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Rencontre avec Corentin Ollivier à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Manuel Obedia Wills

(c) Manuel Obedia Wills

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis chanteur et je viens de sortir un album de musique Folk ; un disque en guitare-voix intitulé « Into Pieces ». Auparavant, j’ai eu un projet solo sous le nom de Faroe avec lequel je faisais de la musique un peu plus électronique. J’ai l’impression d’avoir découvert récemment une autre manière de pouvoir m’exprimer en revenant à la guitare qui est l’instrument par lequel j’ai commencé la musique plus Pop. Dans mon projet musical, je suis auteur, compositeur, interprète, j’enregistre mes morceaux et je les joue à la guitare. Sur cet album, on peut également entendre un peu de basse et du pianete.  

T’es-tu toujours exprimé en solo et en anglais ?

Non, cela fait un moment que je suis musicien dans différents groupes. Faroe a été ma première expérience en solo mais j’ai commencé la musique avec le groupe The Dancers. Nous nous étions rencontrés au collège. Nous avions commencé par faire des reprises avant d’écrire de la musique ensemble. Mes premiers morceaux ont donc été écrits avec eux en trio. Nous avons joué ensemble durant sept ou huit ans un peu partout en Europe avant que le groupe ne s’arrête. Après, j’ai rejoint d’autres formations dans lesquelles je n’écrivais pas forcément le cœur des morceaux mais j’y faisais des arrangements à la guitare ou aux claviers. J’ai joué notamment au sein de Concrete Knives et de Samba de la Muerte. Je me suis toujours exprimé en anglais car quand j’étais enfant, mes parents écoutaient principalement de la musique anglophone à la maison ; ça allait de Neil Young à Pink Floyd en passant par Peter Gabriel ; toute la scène Folk et Rock Progressive des années 60 aux années 80 ; et à l’adolescence, j’ai continué à écouter cette musique car c’était celle qui m’attirait le plus. Naturellement, quand nous avons commencé à écrire des morceaux avec mon premier groupe, nous ne nous sommes pas posé la question et nous l’avons fait en anglais ; c’était une évidence.

Pourquoi as-tu choisi de porter cet album sous ton nom alors que le public te connaissait déjà sous le pseudo de Faroe ?

Avant, je faisais une musique qui était plus électronique et un peu plus distante de moi alors que quand j’ai fait cet album, j’ai eu l’impression de me recentrer sur un endroit qui était beaucoup plus près de moi. La guitare, je la tiens tout près de moi ; il y a quelque chose de physique et c’est une bulle alors que la musique électronique, c’est une autre conception, c’est plus mental, plus froid, plus distant. Je raconte souvent que la musique électronique est un plaisir qui est architectural, on met différentes couches les unes sur les autres dans la construction des choses, on fait des mélanges alors que sur cet album, il n’est pas question du tout de cela. Le fait de se construire une identité avec un pseudo allait bien avec la musique électronique alors que dans le cas présent, cet album était plus près de moi ; j’ai même trouvé une manière plus personnelle de chanter et je me suis dit que le temps était venu de faire tomber le pseudo et d’assumer que c’était ma musique.

(c) Manuel Obedia Wills

(c) Manuel Obedia Wills

« Into Pieces » a-t-il été un disque « thérapeutique » pour toi ?

Oui, complètement. Au moment où j’ai commencé à écrire « Into Pieces », je vivais une rupture d’une longue relation. Quand on vit ces moments-là, nous sommes tous traversés par beaucoup d’émotions et je pense que j’ai cherché à les placer dans un endroit qui me permettait de prendre de la distance afin de comprendre ce que j’avais vécu ou ce que je ressentais car j’avais du mal à démêler tout cela. J’ai trouvé beaucoup de réconfort en faisant ce travail.

As-tu envoyé tes chansons à la personne qui partageait ta vie auparavant ?

Oui, j’ai envoyé ces chansons à cette personne. Je pense que c’était important pour moi de le faire car je voulais qu’elle puisse les entendre avant d’autres personnes mais je ne l’ai pas fait pour avoir un retour. Dans les disques qui parlent d’amour, quand l’auteur aborde le sujet, c’est souvent une histoire particulière et personnelle et je pense que son but au moment de la création est d’exprimer quelque chose mais dès lors que les chansons sont entendues par quelqu’un d’autre, elles ne nous appartiennent plus et elles sont transformées dans les histoires de ceux qui les écoutent.

Comment as-tu traité le sentiment amoureux dans ton disque ? L’amour est-il d’ailleurs le thème majeur d’« Into Pieces » ?

C’est un disque qui parle d’amour mais surtout de ce que j’ai pu ressentir au travers de cette relation. Dans cet album, j’ai voulu exprimer le fait que dans l’amour, il y a un moment où l’on vit des choses à deux mais il y a également ce que l’on vit seul et c’est cette part-là qui est forcément dissociée de ce que l’autre personne a pu vivre que j’ai voulu exprimer. Les sentiments exprimés dans ces chansons sont certainement très différents de ceux qu’on pu ressentir l’autre car ce n’est qu’une seule partie de cette histoire qui est présentée ici. On vit tous des histoires différentes et l’amour peut être le moment où elles se rencontrent mais elles peuvent aussi se séparer et à ce moment-là, cela permet de reprendre possession de son récit pour pouvoir continuer. Certaines chansons ne parlent pas directement d’amour, je pense notamment à « Exhale » dans laquelle j’aborde des choses un plus personnelles qui sont moins liées à cette relation.

(c) Manuel Obedia Wills

(c) Manuel Obedia Wills

Comment as-tu travaillé cet album ?

Alors qu’auparavant, j’essayais de tout perfectionner dans la musique électronique, comme cet album a été fait en guitare-voix, j’ai choisi un procédé d’enregistrement sur cassette. C’est difficile de faire une prise absolument parfaite pour un morceau ; il y a toujours des petites imperfections que les ordinateurs permettent toujours d’améliorer soit en réenregistrant une partie soit en les mélangeant mais à travers ce processus-là, j’ai voulu apporter quelque chose de plus humain dans ma manière de faire de la musique. J’ai voulu faire un disque chaleureux qui soit proche de l’auditeur.

« Into Pieces » ouvre-t-il un nouveau chapitre dans ta carrière ou est-ce une parenthèse ?

Quand nous parlions de musique électronique et du fait que ce soit un peu plus distant, je trouvais que le nom Faroe allait bien car il faisait référence à des îles que je fantasmais à une époque et du coup, même géographiquement, c’était assez loin de moi alors qu’avec Corentin Ollivier, j’ai fait tomber le masque ; je suis moi et je dois l’assumer. En faisant cela, j’ai trouvé une manière de m’exprimer et de chanter qui m’appartient un peu plus et forcément, cela ouvre une nouvelle porte ; une nouvelle histoire. Ce disque-là résulte de l’histoire que je viens de vivre, c’est une tranche de vie, la suite sera forcément différente. Pour le moment, je vais continuer à écrire des chansons en guitare-voix car j’ai retrouvé quelque chose précieux que j’avais perdu mais ensuite, j’imagine que la forme va peut-être un peu évoluer car il y aura éventuellement d’autres gens qui m’entoureront et qui joueront d’autres instruments dans mon projet. En tout cas, si j’ai fait tomber le masque, ce n’est plus pour le réendosser. 

Par quel paysage représenterais-tu ce disque ?

J’ai composé ce disque dans différents endroits. Je l’ai commencé dans une résidence d’amis dans le Sud de la France. Nous étions une dixième de musiciens dans un endroit hors du temps et j’y ai passé une semaine entouré d’amis à juste faire de la musique et partager. Pour moi, une partie est née là. Ensuite, comme à cette époque-là, j’étais en tournée avec d’autres groupes, j’ai ressenti le besoin de m’isoler un moment et j’ai eu la chance de le faire sur l’île d’Ouessant chez une amie. J’y suis allé au mois de novembre et c’était particulier car cette île est battue par les vents. Ce disque a été fait en partie à la campagne chez mes parents durant le premier confinement et je l’ai terminé dans mon appartement à Paris. Pour moi, il a donc tous ces paysages-là. Comme ce disque a été enregistré très près de l’auditeur, il a peut-être une image d’intérieur. Comme il est assez intime, je dirais qu’il a une image de cocon.

(c) Manuel Obedia Wills

(c) Manuel Obedia Wills

Quels sont les artistes que tu présenterais comme tes références majeures tous styles confondus ?

« Harvest » de Neil Young est le disque qui représente le plus mon enfance. Bob Dylan et Leonard Cohen sont des artistes qui me poussent vers le haut quand je les écoute. Aujourd’hui, il y a une scène Folk incroyable ; je pense notamment à Big Thief et à sa chanteuse Adrianne Lenker qui a également un projet solo.

Quel serait, selon toi, la meilleure porte d’entrée dans « Into Pieces » et pourquoi ce titre en particulier ?

Le premier morceau du disque ; « I Shot An Arrow » qui est le premier que j’ai écrit pour « Into Pieces » et je trouve que c’est une bonne ouverture à l’album.

Rencontre avec Corentin Ollivier à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !
https://www.facebook.com/corentinollivier.music
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