Rencontre avec Fred du groupe Astonvilla au Studio Luna Rossa !
Le Silver Tour a-t-il été une évidence ?
Bonne question ! Au début, cette tournée n’était constituée que d’une quinzaine de dates pas plus. Je voulais que l’on aille jouer dans des petits clubs uniquement pour le plaisir. Le nom Silver Tour s’est imposé très naturellement et puis silver se traduit par argent en français et maintenant, j’ai la barbe plus sel que poivre (rires). La tournée n’a pas du tout été calculée pour fêter les 25 ans du groupe. Ça a été une envie subite comme ça pendant le COVID car à ce moment-là, je n’avais pas envie d’écrire, je n’étais pas inspiré et je m’ennuyais intellectuellement ; artistiquement, n’en parlons pas. J’ai formé un petit groupe de reprises Punk Rock, ça faisait longtemps que je n’étais pas monté sur scène et ça a déclenché quelque chose ; j’ai appelé les copains et je leur ai demandé si ça les tentait de faire quelques dates juste pour le fun.
Cette tournée anniversaire précède-t-elle l’arrivée d’un nouvel album ?
Oui ! Nous avons fait les premiers concerts l’été dernier et lors du premier festival à Granville, il y a eu une sorte de retour de bâton car je n’avais pas pris conscience à quel point cela m’avait manqué. Il y a eu un second festival en Suisse au mois d’août et nous avons eu les mêmes retours des programmateurs et des organisateurs qui nous ont demandé ce que nous attendions pour revenir avec un nouveau disque. Ça rassure, ça remet en confiance et on se dit why not. Ce n’est pas impossible que d’ici la fin de l’année, il y ait des petites bribes qui circulent…Le but est ne pas prendre trop de temps, de ne pas s’éterniser comme il y a longtemps car c’était une autre époque. Aujourd’hui, j’ai envie d’utiliser la spontanéité.
Sur scène, présentez-vous un « nouveau son » ?
Oui et cela s’est fait naturellement. Quand nous avons commencé à faire des résidences, nous avons eu envie de botoxer certains titres incontournables. Pas mal de morceaux ont subi ce lifting. L’intention a déterminé un nouveau son et c’était très chouette.
Quel serait l’album idéal pour faire découvrir Astonvilla à un néophyte ?
Je pense qu’il faudrait faire un mix entre « De Jour Comme De Nuit » et « Joy Machine ». « De Jour Comme De Nuit » représente la fin d’une longue période ; 15-18 ans ; avec des majors et un très bel enregistrement en Angleterre avec Daniel Presley aux manettes. Ensuite, il y a eu un break et « Joy Machine » a été notre premier album en autoproduction. Nous avons monté notre propre label et nous avons tout produit à la maison. Il y a vraiment un tournant entre ces deux albums.
Comment décrirais-tu votre univers ?
Dans l’écriture, il y a une poésie sociale. Certains textes qui ont été écrits il y a un paquet d’années sont toujours d’actualité. Dans cette poésie, il n’y a pas d’interprétation enragée car je n’ai pas la voix pour cela et je pense qu’il y a de très bons chanteurs Français ; notamment Kemar de No One Is Innocent ; qui ont cette gouaille, cette espèce de rage mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elle ne peut pas s’exprimer dans les textes. Quant à la musique, il y a une sorte de tension un peu Stoner dans le son et dans l’attitude. Nous sommes quand même dans du Rock en français. Il paraît que c’est un peu difficile de nous casser. Les influences sont vraiment tendues, trance et parfois planantes.
Quelle a été ta plus grande fierté dans le parcours du groupe ?
Ce serait trop facile de dire les Victoires de la Musique mais c’est toujours chouette d’avoir une récompense…Je dirais le Prix de la SACEM en 2010 ; ça a été une reconnaissance de nos pairs.
Votre nom fait référence notamment au club de foot, est-ce que cela aurait pu être une vocation si tu n’avais pas fait de la musique ?
Oui, je crois savoir que j’étais fait pour le foot ; à l’âge de 10 ans, j’avais été détecté par les instances du football à Vichy ; et je peux même dire que j’ai mis 45 ans pour accepter que je ne serai jamais footballeur. A cet âge-là, tu es déjà un vieux retraité du football.
Quel regard as-tu aujourd’hui sur l’industrie musicale ?
Je pense que les artistes n’ont pas besoin d’elle aujourd'hui pour exister même si c’est de plus en plus dur. Paradoxalement, il y a de plus en plus de musique ; elle est de plus en plus présente, partagée, offerte. Personnellement, je n’ai pas d’abonnements sur les plateformes qui ont un fonctionnement à l’opposé des labels de l’époque. Auparavant, les majors produisaient de grands artistes qui vendaient plein de disques et ces ventes-là permettaient de produire des artistes émergents. Il ne faut pas l’oublier. Nous avons bénéficié de cela chez BMG ou chez Sony, c’est pour ça qu’il faut le dire. Aujourd’hui, les plateformes reversent une somme incroyablement ridicule par streaming et je ne veux pas cautionner ça. De nos jours, l’industrie musicale est une grosse nébuleuse et nous allons voir cela de plus près quand nous sortirons notre nouvel album. Ça sera très intéressant d’aller prendre la température.
Te dis-tu parfois que si c’était à refaire, tu ferais différemment en ce qui concerne le groupe ?
Nous avons toujours eu une liberté artistique totale. Personne ne s’est jamais mêlé artistiquement de ce que nous produisions. Aucun directeur artistique ne nous a imposé quoi que ce soit. C’est donc difficile de vouloir changer cela…Peut-être que pour les Victoires de la Musique, nous aurions dû fermer notre gueule.
Comment compléterais-tu en 2022 le titre « Si Les Anges » qui figurait sur votre premier album ?
Si les anges…veulent bien arrêter de se planquer.
Quels sont vos prochains projets ?
Je ne suis pas certain qu’il y aura pléthore de concerts et de festivals cet été car nous n’avons pas encore de choses nouvelles à présenter. Nous travaillons tout seuls avec notre petite boîte de prod Orizon Sud et d’ailleurs, j’en profite pour dire qu’Aude et Francine sont vraiment des filles extraordinaires, ce sont de vraies guerrières passionnées et généreuses. Nous avons de la chance de les avoir avec nous. Elles se battent pour la musique et pour le spectacle vivant. Les projets actuels tournent autour de l’écriture, de la composition et du studio à Paris…Pourquoi pas également un album solo en parallèle au prochain album d’Astonvilla…
Sur quoi écris-tu actuellement ?
J’écris sur ce qui me passe par la tête et je fais le tri au fur et à mesure. C’est une sorte de retour à zéro au niveau de l’écriture et de la composition car ça faisait six-sept ans que je n’avais rien écrit ou composé. C’est très intéressant car c’est comme si je redémarrais dans ma petite chambre avec mes petites maquettes sauf qu’il y a quand même une marque Astonvilla qui est ce qu’elle est et qui me permet de savoir où je vais en ce qui concerne un album avec le groupe. Écrire et composer me permet d’exister et d’être dans une bulle surtout en ce moment à cause de l’actualité, de tout ce qui nous serre le cœur, de tout ce que nous venons de vivre et qui est pesant et oppressant. Aujourd’hui, la création musicale me fait un bien fou.
Astonvilla - Badminton (Clip officiel)
Music video by Astonvilla performing Badminton.Directed by : Ryther© 2015 Twicky RecordsAlbum "Joy Machine" disponible : http://bit.ly/album-joy-machineRejoi...
Astonvilla - Un million de lézards
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