Rencontre avec The Toxic Avenger à l’occasion de la parution de « Midnight Resistance » !
Peux-tu expliciter pour nous le titre de ton nouvel album ?
Tu veux la version honnête ou celle malhonnête ? (rires) La version honnête, c’est que je vais avoir 40 ans et il est difficile pour moi de tenir jusqu’à minuit ! Plus sérieusement, j’aime toutes les choses qui se passent la nuit et la résistance discrète également. Je trouvais simplement que « Midnight Resistance » était un joli titre.
Comment qualifierais-tu l’atmosphère sonore de cet album ?
Je dirais que ce disque est plutôt solaire et joyeux mais l’échelle du joyeux est différente selon les gens. Pour ma part, je pense que « Midnight Resistance » est peut-être l’album le plus joyeux que j’ai fait jusqu’à ce jour mais beaucoup de gens le trouveront sombre.
Quels sont les thèmes majeurs de cet opus ?
Ce disque parle beaucoup de nostalgie car je me nourris beaucoup de ça. J’essaie tout le temps de retrouver les sensations que j’avais quand j’étais enfant et ceci que ce soit par la musique, la nourriture, les voyages, les films…C’est intéressant de retomber dans ces souvenirs-là et du coup, ces morceaux m’évoquent des portions de ma vie d’avant.
Il y a plusieurs collaborations sur ton disque, c’est habituel chez toi, est-ce parce que la musique est une affaire de partage pour toi ?
Bizarrement, non pas trop. Je fais de la musique tout seul chez moi et je suis parti de Paris pour avoir ma tranquillité mais il est vrai qu’à un moment, c’est une histoire de partage mais pas tout de suite. Comme je chante peu, j’ai besoin d’avoir des relais à ma nostalgie.
Peux-tu nous en dire plus sur les invités présents sur « Midnight Resistance » ?
Il y a Jay-Jay Johanson qui est un artiste que j’adore et qui a fait des albums sublimes de Trip Hop dans les années 90 et 2000. Je dirais qu’il a une voix qui se situe quelque part entre Elvis, Frank Sinatra et Jane Birkin. Ornette est présente sur « Mandala », c’est une actrice qui chante également et qui fait de jolis morceaux. Il y a également ma femme Simone et elle chante merveilleusement bien elle aussi. Diamond Deuklo est un ami d’enfance d’Orelsan avec qui j’ai déjà travaillé et que j’aime beaucoup. Look Mum No Computer est Anglais, c’est un électronicien dingue qui fabrique ses instruments lui-même et il fait des trucs que moi-même, je ne saurais faire. Il me fascine beaucoup et j’aime travailler avec des gens qui me fascinent comme cela comme Maxence Cyrin qui est un pianiste classique qui ne porte jamais de baskets. Je l’avais déjà dit dans une interview mais je trouve que ça le définit bien (rires). Du coup, j’ai été très impressionné ! Bizarrement, je ne suis pas très sensible aux voix car ce n’est pas un instrument qui me transcende alors quand j’en trouve une qui me plait, je la chéris comme celle de Sophie-Tith avec qui j’ai bossé sur mes autres disques et avec qui je vais sûrement retravailler car on s’adore.
Quelles ont été tes inspirations principales pour ce disque ? Des films peut-être ?
Oui, tout à fait dont « Buffet Froid » qui est un film de Bertrand Blier avec notamment Bernard Blier et Gérard Depardieu. C’est un film absolument génial de bout en bout. J’adore les films Français de la fin des années 70 et du début des années 80. Il y avait des ambiances de folie. Ce film absurde a été tourné dans des tours HLM, c’est hyper graphique et c’est l’un de mes moteurs de composition depuis dix ans. Je peux le revoir sans cesse car il est incroyable. Si vous ne l’avez pas vu, je vous invite à le regarder !
Tu as déjà œuvré pour le cinéma mais aussi pour un jeu vidéo, est-ce que tout est lié musicalement chez toi ?
Pas du tout et je n’essaie pas d’expliquer ce que je fais ; le jour où je saurais le faire, c’est que je me serais perdu. C’est difficile pour moi de parler de ma musique car je la fais sans réfléchir. Elle me provoque ou pas quelque chose mais il n’y a pas de réflexion derrière. Rien n’est donc lié.
Aimerais-tu pousser l’expérience en réalisant toi-même ton propre court ou long-métrage ?
J’aimerais bien mais il faut avoir le talent pour cela. Il faut savoir être humble à un moment donné. Pour tout dire, c’était ma vocation première car c’est ce que je souhaitais faire quand j’étais petit. Je ne sais pas si j’aurais la patience et le talent. J’essaie de faire une chose bien déjà et d’ailleurs, c’est que mon père m’a toujours dit. Quand je ferai bien de la musique, j’essaierai de faire autre chose pareil.
Peux-tu nous dire ce que sont les Modular Sessions ?
Ce sont des EPS que j’ai fait avec mon pote Greg Kozo qui est également le patron de mon label avec Christophe Tastet et moi-même. Sur ces disques, on propose de la musique Techno improvisée en quelques jours que nous sortons comme tel sans la retoucher. Nous faisons nos morceaux avec des synthétiseurs modulaires qui sont des grandes boites avec plein de fils (rires). Ce sont des trucs un peu barbares quand on ne connait pas mais ils ne sont pas si compliqués que cela.
Peux-tu nous présenter le podcast de Simon et Simone ?
C’est un podcast que je fais avec ma femme, il s’appelle Discorama et nous y décortiquons quelque chose qui est en rapport avec la musique tous les 15 jours. Le ton rappelle celui de la radio d’avant ; celle des années 80/90. Nous sommes totalement libres et nous y invitons nos copains. Valérie Damidot est notamment venue parler musique avec nous il y a quelques mois. On s’amuse beaucoup et ça marche hyper bien. C’est cool !
Pour en revenir à ton nom de scène, comment expliques-tu ce choix ? Cela vient d’un film sorti alors que tu n’avais que quelques années…
Oui, c’est vrai ! (Rires) Il se trouve qu’à l’époque, je m’amusais avec des copains dans un groupe de Hip Hop et il se trouve que l’un d’entre eux a envoyé notre démo aux Inrockuptibles qui ont trouvé ça cool. Ils ont voulu en parler et pour ma part, j’ai été pris de cours car je ne m’attendais pas à cela. Quand ils m’ont demandé comment je m’appelais, je n’avais pas de nom de mec méchant qui fait du Hip Hop. Comme je venais de regarder ce film un peu débile, j’ai pris ce nom et au moment de sortir des morceaux plus électroniques, je n’ai pensé à en changer. Aujourd’hui, j’ai 38 ans et quand je vais faire des concerts, on me booke des chambres à ce nom-là et j’ai la honte quand je suis obligé de donner mon nom (rires). Comme quoi, tous les choix dans la vie ont une conséquence plus tard ! C’est une bonne leçon de vie.
Quels sont tes prochains projets ?
Je vais continuer à faire de la musique car je ne sais faire que cela ! L’album vient de sortir en vinyle mais il ne sortira pas en CD. Comme je ne suis pas un mec de singles, je ne saurais dire s’il y aura un prochain extrait de l’album. Je trouve que ce disque se suffit à lui-même et je n’ai pas envie de faire des clips pour faire des clips. En revanche, quelques pastilles vidéo faites par Kevin Deviercy qui a bossé sur la pochette et qui est un très bon motion designer seront diffusées durant tout l’été. Nous allons continuer également le podcast avec Simone.
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The Toxic Avenger "Americana" (OFFICIAL AUDIO)
Listen : https://IDOL.lnk.to/americana New single, extract from the fourthcoming album "Midnight Resistance" (may the 29th, 2020) www.facebook.com/TheToxicAv...