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Retrouvailles avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son second album !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son second album !

Nous nous étions rencontrés à l’automne 2018 et tu nous avais déjà parlé de ton second album à paraître…pourquoi a-t-il pris autant de temps ?

Cela est dû en grande partie à cause du COVID mais également parce que j’ai vraiment pris le temps d’écrire ce que je voulais dire dans ces nouvelles chansons. Je n’avais pas envie de bâcler cet album. Nous avions beaucoup de matière, il a fallu faire des choix même s’ils ont été difficiles et sur ce disque, on retrouve ce dont j’avais le plus envie de parler sur le moment.

Durant ces trois ans, le style musical de ton disque a-t-il évolué ? « 1988 » pourrait sous-entendre une orientation 80’s…

Ce disque est complètement 80’s dans ses sonorités et cela se reflète sur la pochette de « 1988 ». J’avais ce style musical en tête dès que j’ai recommencé à écrire. Nous avons eu la chance d’enregistrer au Studio CBE à Paris et ce lieu est encore dans son jus ; il y a encore le lambris de Claude François, la moquette et les lampes n’ont pas changé, c’est une sorte de caverne d’Ali Baba où l’on trouve tout pour faire de la musique un peu vintage. Le lieu s’y prêtait et j’avais vachement envie de faire quelque chose qui sonne très années 80 car mes textes ne sont pas très gais en général ; ils sont un peu badants ; et dans les 80’s, c’était une spécialité de faire danser sur ce genre de textes. Pour citer des exemples de chansons, « Les Démons De Minuit » parle d’un cocaïnomane et « Macumba » d’une immigrée qui fait le trottoir pour pouvoir manger et nous avons tous dansé dessus.

1988 fait référence à ton année de naissance ; dirais-tu que ton second pas discographique est une sorte de bilan peut-être teinté de nostalgie ?

Ce n’est pas un bilan car je pense être trop jeune pour en faire un. Ce disque est nostalgique dans le sens où musicalement, c’est du néo-vintage. Je ne fais jamais une soirée sans mettre au moins une fois un titre des années 80 ; souvent vers deux ou trois heures du matin quand tout le monde est bien mort. C’est ma manière de vivre ces années-là car même si je suis née en 1988, ce sont les années 90 que j’ai connues.

Retrouvailles avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son second album !

« Phoenix » ton single actuel est dédié à ton père, est-ce que le fait de « renaître de ses cendres » est l’un des enseignements que tu retiens de lui ?

Ce titre n’est pas forcément dédié qu’à mon père car cette chanson s’applique malheureusement à toutes les personnes qui sont atteintes d’un cancer. Il faut savoir que cette maladie est faite tout le temps de hauts et de bas ; quand on pense que ça va mieux, le lendemain, ça ne va plus du tout et inversement. Ce côté phœnix traverse tous les malades qui ne savent jamais s’ils vont survivre ou mourir de ce cancer. C’est très en dents de scie sans arrêt.

Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images de « Phoenix » notamment sur les symboles présents dans ce clip ?

Dans ce clip, il y a des petits clins d’œil à mon père. La cassette au début où il y a inscrit « Réussir Sa Vie » fait référence à un ancien titre à lui et je l’échange avec « Le Phoenix » comme si c’était une passation de pouvoir. On voit également le maillot de cycliste avec lequel il a gagné le Tour de France, la Coupe d’Europe, le sweat du record de l’Atlantique du Phocéa…Ce ne sont que des originaux que je suis allée piquer dans son armoire. Dans ce clip qui a été tourné dans le grenier de la maison de campagne de mes parents, il y a également mon frère. J’ai eu envie de refaire « La Boum ». Durant le tournage, j’étais dans ma bulle avec « Le Phoenix » dans mon casque et pendant ce temps-là, tout le monde dansait sur la chanson « I’m So Excited » des Pointer Sisters. J’avais le souhait de tourner un plan séquence car c’est un one shot avec lequel on ne peut pas tricher. Esthétiquement, c’est quelque chose que j’adore et ça s’y prêtait bien. Ce tournage a été incroyable à vivre, nous étions hors du temps.

Comment ton papa a-t-il reçu cette attention de ta part et qu’a-t-il pensé de ton nouvel album ?

A l’heure où nous faisons cette interview (quelques jours avant la sortie de « 1988 »), il n’a pas encore écouté cet album et d’ailleurs, comme aucun membre de ma famille. C’est une habitude chez moi, je ne fais jamais écouter avant afin de ne pas me faire influencer. Ma famille a pu écouter les singles déjà disponibles mais ils découvriront « 1988 » au moment de sa parution. En ce qui concerne le clip, il l’a visionné tout seul dans sa bulle, il n’a pas voulu que l’on soit autour de lui. J’imagine que ça lui a fait plaisir et qu’il a été ému mais je n’étais pas là pour le voir.

Retrouvailles avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son second album !

Quels sont les thèmes présents sur « 1988 » ?

Je parle notamment de la manière dont la vie est tout le temps compliquée à vivre dans « Rodéo », de notre incapacité à faire soigner quelqu’un quand il ne le veut pas dans « Petite Merveille » qui est dédié à l’un de mes amis, de s’imaginer des choses notamment une relation avec quelqu’un dans « Le Corbeau », des personnes âgées dans « Les Cheveux Argentés » ; pour ma part, je trouve que nous ne les mettons pas assez en avant en France, un peu comme s’ils avaient fait leur temps et qu’ils devaient finir leur vie dans un EHPAD ; de l’amour Kleenex dans « L’Amour En Solde », d’écologie, d’une folle nuit d’amour, d’alcoolisme…Un petit antidépresseur peut-être ? (Rires)

Pourquoi n’y as-tu pas inclus l’excellent « Malaisant » sorti l’année dernière ? Est-ce parce que ce titre était « hors sujet » sur ton album ?

Non, le thème n’était pas hors sujet car « Malaisant » abordait les violences conjugales et c’est quelque chose qui me touche ; ce titre ne figure pas sur l’édition physique de l’album car je ne voulais pas faire du « recyclage » ; je voulais présenter du neuf ; mais il est présent sur la version digitale tout comme « We Love ».

Tes derniers clips ont tous une esthétique forte, le visuel fait-il partie intégrante de ton projet musical ?

Pour moi, le visuel est extrêmement important car il faut que les gens puissent comprendre immédiatement. L’image, les détails et le stylisme sont hyper importants. Par le biais de mes clips, j’espère que les gens arriveront à cerner assez rapidement la folie qui est en moi.

Retrouvailles avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son second album !

Si tu avais à faire passer un message avec « 1988 », quel serait-il ?

Il y en aurait tellement…je n’arriverai pas à en choisir un seul ; ce serait un peu comme me demander quel serait mon titre préféré sur ce disque, ça dépend des moments. J’ai tellement de choses à dire que je ne pourrai pas le faire en une phrase d’autant que je suis pipelette comme tout (rires). Sur ce disque, il y a plein de messages et ils sont tous égaux en termes d’importance pour moi.

Tu as peu connu les années 80 à l’époque mais à l’heure d’aujourd’hui qu’en retiens-tu d’un point de vue culturel ?

Le stylisme et la musique. Musicalement, ils étaient très forts, les refrains étaient vraiment mélodiques, ils osaient des choses, il y avait une véritable liberté musicale. Il y avait une richesse de propositions, ce n’était pas binaire. D’un point de vue vestimentaire, c’était fort aussi même encore aujourd’hui, on identifie immédiatement cette décennie, ce qui n’est pas forcément le cas avec les années 90 ; c’est très marqué et j’aime bien cela ; à cette époque-là, ils ne faisaient pas les choses à moitié.  

https://www.facebook.com/TapieSophie
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