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Rencontre avec Maud Lübeck au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « 1988, Chroniques D’Un Adieu » !

Publié le par Steph Musicnation

©Philippe Lebruman

©Philippe Lebruman

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice et interprète. Même si le piano est mon instrument d’origine, on peut dire que je suis multi-instrumentiste virtuelle car je travaille beaucoup avec mon ordinateur, ce qui me permet d’arranger mes morceaux et de créer des univers. En parallèle à mon projet chanson, je fais aussi de la musique pour l’image, ce qui peut s’entendre parfois dans mes titres.

Tous tes albums sont-ils aussi personnels que « 1988, Chroniques D’Un Adieu » ?

Sur cet album, j’y suis allée vraiment ; j’avoue que l’on peut faire difficilement plus personnel ; mais il y avait déjà cette tendance sur mes deux premiers disques pour lesquels je me suis servie de ce que je vivais pour aborder le thème de la rencontre et celui de la séparation.

Quel a été le déclic pour imaginer et sortir celui-ci maintenant ?

On m’a déjà posé la question et je cherche toujours quel a été le déclic…je ne le trouve pas mais j’essaie de comprendre et d’interpréter. Quand je réfléchis bien à tout cela, je pense que j’avais peur de sortir cet album auparavant. A 15 ans, je m’étais fait la promesse de faire quelque chose de cette histoire et elle m’a portée toute ma vie. Dans les périodes difficiles car il faut se battre pour faire ce métier, je me disais qu’il fallait que je m’accroche car j’avais cette promesse à tenir. Pourquoi maintenant ? Ce n’était pas simple d’aborder un amour pour une fille, c’est quelque chose que j’ai tenu secret une partie de ma vie, cet album parle de la mort de l’être aimé, ce qui n’est pas un thème facile à aborder. Toutes ces années de recul font que c’était plus facile à aborder aujourd’hui. Je crois que c’était tout simplement le bon moment.

©Philippe Lebruman

©Philippe Lebruman

Peux-tu nous dire ce qui caractérisait la Maud de 1988 ?

Il y en a eu deux, une avant ce drame et une après. Après cet été 88, je suis devenue une Maud très renfermée, très solitaire, j’étais sur mon piano dès que possible. Je pense qu’il devait déjà y avoir une petite tendance à ça auparavant car j’ai le souvenir d’avoir été quelqu’un de très timide et de très introvertie comme beaucoup d’ados qui se découvrent différents.

A cette époque-là, imaginais-tu déjà ton avenir dans la musique ?

Ce drame m’a clairement mise à un endroit particulier. Je n’aurai pas vécu cela dans ma vie, je ne sais pas ce que je ferai aujourd’hui ; peut-être pas de la musique en tous les cas. Je n’imaginais pas mon avenir dans la musique bien qu’elle faisait déjà partie de ma vie avant ce drame. J’ai toujours été attirée par la musique qui était un moyen d’expression pour moi. Comme j’étais timide et réservée, le piano me permettait de trouver un langage et je sentais bien que c’était l’endroit où j’avais envie de passer tout mon temps. J’espérais faire quelque chose là-dedans mais je ne l’ai pas fait tout de suite car j’ai commencé par faire des études de psychologie ; je suis psychologue de formation ; tout en me disant que je reviendrais après à la musique.

Quelles thématiques abordes-tu dans ton nouvel album ?

Cet album est inspiré du journal intime de mes 15 ans ; je savais donc déjà quels étaient les points à aborder sur ce disque ; la psy qui est en moi a pris les choses en mains (rires). Au départ, je voulais aborder les étapes du deuil ; le choc de l’annonce, la colère, l’acceptation…A partir du moment où j’ai ouvert ce journal intime, la poète qui est en moi à pris le relais. Du coup, j’ai essayé de faire avancer les deux conjointement afin que cela matche. Je voulais vraiment aborder les étapes du deuil dans la mort d’un être aimé.

©Philippe Lebruman

©Philippe Lebruman

Comment as-tu voulu ce disque au niveau de l’atmosphère ?

J’ai voulu que l’on traverse ce disque et que ce ne soit pas forcément les mêmes ambiances d’un morceau à l’autre. J’avais envie qu’il y ait des images dans cet album. Chaque titre à son atmosphère. Par exemple, pour le titre « L'Éternité », j’ai travaillé le piano avec un delay afin qu’il y ait une résonance car cette chanson parle de l’écho que provoque un événement comme celui-là durant toute une vie. Il y a de la mélancolie dans ce disque mais j’ai essayé d’amener du souffle notamment grâce aux cordes et de la lumière avec des arrangements Pop. Je voulais que mes chansons soient à la fois mélancoliques et lumineuses comme la pochette de cet album qui est en clair-obscur.

Que représente cet opus pour toi d’un point de vue personnel ?

Je pense que c’est l’aboutissement de la promesse que je m’étais faite quand j’étais adolescente mais je n’en ai pas pour autant fini avec cette histoire car c’est une source d’inspiration sans fin.

Peux-tu nous en dire plus sur les trois invitées présentes sur « 1988, Chroniques D’Un Adieu » ?

Je savais qu’il y aurait forcément un duo sur le titre « Était-ce Toi ». L’envie d’inviter des comédiennes est venue après. Pour moi, cet album, c’était un film d’autant que mon envie première a toujours été de faire des musiques de films et plus tard, j’ai même appelé ça des bandes sons de films imaginaires. Comme sur mes précédents albums, j’étais revenue sur l’idée de raconter des histoires, je me suis dit autant aller encore plus loin sur ce disque et pour moi, ramener des actrices sur ce projet, c’était aussi ramener des images. Comme je voulais faire l’album de mes 15 ans, je souhaitais inviter des comédiennes que j’aimais à cet âge-là ; c’était le cas de Nicole Garcia et Irène Jacob et j’ai ouvert le spectre en invitant Clotilde Hesme. En ce qui concerne Irène Jacob, j’avais beaucoup aimé « La Double Vie De Véronique » dans lequel elle jouait et pour moi, ce film faisait écho à ma propre histoire. Clotilde Hesme, c’est rapport au film « Les Chansons D’Amour ». Chacune a un lien.

©Philippe Lebruman

©Philippe Lebruman

Aurais-tu pu développer le propos de cet album sous une forme littéraire ?

Je me suis rendu compte que cet album me donnait envie de poursuivre, d’aller encore plus au fond, de développer et de parler autrement de cette histoire qui est celle d’une non-rencontre ; c’est sa particularité. J’étais amoureuse d’une jeune femme qui ne le savait pas et qui est morte dans un accident de voiture avant même que j’ai pu lui avouer mes sentiments. En soi, il n’y aurait pas grand-chose à raconter sur cette histoire car il ne s’est rien passé. C’est ailleurs que cela se situe, dans l’exploration même de mes sentiments qui sont une autre partie de ce journal intime. Plus jeune, cela m’avait inspiré une histoire que j’ai écrite et que j’ai relue et j’aimerais bien en faire quelque chose. Est-ce que cela fera l’objet d’un nouvel album…je ne sais pas mais je sens que j’ai quelque chose à poursuivre dans cette époque.

Quels sont tes prochains projets ?

J’ai pour projet de tourner des clips. J’adorerais réalisé un film autour de cet album ; comme je ne suis pas réalisatrice, j’aimerais rencontrer quelqu’un qui aurait le souhait se lancer dans un projet comme celui-là. Je prépare une lecture musicale pour La Maison de la Poésie autour de cet album et du thème du deuil dans la littérature. Le live se prépare en piano-chant ou avec des cordes et pourquoi pas avec la lecture de quelques extraits de ce fameux journal intime. Sur scène, j’ai à cœur de pousser cette narration.

Rencontre avec Maud Lübeck au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « 1988, Chroniques D’Un Adieu » !
https://www.facebook.com/maudlubeck
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