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Retrouvailles avec Jo Wedin à l’occasion de la sortie de « Love Song » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Bérengère Gimenez

(c) Bérengère Gimenez

Comment présenterais-tu musicalement parlant « Love Song » ton nouveau titre ?

Je dirais que c’est du R&B alternatif, inspiré de ce que l’on appelle du Quiet Storm qui évoque une atmosphère nocturne, suave et sexy. Ce terme est apparu pour la première fois pour qualifier la musique de  Smokey Robinson qui est un de mes chanteurs de soul préférés.

Peux-tu nous en dire plus sur la création de « Love Song » et notamment sur Ergy qui est en featuring sur le morceau et qui l’a produit  ?

Nous nous sommes rencontrés avec Ergy grâce à une connaissance commune qui nous voyait bien faire de la musique ensemble. Ça fait un moment que je fais des chansons un peu dans le style de « Love Song » mais qui ne sont pas encore sorties. Je me suis dit pourquoi pas et nous avons fait un test ensemble tout simplement. J’adore tenter des collaborations et voir ce que cela peut donner. Je n’avais jamais travaillé avec un beatmaker auparavant. On en prépare d’autres par ailleurs.

Que raconte « Love Song » ?

Je raconte, avec déception et aussi un peu de colère, que je ne veux plus entendre de chansons d’amour ordinaires. Ce sont les actes qui comptent et pas les mots.

(c)  Hugues Coudurier

(c) Hugues Coudurier

Ce titre est-il dans la lignée de tes influences musicales ?

Oui, absolument. J’ai beaucoup d’influences et ça en fait partie. J’aime beaucoup le R&B 90’s et contemporain par ex. C’est la continuité de la soul qui est un de mes styles préférés. Mais à vrai dire, je n’ai pas envie de me mettre dans une catégorie musicale et j’espère que cela s’entend avec tout ce que j’ai déjà fait et continue à faire. Aujourd’hui, beaucoup de gens veulent mettre tout dans des cases et en particulier les artistes. C’est quelque chose qui ne me plaît pas. Pour ma part, c’est impossible car j’ai des influences très différentes et je me sens comme un arbre qui pousse et qui évolue ; le jour où j’arrête d’évoluer, c’est que je serai morte.

Il y a quelques mois, tu as sorti « Jamais Envie De » en compagnie de Jean Felzine, on s’attendait à un nouvel album commun mais tu reviens en solo. Qu’est-ce qui va sortir dans les prochains mois ? Un album à deux ou un disque toute seule ?

Je prépare beaucoup de choses des deux côtés et j’ai même d’autres surprises qui arriveront mais dont je ne peux pas parler pour le moment ! Mais 2021 sera une année chargée !

Peux-tu revenir pour nous sur la mise en images de « Jamais Envie De » ?

Le clip de « Jamais Envie De » a été réalisé par Marcia Romano et Benoît Sabatier et ça a été très plaisant de travailler avec eux car c’est assez rare de collaborer sur un clip avec une femme et un homme à la réalisation. Ils ont eu cette idée de mise en images par rapport au texte qui parle de la sexualité des hommes qui pendant longtemps a été un sujet tabou. On entend toujours parler des femmes qui ont mal à la tête, qui sont mal-baisées ou qui n’ont pas envie alors qu’il y a également autant d’hommes dans la même situation et nous avons eu envie d’écrire sur ce sujet avec Jean. Pour le clip, les réalisateurs ont eu l’idée de faire comme si c’était les instruments qui n’avaient pas envie de afin de présenter quelque chose de différent au lieu de simplement illustrer le texte. Nous avons trouvé ça super drôle. Au début, ils avaient pensé faire jouer des acteurs mais nous nous sommes dit pourquoi pas nous !

(c) Hugues Coudurier

(c) Hugues Coudurier

Votre projet commun est-il une recréation dans vos carrières solos ou est-ce l’inverse ?

C’est difficile de répondre à cette question. Parfois, nous sommes tellement investis dans notre projet commun que nous sommes obligés de penser à séparer les choses sinon on devient un peu schizophrènes. Dans le duo c’est très démocratique : on doit chacun faire des compromis pour que ça convienne aux deux voix, à nos goûts qui sont différents etc, du coup on a besoin de nos solos respectifs pour être seuls maîtres à bord ! Pour l’instant je ne sors que des singles avec mon projet solo, je me permets de réfléchir à chaque étape différemment qu'avec Jean. Avec lui j’ai l’impression que c’est une affaire plus globale mais ça prend plus de temps, et puis les chansons sont en français. J’essaie de gérer les deux de la manière la plus équilibrée possible.

As-tu eu le confinement créatif ? Comment as-tu vécu cette période ?

J’étais plutôt créative pendant le confinement oui, mais je le suis moins depuis le déconfinement car j’ai relâché la pression et je dirais que j’ai vraiment besoin de vacances! Le premier jour du confinement, je me suis dit qu’il fallait absolument que je bosse et que je crée de nouvelles chansons. Comme « Jamais Envie De » est sorti juste avant cette période, nous avons eu pas mal de promo mais à distance. Le single a continué à bien vivre.  Ce qu’il faut savoir c’est que lorsque l’on se filme soi-même pour des sessions, ce n’est pas si simple, ça prend du temps pour que tout soit correct ; on fait attention au cadrage, à la lumière, au son, à la qualité… On est limité en faisant des sessions promos à la maison. Nous avons aussi profité du confinement pour présenter de nouvelles chansons lors de sessions en live sur nos réseaux et j’ai fait une reprise pour mon projet solo. Radio Nova nous a invités à nous enregistrer à plusieurs moments de la journée afin de partager notre quotidien et nous avons créé une chanson durant cette journée-là. C’était assez intense ces deux mois, curieusement !

Peut-on dire que c’est l’éclectisme que tu recherches dans la musique ?

Le plus important pour moi dans la musique est de faire quelque chose dans lequel je me sente à l’aise tout en essayant des choses inconnues, de sortir de ma zone de confort, et c’est aussi pour cela que j’ai testé beaucoup de choses. Je n’ai pas toujours écouté ma voix intérieure. Mais je ne me laisse plus porter par le vent ou par ce que les autres me conseillent de faire. Je voudrais en premier lieu que les gens qui écoutent ma musique soient touchés par ce qu’exprime ma voix à travers mes chansons. La musique et le texte doivent être portés par la voix et pas l’inverse. J’ai beaucoup chanté un peu partout et cela depuis longtemps. J’adore ça. Dès que j’en avais l'occasion, je chantais ; dans des chorales quand j’étais petite et beaucoup de jazz dans des soirées privées, dans des hôtels aussi... Quand je compose un morceau, écrit un texte et ensuite pose ma voix dessus et que ça fonctionne, c’est merveilleux. Ce n’est pas si facile de créer une musique avec la voix qui la porte exactement comme tu l’entends dans ta tête. Dans ce que j’ai fait jusqu’à présent, on retrouve de la pop, de la Soul, du R&B, même de la country ou du jazz. Je crois que j’essaie de m’améliorer et d’essayer de nouvelles choses tout le temps et ce n’est pas une question d’ennui. J’ai une volonté d’aller au bout des choses, d’aller vers la perfection. Si jamais je trouve la perfection un jour je ne sais pas ce que je ferai d’ailleurs ! C'est une quête infinie.

Photo : Hannah Molin Delafosse + Artwork Hugues Coudurier

Photo : Hannah Molin Delafosse + Artwork Hugues Coudurier

Il y a quelque chose de très féminin, de classe et de sensuel qui se dégage de tes titres, qu’est-ce que tu mettrais en avant toi-même dans ta musique ?

Je pense qu’on on trouve de l’attitude et une envie d'indépendance. Je n’ai pas envie de rentrer dans un moule, je fais ce qui me plaît. Si on parle des titres le plus récent par ex ; « Jamais Envie De » (avec Jean Felzine) et aussi « Love Song », ils possèdent chacun beaucoup d'attitude !

Qui sont tes « modèles » sont-ils justement plutôt féminins ?

Il y a en a beaucoup, la liste est trop longue. Je vais te répondre en parlant surtout de mes influences vocales : Je te citerais Diana Ross et Minnie Riperton dont je me sens assez proche au niveau du timbre de voix et j’ai appris à chanter en chantant avec elles, Whitney Houston aussi, mais techniquement j’avais plus du mal, haha! Il y a sinon l’intouchable Aretha Franklin, une génie, dont le côté spirituel aussi me touche énormément, tout comme sa vie et ses combats notamment quand elle œuvrait aux côtés de Martin Luther King et pour le féminisme. Je conseille vraiment le documentaire “Amazing Grace” qui a été fait sur Aretha Franklin où elle chante des gospels ; c’est sublime et fascinant. Sinon quelqu’un qui m’a beaucoup inspirée depuis un moment, c’est  ma professeur de chant avec qui je suis très amie Amy Lavietes. Si vous avez besoin de cours, c’est la meilleure. C’est une américaine, mais elle vit et travaille à Paris. Si je ne bosse plus avec elle depuis longtemps, je garde précieusement ses conseils et notamment le fait de ne pas chercher à transformer ma voix, de la garder et de la travailler comme elle est. J’ai eu des complexes par rapport à ma voix pendant longtemps. Je la trouvais trop aiguë, trop précieuse, pas assez grave et sexy etc. Aujourd’hui je suis contente d’avoir ma voix, car elle ne sonne pas comme tout le monde et j’ai trouvé ce qui est original dedans. Et pour terminer, Debbie Harry de Blondie. J’adore sa voix, des fois elle est même sous-estimée ; je trouve qu’on parle trop de son coté rock n’ roll mais c’est aussi une très grande chanteuse.

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