Rencontre avec Pauline Bisou au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Soleil Noir » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice et interprète. J’ai 35 ans, j’ai des racines bretonnes et provençales. Je travaille avec toute une équipe sur ce projet musical, je suis loin d’être toute seule.
Ton projet est composé d’un livre autobiographique et d’un EP à paraître, les deux sont-ils nés simultanément ou l’un a-t-il inspiré ?
Ça a été comme un jeu de ping-pong entre les deux. Au départ, j’ai utilisé l’écriture comme un exutoire. Ce projet n’était pas prévu mais j’ai écrit par nécessité, cela a créé un livre et l’écriture a finalement entraîné la musique. L’un a nourri l’autre simultanément et en fonction des rencontres que je faisais au fur et à mesure que le projet avançait.
Quelle est la symbolique de ce soleil noir qui donne son nom à ton premier titre ?
Pour moi, ce soleil noir représente la toxicité. C’est à la fois quelque chose dont on a besoin mais qui est aussi toxique. En l’occurrence, on peut interpréter ce soleil noir comme étant une relation ou une personne ; les deux fonctionnent.
De quoi parles-tu dans cette chanson ?
Je parle d’une relation toxique que j’ai moi-même vécue. Au départ, cette histoire d’amour est assez classique mais elle dégénère au fur et à mesure que le temps passe. Il est question de dépendance toxique dans cette chanson, de quelqu’un qui aime l’autre pas pour ce qu’il est mais pour l’image qu’il renvoie afin de se valoriser.
Peux-tu nous en dire plus sur sa mise en images ?
Ce clip réalisé par Édouard Granero a été tourné à Marseille au Hangar Belle de Mai, un lieu qui nous a permis d’explorer beaucoup de choses. La danse était vraiment un souhait car je voulais retranscrire au plus près ce que j’avais ressenti, par des mouvements interprétés avec justesse. Rien n’a été laissé au hasard même si parfois on a l’impression que c’est le cas dans le feu de l’action. Floriane Ribière a créé la chorégraphie qu’elle a travaillée ensuite avec le danseur Hamza Damra ; ils ont tous les deux une vraie présence. Le projet s’est construit au fur et à mesure des rencontres. Au départ, Édouard Granero ne se trouvait pas légitime pour parler de ce sujet-là mais j’étais convaincue qu’il fallait qu’on travaille ensemble. Il y avait une connexion, on se comprenait, et puis il y a de la douceur, de l’écoute, de la compréhension, de la patience chez lui et je savais qu’il avait les épaules pour monter ce projet-là et le soutenir. J’ai senti que ce clip se ferait avec lui et personne d’autre.
Pourquoi n’est-ce pas toi qui interprète la protagoniste ?
Je pense que j’avais besoin de mettre une distance entre mon histoire et ce que je livre ; qui ne m’appartient plus vraiment maintenant. Par ailleurs, j’avais besoin de quelqu’un qui puisse exprimer le mouvement et je ne suis pas danseuse. Floriane Ribière a fourni un énorme travail pour retranscrire certaines émotions via des mouvements parfois difficiles.
« Soleil Noir » est-il le début de « l’histoire » ?
Oui et l’explication est très simple. Durant toutes les années où j’étais dans cette relation, je me suis oubliée. J’ai oublié qui j’étais, je ne faisais plus ce que j’aimais, j’ai complètement mis de côté toutes mes aspirations et c’est revenu naturellement quand j’ai mis fin à cette relation. « Soleil Noir » est finalement une renaissance et ma renaissance est le début du projet. Toute la suite est vraiment liée au livre ; les textes de mes chansons y sont et on y retrouve vraiment la chronologie de mon évolution et de ma reconstruction.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Coloré, doux, gentil et généreux.
L’EP à paraître sera-t-il un premier pas vers un album ? Imagines-tu un format long différent de ton EP ?
Pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas posé ces questions-là et je ne suis pas certaine de pouvoir y répondre car je fais les choses au feeling en fonction de ce que je ressens. C’est difficile de programmer à l’avance. Tout ce que j’ai fait n’était pas forcément prévu mais je l’ai fait avec le cœur. En ce qui concerne la suite, les choses se dérouleront naturellement…
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Niagara que mes parents écoutaient beaucoup ; j’ai compris les textes bien plus tard mais je trouve qu’ils étaient assez précurseurs, provocateurs et engagés pour l’époque ; MC Solaar, Doc Gynéco, du Jazz, de la musique des Balkans, la musique que nous ramenions de nos voyages, de la musique Africaine et Orientale, Cheb Mami, Youssou N’Dour…Mes parents écoutaient des choses extrêmement diverses et même du Punk ; à la maison, nous avions des disques de Nina Hagen et de Klaus Nomi, je trouvais ça étrange mais j’étais attirée par ces artistes et ça m’arrive de les réécouter aujourd’hui.
Quels seraient tes conseils pour s’en sortir à celles et ceux qui vivraient aussi une relation toxique ?
La première étape est de s’en rendre compte et c’est très compliqué quand on est dedans. Prendre conscience n’est pas toujours évident. Il faut se faire aider, par des proches si c’est possible mais pas forcément car ce n’est pas évident quand l’affect rentre en jeu. Dans la mesure du possible je dirais s’entourer de professionnels de santé et d’associations qui sont hyper à l’écoute ; je pense notamment à La Maison Des Femmes qui se trouve à Saint-Denis, ils font un travail incroyable auprès de femmes qui sont dans des relations extrêmement difficiles. Il faut tirer la sonnette d’alarme très vite, en parler peu importe la personne car il n’y a rien de pire que de se murer dans le silence. Commencer à dire quelque chose, c’est le premier pas pour s’en sortir.
Pauline Bisou - Soleil noir (clip)
Mon livre "Bisou", disponible : https://www.paulinebisou.com/livre-1Instagram : https://www.instagram.com/paulinebisou/?hl=frFacebook : https://www.facebook....
Soleil noir - Single par Pauline Bisou
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