Rencontre avec Laszlo Jones au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Beyond The Door » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis Hollando-Libanais, multi-instrumentiste mais principalement guitariste, auteur, compositeur, chanteur et producteur. J’ai fait beaucoup de choses depuis mes débuts. Je viens du Rock ; je suis plutôt un metalleux dans l’écoute en tout cas ; j’ai été guitariste de session pour des artistes Hip Hop ; j’ai joué notamment pour Lord Kossity ; j’ai écrit des chansons pour d’autres, j’ai composé énormément pour des publicités mais aussi pour des films ; j’ai co-écrit la B.O de « Seul Two » ; et j’ai sorti l’album « Banana Nation » en 2010. Ce disque qui était signé en France chez Universal m’a permis de faire de la scène et des radios.
Hormis les singles « Arise » paru en 2013 et « Glory » en 2020, pourquoi n’as-tu pas donné une suite plus tôt à « Banana Nation » ?
Après « Banana Nation », j’ai pris un petit break en ce qui concerne la musique car l’expérience en major ne m’avait pas vraiment plu. J’avais le sentiment d’être un peu contraint et je me retrouvais à faire des choses dont je n’étais pas forcément hyper convaincu. J’avais besoin d’une pause pour faire le point. Durant cette période, j’ai continué à écrire à droite à gauche notamment dans la pub. Il y a quelques années, je suis parti m’installer à Beyrouth ; j’ai retrouvé du temps là-bas et je me suis dit que j’avais envie de recommencer mais sur un autre format ; quelque chose de plus Rock qui soit pur, sans compromis artistiquement parlant et plus violent car bizarrement, les années ne m’assagissent pas (rires).
Seraient-ce les confinements liés à la pandémie qui t’ont donné l’impulsion pour créer ton nouvel EP ?
Oui et non car j’avais commencé à y réfléchir avant le premier confinement qui m’a en revanche offert une tranquillité sociale. J’ai pu m’enfermer avec ma musique durant le temps que je trouvais nécessaire sans être sollicité à droite à gauche. Le confinement a été une sorte d’alibi assez confortable dirons-nous.
Peux-tu nous dire plus en détail comment est né ce nouveau disque ?
Je tiens à dire que j’ai eu la chance d’être entouré de personnes extraordinaires dans ce projet dont mon coproducteur Michael Buyens qui a œuvré notamment pour The Gathering. J’ai appelé tout simplement Michael qui vit en banlieue parisienne pour savoir ce qu’il faisait à ce moment-là, je lui proposé de faire un disque ensemble et il a accepté. Je lui ai envoyé un billet d’avion pour qu’il vienne à Beyrouth, nous avons écouté de manière intensive les 500 titres qu’il y avait dans mon ordinateur et nous en avons sélectionné un certain nombre. Ensuite, je suis venu présenter notre short list à Delphine ma manageuse à Paris et nous l’avons affinée de nouveau ensemble avant de partir en prod.
Quels thèmes abordes-tu sur « Beyond The Door » ? La situation sanitaire a-t-elle eu une influence sur tes nouveaux morceaux ?
Non, je n’ai pas écrit sur l’actualité car je me dis toujours qu’il y a un avant et un après. Les thèmes de mes chansons sont généraux ; universels ; car je n’aime pas les lier à des faits divers. En revanche, du fait de la pandémie, on va apprendre des choses sur l’humain et ceci deviendra des généralités. En ce qui concerne les thèmes des chansons que l’on retrouve sur « Beyond The Door », il y a notamment la guerre, l’amour plus fort que la mort, l’âme…La mort est très présente.
Qu’y-a-t-il au-delà de cette porte ?
C’est une vraie question à laquelle je n’ai pas de réponse ! Pour moi, quand on regarde les différents aspects de la mort, on peut y trouver un certain réconfort dans le sens où avant la mort, il y a la vie qui est un don et c’est ça le plus important. Cette porte symbolise le monde de l’au-delà qui est présent ou non mais quoiqu’il en soit, un jour ou l’autre, on se retrouvera devant comme l’illustre la pochette de l’EP. Le jour venu, on pourra voir ce qu’il y a derrière ; ce qui est relativement intéressant ; mais aussi regarder ce qu’il y avait devant.
Musicalement, comment as-tu voulu ce disque ? Est-ce une continuité ? Une évolution ?
Je suis encore très content de mon album mais j’estime qu’il a un peu été fait sous contraintes de l’industrie. J’ai conscience que ce disque était un peu difficile à classer mais s’il y avait quand même une sorte de format Pop global. Pour « Beyond The Door », la règle, c’était qu’il n’y en avait pas ; je ne me suis pas mis de barrières. J’ai fait absolument ce que je voulais. Dès le début, on m’a dit qu’il faudrait que je fasse quelque chose de plus homogène car ça serait plus facile à travailler mais j’ai fait ce disque comme j’en avais envie notamment en expérimentant certaines choses.
Comment décrirais-tu ton univers artistique ?
Éclectique et assez personnel. J’ai voulu y mettre un mélange de noirceur qu’il y a à l’intérieur de moi et que j’ai laissé s’exprimer sur ce disque et d’espoir car je suis quelqu’un de très positif et le tout est saupoudré de poésie.
Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images de « Save My Soul » ?
Quand l’EP a été terminé, il n’y avait pas de singles prédéfinis mais j’avais dans l’idée de faire trois clips. J’ai envoyé mes morceaux aux trois réalisateurs avec lesquels j’avais envie de travailler et je leur ai demandé de me dire quel était celui qui les inspirait. J’ai eu de la chance, ils ne m’ont pas tous répondu le même ! Le clip de « Save My Soul » a été réalisé par Pascal Bourdiaux qui est assez incroyable et qui a fait beaucoup de choses en France dont le film « Le Mac » qui est culte pour moi. Nous avons discuté ensemble de ce que sont la vie et la mort et comme il y a un trajet entre les deux, nous nous sommes dit qu’un bus était assez bon véhicule pour illustrer cela. Nous avions eu une première idée mais au final, nous avons opté pour un clip qui montre la rédemption. Pour ma part, j’ai du mal avec l’idée d’attendre la rédemption car il y a toujours eu de l’hypocrisie là-dessus depuis la nuit des temps, on a toujours parlé d’un code de conduite, de ce qui est bien ou non et ceux qui font ce qui mal sont pardonnés au final. Au XXIème siècle, je pense que l’humanité est suffisamment évoluée civilisationnellement pour que l’on ait une notion de base de ce qui bien ou non et si on veut vivre sa vie comme quelqu’un de bien, il faut l’être. C’est ce que nous avons voulu montrer dans ce clip avec ces passagers qui ne sont pas tout blanc.
Aimerais-tu mixer les genres et collaborer avec des DJS/producteurs Electro-House, des rappeurs et /ou des artistes Français ?
Je l’ai déjà fait et à l’époque, c’était avec mon super pote Benjamin Paulin. On m’a souvent demandé pourquoi je ne chantais pas en français et cela vient du fait que je n’ai pas grandi en France, je n’ai pas été imprégné de chanson Française pendant ma jeunesse et même si je maîtrise correctement la langue, ce n’est pas ma langue favorite en littérature ni en musique. Ce n’est pas dans mon ADN musical. J’ai tenté l’exercice mais c’est très difficile ; je ne m’en sens pas forcément capable. A voir si je collabore à l’avenir avec des personnes qui me mettent dans des conditions où je me sentirais à l’aise. En tout cas, j’aime bien De Palmas en tant que guitariste et chanteur. De Palmas, ça en jette, c’est toujours la classe. En ce qui concerne des rappeurs ; c’est déjà fait également mais pas en tant qu’interprète car j’ai composé un album pour Doc Gynéco. Bosser avec des DJS et faire des remixes, je trouve ça intéressant ; c’est quelque chose que j’aimerais bien faire mais il faut que je rencontre les bonnes personnes.
Quel serait ton rêve artistique le plus fou à réaliser ?
Bosser avec des artistes que j’admire comme Marty Friedman de Megadeth ! Je n’ai pas encore exhaussé tous mes rêves mais j’en ai quand même cramé une petite partie sur ce disque car il a été mixé par Kane Gregory Churko qui est pour moi le meilleur ingé son du monde ; il est Canadien mais il vit à Las Vegas et il a bossé avec les plus grands. Par ailleurs, je suis fan de guitaristes et j’avais dit à Dan mon second manager que j’aimerais bien avoir Alex Skolnick de Testament sur mon titre « Kill Myself » ; il a envoyé un mail au management et toutes les planètes se sont alignées, la collaboration s’est faite. Je suis fan d’Alex Skolnick depuis mes 14 ans et il joue sur mon disque ! Les rêves les plus fous sont en cours ! Faire un Stade de France un jour même en première partie de quelqu’un mais j’y vais step by step…