donné des cours de piano. Ce chanteur m’a aidé développer ma voix, à savoir où la placer et plein d’autres choses encore. Pendant les années de pandémie, j’ai travaillé ma voix puisque tout s’était arrêté artistiquement. Même si auparavant, ma voix était déjà présente, elle n’était jamais mise en avant, elle était toujours cachée au fond du mix. C’est pendant le COVID que j’ai eu envie de me plonger dans mon propre projet en assumant de plus en plus ma voix. Les morceaux de mon premier album ont vraiment été pensés comme des chansons car j’essaie toujours de déterminer un thème et celui-là nécessitait du texte.
Les deux premiers extraits de ton album sont en anglais, est-ce une façon de ne pas te dévoiler totalement tout de suite ?
Je ne l’ai pas pensé comme cela car à la base, ça vient plutôt de la musique que j’écoute. Quand j’étais à mon piano et que je composais les chansons de cet album, ce sont des sons Anglais qui me sont venus ; ce n’était pas forcément en termes de paroles mais juste en termes de sonorités. Sur mes premiers titres, j’ai transformé mon « yaourt » en anglais tout en cherchant des images un peu métaphoriques qui auraient du sens avec ma musique. Le français est venu plus tard. Au début, j’étais assez réticent car l’anglais offre un voile de pudeur alors qu’en français, on est à nu. C’est une amie qui m’a poussé à écrire en français et finalement, je me suis pris au jeu. Maintenant, je kiffe écrire dans notre langue. En français, j’aime bien raconter mes histoires personnelles alors qu’en anglais, j’utilise plus des métaphores, je me sers du son de la langue pour avoir un côté plus Pop et catchy.
Musicalement parlant, comment as-tu souhaité ce premier album ?
Au départ, j’ai construit ce disque un peu seul, c’était du piano-voix habillé et après, j’ai fait appel à Tamal qui est beatmaker, arrangeur et ingé son ; il est plutôt dans le Reggae ; afin de donner une sorte de polish plus moderne à l’album. J’avais envie qu’il y ait de la douceur mais aussi quelque chose d’immersif et d’un peu cinématographique sur ce disque. Tamal m’a bien compris par rapport à cela puisque sur certains morceaux, nous avons intégré des sons de baleines et de sonars, le beat de l’un des titres a été construit sur un son de moniteur cardiaque…Il y a un petit côté conceptuel par rapport à cela mais l’essence-même des morceaux, c’est plutôt du piano-voix que j’ai habillé par la suite pour le rendre aux sonorités 2024 afin d’être dans mon temps.
Comment qualifierais-tu ton univers ?
Ce disque à quelque chose d’aquatique et c’est pour cela que j’ai décidé de l’appeler « Swimming ». Je viens du Sud de la France, j’ai vécu au bord de la mer pendant très longtemps et forcément, cela fait partie de moi ; de mes gênes. Le bleu de la mer m’inspire souvent ; c’est un élément dont je me sens proche même astrologiquement car je suis poisson. J’aime bien les sons assez relaxants ; reposants. Pour moi, la musique est un moyen de m’exprimer avec une sorte de douceur et peut-être avec une mélancolie qui est liée à ce flux permanent.
De quoi parles-tu dans « You Fly In My Spirit » ?
C’est assez métaphorique. Cette chanson peut parler de différentes choses notamment d’une histoire d’amour qui se créé. Dans ce titre, j’ai posé un tableau dans la nature car c’est quelque chose qui m’inspire ; les arbres, les forêts, la lune ; et il y a une rencontre, ça peut être avec quelqu’un ou avec une force. « You Fly In My Spirit » illustre les pensées qui peuvent venir et repartir et cela peut se décliner en fonction des auditeurs et de ce qu’ils ressentent. Dans mes textes en anglais, j’essaie de ne pas orienter le texte sur une seule chose.
Peux-tu nous parler de tes envies visuelles concernant le clip qui illustre cette chanson ?
Les deux frères ; Léo et Adelin Berny ; qui ont réalisé le clip de « You Fly In My Spirit » avaient filmé ma prestation au Musée de la Mine de Cap Garonne lors d’un festival. Comme j’avais bien aimé l’univers, l’ambiance qu’il y avait au milieu de ces minéraux dans le Sud de la France, je me suis dit qu’on allait faire le clip là-bas. En termes de couleurs, on retrouve le bleu qui est un peu ma « marque de fabrique » et qui représente à la fois le ciel et l’eau ; deux éléments entre lesquels j’oscille car je suis un très grand rêveur et également un plongeur sous-marin. Cette couleur représente bien ma personnalité. Quant au rouge, c’est aussi l’idée de Léo et Adelin qui ont installé des Leds dans cette mine, cette couleur permettait d’apporter du contraste et de donner un petit côté punchy. Il y a un côté mystérieux et onirique dans ce clip et pour se faire, Léo et Adelin ont joué sur des effets de lumière, des reflets, des cristaux afin de donner ces prismes visuels qui représentent cette présence qui peut être déclinée de différentes manières. Je voulais que ce premier clip soit esthétique et que l’on y retrouve le côté mystérieux et métaphorique qu’il y a dans la chanson.
Que t’a permis d’un point de vue personnel l’écriture de ton premier album ?
L’écriture de ce premier album sous mon nom m’a permis de me connaître un peu mieux. Je suis parti de rien, j’ai construit ce disque petit à petit et maintenant, c’est plus clair dans ma tête ; ne serait-ce que par rapport au choix de la langue. Cet album a été assez thérapeutique. J’ai écrit sur des choses que j’ai vécues et ces chansons m’ont permis de tourner la page. J’aborde le thème de la résilience, je parle des relations toxiques que l’on peut rencontrer mais qui nous aident finalement à grandir et à mieux nous connaître. Montrer que l’on peut toujours s’en sortir quoi qu’il arrive est un combat qui me tient à cœur ; c’est quelque chose qui m’a suivi un peu toute ma vie jusqu’à présent. Si ma vie n’a pas toujours été rose, j’y ai toujours cru et j’ai toujours essayé de me raccrocher à quelque chose de positif. J’ai essayé de partager ces expériences-là à travers ces chansons peut-être aussi pour dire aux personnes qui sont en train de traverser les mêmes choses qu’il y a toujours une lumière au bout du tunnel et que ça va aller. Mine de rien, je remercie ces expériences un peu sombres car elles m’ont inspiré et donné de la force pour la suite.
Dans quels lieux aimerais-tu idéalement présenter ton disque ?
J’ai fait récemment la première partie de Clara Ysé dans un théâtre à l’Italienne, c’était à mi-chemin entre un lieu intimiste et une salle un peu plus grande car il y avait près de 250/300 places et je m’y suis senti hyper à l’aise car ça créait une sorte de cocon avec du public un peu partout. Il n’y a pas longtemps, je suis allé voir le pianiste Thomas Valverde en concert au Théâtre de l’Atelier à Paris et je me dis que ce lieu-là serait cool. J’apprécie aussi la petite salle de La Scala car la scène est au milieu du public et j’aime bien cette proximité-là que l’on retrouve aussi en appartement ou dans des petits lieux. Sinon, j’aime bien les lieux un peu insolites…je me verrais bien sur une scène flottante au milieu de la mer.
A quel film « Swimming » pourrait-il servir de bande originale ?
Un film qui illustrerait le parcours de quelqu’un qui vit une sorte d’emprise mais qui arrive à s’en libérer afin de renaître…un film d’auteur ou un film fantastique. En même temps, j’adore la nature alors pourquoi pas un documentaire.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
James Blake, Patrick Watson qui est un pianiste-chanteur Canadien, Billie Eilish, je suis un très grand fan de Coldplay dont le concert au Stade de France m’a vraiment marqué, Pomme, Ben Mazué qui est un modèle pour moi ; à la fois pour l’humain, les discours qu’il faits, ses textes, sa musique, je l’ai beaucoup écouté ; Sting, Stevie Wonder, Jacques Brel, Léo Ferré, un peu de Moby et d’AaRON…
Quels sont tes prochains projets?
Il y aura un troisième single qui sortira fin mai, le clip a déjà été tourné. « Je M’Evade » sera le premier extrait en français. J’ai hâte de voir comment ce titre sera accueilli et si les gens vont s’évader avec moi. Il se pourrait qu’il y ait un beau festival en juin. Des concerts dans des petits lieux sont prévus en juillet. Un quatrième extrait sera présenté à la rentrée. L’album paraîtra idéalement à l’automne et il devrait y avoir deux concerts de sortie, l’un dans le Sud et l’autre à Paris.