Retrouvailles avec le groupe Bops au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Sounds Of Parade » !

Quel regard avez-vous aujourd’hui sur votre premier album éponyme paru à l’automne 2017 ?

Louis : C’est un album que j’aime toujours. Notre premier disque était très homogène et très Garage. Nous étions tous dans la même pièce quand nous l’avons enregistré alors que nous avons procédé différemment pour le second. Nous voyons bien que nous avons évolué musicalement depuis la parution de notre premier album.

Germain : Pour ce tout premier disque, nous avions fait des choix différents par rapport à « Sounds Of Parade » mais je ne les regrette pas du tout.

Oscar : Ce premier album a été très formateur. On en garde un très bon souvenir.

« Sounds Of Parade » est-il dans la continuité de son prédécesseur en termes d’énergie ?

O : Je pense que notre second album est quand même plus maîtrisé. Notre premier album qui était Garage-Pop était assez brut dans l’élan ; nous envoyions tout vite alors que sur « Sounds Of Parade », les morceaux sont assez disparates entre eux. Dans la globalité, sur notre nouvel album, c’est beaucoup plus contrôlé que ce soit en termes de tension, de relâche ou de composition.

L : Quand nous faisons de la musique, nous sommes toujours dans le même état d’esprit. Par contre, nous n’avons pas développé cette énergie de la même manière. Sur le premier album, il y avait quelque chose d’hyper spontané, ça envoyait de la guitare à mort alors que sur le second, nous avons réfléchi au bon tempo par rapport à ce que nous avions à dire, à la couleur que nous voulions donner aux titres, à la production que nous voulions…Ce n’est donc pas du tout la même énergie mais c’est toujours le même élan.

G : Nous nous sommes laissés beaucoup plus la possibilité d’essayer des choses sur ce second disque et donc d’exprimer cette énergie.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre second album ?

G : Ce titre signifie les sons de la parade en français et cette parade peut être multiple. On pense souvent à une parade militaire car sur cet album, il y a notamment le titre « The Flag » qui parle du nationalisme mais aussi plusieurs chansons qui sont un peu politisées.

L : Au-delà du fait que nous trouvions « Sounds Of Parade » assez cool au niveau de sa sonorité, chacun des morceaux de l’album a un écho par rapport à ce titre qui synthétise bien le propos de ce disque.

Les « rôles » ont-ils évolués au sein du groupe ces dernières années ?

G : Nous avons fait des choix un peu différents sur les chansons que nous avons « divisées ». Auparavant, Louis et moi chantions à deux tout le temps sur les titres alors que sur ce nouvel album, chacun fait la voix lead sur à peu près la moitié des chansons.

L : Un quatrième membre a rejoint le groupe et cela a beaucoup changé la direction artistique de l’album. Le fait que Tom soit arrivé aux claviers, cela a vachement apporté à chacun des titres. Tom joue également de la guitare sur cet album et surtout en live. Cela nous a permis de changer complètement notre manière de composer car Germain n’est plus obligé de faire toujours tous les accords. La base claviers laisse beaucoup de liberté et cela nous a permis de quitter une partie du Garage que nous faisions auparavant. Au-delà de cela, nous avions composé notre premier album en 2016/2017 et niveau technicité, nous sommes beaucoup plus à l’aise avec nos instruments car nous avons fait quatre tournées ; nous avons été jouer en Angleterre, en Suisse, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Nous avons pu continuer à découvrir nos instruments et échanger un peu les rôles. Je suis passé aux claviers sur certains titres et parfois, Germain était à la basse. En live, nous avons changé certaines choses pour que ce soit plus simple. Oscar fait du SPD, il lance des boucles sur certains morceaux afin d’avoir beaucoup plus d’arrangements. Ça a quand même vachement évolué.

Quelles thématiques abordez-vous sur « Sounds Of Parade » ?

G: Nous parlons notamment de la montée des extrêmes, des mouvements de masse…

L  : …d’anarchisme, des violences…                                          

Comment décririez-vous l’univers de Bops ?

O : Même si tous nos titres sont différents, ils sont tous traversés par un certain optimisme.

L : Rien n’est dark dans notre musique ; ce n’est vraiment pas dans l’ADN du groupe. Même nos ballades ne sont jamais tristes.

G : L’univers musical est assez joyeux mais nos paroles sont assez acerbes.

Pensez-vous inclure du français un jour dans votre musique ?

L : Oui, on y pense souvent. Quand nous écrivons, c’est assez spontané, la musique vient et nous mettons rapidement des mots dessus et c’est toujours de l’anglais. Ecrire en français, c’est un travail.

O : Il faut réfléchir en français aussi.

L : Comme nous avons la culture de l’anglais, ça ne vient vraiment pas naturellement.

G : Ça serait bien d’essayer…

L : J’aimerais bien, un jour, tout préparer en anglais et réécrire les textes en français afin de voir ce que cela pourrait donner à l’image du groupe Lyonnais Satellite Jockey. Ça serait intéressant.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez les deux autres ?

G : C’est vraiment très dur comme question...Oscar et Louis sont très bons rythmiquement parlant. Humainement, ils sont tous les deux très volontaires.

O : Louis et Germain sont très enthousiastes, ils véhiculent une très bonne énergie.

L : Germain et Oscar sont persévérants et rigoureux. A vrai dire, nous le sommes tous les trois. Nous cherchons notamment longtemps les mélodies.

Vous qui êtes un groupe de scène, arrivez-vous à vous projeter malgré la situation actuelle afin de défendre en live « Sounds Of Parade » ?

G : Nous avons déjà quelques dates prévues jusqu’à l’été et une tournée qui se profile en Angleterre en octobre.

L : Même si la période est assez compliquée nous sommes plutôt confiants. Ce n’est pas la meilleure période pour jouer mais nous sommes enthousiastes comme le disait Oscar. Je pense qu’il y aura des opportunités à l’automne ou en 2023 quand ça sera bien dégagé…

Comme tout un chacun, vous avez eu beaucoup de temps pendant les différents confinements…La suite est-elle déjà écrite ?

L : Quand le premier confinement a commencé, nous avons habité tous les trois chez nos parents et nous nous sommes dit que nous allions vraiment avancer sur l’album dont certains titres étaient déjà finalisés. Au-delà des dix titres de « Sounds Of Parade », il y en a eu quelques autres ; deux sont déjà prêts mais pour le moment, nous ne savons pas comment nous allons les sortir. Nous avons deux ou trois autres idées mais il y a encore beaucoup de travail…La période du confinement a été assez exaltante car chacun arrivait avec des idées et nous avions le temps de les essayer. Nous avons à cœur de réitérer l’expérience en prenant une dizaine de jours tous ensemble dans un lieu afin de voir ce qu’il en sortira. Cette manière de composer un peu en vase clos est vraiment cool et je pense que l’on se donnera le temps de refaire cela.

Quel serait votre plus grand rêve concernant Bops ?

G : Tout simplement continuer à écrire des chansons et que ça perdure. Continuer à créer et à bien s’entendre. Toujours prendre du plaisir !

L : Jouer dans de belles salles ; nous ne cherchons pas à jouer au Stade de France, ce n’est pas du tout notre objectif.

O : Avoir un petit peu plus de confort sur certaines choses notamment lors des tournées ou pour la mise en images de nos chansons afin de pouvoir faire bien et en prenant le temps nécessaire.