Rencontre avec Rouge Congo à l’occasion de la sortie de leur premier album !
Pouvez-vous nous dire qui compose Rouge Congo et comment le groupe s’est-il formé ?
Clément : Rouge Congo, c’est essentiellement John et moi-même. Nous avons formé le groupe le dimanche 28 juillet 2013. En une journée, nous avons trouvé le nom du groupe et sorti un titre et son clip à minuit ; le pire moment pour avoir une visibilité mais le morceau a un peu buzzé.
John : Nous ne nous y attendions pas du tout, le titre a été relayé dès le lendemain et nous avons été découverte de la semaine des Inrocks. Par la suite, nous nous sommes entourés de plusieurs musiciens pour le live ; Ian Bourlon nous accompagne à la batterie, Antoine Delpech à la guitare et Matteo Palmier à la basse et aux synthés et il est aussi coréalisateur.
Pourquoi Rouge Congo ?
J : Le rouge Congo est une coloration en médecine pour dépister la myélose. Comme nous avons fait tous les deux des études de médecine, c’était un petit clin d’œil. C’est un mot assez énigmatique car si on ne pose pas la question, personne ne va savoir que c’est un colorant. La sonorité marche bien tout comme l’équilibre entre les lettres et nous avons trouvé ce nom assez chouette.
Comment voyez-vous votre évolution musicale depuis la parution de « White Stairz » en 2016 ?
C : Dans Rouge Congo, nous avons eu une première période qui était très New Wave/ Cold Wave mais pour notre premier album, nous sommes allés chercher plus d’influences dans la variété Funky des années 70 et notamment chez Michel Berger, Véronique Sanson et France Gall. Nous avons voulu mêler nos influences New Wave/Cold Wave à ce son des années 70 afin de voir ce que cela pouvait donner.
Avez-vous eu d’autres références pour cet album ?
C : Oui, en 2017, nous avons beaucoup écouté Parcels et ça nous a pas mal influencé dans la rythmique et dans le côté un peu Funk que nous aimons bien mais à vrai dire, nous nous sommes vraiment isolés pour faire ce disque et nous avons finalement écouté assez peu de musique. Pour cet album, nous n’avons pas essayé de nous calquer sur un groupe précis car nous avions vraiment envie de faire ressortir un maximum de choses enfouies très loin.
Pourquoi êtes-vous passés de l’anglais au français ? Est-ce pour que le public comprenne d’emblée l’histoire contée dans votre premier album ?
J : Il y a un peu de ça mais cela s’est fait assez naturellement sur un titre qui n’est pas sur l’album et que nous ne devions pas chanter à l’origine. J’avais écrit des paroles en français, le projet n’a pas abouti et Clément m’a demandé d’essayer de l’enregistrer moi-même. Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions aussi chanter en français et que ça pouvait être cool. De cela a découlé toute la façon d’écrire l’album. Comme le français est notre langue maternelle et que nous la maîtrisons mieux que l’anglais, cela permettait de mieux faire passer le message et de plus jouer avec la langue.
Comment est venue l’idée de « L’Île Noire » ?
C : L’idée de l’album est venue de la chanson « L’Île Noire » qui ne figure pas sur ce disque mais qui lui donne son nom. C’est cette chanson qui parlait de naufrage qui nous a fait un déclic pour composer en français. Cette chanson a été un point de départ et je dois dire que c’est beaucoup plus agréable de créer autour de quelque chose de précis car cela stimule plus la créativité. Nous avons écrit une trentaine de morceau sur ce sujet-là pour finalement n’en sélectionner que dix qui sont sur l’album.
De quoi parlent les chansons qui composent ce disque ?
J : Dans cet album, il y a une dualité entre la musique qui peut être très Pop et très feutrée et les textes qui peuvent être parfois plus sombres et mélancoliques. Sur ce disque, il y a une passerelle entre le rêve et la réalité. Nous avons fait un petit clin d’œil à nos études médicales en plongeant le personnage dans un coma. Il est immergé dans une île noire au fond de l’eau et il va se poser des questions. Qu’est-ce qui était mieux ? L’état de vie, l’état comateux, l’état de rêve ou l’état de réalité ? Tout ce parallèle-là pourra être interprété différemment en fonction des gens.
Plusieurs clips sont déjà disponibles mais aimeriez-vous que l’intégralité de « L’Île Noire » soit mise en images à la façon d’un véritable scénario ?
J : C’est rigolo car beaucoup de personnes nous posent la question et cela veut probablement dire que les gens commencent à comprendre le fil rouge de l’album. Nous avions eu l’idée ; initialement ; d’illustrer cet album par la BD. Nous avons toujours eu envie d’associer l’image à la musique et aux paroles. Pour la BD, c’était un peu compliqué en termes de logistique et de coût mais nous collaborons sur nos visuels avec Manon Painteaux et Romain Nougairède qui sont deux très bons graphistes. Si nous avions eu les moyens de le faire, je pense que nous aurions clippé tout l’album et si nous avions eu le temps et les compétences, nous aurions pu en faire un court-métrage.
Le dernier titre de votre album s’intitule « Le Réveil ». Une suite est-elle envisageable ?
C : Tout au long de l’album, nous avons essayé de maintenir une tension dans les textes et même dans la musique et elle se libère sur « Le Réveil ». Tout est très mineur dans l’album et tout d’un coup, cela devient majeur. Avec juste deux phrases chantées, cela crée une embellie et finalement, « Le Réveil » est déjà la fin de l’histoire. Nous restons quand même un peu dans le mystère…Personnellement, dans ce que je peux lire ou écouter, le fait de me poser plus de questions à la fin qu’au début est quelque chose qui me plait et je trouve ça plus intéressant. Une suite ? Pour l’instant, je ne sais pas mais ce n’est pas dans nos projets.
J : Nous avons plutôt envie de présenter une histoire qui se raconte sur un album. C’est certain qu’il y aura une suite mais elle tournera autour d’autre chose.
La demande serait là, adapteriez-vous « L’Île Noire » en « The Black Island » ?
C : Non, mais « The Black Island » sonnerait bien comme nom de série sur Netflix.
J : Non, car cela voudrait dire que nous devrions collaborer avec quelqu’un pour les textes et du coup, le sens serait quelque peu transformé. Je crois que je serais un peu mal à l’aise avec l’idée.
C : Cet album est foncièrement Français et pas uniquement dans les textes car c’est assez Français d’écrire un album sombre avec de la musique joyeuse.
J : En live, j’ai souvent l’image de ce que je raconte et je pense que je perdrai un peu de cela en anglais car je ferai plus attention à la mélodicité.
Quels sont vos prochains projets ?
C : Entre 2017 et 2018, nous avons eu une grosse période de composition, certains morceaux ne sont pas sortis car nous avons dû faire une sélection et depuis, nous avons continué à écrire. Nous jouerons à Rennes le 07 décembre dans le cadre des Bars en Trans et un nouveau clip arrivera en janvier.
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