Rencontre avec Lina Stalyte au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis chanteuse, auteure, compositrice et productrice. Je suis Franco-Lituanienne ; cela fait onze ans que je vis à Paris. Je compose mes chansons principalement piano-voix mais aussi guitare-voix quand je suis en déplacement et que je n’ai pas de clavier avec moi. J’ai commencé le piano à 8 ans et j’ai appris la guitare à 15 ans ; ces instruments m’ont toujours suivie, ils m’ont aidée à m’accompagner et à composer. Au-delà de cela, je suis passionnée par la technique vocale ; j’adore chanter. Je suis venue à Paris afin de faire des études de Jazz mais très vite, j’ai compris que j’avais un don à transmettre à savoir les secrets des techniques vocales et c’est pour cela que je coache quelques élèves ; je les aide à gagner plus de confiance dans l’utilisation de leur voix dans le chant. Cela fait tellement d’années que je suis dans ce secteur-là que j’ai ouvert moi-même une école de chant. Nous sommes plusieurs professeurs à donner des cours à Find Your Voice dont les écoles se situent dans les 3ème et 9ème arrondissements de Paris.
Comment perçois-tu ton évolution musicale depuis la parution de ton EP éponyme en 2016 ?
Sur mon album « Summer Nights », je suis responsable de chaque note alors que sur cet EP paru en 2016, nous étions en « co-composition ». A l’époque, j’ai œuvré avec des musiciens de Jazz. Je suis allée les voir avec mes chansons Pop-Folk très épurées et elles ont été réarrangées par ces musiciens à leur sauce. Les arrangements étaient intéressants mais je n’avais pas imaginé ces chansons dans ce style-là. Comme il fallait enregistrer deux jours après, nous n’avons pas eu le temps de refaire les arrangements. Il y a vraiment une grande différence entre ces deux disques car le second a été enregistré chanson par chanson et nous avons vraiment pris le temps ; l’enregistrement a duré plus de deux ans. Nous sommes plus allés dans le détail sur « Summer Nights ». Comme je n’avais pas eu cette possibilité sur mon premier disque, il était important pour moi d’être décisionnaire de chaque son sur le second. Je me sens beaucoup plus moi-même sur cet album et je sais quel est mon style maintenant à savoir Neo Soul et plus largement Soul-Pop.
Plusieurs covers sont sortis en 2021, avais-tu un projet bien défini en tête ou les as-tu faits un peu de manière instinctive ?
Je savais très clairement ce que je voulais faire ; je voulais reprendre des morceaux Soul qui touchent mon âme et mon cœur en profondeur et j’avais le souhaiter de les présenter en piano/voix. J’avais envie de rendre hommage à ces artistes par lesquels j’ai été énormément inspirée. J’ai choisi de reprendre des balades calmes et un peu mélancoliques ; je dois dire qu’elles m’ont accompagnée dans tous les moments sombres. Après avoir découvert l’industrie musicale et tout ce qui va avec, j’ai fait une grande pause et j’ai décidé de revenir petit à petit par le biais de ces covers qui me mettaient du baume au cœur.
Ton premier album baptisé « Summer Nights » a-t-il vraiment été composé durant une période estivale ou as-tu fantasmé cette saison ?
J’ai vraiment fantasmé cette saison estivale. Je me trouvais au HF Music Studio ; là où je donnais des cours à l’époque ; j’avais quelques heures pour moi et j’ai réservé un studio ; la particularité de celui-ci était d’avoir des murs marrons foncés. Cette salle était sombre avec des petites lumières et elle donnait presque l’impression d’être sur scène. Nous étions en hiver et j’étais en train de vivre une séparation. Je me suis mise à chantonner et à jouer du piano et je me suis demandé de quoi j’avais besoin pour aller mieux. J’ai fermé les yeux et je me suis vue à la plage en Lituanie comme quand j’étais adolescente ; j’ai pensé à la petite ville de Palanga qui est située sur la rive de la Mer Baltique. Je visualisais le coucher de soleil, j’entendais le bruit de l’eau et des arbres, je me sentais bien. J’ai commencé à chanter et la chanson est venue comme un médicament pour me guérir de ma rupture. J’avais envie de plonger là où ça faisait du bien pour compenser la tristesse que je ressentais à ce moment-là.
Comment décrirais-tu l’atmosphère qui règne sur ce disque ?
Solaire, apaisant, introspectif car en faisant ce disque, je me suis reconnectée avec moi-même mais aussi aux autres et à la nature. Par ailleurs, il y a également un côté mélancolique sur cet album car j’arrive à y faire le deuil d’envies que j’ai eues à un moment ; par exemple, une relation qui n’a pas fonctionné.
Quelles thématiques abordes-tu sur cet album ?
J’ai construit un peu cet album en trois actes : au départ, il y a des souvenirs, au milieu, il y a des moments un peu creux où je n’étais pas très bien mais durant lesquels j’essayais quand même d’avancer et à la fin, il y a la reconnexion avec moi-même. Ce disque parle beaucoup de développement personnel et notamment du fait d’oser dire ce dont on a envie sinon on est foutu ; j’ai compris cela avec ma propre expérience. Je parle aussi du fait qu’il faut prendre le temps de ralentir et de se poser les bonnes questions.
Le nouvel extrait de « Summer Nights » s’intitule « My Body », es-tu attentive à ce que te dit ce corps au quotidien ?
Chaque jour, j’apprends ce qui fait du bien à mon corps mais je suis très loin d’être parfaite. Deux jours avant le tournage du clip, je me suis réveillée avec le dos bloqué ; mon corps qui me donnait tout depuis trois mois m’a fait un petit signe pour m’alerter. J’étais paniquée à l’idée de devoir annuler le tournage et du coup, ça m’a serré le dos encore plus. J’ai pleuré pendant deux jours car je n’avais pas écouté ce corps. Je me dis qu’il faut s’écouter et prendre soin de soi mais ce ne sont que des paroles. C’est plus facile à dire qu’à faire quand on est pris dans le rythme de la vie de tous les jours. Il faut faire attention à ce qui se passe dans son corps. Je sais qu’il faut que je ralentisse et que je me repose sinon mon corps va lâcher. Je fais notamment de la kiné, du yoga et du reiki.
Le clip qui illustre « My Body » est très nature, est-ce quelque chose qui t’inspire et où tu te régénères ?
Oui, c’est effectivement quelque chose qui fait partie de moi et je suis persuadée que l’on se reconnecte avec soi-même dans la nature. Quand je suis en Lituanie chez mes parents qui ont une grande maison loin de tout entourée de forêt, j’ai l’impression d’avoir les idées plus claires ; je comprends mieux ce qui se passe dans ma tête.
A quoi ressemblerait ta summer night idéale ?
J’ai déjà eu quelques summer nights idéales et je pense que je n’en serai jamais rassasiée. Ça se passerait en Lituanie, il ferait entre 27 et 30 degrés, on serait au bord de la mer, sur la plage, sur un plaid, on ferait un pique-nique avec du vin rosé, du fromage, des petites chips, on regarderait le coucher de soleil tout ayant des conversations spirituelles et/ou un peu philosophiques.
Quels artistes admires-tu ?
Björk, Tori Amos, Regina Spektor, Jeff Buckley, Alicia Keys, Stevie Wonder, Michael Jackson, Tracy Chapman, India.Arie…
As-tu prévu de revenir au français dans un futur proche ?
Beaucoup de gens me demandent cela ! Je crois qu’il y a une vraie envie de la part du public de m’entendre chanter en français notamment afin de mieux comprendre mes textes. Il y a une vraie magie qui opère. Je suis attirée par la langue française depuis l’âge de 13/14 ans, je voulais l’étudier mais je n’en avais pas la possibilité ; mon seul moyen était de regarder des films, d’écouter des artistes comme Brel, Barbara et Gainsbourg. Il faut vraiment que je fasse quelque chose en français, l’envie est là mais je sens que j’ai peur…Quand j’ai peur, il faut que j’y aille, c’est un signe (rires) !