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Rencontre avec le groupe Nebraska à l’occasion de la sortie de leur premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

© Melody Leblond

© Melody Leblond

Pouvez-vous nous dire comment s’est créé Nebraska ?

Éric : J’ai rencontré Bérengère il y a 6 ans aux Secrètes Sessions durant lesquelles une trentaine ou une quarantaine de musiciens de groupes différents sont enfermés pendant trois jours au Divan du Monde. Les groupes d’origine explosent pour former des formations éphémères et ils ont deux heures pour créer des titres. Cela donne naissance à des choses parfois surprenantes qui nous sortent de nos univers habituels. Le quatrième jour, il y a un concert où l’on joue les titres crées durant les trois jours précédents. Avec Bérengère, nous avons eu tout de suite envie de continuer l’histoire. Nous avons joué ensemble pour Malouve et Gabriel nous a rejoint sur ce projet à la batterie et quelques mois plus tard, nous avons croisé Amélie aux Secrètes Sessions où elle y participait avec Where Is Nina son groupe de l’époque. Il y a eu un super feeling humain et nous nous sommes tous retrouvés sur une date au Supersonic.

Bérengère : Nous le savions déjà mais c’est sur cette date commune que nous nous sommes dit que c’était Amélie qui nous fallait comme chanteuse. Pendant 3 ans, avec Éric, nous voulions vraiment monter un projet tous les deux et nous avons œuvré pour faire venir Amélie qui a dit oui tout de suite et Gabriel qui s’est un peu fait désirer.

E : Il y a environ un peu plus de 3 ans, nous avons commencé à écrire des choses et à essayer de les arranger à trois sans batteur. Nous avons eu un premier batteur avec qui nous avons enregistré les premières maquettes et fait les premières dates et ensuite, Gabriel avec qui nous voulions travailler dès le début nous a rejoint.

Pourquoi avez-vous donné le nom d’un état des Etats-Unis à votre groupe ?

B : Nous voulions un nom qui ne soit ni un anglicisme ni qui sonne trop Français. Nous souhaitions avoir un nom universel et le bon côté des noms propres, c’est que ça marque. Nous avons opté pour un état des États-Unis car la musique que nous faisons peut sonner assez Américaine dans le fond et comme elle est assez aérée, cela peut renvoyer à ce que l’on écoute sur une route dans des grands espaces Américains. Le Texas était pris ! En cherchant, nous sommes tombés sur Nebraska qui est également le nom d’un des plus beaux albums de Bruce Springsteen qu’Éric et moi aimons beaucoup. Ce nom nous plaisait bien, il sonnait bien, il reflétait bien notre musique et il rendait hommage à quelque chose que nous aimons beaucoup mais ça n’a rien à voir avec le gouvernement du Nebraska.

Comment s’organise la composition au sein de Nebraska ?

Amélie :  Il n’y a pas de formule installée mais ça part assez souvent d’une basse ou d’une guitare ou parfois des deux en même temps, je mets une ligne de voix et après du texte quand c’est vraiment bien avancé dans la compo.

: Tout le monde va dire son mot sur tout ; personne n’arrive avec un morceau fini qu’il nous faudrait juste arranger. Nous composons nos morceaux ensemble et ce qui est assez fort chez nous, c’est le fait que nous nous harmonisons très facilement. Nous n’avons pas l’impression de devoir faire d’efforts et c’est assez rare dans la musique d’être autant en osmose.

© Melody Leblond

© Melody Leblond

Aviez-vous votre direction musicale dès le début ?

: Un peu quand même mais on se laisse surprendre pour ce qui arrive. Quand Gab est arrivé, ça a changé un peu la couleur. Notre précédent batteur jouait vraiment à l’Américaine, il était plus Folk et moins précis et quand Gab nous a rejoint, nous avons gagné en précision et en Pop. Nous avions quand même des exigences dès le départ, nous voulions que notre musique soit Rock et qu’elle raconte des histoires sans l’intellectualiser. Nous voulions que ce soit plutôt viscéral.

E : Dès le début, nous avions notre direction au niveau du son, des ambiances, des atmosphères ainsi que dans le côté très harmonique.

A : Notre direction est très impulsée par nos goûts car nous ne nous interdisons rien. Rien n’est déterminé à l’avance.

B : C’est même quelque chose que l’on veut car quand on fait un nouveau morceau, on n’a pas envie qu’il ressemble à tout ce que l’on a fait auparavant. On se demande ce que l’on n’a pas encore fait et ce que l’on aime comme morceaux. On écoute des choses, on va piocher dans ce qui nous semble pas mal et on le fait différemment.

E : Ça nous est déjà arrivé de partir dans un sens puis de casser le truc et de le reconstruire.

B : Quand ça ne marche pas, on ne force pas et c’est important.

D’où vous vient votre amour évident pour la Cold Wave du début des années 80 ?

E : Ça vient de mon âge ! (Rires)

B : Le fait d’avoir mélanger nos différents goûts nous a permis d’arriver à un résultat qui va évoquer des choses aux gens que nous ne connaissons pas. Parfois au sortir d’un concert, quand on me demande mes références en guitare et que je réponds Bruce Springsteen, les gens sont déçus. Ce n’est pas forcément ce que je joue mais je ne suis pas là pour singer ce que j’ai aimé et c’est hyper cool de tomber sur des choses que nous ne connaissions pas dans l’oreille des gens. Pour être tout à fait honnête, je n’écoutais pas de Cold Wave mais je trouve ça cool d’être assimilé à ce style musical.

E : En tout cas, nous n’avons pas cherché à faire de la Cold Wave mais effectivement, il y a pas mal de gens qui nous disent que notre musique les renvoie vers ça.

B : Tant mieux !

De quoi parlez-vous sur « Soldier On » ?

A : En général, j’écris sur les amours ratés ; comme beaucoup j’imagine. J’aime bien partir d’un sentiment que nous avons tous expérimenté en créant un personnage qui s’est fait larguer et chercher ce que ça m’a fait vivre à tel ou tel moment afin de créer une histoire autour de cela.

B : Il y a des thèmes qui sont très détachés de la vie personnelle d’Amélie, je pense à « Fearless » qui parle d’un gourou. Souvent comme la musique a été composé avant les textes, c’est l’ambiance de la musique qui va lui donner une idée d’histoire. Soit ça va être quelque chose qu’elle a vécu, soit ça va être quelque chose qu’elle va imaginer et alors, elle va se laisser aller dans des trips plus poétiques que réalistes.

© Melody Leblond

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D’où est venu le titre de votre EP ?

Gabriel : Il faut savoir que soldier on signifie persévérer.

B : L’année où nous avons enregistré ce disque n’était pas une année facile pour les membres du groupe. L’enregistrement de cet EP ne s’est pas fait dans des conditions qui n’étaient pas forcément simples mais nous avons réussi à accoucher de ce disque dont nous sommes hyper contents.

: C’était une année où je m’étais encore fait larguer.

: J’ai cherché un titre qui signifierait persévérer et j’ai trouvé soldier on que tout le monde a adopté. La pochette de l’EP représente un petit garçon qui essaie de faire du surf sur de l’eau plate, ça illustre une autre manière de persévérer.

Comment décririez-vous l’atmosphère global de cet EP ?

A : A des moments, franchement dark mais il y a toujours une petite lumière au bout du tunnel.

B : Du dark lumineux, c’est un peu ce que l’on fait.

G : Il y a des passages très aériens qui viennent de la guitare de Bérengère.

B : C’est un planant structuré. Il y a quelque de chose de viscéral et d’organique dans ce disque.

Pouvez-vous nous parler de la mise en images de « Soon » ?

A : Cette chanson parle de quelqu’un qui a tellement attendu une personne qu’il se transforme en caillou et il se fait aspiré par la nature. Comme dans l’expression, il prend littéralement racines. A l’inverse de ça, nous avons choisi de filmer le clip dans une guinguette où il n’y a que des couples mignons de personnes âgées qui dansent, qui se connaissent depuis longtemps et qui du coup ne se sont pas attendus.

B : Étant réalisatrice, le groupe m’a fait confiance. J’ai fait le clip à l’arrache avec très peu de budget. J’ai voulu faire simple et voir si ça pouvait faire beau. Je voulais faire quelque chose qui soit poétique et pris sur le vif. Nous sommes réellement aller manger Chez Gégène avec une amie qui devait tourner les plans où j’étais dedans. Il n’y avait pas de lumière, pas d’équipe et nous n’avons pas prévenu les gens du lieu où je vais régulièrement car je n’habite pas loin. Je trouve l’endroit magnifique, il ne bouge pas, il reste là et cela rejoint l’idée du caillou. Il y a de la nostalgie dans ce lieu mais il y a également beaucoup de vie. Quand on regarde la vidéo, ces couples sont bien plus maitres de leur sensualité que ce que l’on pourrait imaginer, ils assument pleinement et ils ne nous envient pas une seconde. C’est vraiment ce que je voulais montrer.

© Melody Leblond

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Préparez-vous déjà la suite ?

: Oui, nous préparons toujours la suite. Nous allons jouer le 26 novembre à La Boule Noire avec Junior Rodriguez et le 11 décembre pour la Restitution Aéro Easy Tour 62. Nous travaillons avec notre tourneur sur une tournée en province pour 2020. Par ailleurs, nous essayons de préparer une petite tournée dans les pays frontaliers comme le Benelux, l’Allemagne et l’Italie. Nous sommes déjà programmés sur un super festival l’été prochain et nous espérons participer à d’autres. Au-delà des concerts, on continue de travailler sur de nouvelles chansons. L’idée est de retourner en studio en 2020 pour enregistrer un nouvel EP ou un album.

Va-t-on vous retrouver en français dans le texte à l’avenir ?

B : Nous en avons parler plusieurs fois…

G : Ce n’est pas prévu mais nous nous sommes essayés à un exercice de reprise où Amélie a chanté en français et c’est vrai que sa voix colle vraiment bien aussi au français.

: Le français demande un niveau d’excellence dans l’écriture pour que ce soit bon, on respecte trop cela.

A : Tout le monde n’est pas Noir Désir.

E : C’est aussi pour cela que l’on a envie d’aller voir comment ça réagit à l’étranger. J’adorerais aller jouer en Allemagne par exemple.

B : Pour le coup, l’anglais se justifie.

A : On ne s’interdit pas le français mais ce n’est pas prévu pour le moment. Le français ne chante pas pareil et ça donne une couleur différente à une chanson. Il y a quelque chose dans la langue Anglaise qui fait que parfois un mot est plus musical que ce qu’il veut dire et du coup, il te vient comme ça.

: Il faut que ça vienne naturellement.

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