Rencontre avec Meaning Of Tales au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de leur premier EP !

Pouvez-vous présenter Meaning Of Tales à nos lecteurs ?

Théophile : Au sein de Meaning Of Tales, je chante et il peut m’arriver de faire un petit peu d’accompagnement à la guitare mais c’est léger et c’est plus pour le live car c’est principalement la mission de Carl. Mon instrument de base était plutôt la batterie. Au début du projet, nous avons collaboré avec des paroliers mais nous travaillons de plus en plus nos textes tous les deux maintenant afin de prendre en liberté et en sens de ce côté-là par rapport à la musique que nous proposons. Nous avons démarré ce projet il y a deux ans et nous sommes beaucoup passés par l’écriture afin de nous trouver musicalement. Si je suis musicien, j’ai également un background en architecture d’intérieur et en design ; j’ai donc un peu cette double casquette même si ce n’est pas toujours simple. Ce sont deux passions.

Carl : Je suis guitariste de formation depuis bien longtemps ; j’ai commencé à jouer à l’âge de 7 ans. Je vis pleinement de la musique ; je fais partie d’autres groupes et je donne des cours dans des écoles à Paris. Si Théo a déjà abordé l’écriture, au sein de  Meaning Of Tales, nous composons vraiment ensemble, ce n’est pas chacun de notre côté.

T : Nous composons à deux mais le projet à plusieurs formes car nous pouvons être jusqu’à six musiciens sur scène. Comme notre musique est assez épurée, il y a une vraie place pour les arrangements et nous avons le souhait de pouvoir la présenter sous une forme plus orchestrée tout en restant très organiques car nous ne voulons tomber dans la production synthétique et chimique. C’est une formation de bardes (rires).

 Avez-vous fait des concessions dans la direction artistique de votre projet où étiez-vous tous les deux sur la même longueur d’ondes dès le départ ?

C : Moi, je voulais faire un groupe de Punk (rires).

T : Et moi, de Metal, ça tombe bien (rires).

C : Nous nous connaissons depuis des années, chacun savait que l’autre faisait de la musique mais c’est lors d'une soirée organisée chez Théo que nous avons fitté musicalement. Je me suis mis à jouer de la guitare dans une chambre, Théo est arrivé et il s’est mis à chanter, on s’est regardé et c’est là que l’on s’est dit qu’il fallait peut-être que nous fassions quelque chose. On s’est fait écouter des références mais nous sommes très rapidement partis sur un projet Folk assez British.

T : La rencontre a été un peu fortuite car chacun avait un groupe ; il n’y avait pas forcément de place dans nos agendas pour un autre projet. Je connaissais Carl en tant que guitariste avec son background Jazz et comme je respecte les gens qui maîtrisent bien leur instrument ; qui sont des ascètes dans leur art ; de fait, il y a eu une curiosité de ma part. Deux semaines après cette soirée, nous nous sommes retrouvés afin de faire des tests de voix. A ce moment-là, j’étais vachement porté sur la Folk après avoir fait de très belles découvertes d’artistes inspirants. Nous avons fait un morceau, j’ai senti qu’il y avait un vrai sens de musicalité chez Carl et ça nous a donné mutuellement envie d’être curieux l’un de l’autre davantage. Ensuite, nous avons fait d’autres résidences et elles ont permis d’étoffer notre univers de façon très spontanée.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le titre de votre premier EP ? Cela exprime-t-il une sorte de mantra ?

C : Cet EP s’intitule « Where There’s Life, There’s a Dream » et même si l’on n’y pense pas tous les jours, c’est vrai que tant qu’il y a de la vie, il y a du rêve finalement.

T : On peut l’approcher comme un mantra même si on ne s’est pas posé cette question en ces termes. Le titre de notre EP a été trouvé par notre label Violette Records. Ce titre est en fait une phrase tirée de notre chanson « Wanderers ». Dans « Where There’s Life, There’s a Dream », il y a quelque chose d’un peu optimiste, de presque naïf, qui colle bien au projet. Nous faisons une musique qui se veut simple dans sa façon et positive même si elle peut être mélancolique dans sa couleur.

De quoi parlez-vous sur ce premier format court ?

C : Pour cet EP, nous avons travaillé avec des paroliers et les thèmes sont assez variés. Nous leur avons un peu donné la direction à prendre mais nous les avons laissé retranscrire ce qu’ils ressentaient en écoutant la musique. Ils sont restés assez fidèle au yaourt posé par Théo.

T : Cette contrainte de base était un peu comme un jeu ; le yaourt pose une rythmique et les mots sont importants même si parfois ils n’ont pas de sens. Nous avons travaillé avec des auteurs doués qui ont réussi à faire le lien en créant des phrases qui ont du sens. Au-delà de cela, ils ont été inspirés par notre musicalité. Les thématiques de cet EP peuvent être vaporeuses voire même abstraites ; le propos est onirique et figuré.

A l’écoute de « Where There’s Life, There’s a Dream », on se sent comme dans une bulle; un cocon ; à l’abri ; avez-vous pensé cet EP de manière assumée aux antipodes de notre époque chaotique?

C : Oui, quand même un petit peu. 

T : Nous avions a cœur de revenir à une forme simple de chanson ; une guitare et une voix ; en laissant de la place à la mélodie.

C : Comme tu le dis dans ta question, cette musique épurée est effectivement aux antipodes de notre époque aussi bien du point de vue du chaos que musicalement.

T : Nous avions envie de faire une proposition douce qui apaise.

Comment synthétiseriez-vous votre univers ?

T : Psychédélique, authentique, humain, feutré, chaleureux.

C : Doux, rêveur, onirique.

Quelles sont vos influences musicales pour Meaning Of Tales ?

T : Kings Of Convenience est une grosse référence pour nous, Nick Drake, d’une certaine manière The Beatles, Elliott Smith, Grizzly Bear…

C : Andy Shauf, Jonathan Wilson, Fleet Foxes…

Avec un nom de scène comme le vôtre, vous verriez-vous à l’avenir créer des contes musicaux pour petits ou grands ?

C : Nous faisons déjà des contes musicaux pour grands mais pour petits, je ne suis pas certain. Notre envie est de raconter des histoires aux gens via notre musique et c’est un peu l’idée des contes. Peut-être qu’un jour, nous ferons un album en reprenant les Frères Grimm (rires).

T : C’est une question intéressante. Pour extrapoler un peu, au départ, on se voyait comme des messagers. Notre musique s’écoute un peu au coin du feu et c’est vrai que l’on aime bien raconter des histoires.

A l’image du clip de « Wanderers », la nature semble avoir un rôle prépondérant dans votre projet…Comment voyez-vous cela ?

T : Nous avons illustré une aventure dans ce clip qui a été tourné notamment à Giverny et à Barbizon ; nous avons été inspirés par ces lieux qui ont été des fiefs de peintres ; ces environnement sont très colorés et lumineux.

C : Nous avons clairement besoin d’être au contact de la nature pour composer ; c’est inspirant.

T : Le calme appelle le calme.

C : Il faut savoir que nous composons beaucoup la nuit…

T : …et nous le faisons essentiellement dans les maisons de campagne de nos parents respectifs. La nature aide. Avant d’être en Normandie, j’ai vécu dix ans à Paris et en ville, il y a toujours du bruit et cela empêche la concentration.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

T : Son optimisme, sa motivation, sa musicalité, sa belle oreille relative ; c’est un moteur.

C : Sa gentillesse ; il a la main sur le cœur ; sa motivation et sa musicalité également ; il est plein de surprises, c’est un mélodiste hors-norme.

Quels sont vos prochains projets ?

C : Nous jouons en duo le 21 octobre au Walrus et le 28 au restaurant Là-Haut au Mont-Dore, en trio aux Vinzelles à Volvic le 29 octobre et le 24 novembre au Sofar à Paris. Nous présenterons l’EP en full band au Pop Up du Label le 05 janvier.

T : Nous composons déjà pour la suite ; l’album est écrit, nous sommes en train de finaliser les arrangements.