Retrouvailles avec James Z à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de « Reunion » !
Musicalement parlant, « Reunion » s’inscrit-il dans la lignée de ton précédent EP intitulé « J&P » ?
Oui, un minimum car ça reste mon style, mais cet EP est quand même bien différent de son prédécesseur et d’ailleurs, on y retrouve mes premiers morceaux en français.
Pourquoi as-tu fait le choix d’un disque ultra collaboratif ?
Sur chaque EP, j’aime bien proposer un concept ; sur le premier, c’était la solidarité. Les bénéfices de « J&P » ont été reversés à une association qui aide les sans-abris de la région Île-de-France. Je veux vraiment inscrire mon projet à chaque fois dans un concept qui n’est pas forcément lié à la musique en elle-même mais dans des choses plus grandes. Pour « Reunion », j’ai voulu m’enrichir de plein d’autres univers et les faire cohabiter. Je sais que tout le monde a une conception différente de l’art mais pour moi, l’art c’est du contraste. M’étant vraiment trouvé moi-même artistiquement parlant grâce à mon précédent EP, j’ai voulu créer plus de contrastes dans le second.
Peux-tu nous en dire plus sur le titre de ce nouvel EP ?
Comme pour « J&P » qui est sorti il y a deux ans, j’ai choisi de donner à ce nouvel EP un titre que l’on peut lire aussi bien en français qu’en anglais afin que ça puisse parler à un maximum de personnes. Outre le fait que sur ce disque, il y ait une réunion d’artistes, ce titre fait référence à l’île de La Réunion d’où je suis originaire. Sur cette île, il y a littéralement un peu de toute la Terre entière ; tous les peuples du monde y sont réunis sur un petit endroit, ils cohabitent très bien et c’est ce que j’ai voulu faire à l’échelle d’un EP. J’ai pris le parti de faire cohabiter des gens très différents dans une petite œuvre et tout s’y mélange très bien.
Finalement, on pourrait dire que « Reunion » est un retour aux sources pour toi ?
Oui, totalement. J’ai grandi à La Réunion jusqu’à mes 5 ans ; cette île symbolise vraiment ma petite enfance et ce n’est que récemment que je l’ai redécouvert avec un peu plus de maturité quand j’y suis retourné il y a deux ans. Pour la première fois, j’ai vu tous les magnifiques paysages et la culture de La Réunion d’une manière différente ; avec mon regard d’adulte ; et j’ai trouvé ça hyper enrichissant. J’ai vécu là-bas des choses qui m’ont un peu changé ; des expériences assez folles comme par exemple nager avec les baleines ; j’ai voulu rendre un hommage à La Réunion et à la richesse de sa diversité.
Musicalement, as-tu hésité à t’aventurer dans un hommage à l’île de La Réunion plus appuyé en proposant des titres orientés Maloya ou Sega ?
Comme tu te doutes, c’est une question que je m’étais posée. Je compte le faire mais je garde cela pour plus tard. Cela pourrait se faire sur quelques chansons mais pas forcément sur tout un projet car pour le moment, je ne maîtrise pas assez suffisamment ces genres musicaux. Avoir entendu ces musiques depuis toujours, c’est une chose mais de là à en faire moi-même, cela en est une autre. Il faudrait que je m’entraîne et que je connaisse mieux les instruments de cette musique. Pour « Reunion », je sentais que je n’étais pas prêt pour l’instant et je ne voulais pas trop m’éparpiller d’autant que ce disque a déjà un concept assez dense et fort. D’ailleurs, sur l’introduction j’ai fait un petit clin d’œil puisque j’ai chanté une partie en Créole.
Quelles sont les thématiques présentes sur « Reunion » ?
Depuis le début de mon projet, j’ai toujours écrit sur la recherche du bonheur sans jamais l’avoir conscientisée ; je m’en suis rendu compte grâce aux interviews que j’ai pu faire jusqu’à présent. Sur « Reunion », on retrouve encore cette quête du bonheur mais cette fois-ci, elle passe par le fait de s’enrichir de la diversité d’expériences. Pour moi, le fait de s’enrichir l’esprit, c’est une très bonne façon d’être heureux.Par exemple « Valse Urbaine » parle de toute la négativité qu’il peut y avoir autour de nous ; au lieu de la réfuter, je dis qu’il faut l’accepter et la comprendre car une fois que ce travail est fait, en général, on dédramatise beaucoup plus facilement les choses et cela devient de l’enrichissement ; c’est un peu le pendant au proverbe « ce qui ne te tue pas te rend plus fort » mais de manière un peu plus profonde.
« Valse Urbaine » a-t-elle « débloqué » l’écriture en français chez toi ?
J’ai mis du temps avant d’écrire en français car je me suis posé la question de la pertinence de cette langue dans mon projet musical. Auparavant, je m’exprimais en anglais mais c’était uniquement pour l’aspect musical alors que je lie le français pour le côté d’interprétation. Contrairement à l’anglais qui est particulièrement beau dans la musicalité, le français est une très belle langue quand on interprète un texte. Quand j’ai pris conscience de cela, j’ai beaucoup bossé car ça ne s’est pas fait comme ça d’un coup. A partir de maintenant, quand j’aurai vraiment envie de mettre mon interprétation en avant, le français sera le bon moyen pour faire « l’acteur ». Mis à part ce cas, je continuerai à composer en anglais.
Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui illustre « Open » ?
De manière générale, ce projet est un retour aux sources. Après avoir quitté La Réunion, j’ai grandi dans les Pyrénées-Orientales jusqu’à mes 18 ans et j’ai voulu renouer avec cette période de ma vie en allant y tourner le clip qui illustre « Open ». Dans cette vidéo, on y retrouve mon père ; j’avais envie de lui faire ce petit clin d’œil car je sais que son rêve d’enfant était de devenir acteur mais mon grand-père qui était d’une autre époque ne lui a jamais laissé la possibilité de prendre des cours de théâtre. Ça m’a fait très plaisir de l’inviter dans mon univers et de partager cette expérience avec lui. Pour la petite anecdote, durant mon séjour pour le tournage, j’ai pu donner un concert masqué et je dois dire que c’était la première fois que j’étais aussi ému sur scène ; j’ai pu revoir plein de personnes que je n’avais pas vues depuis une dizaine d’années ; ma prof de piano, des profs du collège, des vieux potes ; partager cela avec eux, ça a été très fort.
Avec deux EPs à ton actif en moins de deux ans, envisages-tu ton premier album maintenant ?
C’est une grande question ! J’aimerais sortir un album ; bien sûr ; mais je le ferai quand il y aura assez de personnes qui l’attendront. Mon souhait serait de proposer un album d’une vingtaine de titres comme cela se faisait dans les années 90/2000 et je n’ai pas envie que la portée de ce disque soit moindre par rapport à mon investissement. Si je m’investis à fond dans quelque chose, j’ai envie que le partage soit le plus grand possible derrière. Pour l’instant, je pense que je suis au stade d’un niveau de partage d’un EP même si ce ne sont pas les idées qui me manquent pour faire un album. Grâce à « Valse Urbaine », je suis entré en rotation notamment sur FIP ; les retours sont positifs, la communauté s’agrandit petit à petit, mon projet se développe donc un album devrait voir le jour mais pour l’instant, je ne saurais te dire quand…Je ne suis pas du tout pressé.
Toi qui as grandi à La Réunion jusqu’à tes 5 ans, qu’est-ce qui te manque le plus de là-bas ?
Je vais te répondre sans vraiment le faire puisqu’il faut savoir que rien ne me manque de là-bas car je suis quelqu’un qui vit énormément dans le présent. Je n’ai jamais de manque de rien et c’est quelque chose de très naturel chez moi. En revanche, je vais te parler de ce que j’aime beaucoup à La Réunion à savoir le côté chaleureux dans l’accueil des Réunionnais, le partage humain sur l’île, le fait qu’il y ait très peu de stress et que l’environnement soit magnifique.
Comment envisages-tu tes prochains mois d’un point de vue musical ?
J’ai de plus en plus de rendez-vous avec des tourneurs mais pour le moment, ils ne peuvent rien signer du fait de la pandémie et de l’impossibilité de donner des concerts. Je sais déjà quel va être le concept de mon prochain projet. A voir si cela sera un album ou un EP…Dans les prochains mois, je vais m’atteler à la création de ce disque que je vais appeler « No Music ». Je compte reprendre différents genres musicaux sur ce disque mais à ma sauce. Il y aura par exemple, No Jazz, No Rock, No Pop, No Reggaeton…C’est mon futur concept !
JAMES Z - Open (feat. Coco) [Official Music Video]
français] :"Open" extrait de l'EP "Reunion" dispo partout : https://ditto.fm/jamesz-reunionJames Z : https://link.snipfeed.co/jameszmusic[english] : "Open"...