Rencontre avec Emji afin d’en apprendre plus sur son nouvel album !
« Je Tu Elles » le titre de ton second album présente-t-il un disque au féminin ?
Oui, c’est un album sur les femmes, sur l’humeur et l’image féminine mais pour moi, c’est encore un peu plus large que cela car sur ce disque, j’aborde d’autres thématiques comme l’homosexualité, la transsexualité et l’amour au sens très large également. En ce qui concerne les femmes, cet album m’a donné l’opportunité de tirer mon chapeau à celles qui font partie de ma vie depuis que je suis née et notamment à celles que j’ai rencontrées ces dernières années et qui se battent. Forcément, en prenant de l’âge, on commence à avoir une certaine indépendance, on gagne en autonomie, en prise de pouvoir personnel, on est un peu moins influençable et on peut plus voler de nos propres ailes ; je parle aussi pas mal pour les artistes.
Qui sont ces femmes qui t’inspirent au quotidien ?
Elles sont très nombreuses. J’évolue beaucoup avec mon cercle proche d’amies et de collègues de travail que j’ai pu rencontrer par exemple sur « Les Trois Mousquetaires ». Quand on fini un projet, on doit se battre pour en retrouver d’autres afin d’essayer d’exister et de vivre de notre art ; c’est cela la vie d’artiste. En l’occurrence, sur ce spectacle, j’ai vu des filles vraiment combattantes et volontaires qui enfoncent toutes les portes. Au-delà d’une inspiration, c’est un gros soutient. Dans le métier, on parle souvent de rivalité mais pour le coup, on se serre vraiment les coudes. Nous évoluons dans un milieu un peu hostile et dans lequel, les hommes ont beaucoup de place. Je ne connais pas de directeurs artistiques ou de patrons de labels qui sont des femmes. Ce n’est pas facile de se démarquer et d’essayer de se faire valoir alors que l’on apporte tout autant que les hommes. Au-delà de militer pour cela, j’ai voulu tiré mon chapeau à toutes ces femmes et bien sûr, dans les bases des femmes qui m’ont inspirée, on retrouve ma mère et toutes ces femmes qui se sont battues dans leurs propres combats de vie. Ce sont des femmes très différentes et de tous horizons qui m’ont inspirée ; pas forcément des artistes. Avant, j’étais modéliste, il m’arrivait de faire de l’intérim et je voyais des femmes se mettre entre parenthèses pour faire un boulot à la chaîne tout en gardant le sourire car elles avaient la vocation de prendre soin de leur famille alors qu’elles auraient pu faire autre chose. C’est une forme de force aussi. Je pourrais également te citer l’exemple d’une jeune qui était dans la rue, qui est devenue photographe et qui a un petit nom maintenant. Je pense qu’il y a une part d’égalité à remettre un petit peu au goût du jour car c’est dommage de faire encore des différentes là où il ne devrait pas en avoir et je suis allée encore un peu plus loin en parlant de la communauté gay et lesbienne sur cet album.
Vois-tu cet album comme une continuité ou un approfondissement de « Folies Douces » ?
Dans les faits, c’est clairement une continuité de « Folies Douces » mais ce second album n’a pas du tout été fait de la même manière. Sur le premier album, nous étions dans de la poésie, de la métaphore, dans les nuages. Je sortais de l’émission, j’avais envie de faire plein de choses et je voulais que ce soit facile et fluide. Depuis, j’en ai un peu bavé mais je suis contente d’avoir fait ce chemin-là et d’avoir eu à me confronter à ces épreuves car de toute façon, nous sommes fait de ça. « Je Tu Elles » est différent de « Folies Douces », il est plus assumé et plus engagé.
Qu’as-tu voulu apporter du neuf à ce second pas discographique ?
Les sonorités de ce nouvel album sont un peu plus modernes et actuelles. J’ai travaillé avec des gens qui évoluent plus dans l’urbain, on m’a fait des propositions et j’ai trouvé cela intéressant de mêler deux univers. On a gardé ma patte dans la partie musicale et acoustique et dans tout ce qui est vocal et on l’a mélangé à quelque chose de plus synthétique avec des sons programmés. Ce mélange a permis d’avoir une lecture un peu plus épurée des chansons de façon à laisser la place aux messages véhiculés par chacune d’elles.
Quelques années après ta victoire à La Nouvelle Star, te sens-tu encore plus libre artistiquement parlant ?
Oui, fatalement car je suis en indé aujourd’hui. Je me sens plus libre, plus épanouie et plus légitime à proposer quelque chose. C’est une question d’expérience et de maturité. J’ai pris le temps pour réfléchir aux choses. Au début, on veut plaire, mettre le paquet, on se laisse un peu influencer par ce qu’attendent les gens ; le public et les professionnels ; alors que pour ce second album, j’en avais un peu plus rien à foutre, je voulais me faire plaisir en parlant de choses qui me tenaient à cœur et en proposant quelque chose de beaucoup plus spontané et de plus naturel. Même si « Folies Douces » a été très agréable à faire et que j’adore cet album, « Je Tu Elles » est plus ressenti. C’est une autre approche.
Pourquoi as-tu fait le choix de reprendre « Shallow » ?
Cela vient un peu d’un concours de circonstances. Un ami m’a envoyé cette chanson alors que le film venait tout juste d’être à l’affiche au cinéma, il m’a dit que ça lui faisait penser à moi et il m’a demandé si je n’aurais pas envie de la reprendre. Je me suis fait ce petit challenge. J’ai fait un crowdfunding pour l’album et dans les contreparties, j’ai proposé aux personnes de leur offrir une séance d’enregistrement en studio. Au-delà du fait qu’ils se sentent investis de manière financière, je voulais que les gens soient investis physiquement et qu’ils assistent aux séances de travail. J’ai pensé que ça serait sympa d’aller faire un tour aux Studios Ferber et de s’offrir un petit moment magique. Je les ai conviés à venir, j’ai allumé une centaine de bougies au sol pour avoir vraiment un esprit chaleureux et nous avons filmé la session. Nous en avons reparlé par la suite, tout le monde a été hyper touché et j’ai eu envie de garder ce moment en souvenir en l’imprimant. C’est mon clin d’œil aux fans, c’est une façon de les remercier d’avoir embarqué dans l’histoire Emjicienne numéro 2.
Les premiers retours sur « Je Tu Elles » sont-ils conformes à ce que tu espérais ?
Je ne savais pas trop quoi espérer car je préfère toujours ne rien penser et laisser les choses arriver. Bien sûr, j’étais en stress total et je ne savais pas si ce disque allait plaire mais j’ai été très contente de voir que les gens qui me suivent me retrouvent et même plus que sur le premier album. Je pense que j’ai mis beaucoup de moi au niveau performance vocale sur le premier mais un peu moins de personnalité d’un point de vue personnel. « Je Tu Elles » plait car il est plus authentique mais rien n’a été prémédité, j’ai fait cet album comme cela et je vois que je ne me suis pas trompée. Le naturel prime dans tous les cas !
Selon toi, que faudrait-il retenir de cet album ?
Il y aurait beaucoup de choses à retenir mais l’essentiel serait de l’ouverture d’esprit car c’est primordial dans notre société. Il y a de la force dans ce disque mais pas uniquement car j’ai envie de donner de l’énergie aux gens qui m’écoutent mais également du courage, du bien-être, un peu de fun et de la sensualité quand même.
Que gardes-tu de ton expérience dans le spectacle musical « Les Trois Mousquetaires » ?
J’en garde des super rencontres, des copines, des guerrières qui font encore partie de ma vie aujourd’hui. Ce spectacle m’a apporté pas mal de choses au niveau de l’ouverture au niveau du live et de l’approche scénique. J’y suis allée pour m’imprégner d’autres façons de faire car ce sont des productions où il y a pas mal d’argent et où l’on peut se permettre de faire des mises en scène intéressantes. J’ai pu travailler avec des metteurs en scène exceptionnels, je n’en ai pas loupé une miette et j’ai essayé à mon échelle de réutiliser des petites idées en les transformant à ma sauce.
Retenterais-tu l’expérience à l’avenir ?
Oui, pourquoi pas si le projet me botte. Ce sont de belles aventures et des rencontres humaines, ce sont des galères aussi, il faut savoir se plier à des exigences qui ne sont pas les nôtres car nous sommes acteurs. J’aurais envie d’un rôle qui me permettrait d’être plus sur scène car c’était un peu ma grande frustration dans « Les Trois Mousquetaires » mais c’était normal car nous étions beaucoup. Je suis une goulue de scène donc c’était compliqué d’y être uniquement un quart d’heure sur deux heures. J’aimerais un rôle un peu plus Rock’n’roll et plus trash à l’avenir. J’aurais adoré être sur le spectacle de Jean-Paul Gauthier !
Idéalement, Emji en duo, ce serait avec qui ?
Je ne sais pas mais ce qui est sûr, c’est que ce serait avec une fille ! J’ai des coups de cœur tous les quatre matins et ce serait très dur de te citer uniquement quelques noms.
Quels sont tes prochains projets ?
Je serai en concert aux Étoiles le 03 octobre et c’est une date qui me tient vraiment à cœur car je vais y mettre un peu toutes mes expériences. Dans l’album, chaque chanson a son histoire et je vais essayer de reproduire cela de manière scénique. Les arrangements seront complètement différents et les intervenants et les surprises n’auront lieu que lors de ce concert-là. J’ai envie de faire participer le public et de partir à sa rencontre avec ce disque. J’ai envie de proposer des choses atypiques comme un concert dans le noir, des concerts-conférences pour être proche des gens…Des dates sont en train de se planifier et je vais continuer la promotion de ce nouvel album. Je commence à avoir envie de transmettre ce que j’ai appris depuis mes 5 ans, j’envisage de me former à donner des cours de chant, je vais prendre le temps de bien préparer la chose. Au sens personnel comme au sens large avec le public, j’ai envie de transmettre et de partager beaucoup !
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EMJI - VEGAS (clip live officiel)
Clip de "Vegas", extrait de l'album " JE, TU, ELLES " bientôt disponible Suivez l'actualité d'EMJI sur : - Instagram : https://www.instagram.com/emjiparis - Facebook : https://www.facebook.com/EMJI