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Retrouvailles avec Vivian Roost à l'occasion de la parution de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

©Yoann Clochon

©Yoann Clochon

Que s’est-il passé pour toi depuis la parution de « Départ » en 2015 ?

 

Depuis la parution de cet album, il y a eu beaucoup de concerts  notamment en Suisse et en Asie. Je suis parti à la conquête du public en étant toujours à la recherche d’un horizon plus grand. Mon dernier concert en date au Japon a été l’un des éléments déclencheurs de mon nouvel album que je catégoriserais d’influences Franco-Japonaises.

 

Pourquoi « The Seasons » a-t-il pris autant de temps ?

 

L’album a été composé durant l’année 2017. De la composition au mastering en passant par la production, cela a duré un an. Je me suis donné une année supplémentaire afin de trouver une maison de disque car mes deux premiers albums étaient sortis en autoproduction. Beaucoup de portes ont failli s’ouvrir mais finalement, j‘ai décidé de sortir « The Seasons » toujours en indépendant sous mon propre label Daïdana Music. Je ne vis pas cela comme un échec car je sais que mon style musical qui est instrumental et proche du classique n’est pas ancré en France comme peut l’être la chanson française. La musique classique a ses codes et ses entrées et il est vrai que la musique post-classique aujourd’hui est encore une niche qui commence à prendre beaucoup d’ampleur à l’étranger mais pas encore en France à l’exception de quelques artistes comme Yann Tiersen.

 

Faut-il voir un hommage à Vivaldi dans ton nouveau disque ?

 

D’un point de vue de la composition, absolument pas et c’est pour cela que le titre a changé. A la base, ce disque s’intitulait « The Four Seasons » mais pour une raison tout à fait différente. Je suis né à Lausanne en Suisse dans une région entourée de montagnes et de nature mais je vis en région parisienne depuis pas mal de temps. J’ai voyagé dans beaucoup de pays comme en Amérique du Sud et en Asie et j’ai de nouveau été plus proche de la nature ; cela m’a donné envie d’un retour aux sources dans la création. Vivaldi m’a presque donné l’idée du titre car je voulais parler des saisons mais mon envie était de proposer quatre saisons marquées chacune par une sonorité différente et des compositions qui évoluent durant toutes les saisons.

©Yoann Clochon

©Yoann Clochon

Comment est venue cette idée des saisons ?

 

En revenant de mon premier voyage au Japon, j’ai voulu associer des poèmes qui parlent de la nature à mes compositions. L’un de mes amis qui est spécialisé en littérature m’a fait découvrir les haïkus. Cette forme codifiée de poèmes est très courte puisqu’il n’y a que trois vers. Un haïku est une sorte de photographie sous forme de mots de l’instant présent et c’est exactement ce que je recherchais car les haïkus parlent de la nature et des saisons. J’ai choisi un poème haïku par saison et cela a été le commencement de mes recherches. Cela a été très passionnant d’entrer dans cet univers avant de composer.

 

As-tu travaillé différemment sur ce disque par rapport à son prédécesseur ?

 

J’ai plus travaillé dans l’urgence car j’avais le challenge de sortir chaque saison au fur et à mesure de leur déroulement. Je voulais annoncer au public la création de 4 EPs en temps réel en suivant les saisons pour aboutir en fin d’année à la sortie de l’album.

Mais comme je me suis mis à chercher une maison de disque, je n’ai finalement pas opté pour cette alternative. Il est vrai, d’être dans l’urgence, c’est stimulant et je garderai cette idée initiale de sortir un album en temps réel pour un autre projet.

Le calendrier de ce nouvel album s’est déroulé en deux étapes : j’ai composé de janvier à mars les deux premières saisons que j’ai ensuite enregistrées dans un endroit extraordinaire en avril. Tout s’est enchaîné avec le mixage par la suite. A partir de mai jusqu’à juillet, j’ai continué à composer l’automne et l’hiver car je devais entrer en studio au mois d’août pour pouvoir sortir l’album à la fin de l’année. En octobre, la boucle était bouclée, cela a duré neuf mois comme pour la naissance d’un enfant ! (rires).

 

Peux-tu nous en dire plus sur la création proprement dite de ton album ?

 

Le point de départ littéraire de ce disque a été la découverte des haïkus mais dans ma tête, j’ai cherché à représenter ces quatre saisons sous des facettes très différentes. J’ai rencontré Gérard Fauvin qui est restaurateur, collectionneur de pianos et accordeur de renommée internationale. Il m’a accueilli très chaleureusement chez lui au Domaine Musical de Pétignac où j’ai  pu découvrir sa collection incroyable de pianos anciens, tous restaurés à la perfection. Cela a été un vrai coup de foudre humain et pour un pianiste, c’était comme un enfant qui découvre ses cadeaux à Noël. C’était la première fois que je pouvais toucher des pianos de plus de 150 ans aussi bien réglés. Grâce à Gérard, j’ai pu poursuivre un rêve qui n’était pas possible jusque-là. Dans mon idée, comme il y avait quatre saisons, je voulais les enregistrer sur quatre pianos différents dans le but de faire ressentir aux auditeurs la sensation des saisons par le son du piano. J’ai pu choisir les pianos en fonction des saisons. Par exemple, dans le printemps et dans l’hiver, on retrouve des pianos droits. Pour le printemps, je cherchais un piano qui rappelle l’éclosion des bourgeons au grand jour, et en termes de sonorités, je cherchais un piano ancien avec un équilibre sonore large. J’ai choisi sur place un Pleyel de 1909. Pour l’hiver, j’ai opté pour un piano Th. Mann qui est unique avec un son beaucoup plus renfermé et beaucoup plus boisé. Dans cette aventure, j’ai essayé de représenter l’été par un piano à queue qui était plus chaud également un Pleyel de 1917 et pour l’automne, j’ai choisi le piano grand de concert D274 Steinway & sons suffisamment clair et puissant pour faire ressortir à l’enregistrement des morceaux plus répétitifs. En plus de me permettre de choisir des pianos différents, Gérard Fauvin est allé encore plus loin puisqu’il m’a accordé chaque piano dans des tonalités différentes. Si on écoute l’album en continu, on a l’impression que ça se désaccorde car les pianos n’ont pas du tout la même référence. Cela donne une impression de changement de saisons.

©Yoann Clochon

©Yoann Clochon

Quelle serait ta saison préférée et pourquoi ?

 

L’hiver est ma saison préférée par rapport à la création et c’est une saison qui me rappelle mes ballades en Suisse en montagne avec ma famille; en revanche, c’est vrai que je préfère les saisons intermédiaires pour la vie en général car sinon il fait trop froid et on n’a pas envie de sortir (rires).

 

Tu te produis pas mal en Asie, quelle est ton histoire avec ce continent ?

 

J’aimerais tout simplement partir à la conquête de l’Asie et ceci pour plusieurs raisons. C’est un continent qui me fascine par rapport à mon enfance, aux dessins animés, à Hayao Miyazaki, à des compositeurs Japonais comme Ryuichi Sakamoto et Joe Hisaishi…Notamment au Japon, il y a toute une aura autour du piano. La chanson française est à la France ce que la musique instrumentale et le piano sont au Japon même s’ils ont leur musique Japonaise propre et la J-pop. (rires)

 

Le public Asiatique reçoit-il différemment ta musique en comparaison aux Européens ?

 

Pour le public Asiatique, c’est normal d’aller voir des concertistes car la musique instrumentale contemporaine est plus acceptée là-bas alors qu’en France, c’est plus associé à la musique classique où le public va voir un interprète qui joue de la musique classique de compositeurs connus depuis des centaines d’années. La réception que j’ai pu ressentir est vraiment différente car c’est ancré dans leurs traditions en Asie. L’approche est différente. Ici, je surprends plus car le public n’a pas l’habitude d’entendre cela et en Asie, le fait d’être étranger apporte ce côté exotique qui est sympa.

©Yoann Clochon

©Yoann Clochon

Peux-tu me donner un mot pour définir chaque saison ?

 

Sincérité pour le printemps, fugacité pour l’été, « full of colors » qui est l’un des titres de l’album pour l’automne et bien-être pour l’hiver.

 

Penses-tu sortir un album « Pop » et chanté à l’avenir ?

 

Dans mon projet personnel, pas forcément même s’il pourrait y avoir une voix dans une musique de film. Je fais vraiment de la musique instrumentale, la voix est dans un coin de ma tête mais elle sera un instrument parmi tant d’autres. Il n’y aura pas forcément du texte ou quelques mots seulement mais ce ne sera pas de la Pop en tout cas.

 

Quels sont tes prochains projets ?

 

Le clip illustrant « Spring » est en cours de finalisation et il sera animé avec des codes Japonais représentant le printemps. J’ai confié la création de clip « dessin animé » à un jeune dessinateur très talentueux qui s’appelle Valentin Debauge (son nom d’artiste est Val’Art).  L’idée était de retrouver les codes des dessins animés à l’ancienne, c’est à dire dessiné à la main et monté image par image. Comment faire simple quand on peut faire compliqué, n’est-ce pas ? (rires). On va y retrouver des éléments de Tokyo et de Kyoto où la nature est très présente.

Des concerts sont prévus en Suisse et en France en 2019, et je vais retourner jouer en Asie en 2020. Une version « Rework » d’« Autumn Rain » est prévue vers le mois de juin de cette année et sortira sur toutes les plateformes numériques comme Spotify, Deezer, Apple music, Tidal…

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