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Rencontre avec Cédric de MPL afin d’en apprendre plus sur « L’Etoile » le nouvel album du groupe !

Publié le par Steph Musicnation

ⓒ Xavier Lours

ⓒ Xavier Lours

Peux-tu présenter MPL à nos lecteurs et nous dire comment s’est formé le groupe ?

MPL tire ses origines d’une bande d’amis du lycée. Nous avions plusieurs groupes de musique dans les années 2000 et nous faisions des concerts de Ska avant que cela ne s’arrête et que nous partions tous faire nos études à droite à gauche. Quelques années après, Manu et moi nous nous sommes souvent recroisés en soirée car nous avions toujours la bande de potes et nous nous sommes dit que c’était dommage que ça se soit arrêté car il y avait quelque chose dans ces groupes. Comme nous ne nous voyions pas beaucoup, nous avons pensé à nous retrouver l’été qui suivait afin de faire un morceau ensemble. Nous avons envoyé cette chanson à nos potes du lycée et nous avons eu des bons retours et nous avons décidé d’en refaire deux l’été d’après. Tout cela nous amène à 2012 où nous avons candidaté au Prix Claude Nougaro à Toulouse avec les trois chansons que nous avions. C’est au moment de la sélection que nous nous sommes rendu compte que nous n’étions que deux ; Manu à la guitare et moi au chant. A l’époque, j’étais à Strasbourg avec Julien et c’est là qu’il a rejoint l’aventure pour la création officielle du groupe MPL. Nous avons gagné le tremplin, cela nous a permis de faire un peu de studio, un peu de résidence, nous avons écrit d’autres morceaux et c’est monté crescendo jusqu’à faire une petite tournée des aires d’autoroute. Faire de la musique de rue nous a permis de bien briser les tabous du live car nous jouions très peu avant. Andreas nous a rejoint à la basse à cette occasion. Nous avions toujours envie de raconter des histoires en live et nous demandions à des potes de jouer un peu le « monsieur loyal ». Un ou deux ans après, Arthur a rejoint MPL en tant que maitre de cérémonie, nous avons fait quelques essais mais c’était une évidence, Arthur s’est imposé à nous et il est devenu le cinquième musicien également car il joue des percussions et il chante.

D’où vient l’idée de vous baptiser Ma Pauvre Lucette ?

Quand nous étions au lycée près de Grenoble, nous avions une connaissance que nous avons perdu de vue au fil des années mais il y a eu des histoires assez marquantes pour nous autour de sa disparition au moment où nous nous sommes mis à écrire et nos premiers morceaux dont « Lulu » ont été influencés par cela même si nous avons assez vite décalé la réalité pour que ce ne soit pas trop glauque. Les émotions que nous cherchions à retranscrire au travers de nos textes ont été influencées par une histoire vraie qui s’est passée dans ces années-là. La disparition est devenue une mythologie collective au sein de MPL et nous l’avons tissé au fur et à mesure des morceaux. Cette grande fiction que nous avons bâtie nourrit également nos clips. Pour en revenir à cette connaissance, elle ne s’appelait pas Lucette, nous lui avons donné un pseudonyme et si nous ne revendiquons pas le terme de muse, elle est devenue une inspiration.

ⓒ Xavier Lours

ⓒ Xavier Lours

Pourquoi y-a-t-il autant d’écart entre vos deux premiers albums ?

Nous ne sommes pas du tout musiciens de métier et quand nous avons fait notre premier album, nous avions tous des boulots à côté de la musique et nous nous retrouvions le week-end ou pendant les vacances. Ce premier disque n’a pas été pensé comme un album, nous avons rassemblé tout ce que nous avions fait durant trois ans. Après la sortie de cet album, nous avons continué à notre tout petit rythme mais il nous a permis de rencontrer un tourneur, d’être sélectionnés dans des tremplins régionaux, nous avons mis plutôt notre énergie dans le live, nous avons réarrangé nos morceaux pour la scène…Même si nous avons fait quelques nouvelles chansons, nous avons dédié le temps passé ensemble à jouer de la musique. Entre 2015 et notre nouvel album, il y a eu « sept morceaux orphelins » qui se retrouveront peut-être sur un EP. En 2018-2019, un tourneur nous a proposé de nous libérer une semaine par mois afin d’enchaîner les concerts pour avoir notre statut d’intermittents et nous mettre à fond dans la musique. Nous ne nous sommes pas mis la pression pour faire un second album mais nous pensions qu’il se ferait plus vite au lieu de cela, nous avons préféré bosser la créa à fond durant un an.

Durant ces cinq ans, votre musique a-t-elle beaucoup évolué ?

Oui car nous avions un rapport très acoustique à la musique sur notre premier album. Pour « L’Étoile », nous avions accumulé beaucoup de matière mais nous avions du mal à vraiment finaliser les morceaux. Nous avons décidé de travailler avec deux réalisateurs à Lyon qui nous ont vachement aidé et qui ont un peu bougé les lignes de notre musique. Nous n’avions pas les mêmes outils ; je dirais qu’ils prennent le son beaucoup plus proprement, ils redécoupent, ils affinent, ils amènent de nouvelles sonorités…Ils ont complexifié notre musique et l’ont amené vers quelque chose de plus produit.

Quels thèmes retrouve-t-on dans vos nouvelles chansons ?

Nous parlons de disparition sur tout le début de l’album mais la fin est pour moi assez sentimentale car il y a plusieurs chansons d’amour. Dans ce disque, il y a de l’amour positif qui pourrait être même un peu fleur bleue parfois et nous avions en tête également des déambulations de paysages et des grands espaces. Étant architecte de formation, j’ai une passion des choses construites et dans ces nouvelles chansons, les villes et l’urbanisme sont présents et c’est lié aussi au paysage. Je pense notamment à « Valdrade » qui est tirée du livre « Les Villes Invisibles » d’Italo Calvino.

ⓒ Xavier Lours

ⓒ Xavier Lours

Peux-tu nous parler du synopsis de la série de clips qui illustre votre album ?

Avant de parler musique, nous avons d’abord posé les jalons de cette grande histoire que nous voulions raconter sur le rapport entre quatre musiciens et un gourou. C’est un peu notre histoire à nous mais mise en fiction. Ces musiciens conditionnés et opprimés par leur gourou décident de s’échapper, ils volent la relique sacrée de l’urne et ils partent dans une grande quête. Plus tard, ils retombent sur ce gourou et ils renouent une histoire un peu différente dans la forme qui les amène à s’affranchir de la nostalgie qui leur pesait afin de s’ouvrir à un amour véritable.

Une fois les quatorze clips dévoilés, allez-vous les regrouper sur un DVD bonus pour une éventuelle édition deluxe de « L’Étoile » ?

(Rires) C’est une question très intéressante ! Sortir la version mise bout à bout et « fluide » des quatorze titres, ça nous semble assez évident mais sous quelle forme…En DVD, pourquoi pas comme d’avoir la version longue sur Youtube. Nous avons même pensé à présenter ça lors d’un ciné-concert, nous diffuserions les clips et nous jouerions en live. L’expérience pourrait être assez balèze.

Peux-tu nous en dire plus sur cette étoile qui vous a inspiré ce second album ?

Quand nous cherchions les éléments clés de cette grande histoire-là, nous avons fait une séance de tirage de tarot car l’un de nous est à fond là-dedans et au centre, il y avait la carte de l’étoile avec une dame sans âge qui versait deux amphores avec deux liquides de couleurs différentes dans un fleuve. Cela a fait sens pour nous par rapport à l’urne ; nous nous sommes dit qu’il y en avait surement une autre, qu’il devait y avoir une autre disparue et que le fait de les verser, c’était de tout envoyer valser dans le paysage. Cette image nous plaisait et nous avons demandé à une illustratrice de travailler sur cette image forte qui est assez universelle.

ⓒ Xavier Lours

ⓒ Xavier Lours

Comment vois-tu les concerts de MPL ?

Je dirais que nos concerts sont comme des cérémonies pour se libérer du manque, de la frustration et du poids des disparus. Nous partons d’un sentiment de nostalgie et de quelque chose d’assez dur pour nous évader vers des émotions beaucoup plus heureuses.

Que mettrais-tu en avant au sein de MPL, serait-ce votre amitié ?

Je pense que c’est quelque chose d’important et cela fait notre spécificité réelle sur scène même si cela ne s’entend pas forcément sur l’album. Des gens qui ne peuvent pas se blairer peuvent faire de la bonne musique ensemble mais ils ne peuvent pas forcément le montrer sur scène (rires). Nous, en live, ça se voit que nous sommes des potes d’enfance et que nous ne cherchons pas à faire une démonstration technique. Nous voulons passer un bon moment et transmettre ça aux gens.

Quels sont vos prochains projets ?

Le clip de « Wagon-Wagon » a été publié récemment et nous allons continuer à sortir un clip tous les mois. Chaque vidéo est différente car nous travaillons avec divers réalisateurs, nous essayons toujours de surprendre et nous assumons un éclectisme musical et visuel assez fort. Nous aimerions bien sortir un EP qui contiendrait nos sept morceaux orphelins qui ont été faits entre nos deux albums. Nous réfléchissons à une ressortie de notre premier album et nous allons continuer la promotion de « L’Étoile » que nous espérons pouvoir présenter très prochainement à Paris.

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