Retrouvailles avec Théophile au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution d’« Abscisse » !

« Abscisse » est-il dans la lignée de ton premier EP éponyme paru en 2019 ?

« Abscisse » est dans la lignée musicale de mon premier EP même s’il y a eu pas mal d’évolution aussi. Des titres comme « Oate » et « Illusion » s’inscrivent dans la continuité de mon premier disque mais en ce qui concerne les autres morceaux, comme j’ai vraiment tout fait tout seul de a à z, j’ai encore plus mis ma patte dedans. Même si je n’aime pas trop ce mot-là, il y a des sonorités plus urbaines sur cet EP.

Depuis deux ans, dirais-tu que tu as encore plus affiné ton écriture ?

Je ne m’en rends pas forcément compte mais cela vient au fur et à mesure du temps en écrivant et en composant. Les textes de cet EP sont plus frontaux tout en restant poétiques quand même. J’avais envie de dire des choses qui se comprennent dès la première lecture.

Pourquoi as-tu baptisé ton nouveau disque « Abscisse » ?

Tout simplement car il y aura un autre disque qui s’intitulera « Ordonnée » et on saura plus tard pourquoi…

Quelles thématiques abordes-tu sur ce troisième pas discographique ?

Ce disque parle de liens sociaux, de partage, un peu de politique, de colère, de haine, d’amour, du mélange des deux…Ce sont des choses qui me touchent et qui me correspondent.

Ces thèmes étaient-ils déjà en toi depuis longtemps ou serait-ce tout ce qui a gravité autour de la pandémie qui les a fait ressortir ?

La colère est plus ressortie avec la pandémie, l’amour aussi en même temps, je pense que cela a exacerbé le tout et cela a permis de se rendre compte de plein de choses.

Peux-tu nous en dire plus sur la trilogie qui a précédé la sortie d’« Abscisse » ?

C’est une trilogie de titres et de clips que nous avons fait avec des amis à moi du côté d’Angers. Avec Seb & Hugo, nous avons voulu raconter une histoire au travers de ces trois vidéos. Dans le clip d’«Illusion », deux enfants pénètrent dans une école pendant la nuit, ils y rêvent et construisent une fusée pour s’en aller quelque part. Dans celui de « Jamais Jamais », on les retrouve plus vieux en road trip dans la montagne, ils vivent ensemble plein de choses difficiles et belles en même temps. Dans celui qui illustre « Oate », il n’y a plus qu’un des deux amis car l’autre est décédé. Tout le long du clip, il est tout seul, il danse, cela représente la solitude heureuse et à la fin, il rend hommage à son ami décédé en déposant un Playmobil sur sa tombe.

T’es-tu retrouvé dans l’amitié qui lie à l’écran Jean et Max ?

J’ai écrit « Jamais Jamais » pour un ami qui est berger dans la montagne et j’ai essayé de retranscrire notre amitié dans ce morceau et dans la vidéo qui l’illustre.

Les pochettes des singles extraits d’ « Ancrage à Bon Port » ; ton disque de covers ; étaient toutes d’une couleur différente, laquelle donnerais-tu à « Abscisse » est pourquoi celle-là ?

Peut-être la couleur jaune car c’est plus solaire. Les chansons qui composent « Abscisse » ont des thèmes qui peuvent être parfois tragiques mais il y a toujours du positif dans ces morceaux. Quand on écoute ce disque, il n’est pas hyper joyeux du début jusqu’à la fin mais comme je suis quelqu’un de positif, je pense que cela transparaît dans mes titres. Le jaune me va bien.

« CCA-CCF » possède quelque chose de très viscéral, penses-tu t’inscrire de plus en plus dans une chanson française brute qui sort des tripes ?

J’ai effectivement écrit ce titre-là car j’avais quelque chose à dire qui venait des tripes et je n’ai pas eu envie de réfléchir à l’enjoliver avec des rimes et une mélodie, je voulais juste écrire un texte brut et puissant dans l’instrumental afin de servir vraiment le texte. Je ne pense pas que cela va être de plus en plus comme cela à l’avenir car « CCA-CCF » est un peu un ovni et je ne sais même pas si j’arriverais à réécrire un titre comme celui-là car il est né vraiment sur le moment.

Chez qui te retrouves-tu actuellement d’un point de vue musical ?

Ce serait plus dans le Rap. Je n’écoute quasiment plus que ça maintenant car j’y retrouve des thèmes que je ne trouve plus dans la chanson. Les rappeurs ont des choses à raconter et je trouve qu’il y a vraiment quelque chose de fort notamment chez Nekfeu.

Dans tes prochains projets, y aurait-il de la scène, écrire pour d’autres, un album ?

Da la scène, bien sûr, à fond car c’est le but. Je vais jouer au café-spectacles Les Folies Angevines à Angers le 24 novembre. Un album, cela dépendra de comment marchera l’EP mais je dois avoir trente ou quarante chansons d’avance, il y a donc de quoi faire. En ce qui concerne l’écriture pour d’autres, je ne suis pas certain d’être prêt à faire ça car à chaque fois que je me dis que je vais écrire pour un autre artiste, je m’accapare encore trop le texte…à la limite, produire pour d’autres car je fais aussi de la production musicale, ce serait plus facile pour moi. Après, je ne suis pas fermé, je pourrais essayer, il suffirait d’une bonne connexion avec quelqu’un afin de mélanger des univers…Pour l’instant, en tout cas, ce n’est pas prévu.