Rencontre avec Ravages afin d’en apprendre plus sur « Métamorphoses » !
Vous étiez tous les deux dans le groupe Exsonvaldes, voyez-vous Ravages comme une continuité ou une réinvention au niveau musical ?
Simon : Les deux ! C’est une continuité car nous faisons de la musique tous les deux depuis très longtemps donc nous n’avons pas complètement changé notre façon de travailler quand nous sommes passés d’Exsonvaldes à Ravages qui est quand même une forme de réinvention et d’ailleurs, on le dit dans les titres et dans les thèmes de nos morceaux.
Martin : L’idée n’était pas de faire une suite d’Exsonvaldes mais de faire autre chose.
Était-ce une évidence pour vous de créer un nouveau projet ensemble ?
S : Nous n’avons pas crée un nouveau projet car nous en avions besoin mais nous l’avons fait en partie car nous avions envie de faire une musique différente et de travailler un peu différemment. Nous avions le souhait d’avoir un projet recentré sur le duo d’écriture que nous formons depuis longtemps. Nous avons crée Ravages qui n’implique que nous deux et qui nous permet d’aller exactement là où musicalement nous avions envie d’aller ; vers une musique plus électronique et plus synthétique.
Vous avez sorti un premier EP en 2018, vous-a-t-il servi de modèle pour la suite ou avez-vous expérimenté de nouvelles voies ces deux dernières années ?
M : C’est une bonne question ! Je dirais que le premier EP était un peu la genèse du projet et que sur le second, nous avons un peu plus spécifié, nous sommes allés un peu plus précisément dans ce que nous avions envie de faire. Pour ce second disque, nous avons plus travaillé les sons de synthé mais également avec nos musiciens de scène dans les arrangements. A mon sens, notre deuxième EP est un produit plus abouti avec plus de détails et plus de finesse.
S : Ça change encore beaucoup ! Pour le live, nous changeons souvent d’instruments et de formule. Rien n’est jamais figé.
M : Avec Exsonvaldes, nous avons du faire plus de 300 ou 400 concerts, la formule était donc hyper rodée. Avec Ravages, nous avons fait assez peu de concerts pour l’instant et nous sommes toujours dans une optique de recherche. Pour le moment, nous partons un peu à droite à gauche mais c’est marrant car à chaque fois, le territoire s’agrandit.
Qu’est-ce qui caractériserait votre univers ?
S : Nous sommes très inspirés par la Science Fiction sur plein d’aspects ; de façon directe ou indirecte. Cela se retrouve dans l’imagerie que l’on développe pour les pochettes et pour les clips mais également dans l’approche que nous avons dans la musique, dans le choix des instruments et dans nos textes pour lesquels nous avons pu avoir une approche humaniste et dystopique par moments mais nous cherchons encore un peu notre univers car nous n’allons sortir que notre deuxième EP.
De quoi parle « Métamorphoses » votre nouveau titre ?
S : A part du fait qu’il parle de métamorphoses ? (rires) C’est le côté pratique des morceaux en français. Nous croyons aux aspects bénéfiques du changement même si parfois, il peut être difficile ou forcé car les choses n’arrivent pas toujours comme prévu. Le changement a toujours été bénéfique pour nous, ça nous a fait découvrir de nouvelles choses et ça a élargit notre palette. « Métamorphoses » parle donc de cela mais nous essayons toujours de rejoindre l’universel dans nos chansons. Nous parlons de notre volonté de métamorphoses personnelles mais aussi avec une réflexion un peu plus large de ce que nous pouvons changer dans le monde aujourd’hui.
M : Des personnes ont un peu rapproché ce texte aux histoires de confinement et de pandémie alors que nous avons écrit « Métamorphoses » bien avant ; comme quoi, chacun peut en faire sa propre interprétation.
S : Notre souhait est de faire résonner nos sentiments personnels avec ceux des auditeurs.
Pouvez-vous nous parler de sa mise en images ?
S : Avec Jérémy Vissio qui est le réalisateur du clip, nous avons eu l’idée de mettre en scène ce concept de métamorphoses de façon très physique et un peu premier degré avec un sous-texte. Au début, nous pensions juste changer de vêtements mais cela nous a amené à d’autres choses comme se raser, se couper les cheveux, je me suis décoloré les cheveux…La question était de savoir dans quel décor nous allions filmer cette transformation et comme notre inspiration vient de choses très urbaines, Jérémy a eu très rapidement cette idée de vider la ville autour de nous. Il a décidé de mettre en scène notre transformation comme étant une envie de fuir quelque chose ou tout du moins d’ajouter un enjeu plutôt vital à cette métamorphose-là. Jérémy nous a filmés dans les rues de Paris et ensuite, il a pris son logiciel d’effets spéciaux et il a enlevé les voitures et les gens. Deux jours après, c’était le confinement et il n’y avait plus de voitures ni de gens dans les rues ! Ca a été un drôle de hasard mais en tout cas, nous n’avons pas eu à enfreindre les règles pour tourner le clip.
Prévoyez-vous une suite à ce clip ?
S : Oui, il y aura une suite à l’histoire de « Métamorphoses »…
M : Le tournage du clip a été chamboulé par le confinement et du coup, nous allons le présenter intégralement sous la forme de deux clips maintenant mais initialement, l’histoire ne devait tenir que sur un seul clip.
S : Nous avons dû annuler le tournage de la dernière scène qui devait se faire le 15 mars avec dix figurants car la veille au soir, Édouard Philippe annonçait que tout fermait…mais c’est cool car cette scène, nous l’avons transformé en un clip entier que nous allons bientôt tourner.
Qu’annonce « Métamorphoses » ?
M : Ce titre annonce un second EP qui devrait sortir à l’automne et un second extrait qui sera la suite du clip de « Métamorphoses ».
Quelles sont vos inspirations musicales pour Ravages ?
S : Énormément de choses car cela fait 20 ans que nous faisons de la musique ensemble avec Martin. Nous avons eu le temps de s’échanger quelques disques !
M : Le disque a un format assez Pop mais pour le live, nous aimerions avoir un format un peu plus électronique et expérimental et nous nous sommes donc replongés dans Jon Hopkins, Todd Terje, Soulwax, Caribou, Kraftwerk,…
Quelles sont les forces de l’un et de l’autre ?
S : Martin utilise Ableton Live et il dessine et c’est super pratique !
M : Simon, c’est la plume, les textes, la direction artistique…Si nous devions un peu expliquer les rôles de chacun, j’ai l’impression que j’aurais celui de rendre concrètes les idées de Simon.
Pour reprendre le titre de votre nouveau single…en quoi chacun aimerait-il se métamorphoser ?
S : Je pense que c’est un peu le travail de la vie d’arrêter d’avoir envie de se transformer en quelque chose. Je crois que c’est un peu cela le but.
M : C’est difficile comme question ! Il y a une étude qui dit que la première chose que l’on dit est ce que l’on aimerait être et la seconde représente la façon dont on se perçoit…Je crois que j’avais répondu un lion et un chat !