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Rencontre avec Pauline Chagne à l’occasion de la sortie de « Mélancolie Lolita » !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Pauline Chagne à l’occasion de la sortie de « Mélancolie Lolita » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis musicienne ; harpiste ; actrice, chanteuse et auteure des paroles de mes chansons.

Comment se fait-il que ton premier single ne soit sorti qu’en 2020 ?

La musique a été un long parcours pour moi ; je dirais que ça a été un peu comme un amant difficile. Toute petite, j’ai commencé la musique en jouant de la harpe ; j’ai suivi un cursus classique, je suis allée jusqu’à mon prix, ensuite, je suis entrée en orchestre mais j’ai tout quitté car c’était un milieu horrible dans lequel il m’est arrivé de faire des mauvaises rencontres. Je suis devenue actrice et à ce moment-là, j’ai renoncé à la musique sauf qu’elle m’a très vite rattrapée. Je me suis retrouvée dans des pièces musicales dans lesquelles je m’exprimais musicalement en chantant et je me suis rendu compte que ça me manquait. Chemin faisant, j’ai fait un spectacle sur une jeune femme qui rêve d’être la chanteuse Barbara et qui donc l’incarne du mieux qu’elle peut. En chantant Barbara qui est une femme que j’admire sur plein d’aspects humains, musicaux en tant d’autres, j’ai eu envie de chanter mes chansons. Je pense que c’est un peu comme cela que ça a refait son entrée dans ma vie. Comme je ne voulais pas composer car je pensais avoir rompu avec ce genre de procédé musical, j’ai rencontré quelqu’un qui a eu très envie de le faire pour moi. J’ai écrit mes textes, je me suis mise à chanter, la harpe ne faisait pas du tout partie de l’équation car je ne pouvais plus la voir sauf qu’un jour, j’ai rencontré une harpe nouvelle, électrique, totalement inouïe.

Justement, peux-tu nous en dire plus sur ton instrument de prédilection ?

Nous sommes très peu de musiciens à en jouer dans le monde ; une petite poignée seulement. Cette harpe se porte en bandoulière et c’est sa grande particularité. On peut bouger avec et prendre la scène comme une rockstar. Quand j’ai vu cette harpe-là, mes yeux ont brillé, j’ai rêvé à nouveau, j’ai fantasmé, j’ai entendu des sons que je n’entendais pas avec mon ancienne harpe. Joris Beets qui a inventé ce nouvel instrument est bassiste et harpiste et il voulait pouvoir faire une performance de guitar hero à la harpe. Il a imaginé cette harpe qui a été développée aux États-Unis par Salvi ; autant dire que ça a été une tannée pour en avoir une en France ; je l’ai vraiment attendue comme une enfant attend ses cadeaux de noël.

Rencontre avec Pauline Chagne à l’occasion de la sortie de « Mélancolie Lolita » !

Comment nous parlerais-tu d’ « Orange Sanguine » ; chanson avec laquelle tu t’es présentée au grand public l’année dernière ?

« Orange Sanguine » est une chanson résolument féminine et féministe aussi  et c’était une vraie volonté de ma part. Cette chanson est née après cette période de premier confinement qui nous laissait entrevoir un espoir sur la suite. « Orange Sanguine » me représente dans un sens mais également mon engagement envers les femmes. J’ai mis en avant ma féminité dans cette chanson mais aussi mon engagement féministe et tout cela dans une fête colorée, Pop et même un peu déjantée car j’aime beaucoup que les choses soient faites avec humour. « Orange Sanguine » était une explosion de joie au début de l’été, je voulais que l’on puisse danser sur ce titre Disco et que mes amis puissent l’écouter lors d’un barbecue ou en soirée.

« Mélancolie Lolita » et « Orange Sanguine » sont assez différents d’un point de vue musical ; est-ce une façon de montrer que ta musique est très éclectique ?

Oui, même s’il y a des points de rencontre entre ces deux titres. Ma musique est retro, vintage, 70-80, electro-acoustique ; j’aime bien les lignes de basse qui groovent. Mes parents sont musiciens de Jazz ; j’ai grandi notamment avec Stevie Wonder et Earth, Wind and Fire et j’ai envie de cette pulsion-là dans ma musique. La harpe est au milieu de tout et elle fait des gimmicks un peu endiablés. Dans « Mélancolie Lolita », j’ai eu à cœur de montrer toute une part sensible et émotionnelle de moi qui ne rejaillissait pas forcément comme je le voulais dans « Orange Sanguine ».

De quoi parle « Mélancolie Lolita » ?

« Mélancolie Lolita » parle du paradoxe d’être triste mais d’aimer cela. Cette chanson est un peu une fête aux émotions. A travers ce titre, j’ai voulu montrer comment en célébrant les choses, on peut les rendre heureuses même un sentiment comme la mélancolie, la nostalgie, la profonde tristesse mais aussi l’abandon, la rupture… Comme je sais que tout à une fin et que dans la vie, tout passe sur les choses, je vais en profiter tant que c’est là, je vais danser avec moi-même et être heureuse avec ce sentiment qui ne l’est pas.

Rencontre avec Pauline Chagne à l’occasion de la sortie de « Mélancolie Lolita » !

Comment as-tu fait le rapprochement entre ces deux termes plutôt contraires ?

Pour cette chanson, j’ai eu envie de faire appel à plein de sens ; sucré/amer, doux/rugueux, intime/partagé, triste/heureux ; et comme j’ai toujours des images très cinématographiques en tête quand j’écris, j’ai voulu mettre en lumière quelque chose de bleu-rose. Pour être sincère, c’était totalement en accord avec ce que je ressentais dans ma vie à ce moment-là ; j’étais en pleine rupture amoureuse. Je savais que je devais faire face à cette tristesse et je me suis dit que cela allait passer à un moment donné. Je me suis surprise à apprécier ce moment et à le chérir un peu. Je me suis retrouvée moi-même, j’étais avec ma mélancolie ; ma tristesse ; et j’ai trouvé ça assez chouette. J’ai parlé de ce sentiment à Antonin Tardy qui compose mes chansons et il m’a envoyé cette mélodie sans rien me dire. Je me souviens que j’ai découvert le MP3 dans ma boîte mail alors que je rentrais d’un dîner et que je marchais dans les rues de Paris. Arrivée chez moi, le texte est arrivé très rapidement comme s’il coulait de source.

Peux-tu nous parler de la mise en images de « Mélancolie Lolita » ?

J’en suis très heureuse car c’est exactement ce que je voulais pour cette chanson. Cette mise en images a été réalisée par Valentin Becouze qui fait aussi bien de la fiction ; du court et du long métrage ; que du clip et cela se ressent dans celui de « Mélancolie Lolita » car une histoire y est racontée. C’est Valentin qui a eu l’idée de ce road trip avec la mélancolie qui est personnifiée par cette bête poilue un peu absurde et rigolote que je souhaitais et qui me permettait d’être au bout du sentiment. Miyazaki a été une belle inspiration pour ce monstre à grande tête. Dans ce clip, il y a une touche très vintage ; la mélancolie me filme notamment avec une caméra Super 8. J’incarne une diva qui joue pour la caméra, elle est mélancolique et quand elle arrive sur cette plage, on ne sait pas trop ce qu’elle va faire. Cette histoire se termine ou elle se continue, on ne sait pas trop ; c’est un petit voyage.

Comment est née l’idée de faire jouer Mathieu Amalric dans ton clip ?

Il faut savoir que c’est mon père qui joue du saxophone sur « Mélancolie Lolita » et je dois dire que ça a été une belle chose pour moi de le faire venir en studio pour qu’il joue sur l’une de mes chansons et mon père a d’ailleurs coaché Mathieu pour le clip. Pour moi, Mathieu a été une évidence et je voulais même absolument que ce soit lui ; c’est quelqu’un que j’admire beaucoup, professionnellement, j’aime tout ce qu’il fait en tant qu’acteur, réalisateur, metteur en scène…Je trouvais qu’il incarnait très bien ce jazzman. Comme dans le Jazz, à la fin des morceaux, il y a souvent des guests et dans ce clip, c’est ça aussi, le saxophone arrive à la fin mais ce n’est pas un cheveu sur la soupe, c’est la cerise sur le gâteau, c’est un invité qui termine la chanson avec nous. Mathieu se retrouve en costume blanc sur une plage à jouer du saxophone, c’est totalement absurde mais il porte ce décalage, cet humour et c’est pour cela que ça me semblait évident de lui demander de participer à ce clip. Même si nous ne nous connaissions pas bien avant le clip, nous nous étions déjà rencontrés car nous avons eu tous les deux des projets sur Barbara et nous avions été mis en contact par Bernard Serf son neveu et ayant droit. J’avais envoyé « Mélancolie Lolita » à Mathieu et comme il a bien aimé cette chanson qu’il a trouvée douce, il a accepté de tourner dans le clip.

Rencontre avec Pauline Chagne à l’occasion de la sortie de « Mélancolie Lolita » !

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

J’ai grandi en même temps dans le Jazz et la musique classique. Mes parents écoutaient Aretha Franklin, Duke Ellington, Charles Mingus, Michel Legrand…mais aussi Ravel, Debussy, Fauré, Chopin…Dans ma famille, il y a également un gros bagage de chanson Française ; j’ai écouté notamment Lucienne Delyle, Edith Piaf, Jacqueline François…J’adore les chanteuses réalistes. Barbara est venue tard dans ma vie ; à l’adolescence. Dans les artistes Français, je pourrais citer également Michel Polnareff, Mylène Farmer, Laurent Voulzy, Julien Doré, Christine and the Queens, Juliette Armanet, Clara Luciani…Nous avons beaucoup de très bons interprètes, auteurs, créateurs en France. Au-delà de cela, j’ai tous les albums de Michael Jackson.

Quels sont tes prochains projets ?

Mon désir premier est de retrouver très vite la scène. Comme je suis actrice, je l’ai quittée il n’y a pas longtemps car je me produisais au Théâtre du Rond-Point où j’ai joué durant un mois dans la pièce « Je Te Pardonne (Harvey Wenstein) » ; même si on ne lui pardonne pas, bien évidemment. Cette pièce de Pierre Notte est engagée, musicale et très festive. En ce qui concerne les concerts, des choses étaient en cours en 2019-2020 mais la pandémie a tout stoppé et cela a un peu décalé ma façon de vouloir partager la musique. Pendant le confinement, je demandais aux gens ce qu’ils aimeraient que je leur joue et c’était très varié ; aujourd’hui, j’aimerais retrouver la scène plus dans le vrai. Mon prochain clip va être tourné à Los Angeles et nous allons en profiter pour filmer une sorte de docu-fiction qui va me ressembler. A la rentrée, il y aura donc un nouveau single qui annoncera l’EP qui devrait sortir à l’automne et un troisième extrait très engagé sera mis en images pour la fin de l’année.

https://www.facebook.com/chagnepauline/
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