Retrouvailles avec KIZ pour la sortie de « Nous Deux » leur second album !
Pouvez-vous revenir pour nous sur l’accueil réservé à « Des Tours » votre premier album sorti il y a 3 ans déjà ?
Alice : Quand nous avons sorti « Des Tours », c’était l’inconnu mais nous avons eu de super retours et ce qui a été génial grâce à ce premier album, ça a été la tournée qui nous a permis de faire vivre ce disque pendant 3 ans.
Marc : Nous avons fait trois tournées sur un album.
A : Même si nous n’avons pas fait un buzz phénoménal, cette réussite est déjà incroyable pour nous ; pouvoir vivre de son album sur 3 ans, avoir autant de retours, en parler encore aujourd’hui, que les gens redemandent les chansons de ce disque…Pour nous, c’est une belle réussite.
Avez-vous été confortés dans votre direction musicale et artistique par ce premier pas discographique ou avez-vous choisi d’expérimenter de nouvelles choses sur « Nous Deux » ?
M : Nous avons expérimenté de nouvelles choses sur « Nous Deux » même s’il y a toujours la base de KIZ. Sur le premier album, nous avions utilisé beaucoup de sons d’objets et nous avons moins gardé cela sur « Nous Deux ». Même si nous aimons toujours le côté organique, nous avons beaucoup plus utilisé des synthés et des pluggins. L’approche a été plus Electro pour ce second album.
A : Par ailleurs, ce n’a pas été le même processus de composition. « Nous Deux » est un album beaucoup plus intimiste dans les thèmes et nous sommes donc partis d’une composition plus intime elle aussi. Nous n’étions qu’en guitare-voix avec un texte et une mélodie et tant que le morceau ne nous plaisait pas comme cela, nous ne passions pas à l’étape suivante.
M : Sur le premier, nous étions un peu pressés que ça arrive. Dès que nous avions une bribe de compo, nous passions directement à l’arrangement quitte après à rechanger un peu le morceau. Pour ce second album, nous avons pressé à fond le guitare-voix, nous nous sommes retenus de passer à l’arrangement et quand nous étions certains d’être arrivés au bout, nous passions à l’étape suivante; cela évite quand un refrain n’est pas assez fort dans la compo de compenser avec un surajout d’instruments. « Nous Deux » est plus épuré au niveau des arrangements. Par ailleurs, là où cet album est plus intime également, c’est au niveau des textes car même si nous parlions déjà de nous dans le premier, nous camouflions ça sous du second ou du troisième degré et des jeux de mots alors que nous sommes plus directs sur « Nous Deux ». Normalement, en une écoute, on sait de quoi ça parle.
KIZ, c’est effectivement vous deux mais vous n’êtes pas seuls dans cette aventure musicale, pouvez-vous nous présenter les autres membres qui vous accompagnent en live et nous dire ce qu’ils apportent ?
M : En live, nous sommes accompagnés par David Jeannesson à la batterie et par Florent Gayat à la basse. Ils arrivent vraiment à l’étape de la scène quand nous préparons la tournée. Nous avons une petite idée de ce que voulons ; Alice et moi ; mais nous sommes très ouverts à leurs propositions et ils en ont beaucoup. Ils ont plein de bonnes idées et ils s’intègrent vraiment dans ce processus de création du live. Sur scène, ce sont de très bons musiciens qui savent donner de leur personne.
A : Nous avons cette chance d’avoir trouvé des personnes avec qui humainement, il n’y a aucun filtre et nous nous entendons tellement bien qu’il se passe des choses sur scène, c’est vivant ; nous ne sommes pas enfermés chacun dans notre espace, nous communiquons et nous créons énormément de choses pendant une tournée. Si quelqu’un part sur une idée, on la suit et c’est comme cela que nous arrivons à créer de belles choses. Le live est une vraie synergie de groupe.
Quels sont les thèmes majeurs de votre second album ?
M : Je ne pense pas qu’il y ait une sorte de ligne rouge sur les thèmes. Chaque morceau parle vraiment de quelque chose de singulier. Pour citer quelques exemples, « Des Clics » parle du monde numérique, « Maladdiction » aborde les addictions, « Nous Deux » par de séparation, « Si Je Vois Le Ciel » aborde le décès…
A : Si « Des Tours » abordait des sujets qui nous touchaient, « Nous Deux » traite de sujets qui nous ont parlé dans notre vie, ce sont des étapes de vie et nous y avons mis beaucoup plus de nos histoires personnelles.
M : S’il devait y avoir un fil conducteur dans cet album, ce serait nous deux.
A : C’est un album très autobiographique.
Votre nouveau single s’intitule « Sans Bouger » et il est interprété avec Camille Esteban, pouvez-vous nous présenter Camille et nous dire comment est née cette collaboration ?
M : Camille est la relève de la scène urbaine Française ; elle arrive et elle va tout casser. Nous l’avons rencontrée à un festival il y a deux ans à Villebarou près de Blois. Souvent lors de ces événements, on a du mal à échanger avec les autres artistes car tout va très vite mais nous avons vraiment eu le temps de faire connaissance avec Camille. Dans le groupe, nous sommes assez taquins et elle était dans le même mood que nous. Il y a eu un très bon feeling tout de suite entre nous et nous nous sommes dit que nous pourrions partir en tournée avec elle. Nous avons donc gardé contact après ce festival.
A : Nous savions que nous aurions potentiellement envie de collaborer avec quelqu’un d’autre sur ce second album mais si cela se présentait, ce n’était pas une fin en soi. Quand nous avons écrit « Sans Bouger », nous avons pensé directement à Camille car le rythme de cette chanson lui convenait vraiment. Nous l’imaginions intervenir sur le pont, nous lui avons demandé, elle est venue et nous avons crée tout cela ensemble.
Vous qui êtes habitués à faire des clips toujours très esthétiques, vous avez du faire du homemade pour celui de « Sans Bouger », aviez-vous déjà pensé à un « scénario » avant le confinement ?
M : Des fois, quand on fait un morceau, on pense à un clip mais ça n’a pas été le cas sur « Sans Bouger ».
A : A vrai dire, « Sans Bouger » n’était pas prévu pour une mise en avant à ce moment-là. Notre album devait sortir en avril mais il a été décalé du fait de la pandémie car la période était trop délicate. Nous nous sommes dit que pour les fans, la parution de l’album allait faire loin et comme nos équipes nous ont conseillé de sortir un titre, nous nous sommes mis d’accord sur lequel et « Sans Bouger » est rentré dans la boucle car il est frais et entrainant. En revanche, comme nous étions confinés, nous avons simplement mis le téléphone dans notre cuisine et il s’est passé ce qu’il s’est passé.
M : Cela nous a rappelé nos premiers clips qui étaient tournés dans mon petit appartement à Abbesses. Tous les clips avec le mur rouge que l’on peut voir sur Youtube ont été tournés dans ma cuisine. Comme nous avons commencé comme cela, c’était marrant de revenir aux origines.
Comment avez-vous vécu votre confinement et notamment le report de la sortie de votre second album ?
A : Je crois que nous l’avons vécu de deux manières bien différentes. Même si nous sommes un duo et que nous nous ressemblons beaucoup, nous avons deux personnalités, deux individualités et nous avons vécu ce confinement différemment. Pour ma part, j’avoue que le report de l’album a été un coup dur au début. Comme tu le sais, nous n’avions rien sorti depuis trois ans, nous préparions ce disque depuis très longtemps, « Nous Deux » était terminé depuis de nombreux mois, tout était prévu en avance, tout était bien calculé et pour une fois, nous avions bien tout calibré mais du jour au lendemain, nous avons dû tout effacer, décaler et du coup, nous ne savions pas comment cela allait se passer. Je ne l’ai pas très bien vécu au début mais après, on relativise et on se dit que tout le monde est dans le même panier. Même si cela représente des années de travail, il y a eu plus grave. Ensuite, nous avons réussi à nous remotiver. Le confinement m’a permis de faire plein de choses d’un point de vue musical ou autre. Nous avons été assez productifs.
M : Je ne jugerais pas négativement mon confinement car je sais que des personnes ont vécu des choses horribles ; des décès, des malades,…Nous avons eu cette très grande chance de ne pas être trop touchés par cela. Assez égoïstement, j’ai bien aimé ce confinement car cela m’a permis de me poser un peu, de renouer avec la musique car nous étions têtes baissées sur KIZ depuis quelques années et à la fin, on oublie pourquoi on fait ça, j’ai réappris des morceaux de guitare qui n’avaient rien à voir avec KIZ et qui n’apporteraient rien au groupe ; juste pour le plaisir de jouer et de comprendre de nouveau pourquoi je fais ce métier. C’est aussi pour cela que nous avons fait une reprise de Bob Dylan qui n’est pas trop dans l’esthétique de ce que nous faisons habituellement.
A : Nous avons été hyper à l’écoute de ce que nous avions envie de faire.
M : Je pense que ça s’est senti car les gens ont beaucoup aimé finalement. Plus personnellement, le confinement m’a permis de suivre plein de tutos et des masterclasses de musique. En ce qui concerne le report de la sortie de l’album, j’ai été déçu comme Alice.
A : Au-delà du report de la sortie de l’album, il y avait la tournée également et nous l’attendions avec impatience. Au mois de mars, tout s’est arrêté, tout s’est figé mais c’était normal car tout était annulé partout. Il y avait une vraie effervescence à un mois de la sortir, il devait se passer plein de belles choses mais on nous a dit que ça n’allait pas se passer comme ça…
« La Nuit » a été le premier titre à annoncer l’arrivée de « Nous Deux », deux clips sont disponibles, pouvez-vous nous en dire plus sur la version 80’s ? Est-ce votre façon de montrer votre attachement à cette décennie ?
M : Pas vraiment car nous n’avons pas un amour pour cette décennie-là en particulier mais c’est vrai que nous avions eu l’idée de faire cette vidéo un peu kitsch pour ce clip qui est fait dans une maquette. Pour les besoins du clip, nous avons tourné cette seconde vidéo et nous nous sommes dit faisons le morceau en entier, ça nous fera un petit clip alternatif. Dans le clip officiel, Alice regarde la télé et la version 80’s permet de voir ce qu’elle regardait. C’est une sorte de mise en abime. Certaines personnes ont même préféré ce clip-là à l’original.
A : Nous trouvions ça marrant de proposer un bonus.
Beaucoup de vos titres se prêteraient à des remixes plus clubbing, aimeriez-vous sortir un album avec des versions alternatives à l’avenir ?
A : Franchement, c’est quelque chose qui me plairait énormément. Si un artiste me demandait de lui donner nos pistes séparées afin de faire un remix, je dis oui tout de suite ; perso. Je trouve ça hyper intéressant.
M : Déjà ça, effectivement mais même nous, nous pourrions faire une sorte de best of en acoustique par exemple ou clubbing de nos morceaux. C’est quelque chose que j’aimerais beaucoup.
A : C’est une bonne idée !
Quel est le titre préféré de chacun sur « Nous Deux » et pourquoi celui-ci en particulier ?
M : Un seul, c’est dur ! J’ai mon petit Top 3. J’aime beaucoup « Je Mens », « Des Clics » et « Nous Deux ».
A : Je vais dire « Je Mens » car ce titre me touche très particulièrement dans ce qu’il raconte et quand nous avons fait la mélodie du refrain, il s’est passé un truc pour tous les deux, quelque chose de presque un peu lunaire, d’une sensibilité extrême, ça arrive rarement, ça se crée en deux secondes, ça s’aligne et ça te plait tout de suite.
M : Nous avons rarement été aussi touchés par quelque chose que nous avons crée. Ca a vraiment été un chouette moment.
« Alors On Part » pourrait-être le hit estival de KIZ, ce titre sera-t-il votre prochain single ? En parlant d’été, à quoi va ressembler le vôtre ?
A : Tu es trop fort ! « Alors On Part » est effectivement le prochain single. Il sortira le même jour que l’album ; le 3 juillet !
M : A quoi va ressembler notre été ? Nous espérons que nous pourrons partir en tournée afin de défendre sur scène ce nouvel album.
A : Nous mettons tout en œuvre pour essayer d’aller à la rencontre de notre public cet été. Officiellement, nous ne pouvons rien annoncer encore car tout dépendra des conditions sanitaires et d’organisation des concerts/festivals. Quitte à faire différemment ou trouver d’autres astuces. On espère partir à partir du 15 juillet et effectivement, « Alors On Part », c’est pas mal car c’est un titre très entrainant qui parle de voyage et de sortir de son quotidien un peu morose.
M : C’est le morceau idéal post-confinement !
« Nous Deux » pour illustrer musicalement un film, vous penseriez auquel ?
M : C’est drôle comme question ! Si on parle de la chanson…« Nous Deux » est une chanson de rupture qui parle de quelqu’un qui veut encore l’autre au bûcher alors qu’il n’a pas forcément envie de lui faire du mal. C’est ce retrouver bourreau alors que l’on est soi-même coupable. A la fin de cette chanson, il y a un sifflement et un bruit de clochettes et pour moi, ça représente la marche du condamné qui siffle et les clochettes se sont les chaînes qui sont accrochées à ses pieds. Ce passage-là me faisait penser à du Tarantino. Si on parle de l’album, je verrais bien un film comme « L’Auberge Espagnole », un film qui suit quelqu’un et qui raconte un peu sa vie, ses hauts et ses bas. J’imagine bien Romain Duris en boîte sur un morceau comme « Danse » ; ensuite, il se sépare de quelqu’un, on pourrait mettre « Nous Deux », il retombe amoureux, on en met une autre…
A : Si je me réfère à la pochette hyper coloré de notre album, je dirais « La La Land » ; j’ai adoré ce film ; c’est musical, il y a beaucoup d’humour et de la mélancolie, ça fait le tour d’une vie.