Rencontre avec Florent au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Ins & Outs » le nouvel album de Skalli !
Peux-tu présenter Skalli à nos lecteurs ?
Skalli s’est formé au début des années 2010 avec Serge sur les chansons que j’écris, sachant que cela peut prendre plein de formes variables sur scène et ce nom qui est le mien permet de rassembler comme une famille sous un nom commun. J’écris et je compose les morceaux et après, nous les arrangeons ensemble ; pour ce second album, cela s’est beaucoup fait en live avec d’autres musiciens ; Pierre Guéant qui est bassiste et Virgile Allien qui est guitariste et qui a une brillante carrière solo. A l’heure actuelle, Pierre et Virgile sont sur leurs projets et nous sommes donc accompagnés par deux autres très bons musiciens Paul Herry-Pasmanian à la basse et aux chœurs et Galindo Cuadra à la guitare lead. Sur scène, je chante et je joue de la guitare rythmique et Serge joue de la batterie et il fait aussi des chœurs.
Comment vous êtes-vous rencontrés avec Serge ?
Par des amis communs, il y a longtemps. Nous avons tous les deux joué dans des formations différentes ; moi en France et aux Etats-Unis et Serge à Paris. Quand nous nous sommes rencontrés, étant tous les deux musiciens, nous avons très rapidement échangé ensemble. Nous sommes devenus potes très vite. Nous avons toujours eu envie de jouer ensemble mais l’occasion ne s’était pas présentée jusqu’à ce que Skalli se lance en fait.
Aviez-vous en tête dès le début la direction musicale que vous vouliez donner à ce projet ?
Je ne sais pas si nous l’avions consciemment mais vu nos goûts, cela ne pouvait pas en être autrement. En 2011, Jonathan Wilson a publié l’excellent « Gentle Spirit » et en termes de sonorités et d’ambiance, c’était exactement ce que nous aimions et nous écoutions ce disque en boucle. En ce début des années 2010, pour moi, c’était comme si un Neil Young un poil plus moderne qui faisait des choses incroyables arrivait sur le devant de la scène. Dans ce que j’écris, il y a un côté Pop indéniable car j’ai tellement écouté les Who et les Beatles que cela fait vraiment partie de mon ADN.
Pourquoi y-a-t-il autant d’écart entre « Stories » et « Ins & Outs » ?
« Stories » était un peu un jet d’idées personnelles mais il n’y avait pas forcément une grande cohérence de son et s’il y a beaucoup d’écart entre ce premier album et « Ins & Outs », c’est parce que nous nous sommes posés. Ce n’est la créativité qui manquait ; je crois que ça n’arrivera jamais chez Skalli ; si nous devions sorti un album tous les quatre mois, nous le ferions. Nous avons pris notre temps pour « Ins & Outs » car nous voulions vraiment arriver à ce son. L’enregistrement en lui-même a été long également car nous avons pris le temps de sélectionner les guitares, les amplis et les micros pour chaque partie.
Le choix des titres de ce nouvel album a-t-il été fait par rapport aux retours que vous auriez pu avoir en live ?
Ça a joué un petit peu mais ce choix s’est fait sur nos quatre avis quand nous étions dans la même pièce avec des goûts relativement communs qui nous indiquaient ce qui marchait ou moins. En live, on voyait que le public réagissait bien sur certaines chansons. Le choix de « Pantomimes » comme premier single vient pas mal de la réaction du public tout comme celui du second extrait qui arrivera prochainement.
Peux-tu expliciter le titre de ce second album ?
Sans nécessairement l’avoir conçu comme cela à la base, il s’avère que cet album est constitué d’une série d’histoires de rencontres. Pour illustrer cela, j’aime donner l’image du sac de billes que l’on jette, les billes vont se croiser, s’entrechoquer, prendre parfois la même direction pendant un moment, parfois diverger directement et parfois s’accompagner pendant toute la vie. Pour moi, les rencontres sont un peu cela. Il y a des gens qui restent dans notre vie, d’autres qui sont là ponctuellement, des gens que l'on marque et d’autres pas. Ce titre reflète cela, les gens qui entrent et sortent de notre vie et c’est aussi une histoire de perception de temps car pour certaines personnes, une rencontre d’il y a 15 ans est toujours très actuelle dans leur ressenti alors que pour d’autres, elle l’est moins.
Quelles thématiques abordez-vous sur ce disque ?
Au-delà des rencontres et du temps, les relations avec les autres et elles sont multiples. Les sujets sont vastes. Sur cet album, on retrouve des chansons qui parlent de fin de relation, d’amour, de départ, de décès de personnes qui comptaient beaucoup pour moi…
Qu’aviez-vous envie de transmettre aux auditeurs avec cet album ?
L’envie avec ce disque était de faire rêver un peu. Nous avions à cœur de porter l’émotion de l’auditeur avec des harmonies vocales, des ambiances, des réverbérations qui soulagent et élèvent à l’écoute.
Comment qualifierais-tu l’univers de ce disque ?
Ethérique par moments, rêveur certainement et un peu mélancolique parfois ; à regarder vers le passé ; à l’image de la pochette de ce disque.
Comment expliquerais-tu le côté intemporel de ce disque ?
Nous recherchions un son vintage pour cet album et pour l’avoir, nous nous sommes dit que cela passerait par le fait de faire ce disque dans des conditions conformes à ce qui se faisait à l’époque. Du coup, nous ne nous sommes pas envoyé des pistes en MP3 car ça n’existait pas dans ces années-là, nous nous sommes réunis dans une même pièce, nous avons joué, cherché le son, vu ce qui se passait et gardé ce qu’il fallait garder. Le son de cet album s’inspire de la Folk-Rock des 70’s et un petit peu late 60’s. Au-delà de cela, les mélodies demeurent de la Pop qui pour moi a été inventée par les Beatles mais le terme signifie populaire et si dans les années 60, c’était le style des Beatles, ensuite, c’est devenu celui de Michael Jackson, Madonna, Justin Bieber….Finalement, la Pop, ce n’est pas que Dua Lipa à l’heure actuelle, elle est une déclinaison de ce style et nous en sommes une autre dont le son n’est peut-être aussi actuel que d’autres artistes.
Allez-vous développer visuellement cet album…peut-être de façon animée dans l’esprit de la poche d’« Ins & Outs » ?
C’est bien vu comme question car nous sommes en train de préparer cela. Pour le moment, nous ne savons pas exactement quelle forme cela va prendre mais nous avons une première série de concerts qui arrive et j’aime que les gens en prennent autant plein les yeux que plein les oreilles. J’aime qu’un concert ne soit pas qu’un concert. Nous cherchons à communiquer une émotion et pour moi, un concert est un instant de partage de vie. Tout l’univers visuel est important, il est porté par le premier clip qui a été réalisé par Oriane Rondeau qui est une artiste incroyable. Un second clip réalisé par ses soins arrivera au mois de mars et il sera différent en termes de rendu.
Quelles seraient les principales forces de Serge qui est membre co-fondateur de Skalli ?
C’est un musicien incroyable ; c’est un très bon batteur qui possède un goût sans concession, il sait tout de suite où l’on va aller ou pas quand il écoute une idée et il a un sens de l’arrangement musical considérable ; il sait ne pas en mettre trop et laisser la place au silence s’il trouve que c’est mieux. A chaque fois, Serge a une vision.