Rencontre avec ROP à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de « Seule » !
Pouvez-vous présenter ROP à nos lecteurs ?
Julien : ROP est un duo Pop depuis peu venant de Bordeaux et composé d’Hugo et de moi-même. Nous avons récemment sorti un nouveau single intitulé « Seule » qui est accompagné d’un clip dont nous sommes très contents. Au sein de ROP, nous sommes tous les deux guitaristes et chanteurs et nous faisons tout ensemble que ce soit dans la composition ou dans l’écriture. Étant encore indépendants, nous touchons à différents domaines dans notre projet qui ne s’arrêtent pas seulement à l’artistique.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Hugo : Nous nous sommes rencontrés au lycée ; en première. Au début, nous faisions de la musique ensemble juste pour le kif, nous n’avions pas en tête de faire un projet professionnel. Cela s’est fait au fil du temps et des reprises. Nous nous sommes découverts à travers cela.
J : Il faut savoir que nous étions dans la même classe mais que nous n’avions pas du tout d’affinités ; bien au contraire, bizarrement. A cette époque-là, je jouais avec un autre pote ; j’ai donné un concert devant notre classe et Hugo est venu me voir après en me proposant de faire de la musique ensemble.
H : Je ne chantais pas, je jouais juste de la guitare depuis quelques années. Le fait d’aller vers eux et de faire connaissance, ça m’a motivé à reprendre. Dans un premier temps, nous avions juste ce lien artistique et ensuite, nous sommes devenus amis.
Votre direction musicale était-elle arrêtée dès le départ ?
H : Non, nous sommes passés par la Folk ; un univers un peu plus international ; nous avons même écrit en anglais et plus récemment, nous nous sommes tournés vers le français et la Pop.
Pourquoi avoir choisi ROP comme nous de scène ?
J : ROP vient du mot rope en anglais qui signifie corde et à l’époque, cela renvoyait à plein de choses.
H : Comme nous nous servions uniquement que de nos cordes vocales et des cordes de nos guitares, cela faisait sens. Nous avons retiré le E de rope afin que ce mot n’ait plus de signification dans n’importe quelle langue et pour que ce nom nous représente vraiment.
J : Esthétiquement ; également ; c’était bien de n’avoir que trois lettres.
Comment voyez-vous votre évolution artistique depuis vos débuts ?
J : Je dirais qu’elle est progressive. Des fois, on se dit que cela aurait pu aller plus vite mais en même temps, nous sommes assez contents du résultat actuel. Nous sommes passés par plein de phases différentes, nous sommes très éclectiques dans ce que nous écoutons, nos influences sont variées et cela nous permet d’être ouverts sur plein de styles.
H : Du début jusqu’à aujourd’hui ; même si nous sommes encore dans les débuts ; il y a toujours eu de la remise en question. Même si aujourd’hui, nous pensons être sur la bonne voie et que nous nous sentons bien dans le style dévoilé sur notre nouveau single, nous nous sommes beaucoup remis en question. Même si nous aurions pu faire certaines choses plus vite, nous avons pris notre temps et c’est aussi grâce à cela et à tout ce que nous avons fait auparavant que nous avons pu sortir « Seule » avec cet univers-là.
J : Par ailleurs, je dirais que les rencontres que nous avons pu faire depuis nos débuts ; beaucoup par chance mais aussi par opportunités ; sont ce qui caractérise et dynamise notre parcours depuis quelques temps et nous en sommes hyper heureux.
De quoi parlez-vous dans « Seule » ?
J : « Seule » dépeint le portrait d’un personnage féminin qui est souvent mis en lumière et qui peut devenir dangereux pour les personnes qui gravitent autour. Avec le clip, nous avons essayé de donner un certain axe qui pourrait expliquer la chanson mais il y a plein de façons de l’interpréter. Dans notre écriture, nous laissons toujours la possibilité aux gens d’interpréter librement nos chansons.
H : Ca reste subjectif. Cette personne peut devenir dangereuse envers les personnes qu’elle va croiser. Dans le clip, nous l’avons retranscrit avec deux personnes mais dans le texte, il s’agit plutôt d’une seule personne en qui elle voit une échappatoire à cette vie dans laquelle elle n’est pas épanouie et qui la rend malheureuse.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos envies visuelles concernant le clip de « Seule » ?
J : Nous avons été mis en contact avec Julien Blanche et Nollan Larroque qui sont cousins et réalisateurs ; mais pas que. Ils ont écouté notre titre et nous ont donné leur avis sur l’axe qu’ils voyaient pour ce clip. Nous ne le voyions pas comme cela à l’origine car nous avons toujours des idées visuelles un peu plus barrées et métaphoriques. Nous pensions notamment à des danseurs. Comme nous travaillons toujours en collaboration, nous avons échangé ; ils nous ont proposé un script que nous avons élaboré ensemble. Ce clip est un axe de vision de ce texte.
H : Nous sommes très inspirés par des couleurs qui amènent un mood et ensuite, les images viennent. Dans le cas présent, nous nous étions mis d’accord sur cet aspect un peu road trip. Nous avons tourné autour de cela avec quelques métaphores afin de donner plusieurs points de vue et laisser une libre interprétation à chacun. Nous voulions une comédienne autour de laquelle tout s’articulerait et c’est devenu vraiment une fiction car c’est ce qui inspirait le plus Julien et Nollan. Même si nous nous sommes un peu laissé guider, au final, il s’avère que c’était ce qui était bon pour ce morceau.
Pour vous, ce premier clip est-il une sorte de consécration pour votre projet musical ?
J : Je ne sais pas si on peut parler de consécration car comme le disait Hugo précédemment, nous sommes encore au tout début mais en tout cas, nous avons la sensation que c’est le premier projet vraiment abouti que nous sortons.
H : Pour la première fois, nous nous sentons vraiment à notre place et nous assumons pleinement ce sur quoi nous avons travaillé. Nous avons vraiment envie de mettre ce titre en avant car il nous ressemble tant au niveau des images que du texte. Ce n’est pas une consécration mais une vraie étape qui nous motive en interne pour la suite.
Qu’annonce « Seule » ?
H : Dans un premier temps, « Seule » annonce d’autres singles.
J : Nous avons le projet d’en sortir plusieurs cette année et nous verrons plus tard pour un EP ou un album…Pour l’instant, nous ne nous concentrons pas trop sur cela. Nous avons envie d’écrire des chansons et de proposer une palette différente aux personnes qui ne nous connaissent pas encore. L’idée est de montrer ce que nous savons faire tout en nous renouvelant à chaque fois ; nous voulons proposer une nouvelle direction artistique ; réinventer un visuel et un concept sur chaque titre ; c’est ce qui nous intéresse le plus.
H : Ça ne fait pas si longtemps que cela que nous écrivons en français ; nous avons besoin de nous entraîner afin de trouver notre voie et de ne pas forcément écrire toujours autour des mêmes thèmes même si les choses qui nous inspirent reviennent facilement. A l’issue de cette année, nous prendrons en compte l’effet qu’auront eu sur le public et sur nous les morceaux qui seront sortis et nous pourrons réfléchir à un projet qui prendra plus de temps.
J : Nous attendons d’avoir une certaine maturité avant de nous lancer sur un projet d’EP ou d’album.
H : Nous voulons être surs de ce projet et pas seulement sortir une douzaine de titres attachés les uns aux autres. Nous voulons vraiment raconter une histoire.
J : Si nous faisons un album, nous savons déjà qu’il y aura un concept…
Qui retrouve-t-on dans les inspirations musicales de chacun ?
J : Je dirais que ces inspirations musicales se rejoignent pas mal. Nous avons été assez rapidement inspirés par les mêmes choses. Nous sommes passés par une grosse période Folk avec des artistes comme Bon Iver, Asgeir, RY X…mais aujourd’hui, nous nous inspirons de tout. Hugo est fan de Reggae et moi aussi mais écoutons tout aussi bien de l’Electro, de la Pop, du Rap, du Jazz…
H : Les inspirations que nous avons chacun ont influencé cette transition vers le français. Ici, la Pop a vraiment évolué ; des artistes ; autres que dans le Rap ; ont émergé d’un coup ; et à mes yeux, cela a fait du bien à notre musique en France. Le Rap s’était vraiment diversifié mais la variété était un peu délaissée et nous ne nous y retrouvions pas car elle pouvait paraître un peu dépassée parfois. Sur les trois dernières années, il y a une vibe vintage qui est arrivée dans la Pop et cela nous avons été beaucoup inspirés par ça.
J : Pas forcément musicalement mais plus au niveau du projet des artistes ; de leur développement et de leur direction artistique. Nous citons souvent des artistes tels que Julien Granel, Poupie, Alice Et Moi…Ils ont des identités très fortes.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
H : Julien a une sensibilité très forte et cela émane dans sa créativité que ce soit dans la composition ou dans les textes. Par ailleurs, c’est quelqu’un de très perfectionniste et cela nous apporte beaucoup.
J : Je mettrais en avant son feeling par rapport à la musique de manière générale. Hugo qui est autodidacte a tendance à ne pas trop réfléchir la musique mais plus à la ressentir et cela se retrouve dans tout ce que nous faisons autant artistiquement que tout autour. Hugo a besoin de toucher à tout même à la communication ou à l’administratif, il est beaucoup plus présent dans le projet que moi et je pense que c’est ce qui nous fait pas mal avancer.
Quitteriez-vous Bordeaux pour Paris à cause de la musique ?
H : Ce ne serait pas à cause mais grâce à la musique.
J : Bordeaux resterait toujours notre maison. Aller à Paris de manière régulière pour faire des concerts et des interviews, pour s’inspirer et créer, oui car aimons cette ville et dès que nous le pouvons nous y venons.
H : Nous avons cette chance de pouvoir y venir en deux heures mine de rien. Si un jour, ça devient plus compliqué, ce sera la musique avant tout. C’est possible d’envisager Paris pendant un temps mais pas pour la vie ou au moins avoir le luxe d’avoir un pied-à-terre dans notre région. Bordeaux nous tient beaucoup à cœur.
J : En tout cas, nous nous sentons très bien à Paris qui demeure un épicentre de création.
H : Paris, c’est une autre ambiance, un autre mood, une autre source d’inspiration.
J : Mais nous avons toujours besoin de revenir à Bordeaux !