Rencontre avec Carole Pelé à l'Idol Hôtel à l’occasion de la parution de « Nuit Blanche » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis une artiste originaire d’Issy-les-Moulineaux. Je crée des œuvres musicales ; je suis auteure et interprète. Pour mon premier EP, je me suis entourée de Jonathan Granjon qui est mon musicien sur scène et de Draco Dans Ta Face qui est un beatmaker plutôt Rap/Hip Hop. Jonathan et Draco composaient, je leur faisais des retours et ce premier EP s’est fait comme cela ; sur le vif. En revanche, pour mon second EP, je me suis occupée des bases de composition avec Candice Butin avec qui je fais du piano et ensuite, j’ai envoyé ces prods à Jonathan et à Ekynoxx qui a travaillé notamment avec MZ et Nekfeu. En parallèle à la musique, je suis également étudiante aux Beaux-arts en cinquième année.
Comment définirais-tu ton univers ?
Je dirais que je fais une musique qui est inspirée car c’est le cas de mon écriture. C’est une musique qui se veut la plus juste possible. Parfois, on interprète cela comme de l’authenticité mais pour moi, c’est simplement de la justesse. J’ajouterais que cet univers possède une partie autobiographique car à travers mes chansons, je partage mes idées et des fragments de ma vie.
Musicalement parlant où te situerais-tu ?
Ma musique se situe plutôt dans le mouvement de la Pop urbaine. Au niveau du flow, je parle, je chante, je parle-chante et parfois, je rappe un peu ; c’est un entre-deux mais ça kick.
Peut-on voir ton premier EP à paraître au printemps comme une sorte de carnet intime mis en musique ?
Oui, on peut dire cela car ce que je fais est très intime ; les textes me viennent dans une intimité, je suis seule dans ces moments-là et je couche sur le papier des pensées que j’ai digérées durant assez longtemps dans ma tête sans les partager. On peut dire que ce sont des parts d’intimité qui surgissent et qui me surprennent moi-même. Et c’est marrant que tu utilises le mot carnet car la plupart du temps, j’écris mes chansons à la main et je le fais sur des cahiers basiques que j’emporte partout avec moi quand je suis dans une phase d’écriture.
Pourquoi ce disque n’est-il pas sorti plus tôt alors que tu as dévoilé le premier extrait il y a plus d’un an ?
Il y a eu plein de critères ! A la base, je voulais d’abord sortir plusieurs clips et ensuite dévoiler l’EP. J’avais donc déjà compté un temps assez long. Ensuite, le COVID est arrivé et cela nous a retardés énormément ; nous avons dû décaler le tournage d’un clip qui sera tourné finalement dans les prochains jours. Par ailleurs, il y a eu quelques petits décalages qui se sont faits sur quelques semaines mais ils étaient dus à des contraintes de production ou d’organisation. Ça a pris son temps ; c’est vrai.
Comment est né le texte de « Nuit Blanche » ton nouveau single ?
J’ai écrit cette chanson un soir où j’étais toute seule chez moi et où je ne me sentais pas très bien. J’avais la possibilité de sortir afin d‘oublier un peu mes soucis mais je n’en avais pas envie. Je pressentais que le fait de sortir ne serait qu’une façon de fuir mes problèmes. J’ai réfléchi à tout cela, je me suis assisse sur mon balcon, j’ai allumé une cigarette et le texte m’est venu et cette chanson raconte ce moment.
As-tu « exorcisé » certains démons grâce à l’écriture de « Nuit Blanche » ?
Effectivement, je pense que ; de manière générale ; le fait de mettre en mots m’aide à prendre conscience des choses et cette prise de conscience m’aide à les mettre un peu à distance. Exorciser, je ne sais pas mais en tout, cela m’aide à me construire, à identifier les soucis et à faire sortir un trop-plein d’énergie, de réflexions et de colère aussi souvent. Dans ce sens-là, ça m’aide.
Peux-tu nous parler du clip qui illustre cette chanson ?
Ce clip possède une histoire incroyable que j’ai vécue avec une équipe de dingue. Il y a eu sept mois de préparation ; ça fait quand même beaucoup (rires) ! Pour la partie qui a été tournée en studio ; où l’on me voit chanter ; je voulais que ce soit une performance. J’aime bien qu’il y ait un enjeu ; une prise de risque ; dans chacun de mes clips. J’ai commencé à en discuter avec Anouk Maugein qui a coréalisé celui de « Nuit Blanche » avec Elena Lebrun et nous avons validé cette prise studio. Il faut savoir que la version de « Nuit Blanche » dans le clip a été interprétée en live même si elle ressemble très fort à la chanson qui est disponible en stream. Ça a presque été un one shoot et en cela, c’est une prise de risque. Ensuite, Anouk qui est scénographe de formation réfléchit beaucoup avec des images a eu l’idée du charbon et à partir de cela, nous avons imaginé cette performance. Dans ce clip, on peut voir la séquence où je shoote le charbon et où il s’envole dans toute la pièce mais il faut savoir que nous avons tourné une séquence intégrale que nous n’avons pas montée. Le choix a été radical mais nous voulions pousser la radicalité. Cette partie dans le charbon a été tournée aux Beaux-arts dans un atelier qui habituellement est plein. Il a fallu négocier et il y a eu trois jours de nettoyage. On a essayé de ne pas trop se mettre des limites. La carrière de sable, ça a été un repérage de dingue, nous avons tourné des scènes illégales…Ce clip, ça a été pas mal d’émotions !
Quels retours te fait-on le plus souvent sur ta musique ?
La plupart du temps, les gens trouvent ma musique cool et ils apprécient mon flow. Quand ils accrochent, ils trouvent qu’il y a quelque chose d’original et ils sont souvent touchés par le caractère authentique. Pour être honnête, je serais embêtée que l’on me dise que c’est du copié-collé car ma démarche est artistique et elle vient de moi. Pour l’instant, ça me rassure !
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Fauve est ma principale influence, c’est très certainement le groupe qui m’a donné envie de faire de la musique. J’aime particulièrement « RAG#3 » ; c’est une chanson courte avec une voix qui parle sur un instrumental très simple. Par ailleurs, j’aime beaucoup Kae Tempest et Chilla. Même s’il y a moins de liens directs, j’aime beaucoup Camille, Stromae, …
J’ai vu sur Youtube un extrait de l’un de tes lives à Séoul, peux-tu nous en dire plus sur cette expérience scénique hors de nos frontières ?
Je suis partie à Séoul durant près d’une semaine avec mon musicien Jonathan grâce à un partenariat entre la ville d’Issy-les-Moulineaux et le quartier de Guro. J’ai postulé tout simplement pour participer à la Fête de la Musique de ma ville, j’ai été retenue et durant les balances, Marino Crespino qui est le directeur du Réacteur m’a demandé si j’étais disponible au mois de septembre et c’est là qu’il nous a proposé de partir à Séoul. Ca a été assez fou pour nous. Il y a eu plusieurs concerts et le troisième a été assez spectaculaire car la scène était immense et il y avait énormément de spectateurs. Même si le public ne comprenait pas toutes les paroles, les personnes ont été gentilles, polies et très enthousiastes. Cette expérience a été assez dingue. Nous avons kiffé !
Carole Pelé - Nuit Blanche [CLIP OFFICIEL]
Nuit BlancheCarole Pelé - 2019Pour suivre mon actualité : Instagram : https://www.instagram.com/carole.pele/Facebook : https://www.facebook.com/carolepelemus...