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Rencontre avec deux des membres de Volin au Walrus à l’occasion de la sortie de « Cimes » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Tanguy Soulairol

(c) Tanguy Soulairol

Pouvez-vous présenter Volin à nos lecteurs et revenir pour nous sur la création du groupe ?

Maxime : J’ai rencontré Colin qui est le chanteur, guitariste et auteur des textes de nos chansons sur les bancs de la fac il y a une dizaine d’années. Avec son frère Florian qui est notre ingé son et un peu le cinquième membre de Volin, nous avons commencé à faire de la musique sous le nom de Labyrinthe et ce projet plutôt Pop dans lequel Colin chantait en anglais a duré quelques années. Après une pause et une petite remise en question, Colin a changé un peu son fusil d’épaule et il a commencé à écrire en français. Volin est né de cela car Colin a composé un nouveau répertoire en français et nous avons monté un nouveau groupe. Pour ma part, je joue de la batterie et nous avons été rejoints par Romain à la basse. Au départ, nous jouions avec le violoncelliste Nicolas Iarossi et nous nous appelions Volin Quartet. Durant deux ans, nous avons fait des concerts et sorti un EP avant de décider de continuer à trois car nous avions envie d’aller vers un son plus Electro et électrique. Depuis un an, nous sommes de nouveau quatre, Gilles ayant rejoint le groupe en tant que guitariste.

« Cimes » votre second album marque-t-il une continuité par rapport à « Volcan » paru il y a trois ans où les envies ont-elles été autres ?

Colin : Il y a eu d’autres envies mais je dirais que nous sommes restés dans le même élan car nous avons plus eu envie d’affiner notre identité plutôt que d’en changer. Sur « Cimes », nous avons voulu creuser, aller un peu plus loin mais aussi nous détacher de nos influences qui étaient peut-être un peu trop présentes sur nos précédents disques. Par ailleurs, comme Gilles nous a rejoints, cela a changé également la donne. En termes esthétiques, nous voulions quelque chose de plus aéré, de plus épuré, de plus minimaliste, de plus intime qui soit plus au service d’une voix qui serait plus parlée que chantée.

Selon vous, à quoi inviterait l’écoute de « Cimes » ?

C : C’est très vaste comme question car de manière générale, je dirais que la musique est un espace de liberté qui est dehors du monde quantifié où le temps est une donnée soumise à la marchandisation et à des histoires de rentabilité. La musique et la culture en générale invitent à couper avec cette vie un peu fonctionnelle et stressante du travail et des nécessités quotidiennes afin d’y trouver une liberté et d’être dans une forme d’introspection qui permettrait de se rencontrer soi-même.

M : Pour faire une analogie avec les titres de l’album, ce disque invite peut-être à se reconnecter avec ce que l’on ressent pour mieux se libérer de ses propres chaînes pour mieux planer (sans additifs).

: Trouver une forme d’harmonie, de simplicité et de justesse. Il y a peut-être cette idée d’introspection et de trouver sa propre temporalité dans pas mal de titres de l’album.

(c) Tanguy Soulairol

(c) Tanguy Soulairol

De manière plus détaillée, quelles seraient les thématiques de vos nouvelles chansons ?

C : Après coup, car l’idée n’était pas de faire un album concept ou autour d’une thématique, au fur et à mesure que les titres s’accumulaient, je me suis rendu compte qu’il y avait des récurrences. Le temps est assez présent dans les textes, le rapport au temps, à la vitesse, à la nostalgie, le souvenir du temps passé, l’enfance…Toujours dans cette idée de se reconnecter à soi et à l’enfant qui est en nous car finalement, l’enfant est libre et c’est parfois difficile de garder cette part d’innocence, de liberté et de spontanéité à l’âge adulte.

Chez Volin, la musique est toute aussi importante que les paroles de vos chansons mais pouvez-vous nous dire d’où vient ce goût évident pour les mots (et même les bons/beaux mots) ?

C : De la littérature, forcément, car c’est une nourriture évidente quand on écrit et de la poésie car tout le monde aime bien cela dans le groupe même si nous avons des références assez basiques comme Baudelaire, Rimbaud, Beckett, Bukowski, Kerouac…J’ai pas mal lu de poésie pour me lancer dans l’écriture, ça m’a fait du bien, ça a constitué un bagage de départ et j’avais besoin de cela ; ça m’a donné des mots et des pistes à explorer mais je dois avouer que ces 4/5 dernières années, j’en lis beaucoup moins. Je continue à lire des romans car les livres nourrissent et je trouve ça hyper important dans cette idée de s’accorder ces espaces de libertés en dehors de tout. En termes de références musicales, des artistes comme Bashung, Bertrand Belin et Gainsbourg sur cet album dans le côté parlé mis en avant ont été également des influences.

Pouvez-vous nous parler du synopsis du clip illustrant « Partir » ?

M : Nous avons laissé carte blanche au réalisateur qui s’est imprégné du morceau et qui a choisi de l’illustrer de cette manière-là. Le clip de « Partir » représente plus ou moins une quête intérieure, une course poursuite avec ses propres démons. Le protagoniste joué par Colin est dans un semi-éveil dans une salle d’attente, il retrouve pris dans une sorte d’hallucination, il s’en va se balader de situations en situations de plus en plus inquiétantes et il se retrouve à devoir fuir à chaque fois jusqu’au moment où il se retrouve face au vide et là, c’est la rupture.

C : Ce clip illustre l’idée de ne jamais vraiment se sentir à sa place mais avec un peu de fantaisie et des scènes cinématographiques.

Rencontre avec deux des membres de Volin au Walrus à l’occasion de la sortie de « Cimes » !

Si vous deviez représenter ce nouvel album par un paysage à quoi ressemblerait-il ?

C : A une montagne qui découperait une cime.

M : Depuis plusieurs années, nous nous faisons des retraites pour bosser dans un petit chalet et nous sommes même allés jusqu’à y enregistrer cet album qui est donc vraiment né à la montagne. En face de ce chalet loin de tout à 2000 mètres d’altitude, il y a une super belle montagne qui découpe le ciel.

A côté de Volin, avez-vous tous d’autres projets musicaux ?

M : A côté de Volin, nous faisons tous plusieurs choses. Colin est guitariste dans le groupe Rock Français Iaross qui tourne beaucoup. Iaross et Volin sont des groupes assez cousins, nous venons de la même ville. Romain fait beaucoup de Jazz car il est également contrebassiste mais il fait également de la Pop dans un groupe comme Poussin, il joue avec Tristen et il a un super groupe de Jazz Ethiopique qui s’appelle Ethioda. Gilles écrit beaucoup de musique, il fait pas mal de Jazz aussi et il mène ses propres projets dans ces musiques-là. Pour ma part, je fais beaucoup de Jazz et de musiques improvisées.

(c) Tanguy Soulairol

(c) Tanguy Soulairol

Quels sont vos prochains projets ?

M : Un autre clip qui sera tourné avec la même équipe que celui de « Partir » se fera prochainement.

C : Nous avons joué récemment en Suisse, nous espérons y retourner et nous aimerions beaucoup jouer au Canada.

M : Nous aimerions également nous produire en Belgique et au Québec car nous n’avons pas encore eu la chance de le faire. Comme nous sommes originaires de Montpellier, des concerts sont prévus dans le grand Sud.

C : Nous ferons une release party à Paris le 21 avril aux Trois Baudets et nous devrions y revenir fin mai mais dans une formule à deux.

Que vous permet cette formule réduite ?

C : Nous nous produisons à quatre mais nous avons récemment testé une formule à deux et cela nous permet de répondre aux contraintes particulières du lieu qui nous accueille. Nous l’avions fait il y a très longtemps avec Max mais l’idée nous plait d’autant plus que dernièrement, nous avons travaillé un répertoire semi-acoustique pour la première partie d’un ami à Montpellier dans une toute petite salle. Cette formule réduite pourrait nous permettre de faire des concerts dans des appartements et de pouvoir jouer plus souvent dans plus d’endroits car la formule électrique à quatre est assez copieuse à cause de tout notre matériel. Nous nous sommes régalés sur la formule acoustique et nous avons trouvé que cela faisait vraiment bien resonner le propos. Avec Max, nous nous sommes dit surfons sur cette bonne vibration et essayons à deux !

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