Rencontre avec Belfour à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de leur premier EP !
Pouvez-vous présenter Belfour à nos lecteurs ?
Lucie : Je chante, je joue de la guitare et j’écris les textes. Je suis celle qui va provoquer les rencontres un peu partout pour le projet ; par exemple, pour le clip qui illustre « La Rivière Coule », je suis allée chercher la réalisatrice dans la toile d’Internet mais également le photographe qui a fait la pochette de notre EP et le graphiste qui avait œuvré pour Alain Bashung. Je suis née à Clermont-Ferrand au cœur des volcans d’Auvergne sur une colline mais maintenant, nous vivons à Montreuil.
Michael : Je suis guitariste et je m’occupe plutôt de la musique et de la partie production et enregistrement. Nous avons un studio et nous y faisons tout par nous-mêmes. Je suis également originaire de Clermont-Ferrand.
Faire de la musique ensemble a-t-elle été une évidence quand vous vous êtes rencontrés ?
L : Oui, ça a été très rapidement une évidence !
M : Nous nous sommes connus en faisant de la musique. Plus qu’une évidence, ça a été le moyen de se rencontrer.
L : Ça a été notre lien.
M : Lucie faisait un concert et l’un de mes amis y jouait également ; il m’a dit de passer et c’est là que j’ai rencontré Lucie mais également que je l’ai entendue chanter pour la première fois.
Comment décririez-vous votre univers ?
M : Poétique, atmosphérique, organique, écrit.
L : Onirique, envoûtant, clair-obscur, doux et viscéral à la fois.
Musicalement parlant, où situez-vous Belfour ?
M : Pour nous, c’est plus facile de décrire notre musique par des adjectifs comme nous venons de le faire plutôt que par un style musical car nous n’avons pas envie que Belfour soit inscrit dans une catégorie précise.
L : Nous en avons longuement discuté avec le biographe qui a écrit sur nous car c’était dur de se voir enfermés dans une appellation. Par exemple, je ne dirais pas que nous faisons de la chanson car pour moi, ce terme renvoie à quelque chose d’un peu vieillot. Nous faisons un peu du Rock mais pas au sens auquel on l’entend généralement.
M : En 2021, de toute façon, les styles sont tellement mélangés…
L : Je pense que les termes Indie-Folk ou Indie-Rock avec des textes en Français nous vont pas mal. Nous avons appris à l’intégrer.
Que retrouve-t-on dans votre écriture ? De l’introspection ? De l’observation ? Des images ?
L : Il y a beaucoup d’introspection ; nous ne pouvons pas le nier, il y a également des images mais aussi de l’observation notamment dans notre chanson « On Verra Bien » même si c’est imagé, nous y parlons de ce que l’on vit en tant qu’artistes. Comme nos textes sont très imagés, chacun peut les interpréter à sa manière.
Vos références musicales sont-elles globalement communes ?
M : Pas du tout mais elles sont en train de le devenir de plus en plus puisque nous travaillons. Il y a des choses sur lesquelles nous nous retrouvons mais à la base, nous n’aimons pas vraiment les mêmes choses.
L : Même si c’est le Rock qui nous a réunis, nous n’écoutons pas les mêmes choses.
M : Lucie est plus Rock 70’s et Folk que moi qui suis plus orienté parfois musiques expérimentales et World Music.
L : En 2021, tout le monde écoute beaucoup de choses. Personnellement, quand j’écris, j’aime écouter Erik Satie et Philip Glass ou de la Folk-Rock comme Big Thief, Adrianne Lenker, Aldous Harding…Michael va aimer parfois des choses plus pointues comme par exemple Chloé la DJ Electro.
La chanson « Si La Rivière Coule » a-t-elle été un choix évident pour annoncer l’EP ?
L : Oui, ça a été l’évidence. Nous avons eu la chance de faire beaucoup de concerts avant ce qui s’est passé et heureusement d’ailleurs. On nous a beaucoup parlé de cette chanson dès le début. Nous avons pu faire des grosses premières parties en France et nous avons vu comment le public répondait. Il a donc été évident pour nous de sortir « Si La Rivière Coule » et de faire un clip pour l’illustrer.
M : Ce titre est un message d’espoir et vu ce que nous vivons en ce moment ; nous sommes tous dans une période difficile ; cette chanson peut évoquer plein de choses pour tout le monde.
Justement ; de quoi parle cette chanson ?
L : Elle parle d’une amitié et plus précisément d’une amitié d’enfance et de solitude à l’âge adulte. J’ai écrit cette chanson en pensant à une amie d’enfance à laquelle je tiens fort mais avec qui je m’étais brouillée. Quand nous nous sommes vraiment engueulées, c’était comme si je me séparais de l’homme de ma vie. On ne s’est pas parlé pendant un an et demi quand même alors que c’est ma meilleure pote. Cette chanson est née après avoir regardé « Bird On A Wire » un documentaire sur Leonard Cohen ; d’ailleurs, je le recommande car il est magnifique. J’ai vachement été inspirée par ce documentaire, les mots sont sortis comme ça alors que cela faisait longtemps que je cherchais à écrire cette chanson et des fois, ça coule comme la rivière.
Pouvez-vous nous en dire plus sur sa mise en images ?
M : Avant de sortir ce clip-là, nous en avons tourné deux autres mais nous n’en étions pas satisfaits. Ça a mis du temps et il a fallu rencontrer la bonne personne. Comme c’est un titre qui nous tient à cœur, nous voulions que le clip soit vraiment réussi. Lucie a trouvé Elizabeth Marre en fouillant sur Internet. Lucie est tombée sur l’un des courts-métrages d’Elizabeth et elle a trouvé qu’il y avait une sensibilité dans la réalisation et elle s’est dit que cette femme aurait la sensibilité nécessaire pour mettre en images ce titre. Lucie a contacté la boîte de production et le directeur qui a écouté le titre a vachement été touché et trois jours après, nous nous sommes retrouvés dans un bureau avec eux pour parler de cette histoire-là. Comme nous avons eu un bon feeling avec Elizabeth, nous lui avons laissé carte blanche pour imaginer quelque chose qui ne soit pas forcément premier degré. Elizabeth est arrivée à palier au manque d’universalité qu’il y avait dans nos deux premiers essais. Il y a une atmosphère féerique et un climat un peu étrange dans ce clip et cela correspond très bien à la chanson.
Quels vont être les thèmes principaux de votre EP ?
M : Lucie parle beaucoup de solitude dans ses textes. Dans cet EP, on retrouve globalement le thème de l’amour mais également celui de l’espoir.
L : C’est fou comme c’est inconscient mais souvent, mes textes sont du point de vue de l’enfant et on ne le capte pas forcément. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours cette pulsion d’écrire sur le passé…Le but sur le prochain EP sera d’écrire sur le présent (rires) !
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
M : Je vais mettre en avant sa spontanéité et c’est valable aussi bien dans la vie de tous les jours que dans la musique. Lucie a quelque chose de très instinctif alors que je suis beaucoup plus cérébral. D’un point de vue musical, c’est son groove que je mettrai en avant. Par ailleurs, je trouve qu’elle rayonne sur scène mais aussi dans le clip de « Si La Rivière Coule ». Il y a quelque chose de lumineux chez elle.
L : Pour ma part, je vais mettre en avant la force rarissime qu’il a en lui. Je ne sais même pas d’où elle vient…peut-être de la force des volcans que nous avons en Auvergne. Et en même temps, il y a une douceur chez lui. C’est quelqu’un sur qui on peut compter. Si nous étions en 1943, il aurait aidé les autres. Pour terminer, je mettrai également en avant son esprit analytique.
Belfour ● Si la rivière coule (Official Music Video)
Écoutez le titre "Si la rivière coule" sur les plateformes de streaming :https://wiseband.lnk.to/belfour-si-la-riviere-coule❂ Premier EP à venir, 4 juin 202...