Rencontre avec Johnny Longlegs au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je viens de sortir mon premier EP qui s’intitule « Flowers » et je fais à peu près tout moi-même dans mon projet musical. Je suis auteur, compositeur, réalisateur de ma musique, producteur et je délègue quand je sens que l’intervention de quelqu’un d’extérieur au projet y apportera un plus notamment au niveau de la technicité. Je suis multi instrumentiste et je m’occupe également de ma direction artistique.
As-tu su très tôt que ton avenir se ferait dans la musique ?
Assez tôt, oui, je l’ai compris à l’âge de 10 ans. Je me souviens très bien du moment où c’est arrivé. Un jour, mon père qui n’est pas musicien mais qui est assez mélomane ; à cette époque-là, il écoutait pas mal Queen, Prince, Snoop Dogg, des choses très variées mais toujours anglophones ; m’a montré un live de Led Zeppelin au Madison Square Garden et ça a fait tilt. A ce moment-là, je ne jouais pas du tout d’un instrument mais en voyant ces images et en particulier celles de Jimmy Page, j’ai eu envie de faire ça. L’année d’après, j’ai commencé à prendre des cours de musique.
Cela fait plusieurs années maintenant que tu œuvres dans le milieu alors pourquoi ne sors-tu ton premier EP que maintenant ?
Avant de mettre mon énergie dans mon projet personnel, j’ai beaucoup travaillé en tant qu’accompagnateur ou en tant que producteur pour des projets divers et variés. J’ai passé cinq ans à Berlin, j’ai beaucoup fait mes armes là-bas en jouant dans près de sept groupes différents. Parfois, je n’étais qu’accompagnateur, je jouais ce que l’on me demandait ; ça m’a permis d’apprendre la vie en tournée ; et parfois, j’étais beaucoup plus impliqué jusqu’à faire partie du processus de création ou tenir le groupe de manière assez entière. Tout cela m’a permis de faire des expériences dans des tas de styles différents. J’ai toujours eu envie de faire ma musique à moi mais je sentais que je n’étais pas encore prêt. C’était physique. Je savais que je n’avais pas encore le bagage nécessaire pour présenter un projet entier en mon nom ; particulièrement au niveau des textes, j’avais beaucoup de mal à écrire des mots et à les assumer pleinement. Cela a donc été tout un cheminement mais aussi une quête de maturité afin d’exprimer des choses que je peux assumer pleinement.
Comment ; ou de quoi ; est né ce disque ?
Le contexte de « Flowers » est particulier car ce disque retrace une aventure amoureuse qui a été assez brève ; elle a connu un développement intéressant mais elle a été interrompue par le COVID. Début 2020, je suis parti en voyage à Los Angeles avec des amis pour faire de la musique, j’ai rencontré quelqu’un là-bas, nous avons pu nous voir quelques fois avant que la fin du voyage arrive. Je suis rentré en France, j’ai repris des billets pour retourner là-bas mais entre temps, il y a eu la pandémie et je me suis retrouvé confiné à Lyon. Durant cette période, les courts moments passés avec cette personne sont devenus irréels plus le temps passait. Ce n’était plus que des souvenirs et quand on les maintient en vie, ils peuvent être altérés par le temps, la perception et les émotions que l’on ressent. A un moment donné, j’ai ressenti le besoin d’exprimer tout cela et cet EP est né comme une catharsis. Durant premier confinement, j’ai écrit plus d’une vingtaine de morceaux. Je dégoulinais de musique et toutes ces choses-là sont sorties.
Aux confluents de quels styles as-tu crée ton premier EP ?
Au lieu d’osciller entre le R&B et la pop, j’ai décidé de trouver un nom pour définir ma musique et j’aime à dire que je fais de la Couch Pop. J’essaie de développer cela du mieux possible afin que ça devienne une vraie entité dans le monde de la musique.
Comment décrirais-tu l’univers de « Flowers » ?
C’est très feutré, chaud et chaleureux. Le processus d’enregistrement et de production de cet EP a été très authentique et très analogue ; tout a été joué, aucun instrument virtuel n’a été utilisé. Par ailleurs, cet EP transpire le romantisme et le fantastique.
Quelles thématiques abordes-tu sur cet EP ?
Tout est articulé autour de cette histoire d’amour. Je parle notamment de passion, de romantisme, de souvenirs, de solitude et de rêves.
Quelles fleurs nous donnerais-tu pour symboliser chacune des chansons de cet EP ?
C’est pas mal comme question mais c’est assez dur d’y répondre…Je ne pense pas pouvoir te donner six fleurs mais en tout cas, celle qui m’a le plus inspiré pour cet EP est la passiflore que l’on appelle aussi fleur de la passion. Cette fleur éphémère a une forme très particulière. Pour la petite anecdote, pendant le premier confinement, j’étais dans un quartier très fleuri à Lyon et quand je sortais, comme il n’y avait plus de voitures, il était possible de sentir toutes les effluves des différentes fleurs. Ca m’a bercé dans ce que je faisais. Par ailleurs, cet EP porte le nom du premier morceau que j’ai écrit, c’est un peu l’épicentre de cette histoire et plus une allusion à ce qui se passait à l’intérieur de moi par rapport aux sentiments que j’avais envers cette personne dont j’étais tombé amoureux.
Penses-tu inclure plus tard du français dans ton projet musical ?
Je ne suis pas fermé à l’idée mais ce n’est pas prévu pour le moment. Le français ne fait pas exactement partie de ma culture musicale ; mes parents n’écoutaient pas énormément d’artistes Français et ayant vécu un peu à l’étranger, on ne parlait pas français dans ces pays et la musique ne respirait pas du tout la langue Française que je trouve très belle. Même si j’aime certains de nos artistes, je pense que le français n’est pas encore dans mes cordes.
Qui retrouve-t-on dans tes inspirations musicales ?
Je n’aime pas beaucoup travaillé avec des références afin de ne pas biaiser ce qui peut être unique à chaque personne et donc s’il y a eu des inspirations musicales durant la création de mon EP, elles ont été inconscientes. Je pense qu’il y a une patte plutôt Américaine dans ce disque.
Quels sont tes prochains projets ?
La release party de l’EP « Flowers » se déroulera le 20 mai au Consulat à Voltaire. Nous serons neuf sur scène ; j’aime bien quand nous sommes beaucoup et qu’il y a une grosse activité énergétique sur scène. Au mois de juin, je vais jouer quelques morceaux au Festival du Film de Cabourg. D’autres dates devraient se planifier dans les mois qui suivent. J’aimerais bien faire tourner une petite formule acoustique en trio avec un contrebassiste et une harpiste. J’essaie d’écrire constamment pour la suite et j’ai déjà pas mal de démos ; j’ai beaucoup de matière à retravailler. Un album est une étape très importante, je pense qu’il faut un certain accompagnement pour en faire un, le budget est assez colossal, c’est pourquoi je pense plutôt m’orienter vers un second EP mais avant, il y aura une série de singles qui sont déjà plus ou moins prêts.
Flowers - EP par Johnny Longlegs
Écoutez Flowers - EP de Johnny Longlegs sur Apple Music. Écoutez des morceaux comme " Teleport (feat. Sôra) ", " Cha Cha Lounge " et bien plus encore.