Rencontre avec Hoze au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Carine, je défends actuellement mon projet musical sous le nom d’Hoze, je suis auteure, compositrice et interprète. La musique est ma principale activité depuis de nombreuses années. Si la scène est ma passion première, j’aime aussi beaucoup le fait de donner naissance à un morceau ; de l’inspiration du départ posée un peu à l’arrache sur un dictaphone jusqu’à sa finalité et sa rencontre avec le public ; c’est quelque chose qui me tient debout.
Pourquoi Carine Erseng est-elle devenue Hoze ? Cela a-t-il à voir avec une « renaissance musicale » ?
Je l’ai un peu provoqué comme cela. Quand je chantais, au tout début, j’avais déjà un autre nom ; j’avais choisi mon premier pseudonyme à 17 ans et je ne savais pas encore où j’allais musicalement parlant. En 2006, j’avais décidé d’autoproduire mon Olympia et je m’étais dit qu’il fallait que j’attire une nouvelle énergie pour ce projet car je me lançais dans une aventure qui pouvait sembler périlleuse. J’ai choisi comme pseudonyme Erseng et j’ai trouvé qu’il m’avait donné une sorte de nouveau souffle. Je trouve que les noms ont une énergie et cela collait à l’univers que j’avais à ce moment-là. Suite à ce changement de nom, il s’est passé plein de choses positives dans ma vie ; cet Olympia a été rempli, je me suis produite en première partie de plein d’artistes, j’ai été signée chez Polydor dans la foulée alors que cela faisait dix ans que j’essayais de signer un contrat et que personne ne me rappelait, j’ai signé également avec Gérard Drouot Productions et je suis partie en tournée avec de super musiciens. Nous nous sommes éclatés avec un album que j’avais écrit dans un esprit Jazz Manouche assez ciblé Chanson Française. Les années ont passé et ensuite, je suis revenue à mes premiers amours en faisant de la Pop ; je me suis produite à La Cigale en 2014 avec une nouvelle équipe ; et en 2017-2018, j’ai rencontré un super DJ/producteur qui m’a donné envie de travailler avec lui. Suite à cette rencontre, plusieurs chansons sont nées et c’est là que je me suis dit que Carine Erseng ne pouvait pas passer du Jazz Manouche à la Pop puis à l’Electro, c’était trop. Même moi, j’allais m’y perdre un peu (rires). Comme j’avais envie de porter ce projet, j’y suis allée avec une nouvelle identité qui permettait de le dissocier de ce que j’avais fait auparavant.
Pourquoi as-tu choisi Hoze comme nouveau pseudo ?
Il y a de cela ; forcément, on y pense. Je ne sais pas pourquoi mais je voulais que ce nouveau pseudo commence par un H. J’avais retenu une petite dizaine de noms, je les ai envoyés par SMS à des amis et ils m’ont souvent renvoyé Hoze sans spécialement me donner d’explications. Le seul qui m’en a donné une a été mon ami Jeff Panacloc, il avait justifié son choix en me disant qu’il était fan du Magicien d’Oz ; j’ai trouvé que ça joli et je suis partie là-dessus.
Que partages-tu généralement dans tes chansons ? De l’intime ? De l’observation ?
Les deux ; il n’y a pas vraiment de règle ; je peux partager des choses personnelles comme des constats que je fais. Pour certaines de mes chansons, je me suis inspirée d’images ou de faits vécus par d’autres personnes. Pour citer un exemple, la chanson « La Maison De Parapluies » qui figure sur un ancien album m’avait été inspirée par un SDF que j’avais croisé Boulevard du Montparnasse ; ce monsieur s’était construit un abri avec plein de parapluies et cette image avait déclenché l’envie d’en faire une chanson car j’avais trouvé ça hyper poétique sur le moment même si c’était triste de voir cet homme vivre dehors. Pour un autre de mes titres, je m’étais inspirée d’un ami qui venait de perdre sa femme et je l’avais écrit comme si je l’avais presque vécu directement moi-même. J’aime partager mes émotions personnelles dans mes chansons car c’est une sorte d’exutoire qui aide à guérir certaines blessures et au final, on se rend compte que l’on n’est pas seul. La musique est une bonne thérapie.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Plutôt joyeux ; je l’espère ; sincère et énergique.
De quel constat est né « Pas Le Temps » ton dernier titre solo en date ?
S’il y a bien une chanson qui n’est absolument pas autobiographique dans ma discographie, c’est bien celle-là car dans ce titre, je dis qu’il ne faudra pas que ça m’étonne si mes enfants plus tard deviennent cons ou bien connes car je n’ai pas su leur donner du temps. C’est tout l’inverse dans ma vie, je consacre du temps à mes enfants, nous avons crée un lien si fort que je sais que les années faisant, je n’aurai pas de mauvaises surprises de ce côté-là ; pas par manque de présence de ma part ou de leur papa. Ce n’est pas une mission que nous nous sommes donné mais c’est ainsi que nous voyons l’éducation de nos enfants qui passent avant tout. Beaucoup de gens de mon entourage ; certains ont du se reconnaître et d’ailleurs, ils n’ont pas fait de commentaires sur cette chanson ; bossent quinze heures par jour, ils partent très tôt le matin et rentrent très tard le soir ; ils font des bisous à des enfants déjà endormis sans avoir pu partager ce qu’ils ont vécu dans la journée…j’ai vraiment de la peine pour ces enfants qui n’ont rien demandé et qui auraient juste envie de partager un peu de temps avec leurs parents et non avec une nounou ou dans le meilleur des cas avec leur grand-mère. Au-delà de ce constat qui me dérange, au quotidien, nous avons à faire à des gens qui sont un peu comme des machines conditionnées par leur travail, leurs horaires, leurs obligations, leur rendement…Nous sommes des machines à faire du pognon mais avons-nous vraiment le temps d’en profiter et de le dépenser avec les gens que nous aimons.
Tu as partagé des duos avec Made In Franck et Barange, est-ce que pour toi une collaboration se fait principalement entre amis ?
Non, pas forcément, mais en tout cas, entre gens qui s’admirent mutuellement. Je peux avoir de l’admiration pour quelqu’un que je ne connais pas ; si demain M me propose un duo, je serai partante pourtant nous ne sommes pas amis ! (rires)
Ta musique étant très rythmée, as-tu déjà pensé à la décliner sous la forme de remixes ?
J’y ai pensé mais je n’ai pas encore rencontré les personnes qui seraient susceptibles de réaliser des remixes qui pourraient me séduire. Si ça se présente, je le tenterai car certains titres s’y prêteraient bien mais ça serait une histoire de rencontres, je n’irai pas déclencher cela en faisant des recherches dans ce but.
Pour reprendre le titre de ton dernier single, pour quoi n’as-tu pas le temps en ce moment ?
En ce moment, je n’ai pas le temps de changer mon vernis, j’ai plein de choses à faire et c’est trop long d’attendre que ça sèche (rires).
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Mes parents écoutaient des artistes tels qu’Elvis Presley, Aretha Franklin, Mahalia Jackson, Charles Aznavour, Michel Jonasz…c’était de la bonne musique ; nous ne nous sommes pas ennuyés. Mon obsession était de me dire que peu de femmes écrivaient des chansons et je n’étais pas rassurée par ce constat-là jusqu’à ce que je découvre Véronique Sanson et Barbara. Il faut savoir que je suis venue au chant car j’écrivais et non l’inverse. Tout a été guidé par l’écriture. Par moi-même, je suis allée vers Nirvana, Guns N’ Roses mais aussi Christophe, Jean-Jacques Goldman, Alain Souchon et Francis Cabrel dont j’ai acheté tous les albums. Plus récemment, je peux citer notamment M, Amy Winehouse, Billie Eilish et Yungblud.
Quels sont tes prochains projets ?
Avec Barange, nous allons faire un concert « à domicile » au Metaxu à Pantin le 15 décembre. Plusieurs festivals sont prévus en province dans les prochains mois. De nouveaux singles vont sortir régulièrement jusqu’à la parution physique de l’EP au début de l’été 2023.
Pas le temps - Single par HOZE
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