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Rencontre avec Michel Frenna afin d’en apprendre plus sur Salvatore Vrogen et sur « Dommages » !

Publié le par Steph Musicnation

© Kobayashi

© Kobayashi

Peux-tu nous dire qui est Salvatore Vrogen ? 

Salvatore Vrogen, c’est neuf millions d’albums vendus, quatre disques d’or et huit cent milles spectateurs. C’est l’incarnation des vedettes de la grande époque de la chanson française: un espèce de Michel Sardou sans conseiller en communication, d’Eddy Mitchell sans filtre ou de Johnny Hallyday sans parolier. C’est une véritable vedette dans les pays flamands qui vient en France avec la conviction que le public le connait déjà. C’est une vedette d’ailleurs qui se comporte comme une star ici.

Comment est né ce personnage ?

Je ne suis pas nostalgique des années 60/70 pour la bonne raison que je ne les ai pas connues, mais j’affectionne ce que représentaient les vedettes de cette époque et j’avais envie d’en faire revivre une. Il y a un an j’ai vu un documentaire sur Johnny qui se comportait comme une vedette à Los Angeles et je m’étais fait la réflexion que, quand on est une vedette, on l’est partout. Je me suis demandé comment se comporterait un chanteur connu, dans un monde où il est totalement inconnu. C’est ce décalage qui est intéressant pour le spectacle et qui nous plaisait avec Antoine L’Honnoré-Piquet le metteur en scène.

De qui t’es-tu inspiré pour créer Salvatore Vrogen ?

J’ai regardé énormément de documentaires sur des chanteurs et j’ai pris un petit peu de chacun. Salvatore Vrogen a un peu le côté mauvais caractère de Sardou (qui se barrait à la fin de ses concerts en laissant les chœurs chanter pour ne pas être pris dans les embouteillages causés par son propre public), le côté chanteur d’amour vient de Frédéric François et Franck Michael, le côté rockeur vient de Johnny et la voix sauvage vient d’Eddy Mitchell, le déhanché de Dick Rivers. Salvatore possède également le côté chanteur qui n’a qu’un tube et qui s’y accroche. Mais je dois avouer que, Michel Sardou fait partie de ceux que j’ai le plus regardé. C’est une perle et il a été d’un vrai secours pour mon spectacle.

© Kobayashi

© Kobayashi

Quel est le pitch de ton seul en scène ?

C’est l’histoire d’une vedette qui entame une tournée en France (il est déjà un peu à la masse) mais le soir de son concert, il doit faire face à l’absence de ses musiciens. Cela fait 10 ans qu’il parle à un public qui ne le comprend pas (il chante en français pour des flamands) mais pour la première fois, il va parler à un auditoire qui l’écoute. Il va prendre un vrai plaisir en découvrant son nouveau public. Pour moi, c’est la présentation d’un artiste à son public.

De quoi parle Salvatore durant cette heure face au public ?

Mon dieu, il parle trop déjà ! (Rires) Salvatore parle de ce qui le concerne et donc en premier lieu, des vieux, car c’est la raison pour laquelle il est venu en France. Il croyait que grâce à Macron les vieux français étaient heureux et bien considérés. Comme c’est son public, il croyait que se serait bien pour lui et que le prix de ses places de concerts allait pouvoir augmenter. Finalement, il est déçu car il se rend compte que les vieux sont assez maltraités en France, et qu’ils n’ont pas beaucoup de pouvoir d’achat. Salvatore parle également d’amour car c’est un VRP de l’amour et cela fait 20 ans qu’il est dedans. Mais comme tous les cordonniers, c’est le plus mal chaussé car ses références en matière d’amour et dans les rapports hommes-femmes sont désuets. Comme il le dit, il n’est pas misogyne car sa femme de ménage et sa secrétaire sont des femmes. Il raconte également quelques anecdotes sur le showbiz et de ce que met émotionnellement un artiste dans son œuvre pour que cela parle au public, notamment dans la chanson « Pimpon Pimpon » il raconte aussi tous les chanteurs qu’il connait (Sylvie Courtoisie, Jean Plastic Charbon, Bernard Tuvellier, ou encore Maxime Saint Tier l’interprète du tube « L’amour avec quelqu’un c’est encore mieux »).

As-tu eu vocation à chanter toi-même ?

(Rires) Je suis assez étonné car les gens me disent que je chante bien, mais non, j’ai appris la guitare et le chant au grand désarroi de mes voisins pour ce spectacle. Je ne suis pas chanteur du tout, mais j’avais envie, pour ce one man show d’apporter de la crédibilité à ce personnage en jouant avec tous les codes du concert, chant, guitare, lumières, bla bla d’avant concert; et comme c’est une vedette, il a l’impression qu’on a envie de l’écouter.

© Kobayashi

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Vas-tu développer l’aventure Salvatore Vrogen en CD ?

Il y a des envies car les chansons plaisent et on a de très bons retours. Ce n’est pas à l’ordre du jour tout de suite, mais c’est vrai qu’il y a déjà cinq chansons dans le spectacle et nous en avons enregistré d’autres en studio pour s’amuser. Mais Même s’il y a une envie, cela reste un one man show et je ne vise pas une carrière de chanteur. Je ne connaissais pas ça du tout mais je prends un vrai plaisir à composer ou écrire des chansons.

Comment es-tu venu à l’humour ?

Par ma scolarité ! (Rires) Je te dirais assez naturellement. Je viens du théâtre et j’ai toujours aimé ça. Pour l’humour, il faut avoir de la rythmique et je pense avoir cette musique-là en tête. Au-delà de la blague, il faut avoir du comique car un spectacle, c’est une situation qui dure pendant une heure. J’y suis venu tout doucement, timidement, avec beaucoup de travail et par plaisir. Je pense que c’est comme quand on est à l’école et qu’on nous demande si l’on veut faire maths ou littérature, on se dirige naturellement là où l’on s’amuse le plus et bizarrement, l’humour est venu est assez naturellement.

Tu es co-auteur de « Dommages », n’est-ce pas trop dur pour toi d’évoluer au milieu de ces trois drôles de dames ?

C’est un vrai plaisir car j’ai la chance de travailler avec trois Rolls-Royce. C’est un projet dans lequel je ne devais pas être à la base, j’ai postulé, elles m’ont accepté et je ne le regrette absolument pas. Il y a une vraie synergie artistique en termes d’écriture et dans la mise en scène et de personnes également. Nous nous sommes tous bien entendus et nous nous amusons beaucoup. Au-delà de ça, un vrai spectacle est né.

© Kobayashi

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Tu es marié à l’une d’elle…Te verrais-tu partager la scène avec ta femme dans un spectacle rien qu’à deux ?

Dans l’absolu, je te dirais oui car nous travaillons bien ensemble et que nous nous entendons bien dans le travail, mais ce n’est pas à l’ordre du jour car nous avons tous les deux une actualité très chargée. Nous sommes intervenus à plusieurs reprises sur le spectacle de l’un et de l’autre. Il y a un vrai échange entre nous. Ce genre d’aventure à deux doit venir naturellement ou être provoqué par quelqu’un d’extérieur mais pour le moment, nous n’aurions pas le temps.

Vas-tu intégrer « Dommages » de manière récurrente en 2019 ?

Non, mais j’ai eu la chance de faire le plus bel intérim du monde quand j’ai remplacé Céline Groussard, quand elle jouait dans « Grease ». Ça a été un vrai kif, j’ai adoré interpréter une gonzesse et j’ai même tissé des liens avec des spectatrices par rapport au fait que j’avais des talons, des bas-collants…Comme nous ne voulions pas tomber dans du vulgaire, nous ne voulions pas montrer un monsieur avec de l’embonpoint qui joue une femme. Nous avons essayé d’être le plus sobre possible. C’était très drôle car les lendemains de représentations, nous avions deux soutiens-gorges, deux bas-collants qui séchaient dans l’appartement, nous partagions cela avec ma femme. Le fait que j’intègre « Dommages » n’est pas à l’ordre du jour, ni maintenant, ni après car cette pièce vient vraiment d’elles trois et je pense que c’est cela qui plait aux gens. Il y a trois amies sur scène et je pense que c’est le cœur du spectacle.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Michel Frenna Est Salvatore Vrogen » au Bo Saint-Martin ?

C’est un vrai hommage à la variété française et durant cette heure de spectacle, on se rend compte de tout ce qui a changé dans notre histoire ces vingt dernières années que ce soit avec les femmes, les vieux ou avec beaucoup de choses. C’est l’occasion pour le public de découvrir l’artiste Salvatore Vrogen qui est la porte d’accès à mon univers, qui est totalement décalé. C’est un spectacle dans lequel j’ai mis tout ce que j’aime et il est sans filtre.

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